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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 11:10

Source : https://blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog/130420/covid-19-les-enseignants-ne-seront-pas-les-futurs-heros?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66

*

Les enseignants, d'après l'allocution du Président de la République, devraient reprendre le chemin de l'école le 11 Mai. C'est non. Ils ne seront pas les futurs héros de la Nation, sacrifiés sur l'autel de l'incapacité de nos gouvernants français.

Qu'est-ce qu'un collège ou un lycée en région parisienne, par exemple ? 600 ou 800 élèves, parfois plus encore, rassemblés dans un bâtiment et encadrés par une cinquantaine d'enseignants ( auquel on doit ajouter le personnel de direction et le personnel technique). Disons 70 adultes environ pour un établissement de 800 élèves.

Qu'est-ce qu'un collège ou un lycée par temps d'épidémie ? Une vaste marmite à diffusion du virus Le Président Macron a annoncé des tests pour les personnes présentant des symptômes. Les enfants et adolescents n'en présentent pas. Pourtant, ils peuvent diffuser le virus... Autant donc de diffuseurs potentiels du virus que d'élèves, chaque élève ayant des contacts avec les membres de son foyer, qui peuvent être porteurs du virus de façon asymptomatique dans ces débuts...Des diffuseurs fantômes, qui rapporteront du collège ou du lycée le COVID dans leurs familles, si tant est qu'il y ait un cas initial dans l'établissement.


Une heure de cours, qu'est-ce que c'est ? 30 élèves ( 35 ou plus en lycée) rassemblés dans un salle de 60 mètres carrés environ. Le voisin d'à côté à 50 cm. Deux points d'eau pour tous les élèves dans un établissement de 800 élèves.

Le travail d'un enseignant, qu'est-ce que c'est ? Croiser dans une salle de 60 m2 30 élèves par heure de cours, à multiplier par 18 heures pour ceux qui ne voient les élèves qu'une heure par semaine. 540 élèves par semaine, 540 diffuseurs-fantômes potentiels. Plus tous ceux qu'ils croisent dans les couloirs où les élèves s'agglutinent devant les portes.

Si les salles de spectacle et les cinémas ne sont pas rouverts, pourquoi donc autoriserait-on des salariés à fréquenter 540 élèves par vagues successives dans 60 m2. Auraient-ils une immunité spécifique ? 50% des enseignants ont plus de 45 ans. La première victime française a d'ailleurs été un enseignant...

Ils ne seront pas les nouveaux héros. Même s'ils comprennent les difficultés des parents. Même s'ils comprennent la nécessité de l'instruction. Ils ont travaillé à distance : ils continueront. Ca ne remplace pas, certes, un enseignement en présentiel. Mais parce qu'ils sont des salariés comme tout autre, qu'il est absolument impossible dans un établissement scolaire de respecter les distances de sécurité, parce que tout élève est un transmetteur-fantôme potentiel, c'est NON. C'est NON ! Pour préserver la santé d'eux-mêmes et de leurs familles. Par sens des responsabilités pour les familles de leurs élèves.

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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 07:45

« Euh... je savais que cette crise amènerait des surprises mais je  m'attendais quand même pas à ça ».

Les convertis, comme les feuilles, se ramassent à la pelle. Ils vont jusqu’au vent contraire où les pousse le vent. Quel intérêt pour la carrière de continuer à embrasser la foi de la religion libérale en chute libre.

Méfiance !

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 « Ce risque politique énorme que prend le gouvernement en ne limogeant pas le préfet de police Lallement »

Si le moment vient de demander des comptes, le gouvernement pourra compter sur lui, il a fait ses preuves. Risque ?Non, prévoyance.

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AFP

« Pour le patron des patrons G. Roux de Bézieux, "il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire »

« La secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, a également prévenu qu'"il faudra probablement travailler plus que nous ne l'avons fait avant" pour "rattraper" la perte d'activité induite par le confinement en cours depuis le 17 mars »

Que le patron des patrons, la secrétaire d’État, quittent leur bureau aseptisé, prennent poste au milieu des travailleurs et dans les mêmes conditions que ces derniers, alors, et alors seulement, ils pourront ouvrir leur grande gueule.

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Post-scriptum sur le déconfinement : demain, tous auxiliaires de police ?

- https://www.telerama.fr/medias/post-scriptum-sur-le-deconfinement-demain,-tous-auxiliaires-de-police,n6625533.php

Il y a toujours un maton en nous.

Maton ! Du verbe mater (regarder) ou de  matar (tuer) ?

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Visite présidentielle à l’hôpital Bicêtre : «Ce n’est surtout pas Macron que les soignants ont applaudi»

Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.

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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 00:57

Tu te dis : « Que ça te plaise ou pas, t’as intérêt à savoir ». Tu écoutes l’intervention. C’est pas facile de démêler, de voir ce qui est bidon et ce qui l’est pas. Au passage, tu notes qu’il parle de charges et pas de cotisations. Il se peut qu’il maîtrise pas encore le vocabulaire. Il parle des Jours heureux. C’est pas rien ça, parler des Jours heureux. Là, tu te dis : « Ce mec, il a viré sa cuti ». Puis, tu te souviens de Sarko qui évoquait Guy Moquet, invoquait Jaurès. Et tu commences à trouver que c’est louche. Puis il emploie des mots qu’il avait pas dans sa bouche : planification. Faut le faire ! Là, tu commences à douter. Tu fais un tour sur BFM, Cnews, LCI, pour voir ce qu’ils jactent. Ça donne toujours des indications. Sur BFM, Ruth Elkrief est ravie. Ruth Elkrief, c’est comme qui dirait une grenouille, elle te dit quel temps il va faire demain. Si elle est joisse, tu peux dire que c’est pas bon pour ta pomme, que le mec t’a enflé. Elle est joisse. Tu vas au pajot. Tu peines à t’endormir. Tu tournes et tu retournes ton corps, t’essaies de fixer tes idées. T’as l’impression que ce gugusse il est pas net, mais pas net du tout, que son discours c’est façon Raminagrobis. T’es pas bien. Tu te lèves. Tu te plantes devant ton ordi et tu commences à réfléchir. C’est comme ça que tu réfléchis en chiant de l’encre. Ça ralentit le bousculement. Et là, tu t’aperçois que ce type est vraiment un monstre, que c’est menteur et compagnie. Il a parlé de réquisition, et tu sais qu’il a rien réquisitionné du tout. Pour la santé, il a parlé d’un plan massif pour après, mais jusqu’à maintenant il a filé que des clopinettes. Pour le 11 mai, il annonce des masques ‘grand public’, et tu penses à ceux qu’il a déjà promis qui ne sont jamais arrivés et à celui qu’il porte qui est loin d’être ‘grand public’, mais pas de dépistage massif. Des pompes à respirer, elles sont en fabrication. C’est toujours en fabrication, avec lui. C’est pour demain de demain. Le 11 mai, il déconfine les travailleurs, les crèches, les écoles, les lycées progressivement, tu comprends que les gens doivent aller au taf et qu’il faut bien que leurs mômes soient pris en charge ; pas les étudiants. Ce type est roué. Les gens seront désormais payés en fonction de leur utilité ; doit avoir écouté Dominique Méda ; mais qu’est-ce c’est que l’utilité dans son cerveau ? Et il te parle comme ça de l’annulation de la dette des pays pauvres (mais pas des pauvres retenus dans les camps en Grèce), de l’agriculture, de l’indépendance financière (mais pas du pognon viré par la BCE aux banques mais pas directement aux États),… son programme c’est promesses, on sait depuis Queuille qu’elles n’engagent que ceux qui les écoutent, c’est miroir aux alouettes. J’suis pas rassuré. Pas de lui. Lui, je sais à quoi m’en tenir. Mais avec les alouettes. Elles seront nombreuses les alouettes. Mais là où il fait fort, c’est quand il t’annonce qu’il veut se ‘réinventer’. Menteur ! Comme quand il dit : « On disait que nous étions un peuple indiscipliné ». Qui c’est ce ‘on’ ? Qui c’est qui a dit que nous étions des ‘gaulois réfractaires’ ? Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent. Et je fais au moins coûtant.

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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 10:16

Source: https://www.vududroit.com/2020/04/pandemie-la-securite-sanitaire-au-risque-de-nous-perdre/

 

Anne-Sophie Chazaud a ce talent incomparable de se placer chaque fois qu’il faut à la bonne altitude pour appréhender et analyser les questions qui nous sont dramatiquement posées.

Elle pointe l’un des enjeux du traitement de la crise colossale à laquelle nous sommes confrontés. S’il est courant d’affirmer que la vie n’a pas de prix, jusqu’à quels renoncements en termes d’humanité et de libertés publiques sommes nous prêts à aller ?

Je la remercie d’avoir choisi VDD pour publier ce texte que je considère comme majeur.


La crise sanitaire qu’impose l’irruption du virus Covid-19 à travers le monde, mis sens dessus dessous dans d’invraisemblables proportions - que nul n’aurait pu se figurer avec pareille ampleur il y a encore quelques semaines -, pose de très nombreuses questions, interroge les dysfonctionnements inhérents au système globalisé qui lui a permis d’être aussi nocif, questionne la responsabilité du politique. C’est du reste le sens profond de tout moment de crise, « critique », dont l’étymologie nous renvoie au « jugement » que ce moment impose et qui est indispensable pour en sortir dialectiquement et faire advenir un autre mode d’organisation. Sans cette résolution dialectique du moment critique, l’on s’expose bien évidemment à sa répétition, avec, au mieux, un niveau moindre de surprise et d’impréparation.

Parmi les nombreuses questions soulevées, se pose, de manière aigüe, celle de la valeur que l’on accorde à la vie. En somme, sauver des vies, oui, mais à quel prix ?

Sauver des vies, oui, mais à quel prix ?

Si l’impératif sanitaire s’est immédiatement imposé, avec des formes variées selon les stratégies (plus ou moins improvisées), oscillant voire balbutiant entre le choix de l’immunité de groupe et celui d’un confinement généralisé des populations (lequel ne résout pas le problème mais le décale afin de faire gagner du temps aux pouvoirs publics, aux personnels soignants ainsi qu’à la recherche scientifique), une question fondamentale se pose assez rapidement : de quelle société voulons-nous ?

Il semble que jamais l’humanité n’ait autant privilégié la préservation de la vie humaine, biologique, ce qui, du reste, peut sembler paradoxal au regard de la manière légère et idéologique avec laquelle sont parfois traitées les questions bioéthiques, qu’il s’agisse de la vie à son commencement, du moment de sa conception, ou de la fin de vie, sans parler du sort réservé aux personnes âgées dépendantes.

Ce choix impérieux de sauver des vies, que bien évidemment nul ne songerait à contester sur le fond, pose toutefois de nombreuses questions. Le confinement, par exemple, qu’il est désormais impérieux de respecter scrupuleusement en raison même du niveau d’amateurisme et d’impréparation des pouvoirs publics en amont, mettant sous cloche d’innombrables professions, promet des lendemains terribles, y compris en termes de conséquences sanitaires, en raison des dégâts économiques et donc humains que la récession ne manquera pas de provoquer. Ce constat n’est d’ailleurs pas incompatible avec la nécessaire hypothèse d’une remise à plat du modèle économique globalisé, afin de promouvoir davantage les circuits courts, le respect de l’environnement et les souverainetés nationales dont la disparition délibérée se fait désormais cruellement sentir.

La question des libertés publiques et individuelles

L’une des questions majeures posées par la gestion de la crise sanitaire concerne, par ailleurs, les libertés publiques et individuelles. Si l’on comprend naturellement la nécessité de renoncer provisoirement et très ponctuellement au droit d’aller et de venir librement, afin de soutenir les personnels soignants dans leur course contre la montre et contre les conséquences (sur lesquelles ils alertaient en vain depuis des mois voire des années) de l’impéritie d’une administration technocratique aussi obèse qu’inefficace ainsi que d’un exécutif revendiquant lui-même avec fierté son propre amateurisme, la question se pose rapidement des libertés et des droits qui, dans la foulée, se trouvent possiblement rognés par les solutions envisagées.

L’hypothèse du  « tracking », méthode de traçage, parmi d’autres formes de contrôle numérique des citoyens, pour gérer le déconfinement fait ainsi partie des mesures qui, au motif (prétexte ?) d’éviter un certain nombre de contagions (objectif certes louable) remet en cause de manière grave les libertés dans un pays qui n’a cessé de voir s’accumuler récemment les dispositifs législatifs liberticides. Il importe peu, en l’occurrence, de savoir si la dictature communiste chinoise ou certaines sociétés asiatiques s’accommodent sans difficultés de ces renoncements. Il importe en revanche de savoir si c’est que l’on souhaite en France et, plus largement, au sein de la civilisation et de la culture européenne qui ne conserve pas de très bons souvenirs de ce que le philosophe Peter Sloterdijk nomme les « règles pour le parc humain » (tout un programme).

Après des lois enfreignant de manière constante les libertés publiques (loi dite anti-casseurs, qui a tenté de restreindre de manière grave la liberté de manifester et donc de s’exprimer sous couvert d’objectif sécuritaire ; loi anti « fake news » qui s’avère être un dispositif liberticide visant le contrôle de la libre expression démocratique et la tentative de verrouillage  de l’opinion publique sur les réseaux sociaux, dont on a pu constater récemment que l’exécutif tentait de s’emparer pour contrôler les informations circulant sur la crise sanitaire, après avoir lui-même raconté quantité d’invraisemblables sornettes ; loi Avia prenant prétexte de la lutte contre la « haine » sur les réseaux sociaux afin pareillement de museler de manière arbitraire et échappant à tout contrôle juridictionnel la liberté d’expression dérogeant à des normes morales imprécises), il s’agirait donc à présent d’accepter un contrôle des données de santé individuelles sous couvert de crise sanitaire.

Si cette technique d’hyper-contrôle a fait ses preuves là où elle a été déployée, elle n’en pose pas moins des questions sur la valeur même de la vie sociale que l’on souhaite avoir et du prix que l’on est prêt à payer en échange de notre peur collective et contemporaine de la mort.

Nul doute que les opérateurs téléphoniques seront tout feu tout flamme pour appuyer ce dispositif de contrôle qui pourrait leur permettre de tirer bénéfice de la valorisation des données qu’ils possèdent sur leurs clients, nul doute que la CNIL redoublera de casuistique jésuitique pour prétendre à la compatibilité de ce puçage électronique de chacun pour raison sanitaire (pourquoi pas des puces RFID comme au bétail ? Après tout, ce système fonctionne…) avec les règles de protection des données privées dont on n’a pourtant cessé de rebattre les oreilles au monde entier pendant des mois, nul doute que l’exécutif promettra la non-collecte par le ministère de l’Intérieur de ces informations, nul doute également qu’on jurera la main sur le cœur que le code de ces applications seront rendus publics, sous licence libre, afin que chacun puisse, à son tour, en contrôler l’exact usage… Nul doute que les soutiers du consensus politique prompts à faire taire le débat démocratique au nom d’une hypothétique « union sacrée », les habituels contempteurs d’un présumé « populisme » (désormais « sanitaire » qu’ils croient apercevoir à tous les coins de rue sitôt qu’un gueux a le malheur de vouloir s’exprimer, sagement rangés du côté du manche comme ils l’avaient été déjà lors de la révolte des gilets jaunes (ceux-là mêmes qui désormais font tourner le pays et que certains font subitement mine d’applaudir chaque soir après en avoir découvert l’utilité voire l’existence), inciteront ceux qui s’expriment et font vivre ce débat à « fermer leur gueule », dans la lignée des Cohn-Bendit ou encore, plus fâcheux, d’un Finkielkraut en pleine débâcle intellectuelle fustigeant, en la mettant lui-même en abyme, la « bêtise de l’intelligence » et tentant, petitement, de dégommer dans un strike des grands soirs, des penseurs de la stature d’Agamben, Sloterijk, Foucault ou d’autres encore, subitement rangés du côté d’ineptes populistes. Mettons cela sur le compte des dégâts nerveux du confinement sur les tempéraments fragiles et prompts à la fulmination, qui peinent à discerner les enjeux politiques radicaux qui se jouent en la période, sous couvert, encore une fois, de sécurité sanitaire.

C’est pourtant la plus grande prudence qui doit régner dans ce domaine des libertés publiques. On affirmera certainement que ce traçage se fera sur la base du volontariat. Or, comme le font remarquer d’ores et déjà de nombreux observateurs critiques, ce volontariat induit de facto une forme de pression sociale et morale très forte sur ceux qui le refuseront, promptement considérés comme des irresponsables et criminels en puissance, alors même qu’un président de la République peut, quant à lui, tranquillement et en plein confinement, continuer de provoquer des bains de foule et des attroupements préjudiciables en termes de sécurité sanitaire, ce qui, curieusement, ne semble pas déranger nos boomers en surchauffe : la perte des nerfs semble être à géométrie variable selon le système de pouvoir et l’ordre que l’on défend.

Le renoncement aux libertés est souvent sans retour

Par ailleurs, on revient rarement en arrière sur un renoncement aux libertés. Il n’est guère besoin d’anticiper une dystopie catastrophiste pour imaginer que, pour les mêmes raisons d’encadrement sanitaire du biologique humain, un quelconque exécutif puisse ensuite étendre ce contrôle prophylactique aux patients porteurs du VIH afin de s’assurer de leurs contacts, de leurs rapports sexuels, ou s’assurer au nom d’un contrôle bénéfices/coûts que des personnes en surpoids ne vont plus acheter de produits jugés néfastes pour leur santé, pour ne prendre que ces quelques exemples. Enfin, les extensions de l’utilisation de ce véritable bracelet de surveillance électronique (géolocalisation, contrôle des contacts, recueil des données médicales personnelles etc.) pourraient à tout moment servir à des fins non sanitaires, dans le cadre par exemple du contrôle d’un mouvement d’opposition sociale ou politique (à tout hasard…), mettant en « danger la démocratie ».

Ce renoncement grave aux libertés serait, par ailleurs, le prix inestimable à payer pour l’impéritie d’un pouvoir qui n’a rien su traiter correctement de façon préventive. Pas de masques, déclarés par certains porte-blagues officiels « inutiles », une politique de dépistage en dessous de tout, une prise en charge extrêmement tardive des Ehpad, une absence totale d’anticipation sur les questions de souveraineté nécessitant la vision d’un Etat-stratège en lieu et place d’une dépendance aussi globalisée que dangereuse et chimérique, un rapport idéologique et nocif à la notion de frontières, sans parler d’un rapport trouble de la technocratie (principal point d’appui de ce système politique) au réel, rapport dont le politique n’a pas su s’émanciper par défaut de pragmatisme et de réactivité mais aussi peut-être en raison de dépendances et de conflits d’intérêts divers…

Faire payer à la civilisation, à la société et aux libertés chèrement acquises et lentement construites le prix de tous ces manquements s’apparente à une terrible double peine pour des peuples déjà dépossédés de leur souveraineté et insécurisés par ces choix politiques calamiteux.

Au risque de la déshumanisation

Ces renoncements, à des fins de contrôle politique du biologique, conformément au concept foucaldien de biopouvoir, appuyés sur une conception managériale des relations sociales et sur l’emprise technologique permise par le monde digital, induisent par ailleurs et dans le même temps une deshumanisation préoccupante de nos modes de vie et de nos principes.  Au nom par exemple de la gestion et de la sécurité sanitaires, de nombreuses personnes ont été contraintes ces dernières semaines de renoncer à accompagner leurs proches dans leurs derniers instants, ont accepté, sans qu’on leur ait demandé leur avis, de ne pas les enterrer dans un rituel symbolique digne de ce nom et qui fait la grandeur mais aussi la spécificité de l’homme. A-t-on, pourtant, demandé à ces personnes si elles préféraient accepter de ne pas pouvoir enterrer dignement leurs morts, de ne pas pouvoir être au plus près de leurs proches mourants ou au contraire prendre le risque, en accomplissant ces gestes fondamentaux d’humanité, de contracter, peut-être, le virus ? Ce risque n’aurait-il pas pu, au contraire, être considérablement réduit par une politique stratégique digne de ce nom, concernant par exemple le port de masques, de gants etc, plutôt que de contraindre les populations à ravaler leurs propres deuils et leur humanité… ? Jusqu’à quels renoncements la vie vaut-elle la peine d’être vécue ?

S’il est courant d’affirmer que la vie n’a pas de prix, elle a une valeur, reconnue dans les sociétés démocratiques au terme de longs processus au centre desquels la liberté est fondamentale, en échange d’une gestion politique intelligente et prévoyante.

 Il serait bon de ne pas perdre de vue, dans la panique actuelle, l’ensemble de ces fondamentaux.

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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 08:57

Hier, au Grand Jury, le journaliste Guillaume Roquette,  qu’on ne présente plus, interrogeait Thierry Breton (commissaire européen) ainsi (43ème minute) : « Est-ce qu’il ne faut pas accepter qu’il y ait des victimes supplémentaires, même si c’est grave, pour éviter que les économies européennes ne tombent en faillite ? ».

On pourrait penser l’individu courageux, posant la question pertinente, et tenir compte de sa réserve : « même si c’est grave ».

Il faut imaginer. 3 journalistes et 1 commissaire. Ils sont, n’en doutons pas, tous pourvus d’un beau logement, d’une maison de campagne, d’une table chargée de mets, d’un portefeuille garni, d’un compte en banque replet, et de quelques autres babioles. Ils discutent, au boudoir aseptisé du Grand Jury, de la situation. La question est posée: « Est-ce qu’il ne faut pas accepter qu’il y ait des victimes supplémentaires…? ».

Ce n’est pas un choix cornélien pour eux. Ils ne sont pas engagés au combat. A l’arrière, ils ne risquent rien. Potentiellement, ils ne peuvent être des victimes. Ils débattent, sans souci de l’autre, qui n’appartient pas à leur monde, qui est d’un autre monde, dont on a dit qu’il était ‘rien’, et qui n’est ‘rien’, de la situation.  

« … des victimes supplémentaires » ! Combien ? 100 ? 1000 ? 10000 ? Davantage ? On veut un chiffre. Allez ! Jusqu’à combien de victimes peut-on aller ? Quand on aime, on ne compte pas. En 14-18 également les généraux n’ont pas compté. Et il se trouvera peut-être un adjudant Péricard, lui en ligne, pour lancer, comme le  8 avril 1915, un « Debout les morts ! », pour appeler à continuer le combat. Mais pas un Roquette, car pour ce faire, lui et ses comparses, il faudrait qu’ils soient à la tranchée et non aux dorures.

La liberté ou la mort ! Passe encore. Mais l’économie européenne ou la mort ! Ça troue le cul. D’autant que les faillites en question sont ultralibérales, néolibérales, toujours libérales. Ce qui inquiète notre Guillaume, conquérant au feutré des salons, c’est la faillite de son système, la faillite des siens. Pas la faillite des petites entreprises aux ouvriers précaires, vassalisées aux grandes en sous-traitance.

Les morts sont définitivement morts. Nombreux ou pas nombreux. Morts. Sans résurrection possible. Ce n’est pas donné à tout le monde. Les économies se relèvent toujours. Que l’économie libérale passe à la trappe - ce que craint Guillaume Roquette et pour laquelle il est prêt à sacrifier les autres - la belle affaire ! Il en renaîtra une autre. On espère plus vertueuse.

Mais je conçois que d’autres se fassent du souci. Une économie qui se casse la gueule, ça fait des dégâts. Et comme toujours c’est le petit qui paie l’addition. Si nous en sommes là, ce n’est pas par hasard.

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 09:39

Une seule lettre fait toute la différence. Le ‘s’, qu’il soit unique ou qu’il se double. Embrasement, embrassement. Un mot renvoie à la braise, l’autre au tenu dans les bras ; dans ce dernier cas, il se peut que ce soit pour l’étouffement dernier.

« Ils » se feraient donc du mouron ! Hier, ils étaient des aigles, demain ? Demain, volaille à poil, défaite de sa gloire éphémère, juste bonne à passer à la flamme pour qu’on lui brûle la barbe au cul.

Nuremberg ? La référence est bien grande. Mais la banalité du mal est là, toujours présente, alors pourquoi pas !

« Ils » seraient montés si haut pour descendre si bas.

« Ils », ceux du sommet, mais aussi ceux de la base, qui habitent quelques uns la province, et qu’il ne faudrait pas oublier, et qui sont, avant de dire qui furent, arrogants, les soutiers du pouvoir au Parlement. Élus, bien sûr, par des Dupont la joie, servis par des Lucien Lacombe, tolérés par les mitlaüfer.

L’air du temps semble à l’émeute, pour l’instant contenue. « On » voudrait y croire ? Sous le pavé, la plage ! Et le désir tenace et tyrannique de consommation. Attendre et voir.

Exergue

*

Coronavirus : les services de renseignement craignent l’embrasement après le confinement (Le Parisien)

« Nos ministres ont tellement la trouille de la réaction des français après le confinement et redoutent à un tel point les poursuites judiciaires, qu'ils prennent des mesures pour ne laisser aucune trace ! » (LCI)

 

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 08:31

Au-delà de ces 2 sujets (planification du déconfinement et annulation de la dette) JL Mélenchon fait le point : choisir entre santé et économie, état de nos sociétés après la pandémie, mondialisation-globalisation, état de l’Europe, politique pour demain, ….

 

 

 

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 07:49

La recommandation (1) par la Caisse des Dépôts, répondant à la commande du gouvernement Macron-Philippe, alors même que nous sommes en pleine épidémie du Covit 19, de poursuivre la privatisation de l’hôpital public, annonce la politique qui sera demain.

Imaginer que la CDC s’est affranchie du cadre de réflexion qui lui a été donné par le gouvernement relève de la niaiserie.

Il faut lire la déclaration du directeur de l’ARS Grand Est : "Nous aurons quelques semaines de retard mais la trajectoire restera la même", concernant la suppression de 174 lits (sur 1.577 en 2018) et de 598 postes au CHRU de Nancy (sur environ 9.000), comme la confirmation de la poursuite de la politique du gouvernement, le limogeage (2) de ce directeur comme un écran de fumée.

Quiconque pense que la politique du gouvernement va changer commet une grave erreur.

En admettant même que cette politique change, il serait saugrenu de la confier à ceux-là même qui hier étaient dans l’œuvre contraire.

Pour bien comprendre la situation, faisons dans le lourd. Peut-on imaginer et tolérer qu’Hitler, après avoir voulu l’extermination, dise : « Excusez-moi, je me suis trompé, j’avais tout faux, désormais je ferai le contraire de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Faites-moi confiance » ? Le bougre se maintiendrait au pouvoir et se rachèterait à bon compte. Quant à nous, nous ferions preuve d’une imbécilité épaisse.

Ce qui vaut pour l'hôpital vaut pour le reste.

 

(2) https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/propos-sur-le-chu-de-nancy-le-directeur-de-l-ars-grand-est-limoge-7800374584

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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 10:36

Il n’y a aucune indécence à parler d’argent maintenant, contrairement à ce qu’affirme un crétin, délégué étudiant (?!) cité dans l’article, a qui on doit faire observer que ceux qui dénoncent le fait que des élèves-infirmières sont payées à 1,08 euro de l’heure demeurent tout de même au charbon et n’ont pas mis la crosse en l’air.

Quand sera-t-il le moment ? Lorsque la situation sanitaire sera rétablie, que le rapport de force sera renversé,  qu’il n’y aura plus d’oreille pour écouter ? Quand les héros du jour seront redevenus des riens ?

Ce que nous devons remarquer c’est que l’exploitation capitaliste ne désarme pas, même en cette période.

Comme nous devons remarquer que du pognon, il y en a, soit qu’on ne va pas le chercher où il est, soit que, dans sa distribution, il est fléché. Et puis qu’on explique pourquoi ici on peut filer une ‘indemnité’ (?) de 1400 euros net, et là 1,08 de l’heure, ce qui pose la question de la continuité territoriale de santé, celle de l’égalité des soignants entre eux, …

Ceux qui dénoncent les 1,08 euros l’heure ne hiérarchisent pas les priorités. Ceux qui le font, je m’en méfie : soit qu’ils sont des demeurés (c’est possible), soit qu’ils sont dans ‘le jour d’après’.  

Finalement, 1,08 l’heure multiplié par le nombre d’heures, c’est le prix du quart de gnôle journalier pour monter au front. On n’a rien inventé.

Exergue

*

"On nous demande de risquer notre vie sans aucun respect" : pour affronter le Covid-19, des élèves-infirmières à 1,08 euro de l’heure, par Thomas  Rabino

Source : https://www.marianne.net/societe/nous-demande-de-risquer-notre-vie-sans-aucun-respect-pour-affronter-le-covid-19-des-eleves

*

Partout en France, des étudiants en école d’infirmières sont appelés en renfort. Mais un salaire de misère et un statut flou alimentent leur colère.

Le 30 mars dernier, les étudiants des Instituts de formation des soins infirmiers du Groupement de coopération sanitaire du pays d’Aix (IFSI-GCSPA), qui comprennent quatre écoles dans la région Sud, recevaient un courrier électronique de leur encadrement. Son objet ? Un appel à la mobilisation pour faire face à l’épidémie de Covid-19 à la suite d'une demande de renfort formulée par l’Agence régionale de santé : « Les volontaires seraient les bienvenus d’autant plus si vous avez déjà fait un stage en réa », précisait le mail.

Dans la foulée, les candidatures affluaient. Voilà près de trois semaines que la situation se présente dans la moitié-Nord du pays : si dans les Hauts-de-France, le Conseil régional leur alloue une indemnité de 1.400 euros net, il s’agit là d’une exception, au grand dam de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI). Unique représentante de la filière, l’organisation appelle néanmoins à « répondre à l’appel de solidarité nationale », tout en rappelant que ses membres « ont des droits ». C’est sur ce point que le bât blesse.

Dans la région Sud comme ailleurs, les étudiantes sont en effet appelées officiellement à exercer les tâches d’aides-soignantes, mais aussi pratiquer des gestes infirmiers. Pour cela, les élèves de 2e et 3e année (proche de l’obtention de leur diplôme) sont respectivement payées 1,08 euro et 1,42 euro de l’heure, soit le barème prévu en période de stage. Pourtant, toutes ont validé à l’issue de leur première année d’étude un diplôme d’aide-soignante qui permet déjà d’effectuer des vacations pendant leurs temps de repos, et de toucher ainsi le salaire correspondant. La pandémie y met un terme et pose un cruel dilemme : soigner et renoncer à toute considération salariale, ou manifester son désaccord et être accusé de porter des revendications dans un contexte de crise.

"Je suis écartelée entre mes valeurs de soignants, qui me poussent à aider, et mon besoin d’être considérée pour mon travail"

« C’est encore à nous de faire contre mauvaise fortune bon cœur », regrette Isa, dont la position est très largement majoritaire dans sa promotion de l’IFSI d’Aix-en-Provence. « Je suis écartelée entre mes valeurs de soignant, qui me poussent à aider, et mon besoin d’être considérée pour mon travail », confesse Anaïs, que rejoint Cathy : « Je reste volontaire, mais je suis scandalisée. On va se retrouver dans des services Covid-19 à trimer 12 heures par jour en étant de la chair à canon ! », s’insurge-t-elle. « On est tous en galère d’argent, beaucoup d’entre nous bossent en parallèle des études comme aides-soignantes. Là, on nous demande d’arrêter et de risquer notre vie sans aucun respect ! », renchérit Sarah.

L’avis contraire se manifeste également : « Pour moi, parler d’argent maintenant, ça manque de décence, sauf pour les étudiants que la situation met en difficulté financière », estime Pierre Simon, délégué des étudiants de 3e année, lui aussi volontaire. Il ajoute : « L’heure n’est pas à la politique. Personne n’essaie de nous exploiter, il y a urgence ! » Si les hôpitaux de la région sont loin d’être saturés, personne ne doute que l’avenir changera la donne : « Nous irons sur le terrain, que ce soit par choix ou non !, s’exclame une élève de deuxième année. Le problème, c’est que nous sommes soignants au même titre que les autres, et on demande à être respectés. Alors oui, on parle d’argent ! Mais si on accepte 1,08 € de l’heure, alors quelle sera la suite pour nous demain ? Fermer nos gueules, ce serait accepter le système actuel. » Pour Cathy, « c’est dans les situations de crise qu’il faut faire entendre sa voix. » Un avis que partage Serge, qui a refusé de répondre à l’appel : « On veut nous faire pallier le manque du personnel dénoncé depuis des années ! »

Mieux payées réquisitionnées que volontaires...

C’est dans ce contexte agité que le ministère de la Santé a publié, le 29 mars, un arrêté « portant diverses dispositions relatives à l’indemnisation des professionnels de santé », notamment ceux « en cours de formation réquisitionnés dans le cadre de l'épidémie Covid-19 ». Dès lors, « l’indemnisation horaire brute des étudiants oscille entre 12€, 18€ et 24€ selon les horaires et les jours de travail », assure la Direction générale de la Santé. Problème : une part significative des étudiants est volontaire, donc non réquisitionnée. La nuance est de taille.

« Cette mobilisation se fait par une mise à disposition de stagiaires, encadrée par une convention tripartite entre l’étudiant, leur école et l’établissement de santé qui les accueille, prévient Sylvie Latouche, directrice des IFSI-GCSPA. Pour l’instant, il n’y a pas de rémunération, mais le Conseil régional a fait un geste, en l’occurrence une prime de 200 euros. » Renaud Muselier, président de la région Sud et lui-même médecin, explique à Marianne : « Je comprends ces étudiantes, mais la Région n’a pas les moyens de leur verser le salaire d’un professionnel diplômé. Malgré tout, j’ai estimé nécessaire de doubler leurs indemnités avec cette prime. » La Caisse primaire d’assurance maladie devrait-elle compléter ? C’est en tout cas l’avis de Geneviève Ragonneau de Gouberville, cadre formatrice à l’IFSI d’Aix.

SOUMIS à Un "chantage", vraiment ?

Dans l’intervalle, les élèves infirmières ont, du point de vue de Sylvie Latouche, « l’occasion de montrer leur sens du devoir et de valider leur année en effectuant le stage qui a été annulé en raison de la situation ». Alors que beaucoup dénoncent un « chantage inacceptable », force est de constater que les contours de ce pseudo-stage, sans tuteur et effectué comme aide-soignant, ne répond pas aux critères habituels.

Certains ont donc décidé de se rétracter : « J’ai reçu un appel de l’encadrement de l’école me disant que je n’avais pas la “fibre” et que cette décision les amenait à reconsidérer notre aptitude à exercer ce métier. On nous met sous pression ! », dénonce Isa. Ce que Sylvie Latouche dément : « Évidemment, un refus n’entraîne aucune pénalité. » Or, si ces refus venaient à s’étendre, la réquisition finirait par s’imposer, entraînant alors l’application de l’arrêté ministériel et le versement d’une véritable rémunération. D’ici-là subsiste un paradoxe, qui revient à ne pas rétribuer le dévouement salué chaque soir par les Français.

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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 05:36

Elle était aide-soignante, ils étaient chauffeurs. Ils étaient gilets jaunes.

Hier, ils étaient des fouteurs de merde, aujourd’hui ce sont des héros. Ainsi va la reconnaissance.

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