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12 juin 2021 6 12 /06 /juin /2021 09:24

Fatma Said records "Aatini Al Naya Wa Ghanni"

 

Fatma Said sings García Lorca's "Sevillanas del siglo XVIII"

 

Fatma Said records Ravel: Shéhérazade, M. 17: II. La flûte enchantée
Fatma SAID : « La musique bat au fond de mon cœur »

 

Fatma Said on NDR Das! Singing and playing Aatini Al Naya Wa Ghanni
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6 décembre 2020 7 06 /12 /décembre /2020 10:55

Et on doit répondre à cette question que ne pose pas l’article ci-dessous : pourquoi le gouvernement avait-il interdit l’ouverture des librairies ?

A défaut de pouvoir procéder à des autodafés de livres, de censurer (encore que cela risque de venir, les vents y sont favorables) le gouvernement tenait clos ces lieux susceptibles de nourrir une opposition culturelle ou politique. C’est ce que je retiens, tant il est vrai que bien d’autres commerces restaient ouverts. Quelle différence y avait-il entre aller acheter un paquet de nouilles dans une grande surface et un livre dans une librairie ? Aucune, dès lors qu’étaient prises les mesures de précaution.

Allez! Profitez-en pour aller acheter De la Servitude volontaire, le livre vaut tous les vaccins du monde.

Exergue

 

Source : http://www.gaucherepublicaine.org/culture/les-livres-sont-evidemment-essentiels/7418478

 

Avant-hier c’étaient le Traité sur la tolérance de Voltaire et Paris est une fête d’Hemingway, hier Notre-Dame de Paris d’Hugo, aujourd’hui c’est La peste d’Albert Camus : à chaque crise, un livre classique est spontanément lu ou revisité, pour nous consoler ou nous aider à appréhender l’événement tragique. Oui, le livre est un refuge. Et la lecture nous aide à vivre.

En ces temps troublés par l’incertitude de l’évolution de la crise sanitaire et par ses futures retombées économiques et sociales, nous avons plus que jamais besoin des livres. Les libraires l’ont constaté cet été au cours duquel plusieurs librairies ont enregistré des ventes exceptionnelles[1] (cela avait déjà été le cas en 2015, année durant laquelle la vente d’essais sur l’Islam ou le terrorisme avait permis au secteur de renouer avec la croissance) : les lecteurs étaient au rendez-vous. « Lisez, retrouvez aussi ce sens de l’essentiel » avait d’ailleurs conseillé le président Macron dans son allocution du 16 mars dernier. C’est pourquoi la réouvertures des librairies samedi 28 novembre dernier aurait du intervenir bien avant et les livres ne pas être relégués au statuts de produits « inessentiels », mais au-delà de la question des librairies, ce sont tous les acteurs du livre qui doivent être soutenus.

Pourquoi les livres et la lecture sont-ils essentiels ?

À ReSPUBLICA, nous attachons une importance toute particulière à l’éducation populaire, élément pour nous indispensable au combat politique et le livre est bien évidemment un vecteur important de l’éducation populaire et de l’éducation tout court (c’est pourquoi notre site comporte aussi une librairie militante). Le livre permet d’analyser, de comprendre le réel et de trouver des ressources pour faire advenir une société meilleure. « La lecture nourrit l’âme, comme le pain nourrit le corps » pour reprendre les mots de l’écrivain Antoine  Albalat. Mais outre cet aspect, la lecture est bénéfique à bien des égards : plusieurs études scientifiques ont montré les bienfaits de la lecture pour notre santé mentale et notre santé en générale. En effet, lire diminue le stress. Selon une étude de l’Université de Sussex, la lecture, en nous permettant de concentrer notre attention sur un autre objet que nos soucis, est un moyen très efficace de se calmer. De plus, en faisant travailler notre mémoire, elle permet de maintenir plus longtemps nos capacités cérébrales et de prévenir le vieillissement du cerveau.
Outre ces effets positifs sur notre santé, lire améliore aussi nos relations avec les autres : la lecture d’œuvres de fiction augmente notre capacité d’empathie et notre compréhension d’autrui grâce à l’identification aux personnages. Comme le montrent si bien ces mots de Paul Valéry : « Mais enfin le temps vient que l’on sait lire – événement capital – le troisième événement capital de notre vie. Le premier fut d’apprendre à voir ; le second d’apprendre à marcher ; le troisième est celui-ci, la lecture, et nous voici en possession du trésor de l’esprit universel. Bientôt nous sommes captifs de la lecture, enchaînés par la facilité qu’elle nous offre de connaître, d’épouser sans efforts quantité de destins extraordinaires, d’éprouver des sensations puissantes par l’esprit, de courir des aventures prodigieuses et sans conséquences, d’agir sans agir, de former enfin des pensées plus belles et plus profondes que les nôtres et qui ne coûtent presque rien ; et, en somme, d’ajouter une infinité d’émotions, d’expériences fictives, de remarques qui ne sont pas de nous, à ce que nous sommes et à ce que nous pouvons être. »

En somme, lire nous fait bénéficier de l’expérience d’autrui, nous enrichit et permet de nous évader de notre quotidien. Dans cette période où la santé mentale de nombre de nos concitoyens s’aggrave du fait des conséquences de la pandémie – faisant craindre aux professionnels une « vague psychiatrique » – il faut se souvenir qu’il existe un remède sans aucun effet secondaire néfaste : le livre.

Il fallait rouvrir les librairies plus tôt

Malgré une importante mobilisation du secteur (avec une pétition en ligne qui a atteint plus de 200 000 signatures : https://www.change.org/p/monsieur-le-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-monsieur-le-pr%C3%A9sident-faisons-le-choix-de-la-culture-en-rouvrant-les-librairies), le gouvernement a une nouvelle fois effectué un choix qui manquait cruellement de bon sens en ne permettant pas aux librairies de figurer dans la liste des commerces autorisés à être ouverts lors de la première période de reconfinement (alors que les quincailleries ou que les enseignes qui vendent du matériel électronique comme la Fnac figuraient dans cette liste !). Cette décision était d’autant plus regrettable que par rapport à la situation du premier confinement, les librairies avaient fait de gros efforts pour s’adapter aux contraintes sanitaires. Pour rajouter à l’absurde, la concession du gouvernement a été de faire fermer les rayons de produits culturels dans les grandes surfaces, ouvrant un boulevard à Amazon durant cette période… Ces dernières représentent effectivement une concurrence aux librairies indépendantes et ont grignoté depuis les années 1990 des parts de marché à nos librairies de quartier[2].

Notre pays ne compte plus que 3200 librairies (il en a compté au maximum 6000, c’était en 1878), ce qui en fait néanmoins de la France l’un des pays au monde les mieux dotés en la matière. Or, nous avons besoin de ces passeurs de culture : ce sont les libraires qui, en défendant des auteurs, permettent à ces derniers et à leurs maisons d’édition d’exister à côté des mastodontes du métier. En  misant sur leur expérience et la relation avec leurs clients, les libraires accompagnent les lecteurs et transmettent leur passion de la lecture.
Ainsi, pour rappeler l’importance des libraires comme acteurs essentiels de la vie culturelle, le Conseil de Paris a voté le 19 novembre la pose d’une plaque en l’honneur d’Adrienne Monnier. Cette libraire a ouvert La Maison des Amis des Livres en 1915 : un lieu où vont se croiser de nombreux écrivains prestigieux, tels Aragon, Simone de Beauvoir, Walter Benjamin, Fitzgerald, Gide, Jacques Prévert… Compagne de Sylvia Beach, la libraire de Shakespeare and Compagny (librairie toujours située dans le Ve arrondissement) qui a publié l’édition originale d’Ulysse de James Joyce, Adrienne Monnier en a publié la version originale française.

En plus des librairies qui doivent être soutenues car le secteur est fragile depuis plusieurs années, n’oublions pas non plus un autre acteur incontournable pour favoriser la lecture : les bibliothèques. Celles-ci sont un pilier du service public pour la culture. Grâce à des professionnels engagés et à des projets municipaux ou nationaux ambitieux, une part toujours plus importante de la population fréquente les bibliothèques : en 2016, 91 % des Français s’étaient déjà rendus dans une bibliothèque, contre 84,8 % en 2005. De même, entre 2005 et 2016, le nombre d’usages des bibliothèques municipales a augmenté de 23 % (soit une hausse 4 millions d’usagers)[3]. Alors que s’est amorcée depuis quelques années une réflexion pour l’élargissement des horaires d’ouvertures des bibliothèques, il serait bon que dans cette période aussi un maximum d’entre elles puissent assurer leur rôle de service public de la lecture (les bibliothèques parisiennes ont par exemple conservé un service de retrait de documents).

Pour finir, il nous paraît évident que la lecture est aujourd’hui toujours indispensable et essentielle et qu’il faut soutenir vigoureusement les librairies indépendantes. Mais plus largement, outre un investissement dans le réseau de bibliothèques qui ne doit pas se démentir, il faudrait aussi que le futur plan de relance accorde une place importante aux artistes et aux écrivains, comme ce fut le cas durant le New Deal. Entre 1935 et 1943, quatre à six mille personnes par an – romanciers, dramaturges, poètes mais aussi journalistes et chercheurs – ont bénéficié du programme Federal Writer’s Projet, parmi lesquels John Steinbeck ou John Dos Passos. Il n’est pas inutile de rappeler que la profession d’écrivains est pour la majorité d’entre eux précaire et que cette précarité est davantage exacerbée par les conséquences de la pandémie. Alors soutenons les librairies et éditeurs indépendants, mais avant tout : les écrivains !

Et terminons par les mots de François Cheng tenus en avril dernier qui résument parfaitement un de leurs rôles aujourd’hui : « Si on est écrivain, si on est digne de ce nom, il faut porter, dans la mesure du possible toute la douleur du monde. Et essayer de la transformer, de les transfigurer en une sorte de lumière qui nous aide à vivre. »

NOTES

[1]Lire à ce sujet « « Le livre est un refuge » : en librairie, le sursaut des ventes et la solidarité des clients », Jean Binrbaum, Zoé Courtois, Le Monde, 6/08/2020 [en ligne : https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/08/06/le-livre-est-un-refuge-en-librairie-le-sursaut-des-ventes-et-la-solidarite-des-clients_6048267_3246.html].

[2]Voir à ce sujet l’article très instructif de Franck Gintrand « Amazon fait peur mais ce sont les grandes surfaces qui font mal aux librairies » sur Slate.fr [en ligne : http://www.slate.fr/story/196753/librairies-amazon-grande-distribution-concurrence-vente-livres-menace-disparition-fnac-cultura-leclerc].

[3]Chiffres du rapport du ministère de la Culture « Publics et usages des bibliothèques municipales en 2016 ».

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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 07:14

Pascal Boniface offre des livres en lecture gratuite dont l’un s’intitule ‘Les intellectuels faussaires’, l’autre ‘les intellectuels intègres’. Tout un programme présenté dans la note (2), une distinction qui en dit long sur l’esprit et la morale du temps. Du premier, j’ai lu les premières 70 pages, du second qui se présente sous forme de portraits et d’entretiens j’ai effectué par sondages, pour arriver à la conclusion qu’il convenait de les lire entièrement et de les proposer en partage.  

Exergue

*

Les intellectuels intègres (1)

Sommaire Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Stéphane Hessel ou l’esprit de résistance . . . . Entretien avec Stéphane Hessel . . . . . . . . . . . . . . . . 24

 Jean Baubérot ou la laïcité vivante . . . . . . . . Entretien avec Jean Baubérot . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Esther Benbassa ou la culture des minorités. . Entretien avec Esther Benbassa. . . . . . . . . . . . . . . . 87

Rony Brauman, l’humanitaire critique. . . . . . Entretien avec Rony Brauman . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Régis Debray, le philosophe frondeur. . . . . . . Entretien avec Régis Debray. . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

Alfred Grosser, infatigable médiateur de l’Europe. . . . . . . . Entretien avec Alfred Grosser . . . . . . . . . . . . . . . . . 153

Olivier Mongin, le passeur-éveilleur d’idées . . Entretien avec Olivier Mongin. . . . . . . . . . . . . . . . 181

Edgar Morin, penseur du monde, acteur du présent . . . . . . . . . . . Entretien avec Edgar Morin . . . . . . . . . . . . . . . . . 214 Emmanuel Todd, la pensée à rebrousse-poils …. Entretien avec Emmanuel Todd . . . . . . . . . . . . . . . 236

Tzvetan Todorov, la géostratégie décloisonnée . . . . . . . . . .  Entretien avec Tzvetan Todorov . . . . . . . . . . . . . . 262

Jean-Christophe Victor, la géopolitique en toute liberté . . . . . . . . . Entretien avec Jean-Christophe Victor. . . . . . . . . . . 289

Michel Wieviorka ou la sociologie comme révolte . . . . . . . . . . . . . .Entretien avec Michel Wieviorka . . . . . . . . . . . . . . 317

Catherine Wihtol de Wenden, politologue de la globalisation humaine . . Entretien avec Catherine Wihtol de Wenden . . 344

 Dominique Wolton, le penseur indiscipliné . . . Entretien avec Dominique Wolton . . . . . . . . . . . . . 370

Jean Ziegler, la résistance par l’esprit. . . .  Entretien avec Jean Ziegler . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403

 

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 04:40

Source : https://linactuelle.fr/index.php/2020/05/29/denis-collin-macronavirus-barbarie-en-marche/

 

 

Jacques Cotta vient de publier un livre intitulé Macronavirus… La Barbarie en Marche. À quand la fin ? (Bookelis), dans lequel il analyse à la fois les ratés de la macronie, ses objectifs affichés ou cachés, mais aussi les moyens d’en sortir au plus vite, en mobilisant le monde d’en bas contre le monde d’en haut. Le philosophe Denis Collin, animateur du site La Sociale, nous présente le livre.

 

Jacques Cotta se propose, non pas de faire de la cuisine dans les marmites de l’avenir comme le font tous ceux qui inventent des plans pour le « monde de demain », mais de comprendre la situation présente dans la période plus longue qui s’est ouverte avec l’élection de Macron et la riposte qu’a constituée le mouvement des Gilets jaunes. Et, partant du mouvement réel, celui qui se déroule sous nos yeux, il se propose de tracer des perspectives nouvelles. La pandémie de la Covid-19 est le contingent qui exprime la nécessité. Tout ce que nous avons pu voir depuis janvier 2020 est un concentré des mouvements de fond qui ébranlent toute la vie sociale.

Le bas et le haut.

Pour l’auteur, le mouvement de fond est un mouvement contradictoire. Mouvement d’en bas, celui des Gilets jaunes, mis en sourdine par le confinement, mais qui a durablement touché toute la société et manifeste que la « vieille taupe » dont parlait Marx continue de creuser. Mouvement d’en haut : celui de la décomposition morale et politique du bloc dominant, de la « société du Dix Décembre » de Louis Napoléon Macron. Jacques Cotta retrace la formation de ce qu’on appelle maintenant la « macronie » dans le sillage du quinquennat de François Hollande, où l’actuel président a joué un rôle clé, et avec l’appui d’une fraction de la haute fonction publique, du capital et des faiseurs d’opinion patentés.

La France est coupée en deux. D’un côté, une France qui considère qu’elle n’a plus rien à attendre d’un pouvoir jugé hors-sol, autiste, égoïste. De l’autre, une “élite” autoproclamée, satisfaite, inculte, fière de ses rapports à la mondialisation, riche, prétentieuse, agressive.

Diagnostic clair : « La France est coupée en deux. D’un côté, […] une France qui considère qu’elle n’a plus rien à attendre d’un pouvoir jugé hors-sol, autiste, égoïste, incapable d’entendre la détresse et la rage des déclassés et des régions oubliées, condamnées, abandonnées. De l’autre, une “élite” autoproclamée, satisfaite, inculte, fière de ses rapports à la mondialisation, riche, prétentieuse, agressive, adversaire résolue de la grande majorité des Français, la nouvelle classe populaire, cette majorité cristallisée autour des Gilets jaunes. » S’appuyant sur des précédents historiques (la grande Révolution française, les révolutions de 1848 et 1817, etc.), l’auteur montre que c’est bien un mouvement révolutionnaire qui sourd.

Un mouvement révolutionnaire qui sourd.

Ce mouvement est la conséquence du désastre dans lequel la mondialisation et son fer de lance l’UE précipitent les peuples. Jacques Cotta rappelle comment la destruction de la santé publique a été lancée voilà une quarantaine d’années en France au motif de la chasse aux coûts, comment s’est appliqué le plan de Jean de Kervasdoué, bref comment l’état actuel de notre pays s’enracine dans un temps plus long. Macron n’est que l’exécutant d’une orientation et de politiques qui constituent le fil directeur des classes dominantes depuis au moins cinq décennies. Il n’a vraiment que l’apparence de la nouveauté.

Pourquoi le mouvement d’en bas reste-t-il étroitement confiné ? (Et c’est le cas de le dire !) Jacques Cotta montre les facteurs objectifs liés aux profondes transformations structurelles de la société française et à l’affaiblissement de la classe ouvrière (à Billancourt on n’éternue plus). Mais ces facteurs objectifs se doublent de facteurs subjectifs et c’est évidemment la direction des « partis de gauche » et des syndicats qui doit être mise en cause.

Les évolutions possibles sont envisagées, y compris celle de la marche forcée vers un régime ouvertement autoritaire, sachant que se réalisera ce que nous ferons, comme le rappelle la citation mise en exergue. Pour contribuer au rassemblement des forces, Jacques Cotta dessine dix axes de réflexion et de mobilisation, dix axes qu’on peut résumer ainsi : démocratie, défense du bien commun et des services publics, souveraineté nationale pour mettre en œuvre un politique au service du peuple, des salariés, des travailleurs indépendants, des jeunes, des retraités.

Un livre à lire, parce qu’il dégage le sens de la période obscure que nous traversons, mais aussi parce qu’il est un livre de combat pour rassembler la force politique dont nous avons besoin.

Denis Collin

 

Présentation de l’éditeur:

Aux questions sociales et politiques en suspens depuis des mois vient s’ajouter la crise sanitaire…

Quelle est la responsabilité des gouvernants dans le drame sanitaire et les milliers de morts en France?

La crise ne sonne t’elle pas le glas de la mondialisation capitaliste vantée durant des décennies comme la seule perspective possible?

Que prévoir pour l’avenir?

Quels affrontements prévisibles, et comment? Sur le terrain social, sur le terrain électoral?

Quelles propositions?

Ne faudrait-il pas un parti neuf renouant avec les objectifs de la République sociale?

Autant de questions et quelques autres abordées dans ces pages…

 

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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 10:06

Source : http://1libertaire.free.fr/GAnders33.html

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.

L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir ».

Extrait de l’obsolescence de l’homme, de Gunther Anders

*

Résumé :

"Tout le monde est d'une certaine manière occupé et employé comme travailleur à domicile.

Un travailleur à domicile d'un genre pourtant très particulier. Car c'est en consommant la marchandise de masse - c'est-à-dire grâce à ses loisirs - qu'il accomplit sa tâche, qui consiste à se transformer lui-même en homme de masse. Alors que le travailleur à domicile classique fabriquait des produits pour s'assurer un minimum de biens de consommation et de loisirs, celui d'aujourd'hui consomme au cours de ses loisirs un maximum de produits pour, ce faisant, collaborer à la production des hommes de masse.

Le processus tourne même résolument au paradoxe puisque le travailleur à domicile, au lieu d'être rémunéré pour sa collaboration, doit au contraire lui-même la payer, c'est-à-dire payer les moyens de production dont l'usage fait de lui un homme de masse (l'appareil et, le cas échéant, dans de nombreux pays, les émissions elles-mêmes). Il paie donc pour se vendre. Sa propre servitude, celle-là même qu'il contribue à produire, il doit l'acquérir en l'achetant puisqu'elle est, elle aussi, devenue une marchandise."

Le monde comme fantôme et comme matrice

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3 février 2020 1 03 /02 /février /2020 19:50

Écouter plusieurs fois, dans des émissions différentes, E. Todd permet de mieux s’approprier le contenu de son bouquin "Les luttes de classes en France au XXIe siècle" (éditions du Seuil) que je trouve, pour ma part, très intéressant.

Commentant l’actualité, il ouvre des fenêtres autres que celles qui reviennent habituellement dans les médias.

Exergue

 

 

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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 20:00
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25 janvier 2020 6 25 /01 /janvier /2020 10:03

"En bas l'intelligence progresse, tout comme le taux de crétins diplômés en haut". Ceci depuis 2005. Cela va-t-il conduire la France à l’implosion sociale ?’. Il ne faut pas le craindre. Trop, c’est trop.

Qu’est-ce qu’un crétin ‘d’en haut’ ? Celui qui ne comprend pas qu’il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Qu’est-ce qu’un individu ‘d’en bas’, dont ‘l’intelligence progresse’ ? Celui qui était primitivement crétin et qui se trouve acculé à comprendre et à réagir. Conclusion : on est crétin parce qu’on se pense tout puissant, on devient intelligent par nécessité.

Exergue.

 

La France au bord de l’implosion sociale ?

Emmanuel Todd : "En bas l'intelligence progresse, tout comme le taux de crétins diplômés en haut"

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19 janvier 2020 7 19 /01 /janvier /2020 09:59

https://webmail.sfr.fr/fr_FR/main.html#read/VF_newsletter/53164

 

 

Je suis Cléone et on ne me rattrapera jamais… [1]

Je suis marronne, je suis le chœur du Bloc.

 Je suis le cortège qui bille en tête vous a renversé et vous renversera encore.

Je suis la grève, celle que j’ai foulé il y a des siècles, le corps hagard, rompu et enchaîné, mais vivante. Je suis la fuite, l’échappée. Je suis la rapine, la ruse, l’incendie, le poison, la machette retournée contre vos gorges. Je suis la rumeur des soulèvements du passé parvenue jusqu’à vous. Les mornes, les oasis, les communes, les landes, les friches, les squats sont ma terre. Le monde qui vous survivra est un Quilombo.

Je suis le spectre de la révolution.

Mon esclavage, mon labeur, ma vie vous a nourri, soigné, blanchit et élevé, lavé, éduqué, transporté et diverti. Ma sueur, mon sang, mon sexe vous ont assez enrichis. A mon tour, je veux vous affamer.

Je suis la grève face à vous, la colère partout, ruinée mais déchaînée. Je suis désespoir, joie et fureur. Je suis la pénurie, le blocage, le sabot dans le rouage de la machine, je suis le train arrêté en pleine voie, le piquet de grève, le bateau à quai, l’occupation, l’amoncellement de palettes, de pneus, la barricades de chaises, le fumigène, le bris de verre… je suis l’obscurité du courant coupé.

Je suis lucidité.

Je suis nue ; sans robe noire, sans blouse blanche, sans cartable et sans livre, sans outils et sans arme… Je vous les jette à la gueule. Je suis combattante : danseuse, chanteuse et musicienne aux marches de vos palais, je suis solidarité.

Je suis celle qui t’aide à te relever en pleine embuscade, à t’échapper de la nasse, à revenir ensemble à la charge. Je suis Street Medic.

Je suis réalité.

Je suis le butin, la caisse de grève, le nerf de la guerre. Je suis condition d’existence.

Je reprends corps. Vous allez battre en retraite.

Je suis sans boulot. Exploitée, dépouillée, endettée, édentée, je suis celle qui dort dans sa voiture, qui roupille dans la rue, qui vole dans vos poubelles ; celle qui crève en EPHAD. Je suis votre bilan politique.

Des lustres à ingurgiter vos éléments de langage, vos flux d’images, vos insultes, vos imaginaires, vos dénis, vos trahisons, vos comptages, vos indignations, vos mépris, vos manipulations, vos compassions. Vous êtes nauséabonds.

Je vomis votre pouvoir d’achat, votre Etat de droit, votre rétablissement de l’ordre, votre universel, vos politiques d’égalité, votre épouvantail d’âge pivot, vos coupes budgétaires, vos fonds de pension, vos dividendes, votre PIB, votre société de consommation, votre plastique sur vos produits bio, vos RIO, vos tribunaux, votre Europe, vos privatisations, vos armées, vos pillages, vos saccages, votre morale, votre humanisme, vos humanitaires, vos égouts et vos décharges. Je suis lutte des classes.

Je suis la lutte idéologique même.

Je suis notre rencontre funeste. J’ai trébuché, ployé… Je suis ensanglantée, je suis assassinée. J’ai succombé sous la charge de votre brutalité meurtrière. Je suis l’eau dans les poumons de Steve Maia Caniço dans Nantes insurgée. Au milieu de la cour de la gendarmerie de Persan, je suis l’air qui manque dans les poumons d’Adama Traoré qui vous implore. Je suis le cœur qui cesse de battre de Cédric Chouviat au pieds de la Tour Eiffel. Partout vos genoux sur mon dos, je suis nos morts, je suis votre crime.

Dans les yeux endeuillés des familles : Cléone-Antigone est vérité. Je suis justice.

Je suis le bras fantôme qui ne cessera plus de vous renvoyer vos bombes et vos grenades assassines. Je suis Rémi Fraisse. Je suis Zineb Redouane.

Je suis la mémoire de la main coupée des esclaves en fuite repris par les colons et leurs chiens au nom du Code Noir. Je suis la main arrachée au nom de la République du peuple des ronds-points, monté à Paris pour fracasser vos fétiches de plâtres, piller vos boutiques de luxe et saccager vos immeubles haussmanniens. N’oubliez pas, d’un œil je vous vois encore.

Je souris à vos profilages ; je suis le pire cauchemar de vos sociétés de contrôle. Je suis notre Joker.

Du fin fond de ma geôle, des cales du néolibéralisme, je continue à hacker vos datas. Dans vos conseils au sommet, dans vos CA d’actionnaires, dans vos bureaux, dans vos réunions de crise… Je suis pirate.

Jusque dans vos abattoirs implantés à l’abri des regards, je vous filme. Vous savez que nous savons : nous savons que vous saviez.

L’information est mon Pharmakon, elle me gave, me sidère, m’épuise. Je suis désorientée, tétanisée, lobotomisée. Je voudrais oublier. Ne plus regarder, ne plus entendre l’insupportable, l’inexorable. Je suis folie.

Et l’intranquillité tapie dans mon intimité atomisée rencontre l’écho du soulèvement : ils sont les 1%, je suis les 99%. Je suis l’affrontement inévitable.

Je suis nécessité.

Je suis le marteau de la philosophie du Nous, l’accoucheuse de l’histoire d’un Commun.

Je suis l’éminence de la fin du monde. Je suis les trente, les vingt prochaines années.

Je ne suis pas encore morte et plus tout à fait vivante, je suis zombi.

Je suis les forêts et les arbres, les océans, les rivières, les oiseaux et les insectes, les mammifères et les poissons, je suis l’air, la terre et l’eau… j’agonise. Je suis l’espèce intoxiquée, chassée, massacrée, décimée. Vous êtes DDT, chlordécone, mercure, chlore, glyphosate, nitrite, E120, E129, E150, E250, E407, E621…

Je suis cendres, ruines, déchets. Je suis devenue votre vermine, votre parasite, je suis nuisible.

Vous êtes jetables. Vous puez la mort, le cramé, le roussi.

J’entends ici les craquements des glaciers et des forêts primaires, les hurlements assourdissants des bêtes brûlées vives sous les flammes. Tout flambe autour de moi, je me consume. Tout succombe à grande échelle… Vous êtes des colons, des bourgeois, des nationalistes, des fascistes, des pentecôtistes, des thatchéristes, des impérialistes, vous êtes les terroristes. Vous êtes le cœur radioactif de la centrale incendiaire, je suis immolée sur l’autel du Capitalocène.

Je suis feu de joie. Comme j’ai brûlé vos habitations, je brûlerai vos palais, vos centres commerciaux, vos bourses et vos banques.

Je suis vengeance.

Je suis l’urgence de la révolte, la carte globale des soulèvements, des exils, des replis, des zones à prendre et à défendre pour s’y sauver. Ici, je suis humble, locale, solidaire, là je suis massive, compacte et jusqu’au-boutiste ; partout je suis là pour renverser votre régime de mort. Je suis l’insurrection qui revient des basfonds de la terre, des faubourgs de la Modernité. Je suis damnation.

Je suis la lutte à la vie à la mort. Je suis adresse et prière à Hong Kong, à Beyrouth, à Santiago, à Port-au-Prince, à Alger et Oran, aux 480 districts en grève en Inde, …

Je suis le silence, le cri et la parole contre vos mains au cul, vos coups de poing, vos mains sur nos bouches et vos bites criminelles. Je lance des alertes, des pierres, des conques et des pavés pour me défendre et je garde des minutions pour les bouffons du Flore et de la Closerie des Lilas. A la mémoire des viols que j’ai subis, moi, toi, nous ; nos mères, nos sœurs, nos filles et nos fils des empires et des colonies, du Jardin du Luxembourg, de Megève, de Cannes, de Marrakech ou de Thaïlande, … du confessionnal : le prochain saccage sera celui des vies impunies, de vos genoux fragiles, de vos larynx littéraires. Je suis corps-arme.

Je suis résistante.

Je suis l’archive inconsolée des féminicides. Je suis Zapatiste, Indienne, Argentine, Espagnole… Je suis les noms qui recouvrent les murs de France. Je suis passée depuis des siècles à l’autodéfense – je suis la chronique continue, foisonnante, des résistances sans mythologie ; ma rage est grimoire de sorcellerie, journal intime, manifeste. Je suis déclaration de guerre, puisque guerre il y a.

Je suis le linceul de mes entrailles qui périssent en méditerranée, dans vos checks points de Lybie, dans les déserts, les montagnes, les jungles urbaines, sur les barbelés de vos murs et sous vos fenêtres. Je suis l’hôte de Cédric Herrou, votre mauvaise conscience.

Je suis l’enfant né dans la rue.

Je suis cette puanteur de la vie destituée, exilée, harcelée. Le tremblement des corps apeurés, les gargouillis obscènes des ventres affamés, la crasse des vêtements mouillés, souillés. Je suis la taule, le carton des bidonvilles, le tissu des tentes lacéré dans l’ignominie des expulsions au petit matin. Je suis les regards adressés, les paroles, les histoires, les rires échangés, les vivres partagés autour de nos foyers de fortune. Je suis rencontre.

Je suis le miroir dans lequel se reflète le futur immédiat de nos vies traquées.

Alors, je suis l’offrande de la mémoire des combats remportés hier aux luttes d’aujourd’hui.

Je suis victoire.

Je suis Cléone, je suis violence.

[1] Cléone est anonyme mais sans mystère, de tout temps et partout. Elle parle depuis ces points de l’âme qui ne cèdent pas pour raconter l’histoire des vaincus, jamais défaits.
Sa première lettre est ici : Je suis Cléone...
Une seconde là : Cléone, seconde lettre
Une réponse depuis Douala.
Une autre du Chiapas.

 

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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 04:57

 A l’occasion de la sortie du livre : La guerre sociale en France, Roméric Godin, l’excellent journaliste économique, un moment à la Tribune de Genève, fait la tournée des plateaux, pas n’importe lesquels (cela va mieux en le disant). Macron, un président radicalisé selon lui, pourquoi pas. Pour ma part, je dirai un président ringard, car faire du Thatcher lorsque tout le monde en revient de cette politique, et pour de bonnes raisons, c’est davantage faire preuve d’ânerie que d’intelligence et de clairvoyance. Au passage, j’ajouterai que la participation et la compatibilité de Macron au gouvernement Hollande (Ps) était significative de l’orientation politique, qui n’avait rien de socialiste, de ce gouvernement là, si cela doit être encore démontré. Macron est celui qui achève la casse de la l’État social de droits, de l’économie de la France, qui s’est accélérée avec  Chirac, Sarkozy et Hollande.

La guerre sociale en France, un livre à lire et à proposer.

Exergue

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