La loi française ne fait pas obligation de posséder un compte bancaire et un chéquier. Cependant tous 2 sont nécessaires et indispensables : un employeur (dont l’Etat)
paye par virement, les artisans et autres commerçants sont obligatoirement acquittés de leurs factures par l’intermédiaire d’un chèque.
Longtemps les banques n’ont jamais prélevé de frais de gestion de compte car l’argent qu’elles recevaient en dépôt étaient placé (il continue à l’être) et leur rapportait (il continue à leur
rapporter) de quoi être rémunéré du service rendu. Qu’on en juge.
Contrairement à la croyance commune, il faut savoir que le premier émetteur de monnaie n’est pas l’Etat mais la banque. Depuis longtemps, par besoin d’argent, celui-ci a cédé aux banques la
création de monnaie, la monnaie légale (frappée) ne constituant que 15% de la masse monétaire utilisée par les paiements.
Comment les choses se passent ?
Vous déposez a votre banque 1000 euros (votre salaire par exemple), cette dernière va pouvoir les prêter à un client en gardant un ratio de 10% (réserve obligataire), ainsi percevra-t-elle des
intérêts sur les 900 euros.
Le client à son tour va déposer le chèque de 900 euros (pour paiement d’une facture,…) à une autre banque qui l’encaisse et prête sur ce nouvel avoir à hauteur de 810 euros (900 moins réserve
obligatoire) et en prélevant des intérêts sur cette somme de 810 euros,
….etc, etc…
En cascade les 1000 euros (réels) auront crée par un simple jeu d’écriture 10000 euros. C’est ce qu’on appelle l’effet multiplicateur du crédit qui n’est rien d’autre que de la création de
monnaie. Ces 10000 euros distribuent des intérêts aux banques sans que le client en voit la couleur.
Il faut se rappeler qu’il y quelque années il était question de rémunérer les comptes. Il semble que l’idée soit passée de mode, les banques demandant (sous quel prétexte ?) désormais au
client d’assurer les frais de gestion de son compte sans rémunérer d’un poil la somme qu’il a déposé et qui engendre, on l’a vu, des intérêts sur une somme avec effet multiplicateur par 10
(Actuellement la loi oblige à une réserve obligatoire de 8% ce qui induit un effet multiplicateur de 12,5. Le chiffre de 10 pris dans l’exemple permettait de simplifier le
raisonnement).
En fait le client est bel et bien plumé. Il met à la disposition de la banque de l’argent et il paie cette disponibilité de fond faite à la banque. Curieux !
Et si l’Etat (le politique) s’en mêlait. Qu’en pensez-vous ? Cela pourrait être un des nombreux travaux d’un gouvernement de Gauche.
*L’exemple de création de monnaie par effet multiplicateur du crédit est pris dans le livre :
Mais où va l’argent, de Marie Louise Duboin (Edition du Sextant). Un livre passionnant, très, très facile d’accès et qui apprend bien des choses, ce que nous devons faire si nous ne
souhaitons pas être enfumés selon le mot de Mélenchon