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1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 21:28

Il y a peu, j’étais interrogé sur le dernier film de Costa-Gavras. Je ne l’avais pas vu. Je ne pense pas aller le voir.

J’ai d’abord été enthousiaste à la lecture des livres de Yanis Varoufakis, puis déçu par son comportement lors des négociations conduites de manière assez frivole, au point de penser qu’il avait cherché et décidé de se faire avoir. J’ai lu également quelques articles, notamment d’Éric Toussaint, concernant le sieur Varoufakis. Maintenant, je lis la lettre ouverte (ci-dessous) à Costa-Gavras de Zoe Konstantopoulou, qui me conforte dans mon opinion.

Écrire et tourner un film uniquement en s’appuyant sur un enregistrement dans lequel on entend Varoufakis négocier la dette grecque (ce que le peuple Grec avait refusé), c’est politiquement un peu léger. Vouloir montrer la faille qui permet de laisser apparaitre l’humanité de Wolfgang Schäuble ne l’est pas moins. Un salaud peut être un bon père, un bon mari, mais reste un salaud. Et, finalement, c’est bien faire peu de cas du sort inhumain fait au peuple grec.

Après la lecture de la lettre de Zoe Konstantopoulou, je suis allé écouter Costa Gravas (voir lien au dessous). J’ai été sidéré de constater ce que le cinéaste laisse dire à la journaliste. Ainsi que ce qui est arrivé à la Grèce n’est pas la faute de l’Europe, que c’est une tragédie européenne,…

Le problème avec ce film est que c’est Coasta-Gavras qui en est l’auteur et, pour cette raison, qu’il va être perçu comme portant la vérité, ce qu’il faut retenir.

Mais peut-être me suis-je trompé. Le sujet du film n’est pas la Grèce et le peuple grec, mais l’Europe. Ainsi s’écrit l’Histoire, celle de ceux qui sont aux manettes avant d’être celle d’un peuple (et des peuples). La part tragique c’est les grecs qui l’ont vécue.  

Exergue

*

Source : https://www.les-crises.fr/lettre-ouverte-de-l-ex-presidente-du-parlement-grec-au-cineaste-costa-gavras/

 

«Adults in the Room», le nouveau film de Costa-Gavras inspiré du livre de l’ex-ministre des finances grec Yanis Varoufakis (traduit en français sous le titre “Conversations entre adultes”), sortira en salles le 6 novembre. Voici la lettre ouverte adressée au cinéaste par Zoe Konstantopoulou, ex-présidente du parlement grec, à propos de sa narration des événements qui ont ébranlé l’Europe en 2015.

Le 10 septembre 2019

Lettre ouverte à Costa-Gavras

Cher Monsieur Gavras,

Comme j’ai eu l’occasion de vous le dire de vive voix fin mai 2015 à Paris, j’apprécie et je respecte votre travail et votre contribution. C’est pourquoi, en juin 2015, en tant que Présidente du Parlement grec, je vous avais demandé de soutenir le rapport de la Commission d’audit du Parlement pour la vérité sur la dette grecque. À l’époque, vous m’aviez demandé de vous envoyer le rapport et quelques jours plus tard vous aviez été un de ses premiers signataires. C’est-à-dire que vous aviez soutenu le travail scientifique officiel de juristes, économistes et experts de renommée internationale, qui ont travaillé bénévolement pendant des mois et qui ont analysé les raisons pour lesquelles la prétendue dette publique du pays est illégale et ne devrait pas être payée par le peuple grec.

Au travers de cette lettre ouverte, je voudrais que mes doutes soient rendus publics.

Vous avez choisi de réaliser un film en référence à une période extrêmement importante de l’histoire récente de notre peuple et de notre pays. Une période que certains d’entre nous ont vécue depuis nos positions à responsabilité et que tout notre peuple a vécue de la manière la plus intense qu’il soit. Et vous l’avez fait en adoptant intégralement la version et le récit (véritablement le scénario) d’un homme qui a joué un rôle déterminant à cette période. Cet homme qui se comportait au moins de manière irresponsable et inconsciente dans la gestion de la négociation, la traitant comme une affaire personnelle, suivant une stratégie et des tactiques personnelles, négociant sans conseillers juridiques et sapant de sérieuses opportunités pour notre pays (qui existent toujours), en créant des chaînes et en attachant la Grèce au char du Troisième mémorandum, avant même d’avoir finalisé son premier mois au ministère des Finances.

J’ai vécu ces événements critiques et cela m’a conduite à des conclusions qui, du moins selon moi, sont assez claires sur le rôle que chacun des protagonistes de l’histoire a eu. En effet, depuis la place que j’ai occupée, j’ai pu avoir une connaissance directe et sûre de ce qu’il s’est passé. Et sans demander que vous adoptiez ma propre position et lecture des événements, je m’interroge sur le fait que vous n’avez pas tenté de contre-interroger les événements de cette période. Votre film ne porte pas sur un pays fictif, mais sur des événements historiques qui ont marqué la Grèce et les Grecs et sur le rôle joué par ceux qui ont géré le sort de ce pays.

Une lecture de l’histoire montrant ce qui s’est passé en 2015 comme le résultat unique du comportement extrême des créanciers et qui montre que le gouvernement grec était incapable de se défendre et de réclamer ses droits est une fausse lecture. Les créanciers se sont comportés de manière criminelle, impitoyable, qui rappelle un coup d’État. C’est un fait. Malheureusement, le gouvernement grec et ceux qui avaient la responsabilité des négociations (avec les créanciers) leur ont facilité la tâche. Ils ne s’étaient pas préparés, leur travail était brouillon et superficiel. Et si certaines personnes pensent qu’elles ont capitulé parce qu’elles n’étaient pas préparées, ma conviction, basée sur les faits que j’ai vécus, est qu’elles ont choisi de ne pas se préparer car elles avaient accepté de capituler. Cela a été très clairement confirmé quand elles ont choisi de ne pas utiliser le travail qui était fait au Parlement à cette époque et les outils de négociation spécifiques produits par ce travail.

Dans le cadre des négociations de 2015, le gouvernement Tsipras, contrairement à ses engagements, n’a jamais soulevé la question de l’annulation de la dette, n’a pas non plus remis en question son remboursement, mais au contraire l’a accepté avec l’accord du 20 février signé par M. Varoufakis avant que ne commence les travaux du Parlement. Avec ce même accord, le gouvernement grec a cédé 11 milliards d’euros aux créanciers, ce qui était contraire à ses engagements et son programme. En réponse à mes réactions sur cet accord, Tsipras et Varoufakis ont fait semblant de ne pas comprendre. Ils n’ont pas suspendu le remboursement de la dette ni au commencement des travaux de la Commission d’audit du Parlement pour la vérité sur la dette grecque, bien qu’ils s’étaient engagés à le faire. Ils n’ont pas non plus utilisé le rapport de la Commission d’audit, ni au moment le plus crucial des soi-disant négociations au mois de juin.

Lorsque le Parlement a approuvé le référendum, M. Varoufakis a tenté de l’inverser en déclarant que « si la proposition des créanciers change, la question changera et le gouvernement fera campagne pour le Oui », en même temps que M. Dragasakis 1disait que le referendum pouvait ne pas avoir lieu. J’ai dû faire une déclaration publique depuis le Parlement, selon laquelle le référendum n’était pas annulé et que la question n’était pas modifiée, pour faire cesser ces déclarations.

Il est maintenant clair que Tsipras et Varoufakis pensaient que le peuple grec voterait « Oui » lors du référendum, et envisageaient d’utiliser ce « Oui » comme alibi. C’est pour cette raison que Varoufakis a démissionné le 6 juillet 2015, peu de temps après le Non du référendum, et qu’il a ensuite facilité la trahison du Non : il n’a pas justifié sa démission, il a envoyé une lettre de soutien à son successeur Tsakalotos, et sa procuration pour l’accord à venir du 13 juillet – le 3e mémorandum, il a voté en faveur des conditions préalables à l’application du 3emémorandum, notamment la réforme du Code de procédure civile, qui permettait de faciliter la saisie des avoirs des citoyens par les banques en faillite. Tout cela a été fait par choix et non par manque de choix.

Je considère que c’était une erreur de choisir de baser votre film, qui traite d’événements historiques d’une telle importance, uniquement sur le récit d’un homme, alors qu’il est clair qu’il s’est préoccupé de manière très systématique à l’écriture d’un scénario centré sur son propre personnage héroïque, qu’il ne s’est pas préoccupé à ce point, autant qu’il aurait dû, de soutenir notre pays et notre peuple, et qu’il continue de ne pas vouloir donner d’explications sérieuses sur de nombreux événements et sur ses propres actions.

Bien sûr, en tant qu’artiste et même en tant que Costas Gavras, vous avez la liberté et le droit de créer comme vous le voulez ce que vous voulez. Mais je ne pense pas que vous ayez le droit de présenter unilatéralement, en adoptant le point de vue d’un des responsables et d’une des personnes impliquées, des événements historiques d’une telle importance.

D’après le scénario de M. Varoufakis et de M. Tsipras, il n’aurait pas pu en être autrement pour la Grèce.

Moi je sais qu’il aurait pu et qu’il peut en être autrement.

Et la responsabilité de ceux qui n’ont pas voulu faire ce qu’il fallait et ce qu’ils s’étaient engagés à faire, ne diminue pas par l’effacement de la douleur de ceux qui ont fait face.

Leur responsabilité n’est pas diminuée, même avec votre film.

Respectueusement,

Zoé Konstantopoulou Ancienne Présidente du Parlement

Source : Blog Europa Muséum, Zoé Konstantopoulou, 17-10-2019

 

Suivi de : Costa-Gavras, le film de la crise grecque

 https://www.youtube.com/watch?v=w4m68CP8DMY

 

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 10:47

Certes c’est un documentaire d’une grande clarté sur l’audit de la dette grecque, sur l’histoire dernière… et toujours d’actualité. Cependant, c’est davantage que cela. Il alimente certaines questions :

  • le sort fait à la Grèce n’est-il pas exemplaire de la dictature libérale qui prévaut en Europe, au FMI, … ?
  • peut-on changer l’Europe de l’intérieur ?
  • l’Europe est-elle démocratique ?
  • le niveau de conscience politique des peuples européens est-il au niveau de celui du peuple grec ? Le choix : résistants ou collabos par inertie ?
  • pour conduire une politique ne faut-il pas : 1 – que le peuple en soit le soutien exigeant et vigilant ? , 2 – que celui qui la conduit au nom du peuple ait de l’épaisseur ?
  • accessoirement : Tsipras est-il un moins que rien ? un traitre à son peuple ? un bouffon comme disent les jeunes ? ou simplement celui qui ne convenait pas à la situation ? celui qui aurait pu s'inspirer de Gaulle n’a-t-il pas préféré tenir de Pétain ?

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  • L’Audit – Enquête sur la dette grecque (26mn)

https://www.lemediatv.fr/video/l-audit-enquete-sur-la-dette-grecque-02222018-2010

  • Entretien avec le réalisateur du document (17mn)

https://www.lemediatv.fr/video/l-entretien-l-audit-enquete-sur-la-dette-grecque-02222018-2017

 

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24 novembre 2016 4 24 /11 /novembre /2016 09:16

C’est ce que disent également aux français le thatchérien F. Fillon et l’autre néoconservateur, de sinistre mémoire, A. Juppé : ‘nous vivons au dessus de nos moyens’ ; le nous s’appliquant à nous tandis qu’eux s’exemptent de cette prescription .

Dans quelques mois nous allons voter, certains se laissent griser par le discours, pour l’instant tout théorique, de ces deux énergumènes, qu'ils regarden ce qui se passe en Grèce pour avoir un avant goût de ce qui les attend, ceci sans intervention du bon docteur Schaüble tant Fillon et Juppé sont en phase avec lui. Et s’il leur reste un doute, qu'ils aillent voir le film de Ken Loach : Moi, Daniel Blake, assez démonstratif de la réalité qui leur pend au nez.

Exergue

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Source : https://unitepopulaire-fr.org/2016/11/20/les-grecs-vivent-au-dessus-de-leurs-moyens/

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Dr SCHAÜBLE PROVOQUE A NOUVEAU LE PEUPLE GREC ET ANNONCE UNE NOUVELLE VAGUE D’AUSTERITE SEVERE

Le ministre allemand de l’Economie, Wolfgang Schaüble, s’est surpassé dans la provocation : au cours d’un Congrès de banques vendredi dernier à Francfort, il a affirmé – pour le dénoncer – que « les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens. Ils bénéficient de prestations sociales et de pensions hors de proportion avec  leur revenu intérieur brut – et même supérieures à celles qui existent en Allemagne ( !) ».

Il a aussi répété que « la Grèce n’a pas de problème pour assurer le service de la dette au cours de la décennie prochaine », selon Reuters. Il a à nouveau émis l’opinion qu’un allègement de la dette grecque freinerait la mise en oeuvre des réformes.

Selon lui, la Grèce ne réalise pas les réformes nécessaires au développement du pays dans plusieurs domaines : les services publics, la question du travail et la réglementation du marché intérieur.

Il s’agit là du troisième « Non » du ministre allemand aux demandes de la Grèce concernant la dette, formulées après la visite du président américain sortant Obama à Athènes.

« Ceux qui parlent aujourd’hui d’allègement de la dette grecque découragent ceux qui veulent des réformes » a déclaré jeudi  Schaüble à Vienne. Il avait soutenu la veille, dans une interview au journal  Passauer Neue, que la discussion concernant l’allègement de la dette porte tort à la Grèce. « Celui qui dit : « Nous allons diminuer ta dette » fait du mal à la Grèce », a-t-il  déclaré en vue de la réunion critique de l’Eurogroup prévue le 5 décembre.

Au cours d’une intervention précédente, Schaüble avait soutenu que le problème du pays n’était pas la dette, mais le manque de compétitivité et avait souligné que l’allègement du fardeau ne ferait que diminuer la volonté de réformes. Il insiste pour le report de toute discussion à ce sujet à la fin de la réalisation du programme : « Si nous en parlons maintenant, cela amoindrira la disposition du gouvernement à réformer ».

ANNONCE D’UNE NOUVELLE VAGUE D’AUSTERITE EN GRECE

Ces déclarations provocantes de Schaüble ne sont pas seulement révélatrices du mépris profond qu’il a pour un peuple et pour un pays où tous les mémorandums qu’il a imposés ont échoué, un pays où règne depuis presque 9 années consécutives une très grave récession et une austérité d’une sauvagerie jamais vue.

Elles viennent à point pour montrer le ridicule de l’Obamania qui avait envahi la Grèce de la soumission volontairement : les paroles d’Obama concernant la dette se sont révélées un simple exercice de relations publiques, qui a été totalement ignoré en Allemagne. Surtout, ces déclarations sont l’annonce d’une nouvelle vague de coupes brutales dans les salaires, les retraites et les dépenses publiques, puisque selon Schaüble les Grecs reçoivent des prestations supérieures à ce qu’ils produisent, et même comparativement supérieures à celles que reçoivent les Allemands !

Ces prises de position ridiculisent aussi le gouvernement et toute la classe politique volontairement soumise aux mémorandums : Schaüble indique ainsi, avec une incroyable arrogance, en véritable colonialiste, le programme de privations et d’appauvrissement que le personnel politique grec devra mettre en application par la suite pour le plus grand malheur du peuple grec.

Il se confirme une fois de plus que la Grèce ne peut rien attendre de « philhellènes » du genre d’Obama – ni des néocolonialistes allemands qui tentent de sauver un « européanisme » antisocial et une « mondialisation » de brigandage et de guerre.

La Grèce peut et doit se redresser, avec une stratégie nationale de reconstruction et de justice, en réponse aussi bien au bloc néolibéral des mémorandums qu’à l’offensive réactionnaire des néo-conservateurs.

Source iskra.gr

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 16:50

‘Pecunia non olet. Qu’il procède du dépeçage de la Grèce, provienne du sort inhumain fait à un peuple, suce le sang des grecs, réduise un état statutairement européen au sort de colonie de l’intérieur, qu’importe : pecunia  non olet. L’argent n’a pas d’odeur.

A la curée, le gouvernement français, celui dont la porte parole du P(s) dit qu’il peut être ‘fier’ de son ‘bon bilan’, propose comme officiants ses hauts fonctionnaires.

Privatiser. Que les services, les biens soient vendus à des intérêts privés. Qu’il ne reste rien. Que la Grèce n’appartienne plus aux grecs. Telle est la position du gouvernement français.

Et ce qui vaut pour la Grèce vaut également pour la France. Beau bilan !

 Exergue

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Source :  https://unitepopulaire-fr.org/2016/11/01/grece-la-france-place-ses-hauts-fonctionnaires-pour-mieux-profiter-des-privatisations/

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C’est un haut fonctionnaire français, inspecteur général des Finances, Jacques Le Pape, qui présidera au programme de privatisations de propriétés et d’entreprises publiques imposé à la Grèce.

Malgré les appels des syndicats et de millions de citoyens grecs, le Parlement du pays a acté fin septembre la relance de ce processus, dans le cadre de son nouvel accord avec ses créanciers européens. Pour chapeauter l’agence de privatisation Taiped, sera créée une nouvelle entité appelée Superfund, avec un conseil composé de trois Grecs et deux Européens. « Les représentants de l’UE auront un pouvoir de veto sur les décisions du Superfund pour 99 ans, ce qui revient à placer de fait les services et les biens publics grecs sous le contrôle de la Troïka et d’intérêts établis pour tout un siècle », dénonce la Fédération syndicale internationale des services publics ISP.

Celle-ci attire notamment l’attention sur la situation des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, depuis longtemps convoités par Suez (lire notre enquête). La privatisation totale initialement envisagée à été bloquée par un arrêt de la Cour suprême grecque. Les Européens cherchent à contourner ce verdict en ne cédant que 49 % des deux entreprises concernées au secteur privé. Cela n’empêchera pas un prestataire comme Suez de contrôler les services et leurs flux financiers (voir en bas de cet article un film en anglais réalisé par l’ISP pour sensibiliser sur les nouveaux risques de privatisation de l’eau en Grèce).

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Diplomatie intéressée

Ancien du cabinet de Christine Lagarde et d’Air France, Jacques Le Pape n’est pas le seul haut fonctionnaire français issu de Bercy à occuper une place stratégique dans le processus de privatisation grec. Philippe Boin, de la direction du Trésor, siège à la fois au conseil d’administration de l’agence de privatisation Taiped, au nom de l’UE, et au service économique de l’ambassade de France en Grèce, où il est chargé… de promouvoir les intérêts des entreprises hexagonales. Un beau conflit d’intérêt !

Le gouvernement français, qui aime à se présenter comme un ami de la Grèce, paraît surtout préoccupé de tirer le meilleur profit des futures privatisations. Outre Suez, de nombreuses autres firmes françaises ont fait part de leur intérêt pour les secteurs privatisables, comme EDF (électricité), Vinci (aéroports et autoroutes), La Poste (services postaux) ou encore Alstom (rail). Leurs dirigeants accompagnent régulièrement François Hollande lors de ses déplacements en Grèce.

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Conquérants bienveillants ?

Avant d’être en poste à Athènes, Philippe Boin, rattaché à la direction du Trésor, officiait au service économique de l’ambassade de France en Roumanie. Il y a ardemment défendu les intérêts des multinationales françaises, qu’il a qualifié de « conquérants, au bon sens du terme ». On rappellera que la capitale roumaine Bucarest a privatisé son service de l’eau au profit de Veolia, dont la filiale locale est aujourd’hui au cœur d’une retentissante affaire de corruption (voir ici). GDF Suez (aujourd’hui Engie) avait également obtenu des marchés lucratifs dans le pays.

Depuis le début, le processus de privatisation imposé à la Grèce par ses créanciers a été entaché de nombreux scandales de corruption et de conflits d’intérêts, qui ont poussé plusieurs des responsables de l’agence Taiped à la démission. Des problèmes que l’on retrouve quasi systématiquement dans les processus de privatisation (lire notre article Le petit monde des banquiers, avocats et auditeurs qui profitent des privatisations en Europe). Nos nouveaux « conquérants » français feront-il mieux ?

 

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1 juillet 2016 5 01 /07 /juillet /2016 04:33

Un peuple ne meurt que s’il consent à mourir.

Partout en Europe la résistance populaire grandit, s’organise. Partout.

Il est à prévoir qu’avant d’être terrassés, car ils vont l’être, les oligarques libéraux européens vont surenchérir dans l’agressivité, le durcissement de leur positionnement, les coups tordus, le prochain peut-être étant de s’asseoir sur le Brexit comme ils l’ont fait jadis en quelques lieux sur le ‘non’ au TCE, ce n’est là que comportement comme il en est de celui des bêtes averties de leur mort prochaine. Il se peut alors que la ‘caste des eurodictateurs’ ne laisse pas que des chemises dans l’aventure dans laquelle ils s’engagent, la mise à sac en France des locaux syndicaux augure d’un avenir noir. Quand on ne veut pas laisser la main au peuple, il la prend ; qu’on ne s’étonne pas de la manière à laquelle il est contraint !

Le Pasok a disparu. Le PSOE est en phase terminale. Le P(s) jette ses derniers feux en jouant à droite toute avec la loi El Khomri ; avant de crever, il aura fait le lit du FN. « Les derniers masques sont tombés. Nombreux en sont les exemples : le SPD allemand, Syriza après sa mutation et le parti socialiste français sont en première ligne pour imposer l’austérité, dans une entreprise abominable de redistribution des richesses produites au profit du capital ».

En Grèce, Tsipras papandréouisé, un instant étourdi d’avoir été assommé, le peuple se redresse.

Exergue

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https://unitepopulaire-fr.org/2016/06/30/discours-de-vangelis-goulas-pendant-la-conference-fondatrice-dunite-populaire-en-grece/

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Posted on 30 juin 2016 by Vangelis

Cher-e-s Camarades

Un an après les moments magnifiques que nous avons vécus lors du non du peuple grec au référendum, et après la tragédie qu’a été la trahison de la volonté populaire, nous nous trouvons ici pour bâtir sur des bases solides une proposition politique qui permettra au peuple grec de se libérer de l’étau des mémorandums, mais aussi pour se projeter au-delà, pour organiser la transition vers une société socialiste de notre temps.

Le non du peuple grec aux injonctions dictatoriales de l’Union Européenne est toujours d’actualité.

Parce que c’était la réponse du peuple grec, justement, et non celle des nouveaux tenants du thatchérisme qui prétendaient que, si on se montrait résolu à entrer en rupture avec les institutions européennes, ou bien les rapports de force se modifieraient en Europe- et la Grèce échapperait au joug des mémorandums-, ou bien ils pourraient changer grâce au pseudo-soutien des amis socialistes de Tsipras, qui imposent actuellement en France des mesures extrêmement réactionnaires.

Si quelque chose est en train de changer en ce moment dans l’union européenne, c’est le personnel dirigeant et ses collaborateurs locaux, la social-démocratie qui change de camp et passe à la réaction, alors que les chefs d’état ne sont plus rien d’autre que des gouverneurs coloniaux.

Et les derniers masques sont tombés. Nombreux en sont les exemples : le SPD allemand, Syriza après sa mutation et le parti socialiste français sont en première ligne pour imposer l’austérité, dans une entreprise abominable de redistribution des richesses produites au profit du capital.

Face à cette offensive sauvage le peuple réagit en tant qu’acteur. En première ligne du combat se trouvent les syndicats, mais d’autres mouvements nouveaux organisent la riposte de la société comme Nuit Debout en France.

La classe moyenne, brutalement prolétarisée, prend conscience que cette union européenne ne change pas, que l’euro et l’union européenne sont synonymes d’institutionnalisation du néolibéralisme et de consécration des politiques d’austérité.

Ils prennent conscience que nous nous trouvons confrontés à la fin d’une époque qui rend urgente la rupture avec un capital de plus en plus agressif, qui se sert de l’euro et des traités européens comme d’une machine de guerre.

Le peuple anglais l’a montré et au premier chef la classe ouvrière, isolée, de Grande Bretagne, lors du référendum, avec son formidable non à l’union européenne face aux pressions de toutes sortes exercées par la caste des eurodictateurs. Ce non n’était pas de gauche, mais il n’était certainement pas d’extrême-droite. Malgré les tentatives de récupération de l’extrême-droite. C’était clairement un non de classe. C’était le non des milliers de mineurs chômeurs et de leurs familles, que Thatcher a jeté à la rue au nom de l’intégration européenne.

Tous les sondages indépendants en Europe montrent ce changement d’opinion des gens. Malgré la sale campagne des médias, les peuples ne sont pas disposés à sacrifier leurs droits et leurs acquis sur l’autel de l’union européenne. C’est là que la gauche se doit d’intervenir avec un discours de classe clair.

La France a toujours été l’atelier de la politique sociale de l’Europe.

Actuellement la classe ouvrière française se trouve en première ligne du combat pour empêcher l’adoption en France des injonctions mémorandaires, anti ouvrières et antidémocratiques.

Depuis quatre mois se déroulent grèves et mobilisations contre une loi que désapprouve, dans une proportion écrasante, une majorité des citoyens.

Face à eux, une majorité pitoyable. Un gouvernement de représentants aux ordres du capital allemands et français qui s’efforcent de prendre la société en otage à coup de décrets. Comme ils ne sont pas parvenus à calomnier ni à épuiser la résistance des syndicats avec les chaines télévisées et leurs informations trafiquées, ils adoptent la violence pour réponse : répression des manifestations, menaces d’interdiction, un état policier qui, en collaboration avec les médias, exerce une contrainte intolérable sur la justice, qui procède à des emprisonnements de syndicalistes avec des peines pour l’exemple.

La bête blessée lorsqu’elle est acculée dans un coin devient de plus en plus agressive.

L’oligarchie des structures supranationales se trouve dans une impasse stratégique.

Mais pour que la classe ouvrière et ses mobilisations parviennent à vaincre, il leur faut un plan alternatif qui aura pour priorité immédiate un combat patriotique de classe inflexible, dont l’objectif sera la souveraineté populaire, un combat pour l’hégémonie de la classe ouvrière. Un projet alternatif que nous avons l’ambition, camarades, de voir sortir de cette conférence.

Un projet pour un grand renversement ouvrier et populaire des politiques mémorandaires pratiquées par l’oligarchie économique et le système politique qui les soutient, en rupture avec l’eurosystème.

Les maillons essentiels en sont l’abrogation des mémorandums et des conventions de prêts, la suspension des paiements -avec l’objectif d’annuler la dette, la nationalisation des banques et des entreprises stratégiques et leur mise en fonctionnement, la sortie de la prison monétaire de l’eurozone et l’affrontement global avec l’intégration européenne néolibérale.

Etant donné qu’à l’intérieur de l’UE il est impossible en pratique d’appliquer l’ensemble de notre programme de transition, il faut un référendum explicite contre le maintien dans une UE qui exclut toute perspective d’un changement progressiste

Parmi les tâches des organisations membres de LAE à l’étranger figure la poursuite d’un enrichissement réciproque grâce aux combats de tous les autres peuples européens. Dans la conjoncture politique actuelle, la victoire du mouvement ouvrier français qui se profile à l’horizon constituera un levier incitatif pour le peuple grec. « Il suffit à un peuple de décider qu’il n’est pas esclave pour qu’il soit déjà libre » disait Etienne de la Boétie. A nous de passer maintenant à la contre-attaque, pour une classe ouvrière souveraine dans une Grèce souveraine. Pour l’Europe des peuples libres, souverains et coopérant entre eux.

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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 11:09

« Souvent je me sens découragée parce qu’impuissante face à tant de malheur. Parfois même je suis tentée de me taire. Alors, je lis mes poètes. Leurs mots jamais ne s’oxydent à l’haleine du désespoir. Leur parole est politique et souvent prophétique. Et voilà que l’espoir revient comme « un chant de maquisard dans la forêt des aromates ». Angélique Ianatos

‘Comme un chant de maquisard’

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Source : https://unitepopulaire-fr.org/2016/05/29/il-etait-une-fois-un-pays-qui-sappelait-la-grece-par-petros-papakonstantinou/

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Pas de fin dans l’humiliation pour le gouvernement Tsipras après l’Eurogroupe

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Après avoir fait passer au parlement les projets sur les retraites, les impôts, la « cisaille* », le superfonds*, la remise des recettes publiques à la troïka* et toutes les autres mesures mémorandaires honteuses, le gouvernement Tsipras voulait croire que l’Eurogroupe de lundi lui offrirait une petite compensation, une récompense minimale, une petite bouffée d’oxygène, un petit effort quoi, en donnant son aval au versement attendu et à un allégement de la dette, même marginal. Mais une nouvelle fois il a été obligé de constater qu’il y a toujours un échelon supplémentaire sur l’échelle du malheur.

Le fameux allégement de la dette, à propos duquel Alexis Tsipras et son cercle éclairé avaient très tôt (avant de se faire élire) fondé leurs espoirs sur le FMI -c’est-à-dire sur Washington- est renvoyé à après 2018, comme l’os qu’on déplace toujours en avant pour faire courir les chiens affamés. Le véritable patron de l’Eurogroupe, Wolfgang Schaüble, a justifié le renvoi de la question aux calendes grecques en rappelant que l’Allemagne avait des élections dans l’année et que l’actuel gouvernement ne peut prendre des engagements pour le prochain sur un sujet aussi grave. Pendant ce temps, Tsipras, lui, peut prendre des engagements, non pas pour le prochain gouvernement, mais pour trois générations de grecs, nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits enfants, jusqu’en… 2025, en transférant sur leurs épaules le superfonds, véritable entité coloniale, qu’Herr Schaüble avait exigé en personne pendant la funeste nuit du 13 au 14 juillet 2016 !

Et pourtant cela ne leur a pas suffi. Ni la plus grande hypothèque sur la richesse publique de toute l’après-guerre, pire encore que celle des accords léonins de l’époque Peurifoy***. Ni l’abandon total aux mains de la Troïka des finances publiques par le biais d’une nouvelle « autorité indépendante » (du peuple grec et du parlement), c’est-à-dire d’un nouveau mécanisme de l’état parallèle européen. Schaüble et ses sous-fifres sont venus exiger de nouvelles mesures lourdes, condition pour que soient versées sous forme de… minitranches la tranche de versement promise de 10,3 milliards (dont la plus grande partie retourne de toute façon dans leurs caisses, puisqu’elle est destinée à rembourser la dette odieuse.)

A partir du moment où ils ont mesuré à quel point le bataillon des députés de Syriza était discipliné, leur appétit s’est réveillé et ils leur ont demandé de modifier en les aggravant les mesures qu’ils venaient de voter la veille, ajoutant l’humiliation à l’humiliation : une nouvelle détérioration de l’assurance sociale des agriculteurs, des petits commerçants, des professions scientifiques, l’annulation de l’engagement du ministère de ne pas revenir sur les versements de l’EKAS (Prestation de solidarité sociale pour les retraités NdT), garanties sur le contrôle absolu par la troïka de la gestion des banques, ainsi que de l’autorité des recettes publiques, mise en œuvre immédiate des privatisations de l’ancien aéroport Ellinikon et de l’autoroute Egnatia.

Leur cynisme a atteint des sommets lorsqu’ils ont exigé que soit assurée l’impunité des membres de l’administration du superfonds d’occupation, en prévision des crimes qui seront commis à l’avenir au détriment du peuple grec. Si les américains de l’époque du déplorable protectorat de l’après-guerre civile ont pris soin de garantir leur impunité en faisant en sorte que les soldats des bases militaires en Grèce ne puissent être jugés qu’aux Etats-Unis, l’Allemagne de Merkel et de Schaüble fait beaucoup plus fort qu’eux, en excluant toute poursuite de ses employés même en dehors de la Grèce.

Le mépris avec lequel les puissants de l’Europe traitent ce gouvernement en situation de soumission absolue s’est également manifesté dans la déclaration de la commission, qui a souligné carrément que le décaissement de la tranche n’aurait lieu qu’après approbation par le MES d’un « mémorandum supplémentaire ». Jusqu’à récemment, le seul mot de mémorandum aurait contraint le gouvernement Tsipras à monter au créneau. Mais maintenant que le premier ministre s’est rallié au point de vue de Dragasakis selon lequel « le terme de mémorandum a été diabolisé à tort par Syriza », le gouvernement a avalé le substantif (mémorandum) et s’est contenté de murmurer contre l’adjectif (« complémentaire ») : un mémorandum « complémentaire » ? Il faudra nous passer sur le corps ! Mais, bon, un mémorandum « complet » (comme on parle de yogourt complet), ça peut se discuter… Histoire de faire retrouver le sourire à tous ces syrizistes écœurés par le désastre.

Il n’y a plus de place maintenant pour le moindre apitoiement, le moindre sursis, la moindre circonstance atténuante pour antécédents honorables. Ces hommes resteront dans l’histoire avec une tache indélébile : arrivés au pouvoir sous le drapeau de la dignité, ils ont fait disparaître la Grèce en tant que pays souverain, ils l’ont transformé en un simple espace de pillage, de misère sociale et d’esclavage néocolonial.

En guise de postscriptum nous proposons le point de vue du distingué universitaire américain Michael Hudson paru dans le périodique alternatif Counter Punch. Dans une récente interview, il a soutenu l’idée que « le capital financier est la forme moderne de la guerre », comme le prouve la cession de la richesse publique par le gouvernement Tsipras, qu’il caractérise lui-même de « vendu ». Et il conclut ainsi : « La Grèce d’aujourd’hui ressemble à bien des égards à l’Espagne bombardée par les nazis, dans le célèbre tableau de Picasso Guernica. Telle est la version façon FMI du bombardement de l’Espagne par les nazis, tel est l’avertissement lancé aux travailleurs de toute l’Europe afin qu’ils se soumettent. »

*

*Petros Constantinou : Journaliste, écrivain et traducteur grec. Journaliste au quotidien Kathimerini et membre du comité de rédaction de la revue Outopia.

**La cisaille : le dispositif législatif de coupe budgétaire automatique en cas d’excédent budgétaire insuffisant. Le superfonds est la caisse qui centralise tous les biens publics dont l’UE exige la vente. Les recettes publiques seront désormais contrôlées directement par une « Autorité indépendante », émanation dans les faits de l’UE. NdT

***Peurifoy : ambassadeur US en Grèce de 1950 à 1953. Son nom est associé à des pratiques interventionnistes musclées dans les affaires internes de la Grèce.

NdTTraduction : Jean Marie Reveillon

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15 mai 2016 7 15 /05 /mai /2016 06:39

Savoir ce qui se passe pour la Grèce ne relève pas seulement de l’information. Savoir ce qui se passe en Grèce ce n’est pas seulement compatir aux souffrances d’un peuple. Savoir ce qui se passe pour la Grèce, en Grèce, du fait de l’Eurogroupe, c’est se donner à comprendre ce qui nous attend, nous français, selon des procédures différentes car portées par le PS ou LR s’ils se perpétuent au pouvoir. Savoir ce qui se passe en Grèce c’est être prévenu et décider de faire un autre choix politique que celui de reconduire les partis, dits de l’alternance, dont on se demande, ce jour, lequel des deux, des LR et du PS, est le plus à droite. C’est faire le choix d’une autre Europe, pour le coup : démocratique, sociale et des peuples, en renversant celle de la finance et de l’oligarchie. C’est faire le choix de ne pas se laisser faire et de voter à gauche en disant : terminé, fin de partie, on va jouer avec nos règles, et pour y parvenir nous avons le plan B.

Exergue

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Source : https://unitepopulaire-fr.org/2016/05/12/voici-laccord-guillotine-et-ecorcheur-de-leurogroupe/

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L’intégralité du communiqué officiel de l’Eurogroupe en français

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Un nouveau mémorandum, des mesures brutales, la question de la dette renvoyée aux calendes grecques, sur la base d’un accord SANS réduction !

L’accord de l’Eurogroupe a porté sur des diminutions automatiques des dépenses (c’est-à-dire des salaires et des retraites), ainsi que sur de nouvelles mesures fiscales en cas de dérive par rapport à l’objectif des 3,5 % d’excédent primaire pour 2018. Euclide Tsakalotos a pris en charge la préparation d’un décret présidentiel incluant la « guillotine automatique » avant le prochain Eurogroupe du 24 mai, pour que l’évaluation se poursuive.

Comme indiqué dans sa déclaration officielle, l’Eurogroupe exige du gouvernement l’inscription dans la loi d’un mécanisme particulièrement sévère de coupe dans les dépenses, sans que le gouvernement grec n’ait un droit d’intervention ou d’actions unilatérales, mécanisme que viendra compléter une série de mesures permanentes, concernant à la fois des coupes, et des augmentations de ressources (NdE : des augmentations d’impôts),

L’Eurogroupe appelle le gouvernement grec et les créanciers à mener à bien dans les jours à venir le travail préparatoire pour boucler l’évaluation sur le plan des échelons techniques, en y incluant le mécanisme préventif de coupe des dépenses. Dans cette optique, l’Eurogroupe attend d’avoir très rapidement à sa disposition le nouveau mémorandum qui viendra se greffer sur le document de l’accord. Ce projet baptisé « mémorandum cru réservé » (« mémorandum-cave » NdT) contiendra l’intégralité de la liste finale des pré requis, en même temps que la référence à l’accomplissement des conditions de la première évaluation. Il appartient au gouvernement grec de faire des pas immédiats dans l’application des pré requis -y compris l’inscription dans la loi de l’accord. Avec l’application complète des pré requis par les autorités grecques, l’Eurogroupe sera prêt à appuyer le versement de la deuxième tranche du programme de prêt du MES

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L’intégralité du communiqué officiel de l’Eurogroupe en français

L’Eurogroupe se félicite de l’achèvement d’un paquet de mesures susceptibles d’ouvrir la voie à un succès de la première évaluation du programme du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) fondé sur l’adoption des conditions préalables.

En vue du premier examen, la Grèce mettra en application, parmi les mesures préalables :

  1. Un premier paquet de mesures budgétaires paramétriques qui atteindront 3 % du PIB d’ici 2018. Ce paquet comprend la réforme des retraites, la réforme du système des impôts et aussi des dispositions budgétaires paramétriques, telles qu’une réforme de la TVA et des mesures concernant la masse salariale du secteur public,
  2. Un mécanisme de prévention supplémentaire qui sera inscrit dans la loi pour garantir qu’un paquet de mesures, y compris des mesures non discrétionnaires, sera automatiquement mis en application dès qu’il y aura des preuves objectives d’une impossibilité d’atteindre les objectifs concernant l’excédent primaire (3,5 % à moyen terme). Si les mesures sont mises en application, sous une forme temporaire, dès le déclenchement du mécanisme, il faudra un accord sur des mesures structurelles permanentes avec les institutions, y compris des mesures concernant les recettes, qui entreront en vigueur l’année suivante, dans le cadre du processus budgétaire régulier, afin de ramener le budget structurellement sur des rails. Toute exception à l’activation de ce mécanisme ne concernera que des circonstances exceptionnelles, qui auraient de graves conséquences économiques et qui échapperaient au contrôle du gouvernement. Ces exceptions devront faire l’objet d’un accord préalable avec les institutions.

La première évaluation comprend également l’application de la stratégie pour les prêts non performants, qui contribuera à renforcer les bilans des banques qui favorisera le retour du crédit intérieur dans l’économie grecque. Comme condition préalable, des mesures seront prises pour ouvrir immédiatement le marché pour la vente et le traitement des prêts performants et non performants, avec une exception temporaire pour les petits prêts garantis par des résidences principales

L’Eurogroupe réaffirme qu’un programme de privatisation considérablement renforcé est une pierre angulaire du nouveau programme du MES. Dans ce contexte, l’Eurogroupe se félicite de l’accord sur l’adoption prochaine de la loi instituant le fond grec d’investissement et de privatisation, et aussi le transfert initial d’actifs qui font partie des conditions préalables de la première évaluation. Le conseil d’administration du Fonds sera nommé d’ici Juin 2016 et le Fonds deviendra pleinement opérationnel au plus tard à partir de septembre.

Conformément aux déclarations du Sommet européen et de l’Eurogroupe de l’été 2015, l’Eurogroupe est prêt à examiner, si nécessaire, d’éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette visant à assurer que les besoins de refinancement de la Grèce sont maintenus à des niveaux soutenables à long terme. Ces mesures dépendent de la mise en œuvre intégrale des dispositions convenues dans le cadre du programme du MES et seront prises en considération après achèvement de la première évaluation et si toutes les conditions préalables ont été remplies.

L’Eurogroupe accepte les principes généraux suivants pour les éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette : a) assurer l’accès aux marchés, b) lisser le profil de remboursement, c) favoriser le processus d’ajustement du pays même après la fin du programme, et d) rester flexible pour répondre aux incertitudes de la croissance du PIB et des taux d’intérêt dans l’avenir

L’Eurogroupe convient également de créer une base de référence pour l’examen de la viabilité de la dette grecque, d’après laquelle, en se situant dans le cadre du scénario de base de l’analyse de la viabilité de la dette (DSA), les besoins bruts de financement de la Grèce devraient rester sur une trajectoire durable.

L’Eurogroupe envisage une approche séquencée, à travers laquelle un ensemble de mesures concernant la dette pourrait être progressivement mis en place, si nécessaire, pour répondre à l’indice de référence convenu sur les besoins bruts de financement en respectant les conditions prédéfinies du programme du MES. L’Eurogroupe réaffirme qu’il n’y aura pas d’haircut, de la valeur nominale de la dette, et que les mesures qui seront prises seront conformes au droit communautaire et au cadre juridique du MES et du FESF. L’Eurogroupe examinera :

-A court terme, les possibilités d’améliorer la gestion du programme de la dette.

-A moyen terme, l’Eurogroupe demande à l’EWG d’explorer des mesures concrètes, comme l’allongement du délai de grâce, et des délais de paiement qui pourront être utilisés si nécessaire à la fin du programme du MES ; également, des mesures comme l’utilisation des bénéfices du programme d’achat de la banque centrale européenne (SMP et ANFA)

Et enfin, à long terme, l’Eurogroupe se tient prêt, si nécessaire et sous condition de respect des objectifs d’excédent primaire, à évaluer la nécessité d’éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette, à la fin du programme, pour veiller à ce que les besoins de financement brut de la Grèce restent à des niveaux durables.

L’Eurogroupe mandate l’EWG pour continuer à explorer les détails techniques du paquet de mesures sur la dette et pour en rendre compte à l’Eurogroupe lors de sa prochaine session régulière le 24 mai.

En même temps que l’acceptation et la mise en œuvre des politiques, cet accord sur la dette et sur les assurances de financement de ses partenaires européens devrait permettre la participation du FMI au programme.

L’Eurogroupe invite les institutions et les autorités grecques à achever dans les jours à venir le travail sur le plan des échelons techniques pour la première évaluation, programme préventif inclus. Dans ce contexte, l’Eurogroupe attend de recevoir rapidement le projet de protocole d’accord complémentaire, qui contiendra une liste complète de mesures préalables, et aussi le rapport complet en vue de la première évaluation. Il invite les autorités grecques à prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre les mesures préalables, y compris leur adoption légale. Avec l’application des mesures préalables par les autorités grecques, en se conformant si nécessaire aux procédures nationales, l’Eurogroupe est prêt à appuyer le versement de la deuxième tranche du programme du MES.

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10 avril 2016 7 10 /04 /avril /2016 10:23

S’il faut se mettre dans les mains d’un leader, petit ou grand, ici ou là, il faut aussi rester vigilant, ne jamais hésiter à s’en séparer dès lors qu’il ne remplit plus, aux raisons diverses, ce qui nous a conduit à le préférer, puis à le choisir. L’affection en politique est le pire des travers car elle fait le choix du subjectif sur l’objectif, de l’un contre tous les autres.

En ce sens la lettre de Zoé Konstantopoulou est un crève-cœur salutaire, un acte de salubrité.

Exergue.

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Source : https://unitepopulaire-fr.org/2016/04/08/lettre-ouverte-de-zoe-konstantopoulou-a-m-tsipras-premier-ministre-du-pays-sur-la-justice-et-la-corruption/

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Monsieur le Premier Ministre,

Certes, vous êtes parvenu à gouverner sans opposition parlementaire, après avoir éliminé du Parlement ceux et celles qui se déclaraient déterminés à s’élever pour empêcher la mise en œuvre du 3e Mémorandum et à résister en vue de son renversement, comme d’ailleurs ils ont résisté depuis l’été 2015.

Vous êtes aussi parvenu à former de nouvelles alliances scandaleuses qui font de vous le grand prêtre (ou le « Patriarche », si vous préférez) de la nouvelle collusion.

Vous avez gagné la « confiance » de Mme Merkel et de M. Schäuble, en empêchant l’exécution des décisions de justice concernant les sommes dues par l’Allemagne.

  1. Junker et Hollande se tordent de rire avec vous, au moment où vous cosignez les politiques les plus inhumaines aux dépens des citoyens grecs et de pauvres réfugiés sans défense, sans même revendiquer le plus élémentaire pour le peuple, le pays, les garanties de l’État de droit, la justice sociale.

Vous êtes parvenu à discuter, au Parlement, entre coquins, des affaires de corruption et de collusion, mais aussi des interventions dans l’indépendance de la Justice.

Vous avez réussi à porter un coup non seulement à l’indépendance de la Justice, mais aussi à l’indépendance de la Grèce elle-même, du Gouvernement et du Parlement.

Vous avez placé aux commandes du Ministère de la Justice un homme qui n’a pas hésité à signer le Code de Procédure Civile, cette même loi qu’il avait désapprouvée et critiquée, un homme qui dépose en personne auprès de la Cour Suprême des plaintes contre un autre ministre de votre gouvernement précédent, à savoir l’éminent M. Panoussis.

L’actuel Ministre de la Justice n’hésite pas à dire que « nous devons nous montrer plus souples en matière d’amendements présentés hors délais » – ces mêmes amendements qu’il dénonçait jadis comme un outil de corruption et de collusion et de « blanchiment » parlementaire.

Votre gouvernement ne compte personne de la dimension de Mme Taubira, Ministre de la Justice française, démissionnaire, qui a refusé de signer et de faire appliquer de monstrueuses lois d’inspiration raciste, qui abolissaient la légitimité démocratique sous le prétexte de lutter contre le terrorisme.

Personne n’a le courage de dire ce que Mme Taubira a exprimé publiquement : « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Je suis partie sur un désaccord politique majeur. Je fais le choix d’être fidèle à moi-même, fidèle à mes engagements, à mes luttes, avec mes rapports avec autrui. Nous ne devons concéder aucune victoire au terrorisme, qu’elle fût militaire, politique, diplomatique ou symbolique ».

Ces mots ne signifient peut-être rien pour vous, qui avez concédé toutes les victoires au terrorisme économique des banques, de l’euro-despotisme et des memoranda, vous qui avez cédé toute supériorité morale – une supériorité bâtie par d’autres, au fil de leurs vies exemplaires, et non par vous – pour des contreparties.

Vous êtes parvenu à un tel point de suffisance « permise », selon votre conception, que vous autorisez le Ministre de la Justice à tenter d’imposer sa ligne en ce qui concerne l’affaire de la suppression inconstitutionnelle des autorités indépendantes.

Pour les mêmes raisons de « suffisance permise », le Président du Parlement, votre bien-aimé, émet l’avis inacceptable selon lequel les magistrats doivent rendre leurs jugements conformément aux intérêts du gouvernement, et déclare : « Mais où va-t-on, si les magistrats du pays traitent les affaires hors de tout lieu, de tout temps, indépendamment de toutes circonstances, de toutes prédispositions et dispositions ? »

Vous considérez que vous pouvez vous permettre –outre une pointe de suffisance- un brin (voire beaucoup) de corruption, de collusion, d’intervention dans l’œuvre de la Justice et de sape des intérêts du pays, puisque les autres se le sont permis avant vous.

Mais même si tout ce que j’ai évoqué plus haut est valable, vous n’avez pas le droit, lors des débats de ce jour, de vous dispenser de répondre : qu’avez-vous fait, vous, concernant les affaires de corruption et de collusion et pour le renforcement de l’indépendance de la Justice ?

Forte de la légitimité que me confèrent deux ans et demi d’exercice de mes fonctions de Députée ayant assumé la lourde responsabilité du secteur de la Justice, de la Transparence et de la lutte contre la corruption, m’étant confrontée à toutes les formes de corruption et de collusion et ayant fait les frais des attaques ciblées et des invectives de tous les centres politiques, médiatiques, économiques, d’affaires de corruption et de collusion, sans exception, y compris les vôtres.

Forte de la légitimité que me confère ma qualité de Député ayant fait la lumière sur l’accord caduc avec Siemens, sur la liste Lagarde, l’affaire des sous-marins, l’affaire du Mémorandum, ayant cosigné les conclusions du SYRIZA sur l’affaire de la liste Lagarde, ayant soumis au Juge de la Corruption les pièces au dossier concernant l’implication de MM. Vénizélos[i] et Papakonstantinou[ii] dans l’affaire des sous-marins et des chantiers navals Skaramangas, ayant cosigné le Livre Noir de la Honte, en mai 2014 (au contenu duquel vous vous êtes référé lors de votre allocution ce soir, comme s’il s’agissait de trouvailles de votre cru…) et ayant soumis pléthore de questions de contrôle parlementaire sur des affaires portant sur l’implication de représentants gouvernementaux dans divers scandales.

Forte de la légitimité que me confère ma qualité de responsable de la Commission Justice du SYRIZA, ayant rédigé le Programme Gouvernemental du SYRIZA, présenté en décembre 2014, sur l’Indépendance de la Justice et la lutte contre la corruption et la collusion, un programme gouvernemental que votre gouvernement s’entête à ne pas mettre en œuvre – quand j’ai personnellement pris des initiatives pour sa mise en pratique au niveau du Parlement, je me suis heurtée aux réactions telles les sollicitations de M. Flabouraris[iii] m’enjoignant de « ne pas mettre M. Stournaras[iv] en difficulté ».

Forte de la légitimité que me confère ma qualité d’ex Présidente du Parlement, qui ai ressorti les affaires Siemens et de la liste Lagarde, qui ai aussi proposé la procédure pour la loi relative à la responsabilité des Ministres, afin que soient traités tous les dossiers judiciaires instruits contre des membres du gouvernement, et ce, dès le premier semestre de mon mandat, qui ai également ouvert tous les dossiers judiciaires enterrés portant sur les memoranda et les responsabilités gouvernementales afférentes, y compris sur l’affaire de la falsification des données de l’ELSTAT, et qui les ai transmis à la Commission de Vérité sur la Dette Publique et à la Commission d’Enquête sur la subordination du pays au mémorandum

Forte de ma légitimité en tant que votre conseillère juridique et avocate dans le litige qui vous opposait à M. Vyenopoulos, à l’époque où vous dénonciez –à raison – une escroquerie aux dépens de l’État, différend où la Cour vous a donné raison au pénal, et où vous avez décidé de consentir à abandonner les poursuites au civil ; mais aussi en tant que votre conseillère juridique pour la rédaction de la note concernant les dépenses secrètes du Ministère des Affaires Étrangères sous G. Papandréou, affaire au sujet de laquelle j’attends toujours qu’on m’explique pourquoi vous avez cessé les actions en vue de son élucidation

Forte de l’exigence de sincérité et de vérité, vérité que vous devez enfin, à celles et ceux qui ont livré bataille corps et âme contre la corruption et la collusion, pour la justice, la transparence, l’égalité devant la loi, la vérité, l’obligation de rendre des comptes à l’heure où certains journaux révèlent que vous avez rencontré en secret, et à notre insu, des magnats de la presse et des patrons des médias et que… vous leur prépariez le café, sous l’œil vigilant d’aucuns de vos amis domestiques

En toute connaissance de cause pour ce qui est de votre déchéance morale et politique, je vous soumets les questions suivantes, dans l’attente de votre réponse :

  1. Qu’avez-vous fait pour l’annulation de l’accord dommageable, invalide et passible de poursuites pénales avec Siemens, signé par M. Stournaras ?
  2. Qu’est-il advenu des « négociations » concernant cette affaire ? Au printemps 2015, vous m’aviez informée que le gouvernement s’apprêtait à ouvrir ces négociations avec le gouvernement allemand, et m’aviez d’ailleurs demandé de vous suggérer un conseiller, ce que j’ai fait ?
  3. Pourquoi protégez-vous M. Stournaras, jusqu’à aujourd’hui ? Pourquoi votre favori, M. Flabourakis, lequel n’a jamais été élu, m’a-t-il demandé, à l’été 2015, de « ne pas mettre M. Stournaras en difficulté » ? Pourquoi, quand je vous en ai fait part, avez-vous feint d’être surpris ? Pourquoi par la suite, sur vos ordres, l’assignation à comparaître de M. Stournaras a-t-elle été empêchée, au moment où, par ailleurs, vous déjeuniez avec lui en bons amis ?
  4. Pourquoi l’enquête sur Siemens que j’ai initiée au printemps dernier, en ma qualité de Présidente de la Commission des Institutions et de la Transparence, n’a-t-elle pas connu de suite ? Pourquoi avoir retiré le dossier parlementaire correspondant, qui constitue un acquis pour le Parlement, pour l’institution et la nation ? Pourquoi l’actuel Président du Parlement a-t-il retiré, dès les premiers jours de son mandat, le rapport sur Siemens de la page d’accueil du site du Parlement ?
  5. Qu’est-il advenu des responsabilités pénales en matière de liquidation des actions des banques grecques détenues par la Caisse de Stabilité Financière, à un prix inférieur à leur valeur d’acquisition ? En mai 2014, vous aviez qualifié ces agissements de « forfaiture criminelle » et aviez, en conséquence, déposé une motion de censure contre M. Stournaras. Aujourd’hui, après vous être vous-même livré à des pratiques comparables, voire pires encore, sur les actions des banques au mois de septembre dernier, il est évident que vous vous réalisez là des échanges de bons procédés avec M. Stournaras et le gouvernement Samaras, en toute connaissance du poids de votre propre responsabilité.
  6. Qu’est-il advenu de la Liste Lagarde ? Pourquoi l’actuelle Commission des Institutions et de la Transparence a-t-elle retiré de son programme l’enquête sur l’affaire que j’avais personnellement demandée, décision entérinée au printemps dernier ?
  7. Pourquoi le gouvernement Tsipras, votre gouvernement, n’a mis en œuvre aucune des propositions que contenait le rapport du SYRIZA sur l’affaire de la Liste Lagarde, rapport que j’avais rédigé en ma qualité de rapporteur du SYRIZA et qui avait recueilli les signatures de tous les autres membres de la Commission d’Enquête Préliminaire ?
  8. Pourquoi, dans l’affaire Lagarde, m’aviez-vous dit que « ce n’est pas Diotis notre cible », conseil que je me suis bien gardée de suivre, bien entendu. Pourquoi avez-vous refusé jusqu’au bout de rechercher les responsabilités pénales de Giorgos Papandréou dans cette affaire ? Pourquoi l’État n’a-t-il pas suivi le procès Papakonstantinou ? Pourquoi vos proches collaborateurs, MM. Dragasakis, Flabouraris, mais aussi Voutsis, Papadimoulis, s’élevaient constamment contre mes propositions en faveur de la création d’une commission d’enquête préliminaire, en particulier sur les agissement du gouvernement Papandréou dans l’affaire des memoranda, contre M. Papandréou concernant la liste Lagarde et contre M. Vénizélos dans l’affaire des sous-marins, au prétexte de « pénalisation de la vie politique » ou de « judiciarisme » et d’ « attitude procédurière ».
  9. Pourquoi, concernant le Mémorandum, aucune proposition de constitution de Commission d’Enquête Préliminaire n’a-t-elle été déposée ? Pourquoi la Commission d’Enquête sur le Mémorandum, constituée pendant mon mandat, n’a-t-elle pas été reconstituée, après la dissolution forcée du Parlement ?
  10. Pourquoi avez-vous interrompu les travaux de la Commission de Vérité sur la Dette Publique, qui examinait les affaires de corruption en lien avec les programmes d’armement, mais aussi l’affaire de l’ELSTAT (Service National de la Statistique, ndlt)
  11. Pourquoi les premiers pré requis du 3e mémorandum (15/7/2015) incluent-ils des provisions partiales en faveur du prévenu au pénal, M. Georgiou, chef à l’époque de l’ELSTAT , allant jusqu’à justifier des frais juridiques que ce dernier avait ordonnés, chose que j’avais immédiatement soulignée à l’époque et que, à l’évidence, vous n’ignorez pas ?
  12. Pourquoi, avec les seconds pré requis du 3e Mémorandum (22/7/2015), avez-vous cédé la fortune des citoyens aux banques, vous pliant ainsi aux exigences des créanciers, légiférant le Nouveau Code de Procédure Civile, que vous vous étiez engagé à faire retirer (loi de Charalambos Athanassiou, promue par votre Gouvernement), ce que j’ai souligné immédiatement et que, à l’évidence, vous n’ignorez pas ?
  13. Pourquoi dans le 3e Mémorandum, auquel a été adjoint un amendement inconstitutionnel sur le régime des retraites prévoyant la réduction des pensions de retraite, a-t-il été prévu une exception « photographiant » de façon exclusive les retraités de la Banque de Grèce, alors que le rapporteur du SYRIZA était M. Balaouras, lui-même retraité de la Banque de Grèce, fait que j’ai signalé immédiatement et que, à l’évidence, vous n’ignorez pas ?
  14. Pourquoi, alors que vous vous targuez de vous mettre en quatre pour M. Papastavrou, vous n’avez jamais tiré profit de mes volumineux rapports contenus dans le rapport sur la liste Lagarde, mais que jusqu’à ce jour, vous omettez de vous référer aux sociétés comptant parmi leurs sociétaires des parents proches de M. Stournaras, M. Varvitsiotis et de M. Papastavrou en personne, sociétés qui recevaient des milliers d’euros (près de 500 000) de l’EOF (Organisme National du Médicament) pour une « campagne de communication contre la poly médication », à l’heure où les malades du cancer n’avaient pas accès à leur traitement ?
  15. Pourquoi n’avez-vous pas légiféré pour supprimer ne fût-ce qu’un amendement du Gouvernement Samaras, alors que cela faisait partie intégrante du programme du SYRIZA pour la Justice et la Transparence ?
  16. Pourquoi avez-vous nommé aux fonctions de Secrétaire Général du Gouvernement M. Sayas, alors qu’il fut le représentant légal de M. Saphas dans l’affaire des Chantiers Navals Skaramangas, et pourquoi lui avez-vous confié des compétences pour les négociations ? Qu’avez-vous fait pour la défense des intérêts de l’État Grec dans cette affaire, quand Safas, bien loin de dédommager le pays, exige de l’État Grec un milliard d’euros ?
  17. Pourquoi, n’ayant rien fait en ce qui concerne la blanchisseuse à scandales que constitue le TAIPED (Caisse de Mise en Valeur de la Propriété Particulière de l’État – responsable des programmes de privatisation) et pourquoi avez-vous, au contraire, conservé ce monstre d’agissements délictueux aux dépens de la propriété et de biens publics ?
  18. Qu’est-il advenu de la transparence dans les nominations de fonctionnaires ? Comment avez-vous osé tant de nominations des vôtres, certains sans l’once des compétences ou diplômes requis pour les postes auxquels vous les avez nommés, si ce n’est la capacité et la volonté de s’acquitter de l’exécution médiatique de vos adversaires ?
  19. Qu’est-il advenu du renforcement de la Commission des Justifications et de la Transparence pour le contrôle des médias et du système bancaire ? Il a été sacrifié sur l’autel de la nouvelle corruption avec pour grand prêtre le « Patriarche Alexis » et M. Pappas pour archimandrite.
  20. Pourquoi l’État Grec n’a-t-il pas déposé, depuis le début de votre mandat, une seule action en justice à l’encontre des sociétés coupables de corruption active, et des représentants gouvernementaux ayant reçu des commissions, contrairement à ce que prévoyait votre programme ?

Je m’en tiendrai, pour commencer, à ces vingt questions.

Je gage que vous n’invoquerez pas, pour ne pas y répondre, une soudaine indisposition.

Il se peut que vous échappiez à MM.Mitsotakis, Vénizélos, Théodorakis, Samaras, à Mme Gennimatas et à M. Papandréou : vous êtes devenu l’un des leurs et que « le corbeau n’arrache point l’œil au corbeau ».

Mais vous n’échapperez pas à vos responsabilités.

Notre peuple y veillera.

J’y veillerai moi-même personnellement.

Source http://zoikonstantopoulou.gr/

[i] Evángelos Venizélos (en grec moderne : Ευάγγελος Βενιζέλος) (né le 1er janvier 1957 à Thessalonique) est un homme politique grec, membre du PASOK. Nommé ministre de la Défense dans le gouvernement Giórgos Papandréou, au lendemain de la victoire du PASOK lors des Élections législatives grecques de 2009, il se voit confier, sous la pression populaire, le ministère des Finances, accompagné du titre de vice-Premier ministre, par le chef du gouvernement, Giórgos Papandréou ; deux postes qu’il conserve dans le gouvernement Papadímos jusqu’à sa démission le 19 mars 2012, à la suite de son élection à la présidence du PASOK.

Voir aussi http://www.okeanews.fr/20141008-affaire-marins-evangelos-venizelos-absous-ses-peches

[ii] Docteur en économie de la London School of Economics, Giórgos Papakonstantínou passa dix ans au service de l’OCDE à Paris.

En 1998, il devint conseiller du Premier ministre Costas Simitis, puis du ministre des finances de l’époque pour la « société de l’information

En 2007, il fut élu député au parlement hellénique pour le nome de Kozani, puis député européen en 2009.

Ministre des Finances de 2009 à 2011, dans le gouvernement de Geórgios Papandréou, il est nommé ministre de l’Environnement le 17 juin 2011. Reconduit par Loukás Papadímos le 11 novembre 2011, son mandat prend fin le 17 mai 2012.

En décembre 2012, il est exclu de son parti dans le cadre du scandale dit de la « liste Lagarde ». Il aurait effacé de cette liste de détenteurs de comptes en Suisse trois noms de personnalités grecques1

Source Wikipedia.

Voir aussi

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150225trib5a6fbbfd0/fraude-fiscale-en-grece-l-ex-ministre-des-finances-juge-a-athenes.html

[iii] M. Alekos FLABOURARIS

Ministre sans portefeuille, chargé de la coordination du projet gouvernemental

Source Wikipedia.

[iv] Yannis (ou Giannis ) Stournaras (en grec : Γιάννης Στουρνάρας), né à Athènes en Grèce, le 10 décembre 1956, est un économiste grec qui fut ministre des Finances en Grèce du 5 juillet 2012 1 au 10 juin 2014. Il faisait partie à ce titre du Conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international.

Depuis 1989, il enseigne la macroéconomie et de la politique économique à l’université d’Athènes.

De 1994 à 2000, Stournaras dirige le conseil économique du ministère des Finances et participe aux négociations préalables pour l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001. Parallèlement, de 1998 à 2000, il entre au conseil d’administration de l’Organisme de la dette publique grecque (PDMA) avant d’occuper les fonctions de la Banque commerciale Emporiki bank entre 2000 et 2004 avant son rachat par le Crédit agricole 3.

De 2005 à 2008 il est le directeur général de Kappa Securities S.A., entreprise spécialisée en services de courtage, conseil en investissement, etc.

De juillet 2012 à juin 2014 il est ministre des Finances de la Grèce4.

En juin 2014, il est nommé gouverneur de la Banque de Grèce.

Source Wikipedia.

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5 avril 2016 2 05 /04 /avril /2016 16:01
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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 06:44

Source : http://unitepopulaire-fr.org/2016/03/05/exigeons-la-souverainete-lapavitsas/

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Ces derniers mois, on observe une intense activité au sein de la Gauche européenne en quête d’une solution alternative à l’Europe. Du 19 au 21 février dernier a eu lieu à Madrid un séminaire autour du « Plan B », à l’initiative essentiellement de l’aile gauche de Podemos. Un mois plus tôt, un séminaire semblable avait eu lieu à Paris, organisé par le Parti de Gauche que dirige Jean-Luc Mélenchon.

Deux facteurs expliquent cette activité. Le premier, c’est la perspective de formation du gouvernement en Espagne par Podemos, mais également la participation lourde de signification du Parti de Gauche à la présidentielle française qui s’approche à grands pas. Le deuxième, c’est l’échec total de Syriza, dont le programme a, dans la pratique, fonctionné comme le « Plan A » de la Gauche européenne sur une longue période.

Par conséquent, la question qui a surgi tout naturellement est : avec quel programme en Espagne et en France la Gauche se présentera-t-elle devant son électorat ? Tout naturellement, l’idée d’un projet alternatif, d’un « Plan B », a gagné du terrain.

Il est positif que la Gauche européenne penche dans cette direction, si l’on repense à la domination absolue du Plan A jusqu’à l’été 2015. Tous ceux qui évoquaient la nécessité d’une proposition alternative étaient quasiment considérés comme des illuminés. L’avilissement de Syriza a changé la donne.
Mais il est négatif que le message issu du séminaire de Madrid soit plus confus que celui de Paris. Au lieu de faire avancer l’élaboration d’une solution politique alternative pour la Gauche européenne, le séminaire de Madrid a plutôt entretenu la confusion sur les différences qui la distinguent précisément du « Plan A », lequel a échoué. La raison profonde en est malheureusement que Podemos tergiverse et se perd dans des océans d’ambiguïté, alors que la perspective du pouvoir se dessine. Le Parti de Gauche de Mélenchon est bien plus clair, même si naturellement la situation à Paris n’a rien à voir.
Un autre élément négatif est que ces deux séminaires ont souffert l’un comme l’autre du syndrome aigu de « personnalisation» et d’une recherche de publicité auprès des médias. Il s’agit de phénomènes extrêmement problématiques qui ne rendent pas franchement service au scénario de l’alternative sociale en Europe.
La Gauche grecque, malgré les difficiles conditions qu’elle doit affronter, a beaucoup à apporter au débat, principalement du fait de l’effondrement de Syriza et de l’adoption des Mémorandums. Il est urgent de tirer les conclusions concrètes de l’amère expérience des années précédentes et de la transmettre à la Gauche européenne.

La principale conclusion est la nécessité inéluctable d’une souveraineté populaire et nationale en Grèce et en Europe. C’est à l’intérieur de ce cadre que je vais énumérer les principaux points de la conférence que j’ai donnée à Madrid.

LA QUESTION DE LA SOUVERAINETE EN EUROPE

1. La Gauche européenne doit d’une manière ou d’une autre se confronter aux politiques économiques et sociales de l’Union Européenne et de l’Union Economique et Monétaire, en rejetant l’austérité. Mais pour qu’elle le fasse avec succès, il faut être clair sur ce que signifie le rejet de l’austérité.

2. La situation de l’économie mondiale aujourd’hui est profondément problématique. Le capitalisme financier de notre époque semble conduire à une nouvelle crise, après celle de 2007-2009 :

Les économies des pays émergents (BRICS), la Chine y compris, connaissent une stagnation, voire une récession.

L’économie des Etats-Unis connaît une croissance en berne, un dynamisme très modeste et d’énormes problèmes d’inégalité.

La politique de l’« assouplissement monétaire quantitatif » est allée au bout de ses limites et les banques centrales envisagent des mesures « non orthodoxes », comme les taux d’intérêt négatifs.

Les banques se trouvent à nouveau dans une position précaire, notamment au sein de l’Europe.

L’économie européenne, particulièrement celle de l’UEM, stagne, sans perspective de croissance.

Dans ce cadre, la Gauche européenne doit proposer un ambitieux programme de redressement économique et social. L’horizon est désormais historique et nécessite un ambitieux « projet alternatif ».

3. Le premier pas pour sa mise en œuvre est l’analyse de l’échec de Syriza. Trois raisons principales peuvent l’expliquer.

Syriza a adopté une stratégie erronée. Il ne peut y avoir un effacement de l’austérité et une politique en faveur du peuple au sein de l’UEM, sans conflit direct avec les mécanismes de l’UE.

La démocratie interne au parti a été abolie, et l’équipe dirigeante de Tsipras s’est affranchie et a appliqué ses propres choix.

La Grèce a accepté une grande perte de souveraineté en son propre sein et à l’international. Le gouvernement Syriza/Anel agit sous la surveillance constante de la Troïka et du Quartet.

4. L’Europe qui a surgi en 2016 n’a rien à voir avec les mythes concernant « l’Europe des mouvements révolutionnaires et des peuples » qui a accompagné l’avancée de la Gauche pendant des décennies. C’est une Europe du grand capital, des grandes banques et de la souveraineté allemande. Il n’existe aucune perspective de réforme, surtout pas de l’intérieur .Le triomphe du grand capital a également amené une perte de souveraineté en Grèce et ailleurs.
5. Dans ce cadre, le programme radical dont a besoin la Gauche européenne est impossible à appliquer sans le renfort de la souveraineté nationale et populaire. Six secteurs prédominent :

La dette. La gestion, l’annulation et le remboursement de la dette publique doivent se faire de manière souveraine pour les pays périphériques et en général.

Sur le front monétaire. La récupération du contrôle des liquidités aux mains de la BCE et de Draghi est requise. Dans ce but, il est indispensable de rétablir la propriété sociale et le contrôle des banques, tout comme le contrôle des flux de capitaux.

Sur le front budgétaire. Le rejet du cadre de l’austérité et la récupération de la souveraineté dans les dépenses publiques et la fiscalité sont requises.

Commerce. L’Europe a besoin d’un mécanisme interétatique de gestion des excédents extérieurs et des déficits sur la base de la solidarité.

Emploi. Un renforcement de la souveraineté dans le domaine du marché du travail au profit du travail pour stimuler l’emploi est requis.

Secteur de la production. La souveraineté nationale et populaire est indispensable pour l’élaboration d’une politique agricole et industrielle. De vastes zones de l’Europe renvoient maintenant l’image de pays en voie de développement.

6. Pour que le projet alternatif de la Gauche devienne une réalité, il est indispensable de mettre en place une nouvelle orientation politique et un nouveau discours politique. Le capitalisme de notre époque connaît une crise profonde et la réponse de la Gauche doit être proportionnée et péremptoire. La souveraineté nationale et populaire est l’élément indispensable pour battre en brèche la souveraineté du grand capital et des grandes banques en Europe.

7. La souveraineté nationale et populaire n’est pas le nationalisme. Au contraire, le nationalisme est la manière de frapper que cultive aujourd’hui l’extrême droite. Les mécanismes supranationaux de l’UE et de l’UEM fonctionnent contre le travail et il n’est pas possible de les réformer. Nous n’avons pas besoin de « Plus d’Europe » ni de « nous aimons l’Europe ». Nous recherchons une véritable solidarité des peuples.

8. La souveraineté nationale et populaire est indispensable à la démocratie. La démocratie recule quand dominent les mécanismes supranationaux de l’UE et de l’UEM. Nous avons besoin d’un contrôle démocratique plus important pour nos pays et d’une démocratie émancipée avec une participation populaire directe.

9. La souveraineté nationale et populaire est indispensable pour un internationalisme réel en Europe. La crise migratoire et des réfugiés a montré le profond déficit d’internationalisme et de solidarité des mécanismes de l’UE. La société civile s’est trouvée à la pointe de la solidarité. Des États avec une souveraineté forte ont réussi à maintenir une meilleure position que les mécanismes supranationaux de l’UE. La pression migratoire et des réfugiés a accentué la perte de souveraineté nationale en Grèce.

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