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2 février 2020 7 02 /02 /février /2020 19:19

Il y a la censure volontaire, celle que s’imposent les éditocrates des chaines mainstream à côté de la propagande pro-gouvernementale qu’ils diffusent.

Il y a la censure subie, celle dont a fait dernièrement les frais ‘Le Média’, média d’opposition, de la part de Youtube prévenant ainsi l’ire du mal élu.

Il y a radio Paris radio Paris ment et radio Londres la voix de la France libre.

Il y a que, si les choses vont ainsi qu’elles se profilent, le temps de la presse clandestine n’est pas loin d’advenir.

En attendant, écoutez le dernier édito émis pas Le Média.

Exergue

 

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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 19:12

Non seulement il y a les Chiens de garde pour assurer le job mais, de surcroit, il faudrait bâillonner tout propos dissident. « Les réseaux sociaux, voilà l’ennemi ! ».

Le titre du second article est trompeur. Certes, il s’agit des enseignants, mais davantage encore des Chiens de garde et des médias en général.

Exergue

 

Macron et ses soutiens : « Les réseaux sociaux, voilà l’ennemi ! »,

 

suivi de : Mobilisation des enseignants : le service public mobilise ses experts fantoches (Acrimed)

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19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 14:35

Jugez par vous-même du parti pris des médias-mainstream qui n’est pas sans faire penser à ce qui se disait de Radio-Paris sous l’occupation : « Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand ». Il y a un air collabo : une vieille habitude.

Maintenant, un mot sur la nouvelle sortie de L. Ferry : « Il faut avoir un QI de bulot pour ne pas comprendre qu’il faut augmenter la durée de cotisation ! ».  Et répondre à cette sous-merde (même registre que bulot) qui n’en est pas à sa première sortie (n’appelait-il pas les policiers à tirer sur les gilets jaunes : « Qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois. Ça suffit ! »), que déjà en 2005 ceux qui étaient contre le TCE étaient, par les siens, réputés débiles. Là encore une vieille habitude qui attribue la raison à ceux d’en haut (la caste) et la crétinerie à ceux d’en bas (le peuple). Il faut voir là-dedans que ces gens ne sont pas démocrates, mais bien les nouveaux aristocrates. Et d’un coup, j’ai envie de chanter La Carmagnole.

Oui, « … face à ce traitement caricatural des mobilisations, la question des médias doit figurer à l’agenda pour ce qu’elle est : une question politique ».

Exergue

*

Source : https://www.les-crises.fr/acrimed-le-mepris-des-medias-une-raison-de-plus-pour-se-mobiliser/

 

À chaque mouvement social, les médias dominants, leurs chefs et leurs éditocrates, soutiennent avec zèle les « réformes » libérales, et aboient contre celles et ceux qui font grève. La mobilisation contre la réforme des retraites ne fait pas exception. Nous serons présents ce mardi 10 décembre pour distribuer le tract suivant pendant les manifestations « contre le projet de réforme des retraites ».

 https://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2019/12/11-376x550.jpg

 https://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2019/12/22-1-405x550.jpg

(cliquez pour agrandir et zoomer)

N’hésitez pas à utiliser le pdf ici pour l’imprimer et le distribuer !

 

Source : ACRIMED, 10-12-2019

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26 août 2019 1 26 /08 /août /2019 12:25

Retour dans le monde. Il faut bien !

Juste pour alimenter la réflexion. 2 heures 30, qu’est-ce que c’est dans une vie ?

 

 

 

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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 19:31

Censure ? Pas vraiment. Plutôt autocensure ou omerta. C'est peut-être ça la nouvelle approche de la liberté de la presse.

Exergue

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Source : https://www.les-crises.fr/censure-reveler-la-torture-de-julian-assange-par-nils-melzer-rapporteur-special-de-l-onu-sur-la-torture/

 

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Par Nils Melzer, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, 26 juin 2019

Je sais, vous pensez peut-être que je me fais des illusions. Comment la vie dans une ambassade avec un chat et un skateboard peut-elle être assimilée à de la torture ? C’est exactement ce que j’ai pensé, moi aussi, quand Assange a fait appel à mon bureau pour se protéger. Comme la plupart des gens, j’avais été inconsciemment empoisonné par la campagne de diffamation incessante, qui avait été diffusée au fil des ans. Il a donc fallu frapper une deuxième fois à ma porte pour attirer mon attention à contrecœur. Mais une fois que j’ai examiné les faits de cette affaire, ce que j’ai trouvé m’a rempli de répulsion et d’incrédulité.

Je me suis dit qu’Assange devait être un violeur ! Mais ce que j’ai découvert, c’est qu’il n’a jamais été accusé d’une infraction sexuelle. Certes, peu après que les États-Unis eurent encouragé leurs alliés à trouver des raisons de poursuivre Assange, deux femmes ont fait la une des journaux en Suède. L’un d’entre eux a affirmé qu’il avait déchiré un préservatif et l’autre qu’il n’en avait pas porté un, dans les deux cas lors de rapports sexuels consentis – ce qui n’est pas exactement le cas dans la plupart des scénarios de ” viol ” dans toute autre langue que le suédois. Rappelez-vous, chaque femme a même soumis un préservatif comme preuve. Le premier, supposément porté et déchiré par Assange, n’a révélé aucun ADN, ni celui d’Assange, ni celui de la femme, ni de qui que soit d’autre. Allez comprendre… Le second, utilisé mais intact, aurait prouvé qu’il s’agissait d’un rapport sexuel ” non protégé “. Allez comprendre, encore une fois. Ces femmes ont même envoyé un texto disant qu’elles n’avaient jamais eu l’intention de porter plainte, mais qu’elles avaient été ” poussées ” à le faire par une police suédoise zélée. Allez comprendre, encore une fois. Depuis lors, la Suède et la Grande-Bretagne ont tout fait pour empêcher Assange de faire face à ces allégations sans avoir à s’exposer simultanément à l’extradition américaine et donc à un procès spectacle suivi d’une peine de prison à vie. Son dernier refuge avait été l’ambassade de l’Équateur.

D’accord, pensai-je, mais Assange doit sûrement être un hacker ! Mais ce que j’ai découvert, c’est que toutes ses révélations lui avaient été divulguées librement, et que personne ne l’accuse d’avoir piraté un seul ordinateur. En fait, la seule accusation défendable de piratage informatique contre lui a trait à sa tentative infructueuse de briser un mot de passe qui, si elle avait réussi, aurait pu aider sa source à couvrir ses traces. Bref : une chaîne d’événements plutôt isolée, spéculative et sans conséquence ; un peu comme essayer de poursuivre en justice un conducteur qui a tenté sans succès de dépasser la limite de vitesse, mais a échoué parce que sa voiture n’était pas assez puissante.

Eh bien, je me suis dit qu’au moins nous savions avec certitude qu’Assange est un espion russe, qu’il s’est ingéré dans les élections américaines et qu’il a causé la mort de personnes par négligence ! Mais tout ce que j’ai trouvé, c’est qu’il publiait constamment des renseignements véridiques d’intérêt public sans aucun abus de confiance, de contrepartie ni allégeance. Oui, il a dénoncé des crimes de guerre, de la corruption et des abus, mais ne confondons pas sécurité nationale et impunité gouvernementale. Oui, les faits qu’il a révélés ont permis aux électeurs américains de prendre des décisions plus éclairées, mais n’est-ce pas simplement la Démocratie ? Oui, il y a des discussions éthiques sur la légitimité de divulgations non expurgées. Mais si un préjudice réel avait réellement été causé, comment se fait-il que ni Assange ni Wikileaks n’aient jamais fait l’objet d’accusations criminelles ou de poursuites civiles pour une juste indemnisation ?

Mais alors, me suis-je retrouvé à plaider, Assange doit sûrement être un narcissique égoïste, faisant du skate à travers l’ambassade de l’Équateur et étalant des excréments sur les murs ? Eh bien, tout ce que j’ai entendu du personnel de l’ambassade, c’est que les inconvénients inévitables de son hébergement dans leurs bureaux ont été traités avec respect et considération mutuels. Cela n’a changé qu’après l’élection du président Moreno, lorsqu’on leur a soudainement demandé de trouver des calomnies contre Assange et, quand ils ne l’ont pas fait, ils ont rapidement été remplacés. Le Président a même pris sur lui d’offrir ses ragots au monde entier, et de dépouiller personnellement Assange de son asile et de sa citoyenneté équatorienne sans aucune procédure légale.

Mais j’ai finalement compris que j’avais été aveuglé par la propagande et qu’Assange avait été systématiquement calomnié pour détourner l’attention des crimes qu’il avait exposés. Une fois déshumanisé par l’isolement, le ridicule et la honte, comme les sorcières que nous brûlions sur le bûcher, il était facile de le priver de ses droits les plus fondamentaux sans provoquer l’indignation publique dans le monde entier. C’est ainsi qu’un précédent juridique est en train d’être établi, par la porte de derrière de notre propre complaisance, qui peut et sera appliqué à l’avenir tout aussi bien aux divulgations du Guardian, du New York Times et d’ABC News.

Très bien, me direz-vous, mais qu’est-ce que la diffamation a à voir avec la torture ? Eh bien, c’est une pente glissante. Ce qui peut sembler n’être qu’une simple “calomnie” dans le débat public, devient rapidement une “intimidation” lorsqu’il est utilisé contre des personnes sans défense, et même de la “persécution” lorsque l’État est impliqué. Maintenant, il suffit d’ajouter le caractère intentionnel et les souffrances aiguës, et ce que vous obtenez est une torture psychologique à part entière.

Oui, vivre dans une ambassade avec un chat et un skateboard peut sembler une bonne situation quand on croit le reste des mensonges. Mais quand personne ne se souvient de la raison de la haine que vous subissez, quand personne ne veut entendre la vérité, quand ni les tribunaux ni les médias ne demandent des comptes aux puissants, alors votre refuge n’est vraiment qu’un bateau en caoutchouc dans une piscine remplie de requins, et ni votre chat ni votre planche à roulettes ne vous sauveront la vie.

Même ainsi, vous direz vous peut-être, pourquoi dépenser autant d’énergie pour Assange, alors que d’innombrables autres personnes sont torturées dans le monde entier ? C’est parce qu’il ne s’agit pas seulement de protéger Assange, mais d’empêcher un précédent susceptible de sceller le sort de la Démocratie occidentale. Quand pour la première fois, dire la vérité sera devenu un crime, alors que les puissants jouissent de l’impunité, il sera ensuite trop tard pour corriger le tir. Notre voix aura capitulé face à la censure et notre destin face à la tyrannie sans limites.

Cette tribune a été proposée pour publication au Guardian, au Times, au Financial Times, au Sydney Morning Herald, à The Australian, au Canberra Times, au Telegraph, au New York Times, au Washington Post, à Reuters et à Newsweek.

Aucun n’a répondu positivement.

 

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29 avril 2019 1 29 /04 /avril /2019 19:49

Pour être des ‘géants’, ce sont des géants ! Reste à savoir de quoi ? De la fake news ? De la connerie ?

Acrimed, comme à son habitude, remet les choses en place. A cet effet, je vous invite vivement à consulter le lien ci-dessous.

Les ‘géants’ du journalisme, qu’on appelle également éditorialistes, dont il est question ici, ne courent d’autre risque que d’avoir des durillons au cul, faute d’aller sur le terrain.

 

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 20:41

 Entame 

 

Le Loup et le Chien (de garde)


    Un Loup n'avait que les os et la peau ;
        Tant les Chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
        L'attaquer, le mettre en quartiers,
        Sire Loup l'eût fait volontiers.
        Mais il fallait livrer bataille
        Et le Mâtin était de taille
        A se défendre hardiment.
        Le Loup donc l'aborde humblement,
    Entre en propos, et lui fait compliment
        Sur son embonpoint, qu'il admire.
        Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
        Quittez les bois, vous ferez bien :
        Vos pareils y sont misérables,
        Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? Rien d'assuré, point de franche lippée.
        Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi ; vous aurez un bien meilleur destin.
    Le Loup reprit : Que me faudra-t-il faire ?
Presque rien, dit le Chien : donner la chasse aux gens
        Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son maître complaire ;
        Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
        Os de poulets, os de pigeons,
........Sans parler de mainte caresse.
Le loup déjà se forge une félicité
        Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant il vit le col du Chien, pelé :
Qu'est-ce là  ? lui dit-il.  Rien.  Quoi ? Rien ? Peu de chose.
Mais encor ?  Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
    Où vous voulez ?  Pas toujours, mais qu'importe ?
 Il importe si bien, que de tous vos repas
        Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

Jean de Lafontaine

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Analyse d’un passage à l’antenne –Pierre Bourdieu

*

 « C l’hebdo » (France 5) : censure et concert de chiens de garde contre Monique Pinçon-Charlot

*

Apathie et Pujadas vacillent devant l'ONU

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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 05:10

Après le projet de loi sur les fake news, le pouvoir français prépare une nouvelle loi sur l’information. Officiellement conçue pour lutter contre les contenus haineux sur Internet, celle-ci ouvre une fois encore la voie à une réduction des libertés publiques. Que nous prépare l’État, main dans la main avec les GAFAS ? Quelles menaces pèsent sur la liberté d’informer en France ? Pour en discuter au Média TV à Montreuil, 4 invités le jeudi 28 février à 20h30 :

– Olivier Berruyer, fondateur du site Les crises, un des blogs français les plus fréquentés sur les sujets internationaux et économiques ;

– Benjamin Bayart, cofondateur de La Quadrature du Net, association qui milite pour les libertés fondamentales sur le web. Ex-président de French Data Network, le plus ancien fournisseur d’accès à internet en France

– Gaspard Glanz, journaliste indépendant, fondateur de Taranis news ;

– John R. MacArthur, journaliste et essayiste politique, patron du Harper’s, le plus ancien mensuel américain ;

 

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5 février 2019 2 05 /02 /février /2019 08:06

Voici ce qu’écrit (1) Olivier Berruyer créateur du site ‘Les Crises’

 

« J’ai trouvé la vision de Mélenchon intéressante – à prendre avec recul bien sûr.

Au delà de la réaction sanguine, j’avais été sidéré de l’apathie face à la perquisition chez lui et dans les locaux, vu que la Justice a saisi ses ordinateurs, ses documents, la liste des adhérents de son parti, etc. Cela pose de lourdes questions quand il s’agit d’un leader de l’opposition, qui a donc un large réseau de personnes qui le contactent, et qui sont parfois au cœur du pouvoir. Et ceci ne peut que les intimider à l’avenir.

Le fait que tout fuite chez les journalistes en 24 heures montre bien que la Justice n’est pas étanche et ne peut garder de secrets de tels éléments.

Bien entendu, cette réflexion est valable pour tous les chefs de partis du pays. Qui n’ont pas à avoir d’immunité, mais dont les sources, comme pour les journalistes, doivent impérativement être protégées ».

Fait suite à cette introduction  le billet de J-L Mélenchon paru sur le site l’Ère du peuple, donné en lecture ci-dessous.

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Perquisition Médiapart: L'Etat sécuritaire s'affole - par J-L Mélenchon

Ce jour-là, Médiapart n’eut pas un mot pour s’étonner des 17 perquisitions contre les militants de « La France insoumise » et trois de leurs prestataires, ni pour les motifs, ni pour la méthode. Pas un mot d’étonnement sur le déploiement de cent policiers avec les méthodes réservées au grand banditisme, ni la perquisition au domicile du Président d’un groupe parlementaire d’opposition, de la saisie de tout le contenu de l’ordinateur de la Secrétaire Générale du groupe, pourtant aucunement concernée par les deux dossiers bizarrement joints qui servaient de prétexte à cette razzia. Pas un mot contre la confiscation d’ordinateurs ou de leur contenu intégral, rien contre la capture du fichier d’adhérents au Parti de Gauche, pas un mot contre l’interdiction faite aux responsables d’être présents pendant la perquisition du siège de « La France insoumise ». J’en passe et non des moindres.

Médiapart ne s’étonna de rien, approuva tout, se tut sur tout ce qui à l’évidence sentait à plein nez l’instrumentalisation politique de la justice et de la police. Rien sur les liens politiques entre les décideurs de l’opération, rien sur l’anomalie d’une opération construite sur deux simples dénonciations et dont seul j’ai eu à pâtir parmi nombre d’autres cités dans ces deux domaines des assistants au Parlement européen et des comptes de campagnes pourtant validés. Rien. Au contraire Médiapart a organisé une croisade de presse contre moi le jour même pour crime de lèse-majesté médiatique. Mediapart a tout justifié, tout validé. Médiapart a couvert de boue dans des spasmes de rage misogyne Sophia Chikirou. Edwy Plenel a tellement dépassé les bornes qu’il a dû lui-même retirer un de ses tweets graveleux. Médiapart a claironné que « les hommes politiques n’ont pas de vie privée ». Médiapart a diffusé des mensonges délibérés comme celui d’après lequel nous aurions été prévenus de longue date de ces perquisitions. Médiapart a fait tout ce qui lui était possible pour salir nos personnes, notre honneur, nos vies personnelles. Médiapart a été dans cette circonstance le chien de garde zélé des basses besognes de la Macronie.

Mais voilà que l’arroseur est arrosé. Médiapart est pris à son tour dans les manipulations de coups tordus entre divers étages de la police, et de la justice. Cela sous couvert d’une plainte de Benalla à propos d’un supposé viol du secret de l’instruction concernant sa vie privée. L’une d’entre nous a pourtant déposé une plainte de même nature. Bien sûr, elle n’a été suivie d’aucun effet d’aucune sorte. Alors que se passe-t-il ?

Au-delà de tous les effets de manche et postures héroïques de défenseurs de la liberté de la presse, la réalité crue est d’une autre nature et d’une autre gravité. Les médias, la police et la justice fonctionnent en circuit fermé depuis des années. Les uns achètent des informations à certains des autres qui ne devraient pas les vendre. Parfois, la tractation est gratuite quand se produit un cas qu’ils appellent le « donnant-donnant ». On se demande ce que chacun donne et contre quoi. La preuve de ce trafic impuni : jamais aucune plainte pour violation du secret de l’instruction n’aboutit. Jamais. Au sujet de nos perquisitions, Médiapart publia dès le lendemain des « informations » en copié-collé (tendancieux) des procès-verbaux sans que le Parquet n’émette la moindre protestation ni velléité de réaction. Jubilant, Fabrice Arfi tweeta : « (Révélations) Les premières découvertes des perquisitions Mélenchon. Et c’est embarrassant… ». Mais tout a changé depuis peu.

Le démarrage de l’affaire Benalla a ouvert une guerre sans merci entre services de police, également entre eux et le palais de l’Elysée, et entre magistrats et médias qui servent de relais d’habitude aux fuites organisées. Tout le monde est en embuscade autour d’un palais présidentiel en état de siège multiple. Tout est en cause dorénavant dans un régime aux abois. Les deux procureurs et les trois policiers venus perquisitionner savaient parfaitement que les dirigeants de Médiapart, sans doute prévenus de longue date, ne permettraient pas la perquisition. En effet celle-ci n’avait pas l’aval d’un juge, au contraire de mon invasion matinale. Ils savaient qu’ils exciperaient du secret des sources. Ce privilège réservé aux seuls journalistes, s’il est parfaitement compréhensible et nécessaire dans une enquête menée par un média, change de nature quand il concerne les affaires de justice. En effet il devient alors la négation des droits de la défense à une instruction sans publicité et donc sans pression. Le secret des sources dans le délit de violation du secret de l’instruction est tout simplement la porte ouverte à tous les abus et manœuvres puisque personne ne peut se défendre, ni contredire les informations publiées, ni solliciter personne pour faire cesser le trafic marchand de l’information. Il devient un droit à faire des piloris médiatiques.

Ceux qui sont venus chez Médiapart avaient donc une autre intention évidente : intimider les sources d’informations policières à l’œuvre dans l’affaire Benalla auprès de Médiapart et auprès des autres médias qui attendent leur tour de balançoire. Une guerre de grande ampleur a donc lieu en ce moment au sommet des hiérarchies élyséenne, policière et judiciaire. Médiapart aurait dû comprendre à temps ce que signifiait l’agression contre « La France insoumise », les inquisitions sous prétexte de dossiers bidonnés. Médiapart aurait dû se rendre compte que le pouvoir macroniste voulait seulement ouvrir un feuilleton judiciaire à rebondissements contre moi comme cela se pratique dans beaucoup de pays contre les leaders de ma mouvance. Il aurait dû penser politiquement la situation au lieu de s’abandonner au joie du « Schadenfreude », joie à propos du malheur des autres.

Voici ce que je crois : encouragé par la complicité de Médiapart contre nous, conscient de l’énorme discrédit des médias dans la période, le pouvoir aux abois se croit dorénavant tout permis. Sa tendance autoritaire est désormais en action la bride sur le cou. Si discutables que soient les pratiques de Médiapart et de ses dirigeants, si détestables que soient les méthodes utilisées par ce média contre nous, il ne faut pas se mettre à leur niveau. Ne soyons pas comme Fabrice Arfi quand il pérorait à mon sujet « Depuis deux jours les fausses nouvelles volent en escadrille. La première d’entre elles consiste à dire par un habile syllogisme que les procureurs de la république n’étant pas indépendants en France, la perquisition visant un membre de l’opposition est la preuve d’une justice aux ordres de l’Elysée. CQFD. C’est pourtant bien plus compliqué que cela. Mais que valent la complexité et la nuance quand il s’agit de s’ériger en martyr ? »

Le danger du moment demande au contraire de prendre la mesure de ce qui se passe bien au-delà de nos mauvais souvenirs. Devant l’exigence d’une justice impartiale et juste, face à l’exigence de la liberté de la presse, on ne règle pas de compte avec ses adversaires politiques. Il faut donc comprendre que le coup porté contre la rédaction de Médiapart en annonce d’autres contre d’autres rédactions. Les perquisitions politiques contre « La France insoumise » ouvraient la porte à celle de Médiapart. Ce qui est fait à Médiapart prépare d’autres mauvais coup de même nature contre d’autres médias ou d’autres formations politiques. Une telle pente est sans retour quand elle est prise. Le silence moutonnier des députés macronistes montre qu’ils sont prêts à tout avaliser. La Macronie est devenue dangereuse pour la liberté. En attestent la violence de la répression contre les manifestants, les pressions sur la justice pour le prononcé de peines très lourdes contre les gilets jaunes. En attestent la série de lois liberticides de Belloubet et Castaner. En attestent les délires du Président de la République sur le rôle de Poutine dans l’insurrection des gilets jaunes et son mépris de classe devenu incoercible. En atteste l’état de siège dans lequel vit notre pays sous la main de cette équipe au pouvoir « par effraction » selon l’expression de son propre chef. Mais que Médiapart n’oublie pas ses erreurs s’il veut être utile au moment qui commence. Nous, nous n’oublierons pas que nos principes doivent profiter aussi à nos adversaires, même les moins sympathiques. La République, comme la liberté, ne se divise pas au gré des moments.

Source: Jean-Luc Mélenchon, 04-02-2019

*

(1)- https://www.les-crises.fr/perquisition-mediapart-letat-autoritaire-saffole-par-jean-luc-melenchon/

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5 février 2019 2 05 /02 /février /2019 05:52

Ainsi le site de Mediapart a-t-il été l’objet d’une tentative de perquisition dans le cadre de l’affaire Benalla, perquisition qui n’est pas sans rappeler celle, bien réelle, faite au siège de la France insoumise, du Parti de gauche et au domicile privé des représentants de la France insoumise, perquisition dont Mediapart, à l’époque, a préféré en faire un sujet de jubilation que de dénonciation.

Dépassant la remarque nécessaire qui précède, observons que le pouvoir actuel n’hésite plus à mettre en œuvre les moyens qu’il a à sa disposition ou dont il se dote afin de contenir ou faire taire ce qui s’oppose à lui, notamment la presse et les partis ou mouvements qui lui tiennent tête. Ceci devrait nous alerter sur la lente dérive autoritaire de l’État macronien qui s’illustre également par le désir verbalisé de mettre en place l’interdiction administrative, néanmoins anticonstitutionnelle, de manifester.

Peut-être, puisque la tentative de perquisition au siège de Médiapart concerne des journalistes, la profession va-t-elle s’émouvoir de la situation alors qu’elle ne l’a pas fait lorsqu’il s’agissait d’opposants politiques. Peut-être ! Ce n’est pas sûr, car rares sont ses membres qui se sont émus aux propos de Macron lorsqu’il déclare envisager le contrôle de la presse comme on pourra le lire ci-dessous.

Exergue

*

Tentative de perquisition au site de Mediapart

Emmanuel Macron, le journalisme de cour et le contrôle des médias

Macron et les journalistes de cour

La réponse de Sputnik France aux accusations d'Emmanuel Macron

 

 

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