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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 10:36

Il n’y a aucune indécence à parler d’argent maintenant, contrairement à ce qu’affirme un crétin, délégué étudiant (?!) cité dans l’article, a qui on doit faire observer que ceux qui dénoncent le fait que des élèves-infirmières sont payées à 1,08 euro de l’heure demeurent tout de même au charbon et n’ont pas mis la crosse en l’air.

Quand sera-t-il le moment ? Lorsque la situation sanitaire sera rétablie, que le rapport de force sera renversé,  qu’il n’y aura plus d’oreille pour écouter ? Quand les héros du jour seront redevenus des riens ?

Ce que nous devons remarquer c’est que l’exploitation capitaliste ne désarme pas, même en cette période.

Comme nous devons remarquer que du pognon, il y en a, soit qu’on ne va pas le chercher où il est, soit que, dans sa distribution, il est fléché. Et puis qu’on explique pourquoi ici on peut filer une ‘indemnité’ (?) de 1400 euros net, et là 1,08 de l’heure, ce qui pose la question de la continuité territoriale de santé, celle de l’égalité des soignants entre eux, …

Ceux qui dénoncent les 1,08 euros l’heure ne hiérarchisent pas les priorités. Ceux qui le font, je m’en méfie : soit qu’ils sont des demeurés (c’est possible), soit qu’ils sont dans ‘le jour d’après’.  

Finalement, 1,08 l’heure multiplié par le nombre d’heures, c’est le prix du quart de gnôle journalier pour monter au front. On n’a rien inventé.

Exergue

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"On nous demande de risquer notre vie sans aucun respect" : pour affronter le Covid-19, des élèves-infirmières à 1,08 euro de l’heure, par Thomas  Rabino

Source : https://www.marianne.net/societe/nous-demande-de-risquer-notre-vie-sans-aucun-respect-pour-affronter-le-covid-19-des-eleves

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Partout en France, des étudiants en école d’infirmières sont appelés en renfort. Mais un salaire de misère et un statut flou alimentent leur colère.

Le 30 mars dernier, les étudiants des Instituts de formation des soins infirmiers du Groupement de coopération sanitaire du pays d’Aix (IFSI-GCSPA), qui comprennent quatre écoles dans la région Sud, recevaient un courrier électronique de leur encadrement. Son objet ? Un appel à la mobilisation pour faire face à l’épidémie de Covid-19 à la suite d'une demande de renfort formulée par l’Agence régionale de santé : « Les volontaires seraient les bienvenus d’autant plus si vous avez déjà fait un stage en réa », précisait le mail.

Dans la foulée, les candidatures affluaient. Voilà près de trois semaines que la situation se présente dans la moitié-Nord du pays : si dans les Hauts-de-France, le Conseil régional leur alloue une indemnité de 1.400 euros net, il s’agit là d’une exception, au grand dam de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI). Unique représentante de la filière, l’organisation appelle néanmoins à « répondre à l’appel de solidarité nationale », tout en rappelant que ses membres « ont des droits ». C’est sur ce point que le bât blesse.

Dans la région Sud comme ailleurs, les étudiantes sont en effet appelées officiellement à exercer les tâches d’aides-soignantes, mais aussi pratiquer des gestes infirmiers. Pour cela, les élèves de 2e et 3e année (proche de l’obtention de leur diplôme) sont respectivement payées 1,08 euro et 1,42 euro de l’heure, soit le barème prévu en période de stage. Pourtant, toutes ont validé à l’issue de leur première année d’étude un diplôme d’aide-soignante qui permet déjà d’effectuer des vacations pendant leurs temps de repos, et de toucher ainsi le salaire correspondant. La pandémie y met un terme et pose un cruel dilemme : soigner et renoncer à toute considération salariale, ou manifester son désaccord et être accusé de porter des revendications dans un contexte de crise.

"Je suis écartelée entre mes valeurs de soignants, qui me poussent à aider, et mon besoin d’être considérée pour mon travail"

« C’est encore à nous de faire contre mauvaise fortune bon cœur », regrette Isa, dont la position est très largement majoritaire dans sa promotion de l’IFSI d’Aix-en-Provence. « Je suis écartelée entre mes valeurs de soignant, qui me poussent à aider, et mon besoin d’être considérée pour mon travail », confesse Anaïs, que rejoint Cathy : « Je reste volontaire, mais je suis scandalisée. On va se retrouver dans des services Covid-19 à trimer 12 heures par jour en étant de la chair à canon ! », s’insurge-t-elle. « On est tous en galère d’argent, beaucoup d’entre nous bossent en parallèle des études comme aides-soignantes. Là, on nous demande d’arrêter et de risquer notre vie sans aucun respect ! », renchérit Sarah.

L’avis contraire se manifeste également : « Pour moi, parler d’argent maintenant, ça manque de décence, sauf pour les étudiants que la situation met en difficulté financière », estime Pierre Simon, délégué des étudiants de 3e année, lui aussi volontaire. Il ajoute : « L’heure n’est pas à la politique. Personne n’essaie de nous exploiter, il y a urgence ! » Si les hôpitaux de la région sont loin d’être saturés, personne ne doute que l’avenir changera la donne : « Nous irons sur le terrain, que ce soit par choix ou non !, s’exclame une élève de deuxième année. Le problème, c’est que nous sommes soignants au même titre que les autres, et on demande à être respectés. Alors oui, on parle d’argent ! Mais si on accepte 1,08 € de l’heure, alors quelle sera la suite pour nous demain ? Fermer nos gueules, ce serait accepter le système actuel. » Pour Cathy, « c’est dans les situations de crise qu’il faut faire entendre sa voix. » Un avis que partage Serge, qui a refusé de répondre à l’appel : « On veut nous faire pallier le manque du personnel dénoncé depuis des années ! »

Mieux payées réquisitionnées que volontaires...

C’est dans ce contexte agité que le ministère de la Santé a publié, le 29 mars, un arrêté « portant diverses dispositions relatives à l’indemnisation des professionnels de santé », notamment ceux « en cours de formation réquisitionnés dans le cadre de l'épidémie Covid-19 ». Dès lors, « l’indemnisation horaire brute des étudiants oscille entre 12€, 18€ et 24€ selon les horaires et les jours de travail », assure la Direction générale de la Santé. Problème : une part significative des étudiants est volontaire, donc non réquisitionnée. La nuance est de taille.

« Cette mobilisation se fait par une mise à disposition de stagiaires, encadrée par une convention tripartite entre l’étudiant, leur école et l’établissement de santé qui les accueille, prévient Sylvie Latouche, directrice des IFSI-GCSPA. Pour l’instant, il n’y a pas de rémunération, mais le Conseil régional a fait un geste, en l’occurrence une prime de 200 euros. » Renaud Muselier, président de la région Sud et lui-même médecin, explique à Marianne : « Je comprends ces étudiantes, mais la Région n’a pas les moyens de leur verser le salaire d’un professionnel diplômé. Malgré tout, j’ai estimé nécessaire de doubler leurs indemnités avec cette prime. » La Caisse primaire d’assurance maladie devrait-elle compléter ? C’est en tout cas l’avis de Geneviève Ragonneau de Gouberville, cadre formatrice à l’IFSI d’Aix.

SOUMIS à Un "chantage", vraiment ?

Dans l’intervalle, les élèves infirmières ont, du point de vue de Sylvie Latouche, « l’occasion de montrer leur sens du devoir et de valider leur année en effectuant le stage qui a été annulé en raison de la situation ». Alors que beaucoup dénoncent un « chantage inacceptable », force est de constater que les contours de ce pseudo-stage, sans tuteur et effectué comme aide-soignant, ne répond pas aux critères habituels.

Certains ont donc décidé de se rétracter : « J’ai reçu un appel de l’encadrement de l’école me disant que je n’avais pas la “fibre” et que cette décision les amenait à reconsidérer notre aptitude à exercer ce métier. On nous met sous pression ! », dénonce Isa. Ce que Sylvie Latouche dément : « Évidemment, un refus n’entraîne aucune pénalité. » Or, si ces refus venaient à s’étendre, la réquisition finirait par s’imposer, entraînant alors l’application de l’arrêté ministériel et le versement d’une véritable rémunération. D’ici-là subsiste un paradoxe, qui revient à ne pas rétribuer le dévouement salué chaque soir par les Français.

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