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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 06:59

Source : https://melenchon.fr/2020/03/27/billet-denquete-nationalisation-de-luxfer-ou-la-prison/

 

Je continue mes enquêtes pour savoir comment organiser la planification des moyens sanitaires pour faire face à l’épidémie s’il fallait qu’on s’en occupe demain. Ici, j’entre dans du chaud. Très chaud. La brique de base pour faire face aux détresses respiratoires. Les bouteilles d’oxygène médical. Ça faisait déjà plusieurs jours que j’avais prévu ce contact. Aujourd’hui j’ai pu joindre Axel Peronczyck au téléphone. C’est le délégué CGT de l’entreprise Luxfer. Il a 26 ans. Il est au top niveau de son métier : titulaire d’un DUT et d’une licence professionnelle de maintenance. Un bac pro plus 3, un de cette élite professionnelle qui produit les objets les plus sophistiqués du pays. Celui-là, avec ses 132 collègues, et les 27 intérimaires qui les aidaient, produisaient des bouteilles d’oxygène médical. Oui, en ce moment, ce n’est pas rien d’en avoir sous la main dans les circonstances extrêmes.

Bien sûr, je suppose que vous avez déjà tous vu des gens sous assistance respiratoire déambuler avec un petit sac dans lequel il y a une bonbonne d’oxygène médical. Vous avez vu aussi des pompiers porter sur leur dos une bouteille d’oxygène avant d’entrer dans les vapeurs, les fumées et le feu. Ou quand vous avez vu quelqu’un monter en détresse respiratoire dans une ambulance. C’est toujours la même petite bouteille. Comme beaucoup d’objets, ça n’a l’air de rien, mais c’est un concentré de techniques et de savoir-faire. Ces bouteilles là c’est la société Luxfer en Auvergne qui les produit depuis plusieurs décennies. Le gros avantage de cette production, et le savoir-faire particulier des salariés, c’est qu’ils travaillent une variété d’aluminium très difficile à maîtriser. Très léger. Ça s’appelle de l’aluminium 7060. Il permet d’obtenir les productions les plus légères dans cette catégorie, actuellement. C’était la seule usine qui savait le faire sur tout le territoire de l’union européenne. Et la légèreté d’une bouteille dans ce domaine ce n’est pas une petite chose quand vous imaginez que vous allez la retrouver sur le dos d’un pompier ou dans le sac d’une personne intubée. Non ? Le plus difficile à faire c’est la bouteille. Ensuite quand elle est vide, on la remplit de nouveau. L’oxygène liquide qui se trouve là, on sait aussi le faire en France.

En ce moment, ces bouteilles d’oxygène médical sont précieuses. Car une des conséquences du coronavirus c’est précisément la détresse respiratoire. On a donc besoin de ces bouteilles à tout bout de champ. Sur place, à l’hôpital, pendant les transports. Chaque fois qu’on fait de l’assistance respiratoire. Y a-t-il pénurie en France ou pas ? On ne le sait pas. Les salariés de l’usine ont posé la question au ministère de l’Économie et des Finances, leur interlocuteur. Les bureaux ne savent pas. Ils ne cherchent pas à savoir. Je suppose que les technocrates comptent sur la main invisible du marché. Je suis certain qu’il doit y avoir un nigaud dans un bureau qui croyait qu’on peut acheter ce que l’on veut dans le monde quand on en a besoin. Comme si les États-Unis d’Amérique ne monopoliseraient pas les achats partout dans le monde comme ils sont en train de le faire.

Le marché ? Mais le marché n’existe plus car l’entreprise a licencié tout son personnel de juin 2009 à février 2020 dernier. Oui, en février dernier il y avait encore une entreprise en vie dont les employés suppliaient qu’on les écoute et qu’on prenne en considération la nature particulière de leur production alors que se déclenchait l’épidémie. Les têtes d’œuf savaient. Le ministre en charge aussi, parce qu’il a été interrogé en question écrite. Le gouvernement savait parce que nous l’avons interpellé sur le sujet en question d’actualité et dans le débat parlementaire de la semaine passée. Ils n’ont rien fait. Ou juste des grandes phrases avec cet air condescendant qui n’appartient qu’à eux. Les salariés de Luxfer, les parlementaires à la gauche de l’hémicycle et peut-être aussi à droite ont demandé la nationalisation de cette entreprise puisque son propriétaire est défaillant.

Le prix de cette entreprise est voisin de zéro. En effet l’usine tourne sur 4 ha depuis 1939 avec une longue période de production polluante. À la revente, n’importe quel acquéreur devra dépolluer ou bien ce sera le fonds de pension américain qui possède Luxfer qui devra le faire. Il y en a pour 10 ou 20 millions. Vendue à la découpe, l’usine ne vaut que pour son terrain, soit quatre pauvres millions. Le propriétaire était un fonds de pension américain disais-je. En coulant l’usine française, il a volontairement créé des pénuries, augmenté de 12 % le prix de vente des bouteilles en se rabattant sur des productions de moindre qualité, plus lourdes, produites ailleurs, c’est-à-dire aux USA ou en Grande-Bretagne. Les employés de l’usine ont occupé le site jusqu’à la date du confinement à domicile de tout le personnel. Ils ont crié, hurlé, manifesté, signé des pétitions, alerté tout le monde. Leur propriétaire a plutôt envisagé d’entrer dans les murs pour détruire les machines comme d’habitude en pareil cas.

Les salariés ont donc occupé l’usine pendant 53 jours et nuits et construit un rempart de plusieurs mètres de haut. Peine perdue ! Le gouvernement ne s’y est pas intéressé. Et pourtant le risque de pénurie de ces bouteilles vitales est évident compte tenu de l’augmentation de la demande. Et surtout en prévision de celle à venir d’Espagne et du Maghreb. Comme on est là, personne ne pourra répondre. La planification de la mobilisation sanitaire reste le dernier souci de l’équipe macroniste. Sa spécialité c’est la communication de crise, style « tape à l’œil ». Pourtant, Macron devant une boite renationalisée, ça aurait de la gueule, hein les communicants ! Ça devrait donc vous intéresser. Mais vous n’écoutez personne à part votre miroir.

Axel Peronczyck de la CGT appartient pourtant à l’aristocratie. Mais pas celle qui compte à Bercy et dans les beaux palais. C’est l’aristocratie du monde du travail. Celle de la très haute qualification professionnelle. Celle d’une famille engagée dans la métallurgie depuis quatre générations. L’arrière-grand-père et le grand-père sont venus de Cracovie travailler dans les mines auvergnates. Puis ils sont passés dans la métallurgie. Et ensuite le père, le fils et sa sœur y ont fait carrière à leur tour. Luxfer produisait 80 000 bouteilles d’oxygène médical pour le marché européen, et 120 000 pour le reste du monde et les stocks. On voyait leurs bouteilles en Europe, en Russie, au Maghreb, en Asie du Sud-Est et en Australie. Ici c’était une usine en pointe dans le monde. Le mieux du meilleur.

Licenciés ou pas, les salariés ont tout de suite compris que l’épidémie rendait leur production irremplaçable. Pour la France l’Europe, le Maghreb et combien d’autres encore, qui seront atteints par le virus et les détresses respiratoire qui concernent les cas les plus graves. Ils sont prêts à reprendre le travail demain matin. Ils ont tout prévu. Ils ont même mis au point un plan de redémarrage. Ils ont alerté le ministère, le préfet. Il suffit d’une décision à prendre au sommet et aussitôt cet élément essentiel de la chaîne de la mobilisation sanitaire sera remis en production.

Il y a une pétition que mes lecteurs peuvent signer. Et il y a des noms de ces responsables dans les bureaux, que les avocats feraient bien de noter. Les noms des personnes qui savent ce qu’il faut faire et qui ne font rien. Ceux qui seront responsables des morts quand une détresse respiratoire ne pourra pas être assistée par l’usage d’une bouteille qu’il est pourtant si facile de produire. Que ceux-là ne fassent rien par désinvolture, par bêtise, ou par ignorance, ne change rien à leur responsabilité. Nous saurons demander leur convocation devant la commission d’enquête parlementaire qui se constitue et qui se réunira pour la première fois début avril. Ils seront convoqués. Nous leur demanderons : « pourquoi ne faites-vous rien à ce sujet depuis deux mois alors que vous êtes alertés » ? Pourquoi ne nationalisez-vous pas Luxfer ? Et s’ils ne savent pas quoi répondre, je suis certain que leur non-assistance aux personnes qu’ils auront mises en danger ne restera pas impunie. N’est-ce pas ?

On pourrait s’éviter tout cela. On pourrait juste décider de faire tout de suite quelque chose d’utile et d’urgent : nationaliser Luxfer, sans attendre un jour de plus. Et produire, produire beaucoup, embaucher pour produire davantage encore. Pour nous-mêmes et pour tout ceux que nous devons aider à disposer de ces précieuses bouteilles et ne pas mourir.

 

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 18:25

J’ai reçu ce texte que je m’empresse de vous livrer. Un texte piqué au bon sens, me semble-t-il. Je le soumets à la réflexion.

Une question tout de même. Pourquoi un hôpital militaire de campagne alors qu’il était possible de faire simple et moins onéreux ? Parce que nous sommes en guerre ? Pour donner à Macron de parader ?  

Exergue.

 

*

 

La France toujours en retard ... d'une Guerre

>
> > > Je voudrais vous parlez de l'HÔPITAL de CAMPAGNE à Mulhouse ...

> > > et de ses incohérences ...

> > > Ce jeudi 19 mars on démarre la mise en place de l’hôpital militaire de campagne avec engins de terrassement et une logistique incroyable pour .... 30 lits 'sous la tente' !

> > > -  Il a fallut 10 jours pour trouver un emplacement adéquat, pas trop loin du centre et de l'espace pour créer les parkings, amener et poser un périmètre de sécurité avec des barrières, des panneaux de protection occultants, etc. etc.

> > > - Ensuite il faut affréter des avions militaires pour transporter tout le matériel et 1 semaine pour monter les tentes et installer les équipements sanitaires, les commodités pour le Personnel soignant, des vestiaires, des lieux de stockage du matériel médical, etc. etc.

> > > Temps de mise en place : 3 semaines minimum entre la décision et le jour "J" Opérationnel

> > > --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

> > > En comparaison et en rappel les Chinois ont installé en 10 jours un Hôpital provisoire de 1000 lits !!


> > > Mais attendez c'est la suite ci-dessous est des plus cocasse !?!

 

>> > > Les Allemands, plus pragmatiques, ont choisi d'utiliser les GYMNASES pour installer leurs bases opérationnelle sanitaires ! Et pourquoi ?

> > > 1 - Pas besoin de réquisitionner, ils sont vides (écoles et activités sportives fermées)

> > > 2 - Ils sont dans un périmètre immédiat ou au centre des villes (accès direct)

> > > 3 - Ils ont le plus souvent un parking attribué (pas besoin d'en aménager comme à Mulhouse avec des engins de terrassement)

> > > 4 - Ils sont déjà clôturés pour éviter les incivilités ou l'utilisation pendant la nuit par des bandes de jeunes

> > > 5 - Ils ont une hauteur de plafond intéressante pour disperser l'air vicié, contrairement à l’exigüe des tentes de l'armée

> > > 6 - Ils ont une protection aux vents et aux intempéries bien meilleures

> > > 7 - Ils peuvent être pourvus de vasistas ou fenêtres d’aération pour éliminer l'air vicié

> > > 8 - Ils ont déjà les sanitaires installés, douches, lavabos, Toilettes

> > > 9 - Ils ont également des bureaux pour le Personnel et des vestiaires pour entreposer le matériel médical

> > > 10 - Le Gymnase peut se 'cloisonner' facilement et créer des box de lits ou de matériels ou zone pour Personnel sanitaire plus confortable que dans des tentes

> > > 11 - Un Gymnase doit certainement contenir plus de 30 lits surtout s'il est accolé à un autre local d'activité sportive

> > > Un Gymnase est facile à nettoyer ou décontaminer : Pas de meubles, juste 2 Buts de Handball à sortir ou des Tapis et des ballons à enlever

> > > Les vestiaires sont nettoyés régulièrement donc pas de gros problèmes pour assainir ...

> > > Alors pourquoi s'emmerder à transporter par avions des tentes militaires de Campagne prévues pour les 'Sahel' ou d'autres zones inhabitées

> > >  

> > > Je suis content de moi, les journalistes 'radotent' les mêmes choses à longueur la journée, ou plutôt ils répètent les commentaires des experts médicaux ...

> > > ... mais ce constat, c'était trop demander pour eux !! Je ne l'ai lu nulle part. Je comprends les Allemands quand ils sont prudent avant de répondent aux directives venant de France

 

 

 

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 18:03

Ci-dessous (lien) les réponses des représentants de l’État.

Édifiantes ! Mais vous n’apprenez rien. C’est juste la démonstration rigoureuse, sans appel, que ces gens là sont des menteurs.

Et c’est là que la chose devient importante, grave. Le fondement d’une société est la confiance. Tout bon sociologue vous le dira. Sans confiance on ne fait pas société. Sans confiance, rien ne fonctionne.

Ces gens là sont des menteurs. On ne peut leur faire confiance. Ils pratiquent le mensonge d’État. Qui n’a rien à voir avec la raison d’État. Ils mentent comme des gamins. Pour cacher leur médiocrité. Leur incompétence. Ils mentent pour cacher leur faute. Leur inconséquence. Et c’est à ces engins que nous (pas moi) avons confié le pouvoir dans le cadre d’une constitution qui nous dépossède.

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 16:22

Source : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/tribune-plus-jamais-ca-18responsables-d-organisations-syndicales-associatives-et-environnementales-appellent-a-preparer-le-jour-dapres_3886345.html

 

Face à "la crise du coronavirus" des organisations syndicales, associatives et environnementales réclament "de profonds changements de politiques", pour "se donner l'opportunité historique d'une remise à plat du système, en France et dans le monde".

"Plus jamais ça ! Préparons le 'jour d'après'", 18 responsables d'organisations syndicales, associatives et environnementales parmi lesquels Philippe Martinez (CGT), Aurélie Trouvé (Attac), Jean-François Julliard (Greenpeace) et Cécile Duflot (Oxfam), signent une tribune commune publiée, vendredi 27 mars, sur franceinfo.

Ces organisations lancent un appel "à toutes les forces progressistes et humanistes [...] pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral".


En mettant le pilotage de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid. La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales. Elle est une étincelle sur un baril de poudre qui était prêt à exploser. Emmanuel Macron, dans ses dernières allocutions, appelle à des "décisions de rupture" et à placer "des services (…) en dehors des lois du marché". Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l'alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politiques, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l'opportunité historique d'une remise à plat du système, en France et dans le monde.

Dès à présent, toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des populations celle des personnels de la santé et des soignant·e·s parmi lesquels une grande majorité de femmes, doivent être mises en œuvre, et ceci doit largement prévaloir sur les considérations économiques. Il s'agit de pallier en urgence à la baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad. De disposer du matériel, des lits et des personnels qui manquent : réouverture de lits, revalorisation des salaires et embauche massive, mise à disposition de tenues de protection efficaces et de tests, achat du matériel nécessaire, réquisition des établissements médicaux privés et des entreprises qui peuvent produire les biens essentiels à la santé, annulation des dettes des hôpitaux pour restaurer leurs marges de manœuvre budgétaires... Pour freiner la pandémie, le monde du travail doit être mobilisé uniquement pour la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population, les autres doivent être sans délai stoppées. La protection de la santé et de la sécurité des personnels doivent être assurées et le droit de retrait des salarié·e·s respecté.

Des mesures au nom de la justice sociale nécessaires

La réponse financière de l’État doit être d'abord orientée vers tou·te·s les salarié·e·s qui en ont besoin, quel que soit le secteur d'activité, et discutée avec les syndicats et représentant·e·s du personnel, au lieu de gonfler les salaires des dirigeant·e·s ou de servir des intérêts particuliers. Pour éviter une très grave crise sociale qui toucherait de plein fouet chômeurs·euses et travailleurs·euses, il faut interdire tous les licenciements dans la période. Les politiques néolibérales ont affaibli considérablement les droits sociaux et le gouvernement ne doit pas profiter de cette crise pour aller encore plus loin, ainsi que le fait craindre le texte de loi d’urgence sanitaire.

Le néolibéralisme, en France et dans le monde, a approfondi les inégalités sociales et la crise du coronavirus s’abattra notamment sur les plus précaires.Les signataires de la tribune

Selon que l’on est plus ou moins pauvre, déjà malade ou non, plus ou moins âgé, les conditions de confinement, les risques de contagion, la possibilité d’être bien soigné ne sont pas les mêmes. Des mesures supplémentaires au nom de la justice sociale sont donc nécessaires : réquisition des logements vacants pour les sans-abris et les très mal logés, y compris les demandeurs·euses d’asile en attente de réponse, rétablissement intégral des aides au logement, moratoire sur les factures impayées d'énergie, d'eau, de téléphone et d'internet pour les plus démunis. Des moyens d’urgence doivent être débloqués pour protéger les femmes et enfants victimes de violences familiales.

Les moyens dégagés par le gouvernement pour aider les entreprises doivent être dirigés en priorité vers les entreprises réellement en difficulté et notamment les indépendants, autoentrepreneurs, TPE et PME, dont les trésoreries sont les plus faibles. Et pour éviter que les salarié·e·s soient la variable d’ajustement, le versement des dividendes et le rachat d’actions dans les entreprises, qui ont atteint des niveaux record récemment, doivent être immédiatement suspendus et encadrés à moyen terme.

Trop peu de leçons ont été tirées de la crise économique de 2008.Les signataires de la tribune

Des mesures fortes peuvent permettre, avant qu’il ne soit trop tard, de désarmer les marchés financiers : contrôle des capitaux et interdiction des opérations les plus spéculatives, taxe sur les transactions financières… De même sont nécessaires un contrôle social des banques, un encadrement beaucoup plus strict de leurs pratiques ou encore une séparation de leurs activités de dépôt et d’affaires.

Des aides de la BCE conditionnées à la reconversion sociale et écologique

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle injection de 750 milliards d’euros sur les marchés financiers. Ce qui risque d’être à nouveau inefficace. La BCE et les banques publiques doivent prêter directement et dès à présent aux États et collectivités locales pour financer leurs déficits, en appliquant les taux d’intérêt actuels proches de zéro, ce qui limitera la spéculation sur les dettes publiques. Celles-ci vont fortement augmenter à la suite de la "crise du coronavirus". Elles ne doivent pas être à l’origine de spéculations sur les marchés financiers et de futures politiques d’austérité budgétaire, comme ce fut le cas après 2008.

Cette crise ne peut une nouvelle fois être payée par les plus vulnérables.Les signataires de la tribune

Une réelle remise à plat des règles fiscales internationales afin de lutter efficacement contre l'évasion fiscale est nécessaire et les plus aisés devront être mis davantage à contribution, via une fiscalité du patrimoine et des revenus, ambitieuse et progressive.

Par ces interventions massives dans l’économie, l’occasion nous est donnée de réorienter très profondément les systèmes productifs, agricoles, industriels et de services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et axés sur le rétablissement des grands équilibres écologiques. Les aides de la Banque centrale et celles aux entreprises doivent être conditionnées à leur reconversion sociale et écologique : maintien de l'emploi, réduction des écarts de salaire, mise en place d'un plan contraignant de respect des accords de Paris... Car l'enjeu n'est pas la relance d'une économie profondément insoutenable. Il s’agit de soutenir les investissements et la création massive d’emplois dans la transition écologique et énergétique, de désinvestir des activités les plus polluantes et climaticides, d’opérer un vaste partage des richesses et de mener des politiques bien plus ambitieuses de formation et de reconversion professionnelles pour éviter que les travailleurs·euses et les populations précaires n’en fassent les frais. De même, des soutiens financiers massifs devront être réorientés vers les services publics, dont la crise du coronavirus révèle de façon cruelle leur état désastreux : santé publique, éducation et recherche publique, services aux personnes dépendantes… 

Relocalisation de la production

La "crise du coronavirus" révèle notre vulnérabilité face à des chaînes de production mondialisée et un commerce international en flux tendu, qui nous empêchent de disposer en cas de choc de biens de première nécessité : masques, médicaments indispensables, etc. Des crises comme celle-ci se reproduiront. La relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services, doit permettre d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux, de reprendre le contrôle sur les modes de production et d'enclencher une transition écologique et sociale des activités. 

La relocalisation n’est pas synonyme de repli sur soi et d’un nationalisme égoïste. Nous avons besoin d’une régulation internationale refondée sur la coopération et la réponse à la crise écologique, dans le cadre d'instances multilatérales et démocratiques, en rupture avec la mondialisation néolibérale et les tentatives hégémoniques des États les plus puissants. De ce point de vue, la "crise du coronavirus" dévoile à quel point la solidarité internationale et la coopération sont en panne : les pays européens ont été incapables de conduire une stratégie commune face à la pandémie. Au sein de l’Union européenne doit être mis en place à cet effet un budget européen bien plus conséquent que celui annoncé, pour aider les régions les plus touchées sur son territoire comme ailleurs dans le monde, dans les pays dont les systèmes de santé sont les plus vulnérables, notamment en Afrique.

Tout en respectant le plus strictement possible les mesures de confinement, les mobilisations citoyennes doivent dès à présent déployer des solidarités locales avec les plus touché·e·s, empêcher la tentation de ce gouvernement d’imposer des mesures de régression sociale et pousser les pouvoirs publics à une réponse démocratique, sociale et écologique à la crise.

Plus jamais ça ! Lorsque la fin de la pandémie le permettra, nous nous donnons rendez-vous pour réinvestir les lieux publics et construire notre "jour d’après". Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral.

Retrouvez ci-dessous la liste des signataires :

Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France
Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac France
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
Benoit Teste, secrétaire général de la FSU
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France
Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France
Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires
Clémence Dubois, responsable France de 350.org
Pauline Boyer, porte-parole d'Action Non-Violente COP21
Léa Vavasseur, porte-parole d'Alternatiba
Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au Logement
Lisa Badet, vice-présidente de la FIDL, Le syndicat lycéen
Jeanette Habel, co-présidente de la Fondation Copernic
Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature
Mélanie Luce, présidente de l'UNEF
Héloïse Moreau, présidente de l'UNL

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 14:00

2 articles

 

  • Luxfer reste toujours à nationaliser
  • Air France multiplie ses tarifs par 5 sur certains vols

 

*****

Appels à nationaliser l'usine de Luxfer : "Nous pourrions sécuriser l'approvisionnement des hôpitaux en bouteilles d'oxygène", par Laurence Dequay - Grand reporter social

Du temps que Macron masqué fait son show pour montrer qu’il a impliqué l’Armée (moins de 1% des services de santé nationaux, c’est mieux que rien), Luxfer reste à  nationaliser. Tout change, mais rien ne change.

Exergue

 

*

Source : https://www.marianne.net/economie/appels-nationaliser-l-usine-de-luxfer-nous-pourrions-securiser-l-approvisionnement-des?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3LGC7_4L8SHPCZoi_HRJINw7X67KFc-1QYUlczOGX6JIl7wBwsvRVnZ90#Echobox=1585074797

 

Le groupe britannique Luxfer a fermé en mai 2019 l'unique usine tricolore de production de bouteilles de gaz et d'oxygène à Gerzat dans le Puy de Dôme. Axel Peronczyk, son délégué CGT, explique pourquoi son syndicat réclame à Emmanuel Macron sa nationalisation. Avec en pleine crise de Coronavirus, de vrais arguments.

En mai 2019, le groupe britannique Luxfer, avait fermé le site de Gerzat dans le Puy de Dôme, et licencié ses 136 salariés. Aujourd'hui, en pleine crise du coronavirus, des voix s'élèvent pour imaginer un autre futur à cette usine, qui avant sa fermeture, était la seule en Europe à fabriquer des bouteilles à oxygène médical. Ce mardi 24 mars, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, entre autres, ont demandé sa nationalisation. Ils sont loin d'être les seuls : jeudi dernier, la CGT avait fait la même demande. Axel Peronczyk, délégué CGT de l'usine, explique pourquoi son syndicat réclame à Emmanuel Macron la nationalisation de Luxfer à Gerzat.

Marianne : A 27 ans, délégué CGT du site, vous redoutez aujourd'hui, faute de repreneur, qu'il ne démantèle votre usine. Et réclamez avec votre syndicat, sa nationalisation. Pourquoi l'Etat doit-il absolument intervenir?

Axel Peronczyk : Dans cette guerre contre le coronavirus, nous avons eu de beaux discours de notre exécutif. Il est temps de passer aux actes ! Emmanuel Macron a déclaré que la loi du marché ne pouvait réguler tous les biens. Notre ministre de l'économie Bruno Le Maire a clamé qu'il nationaliserait des entreprises si besoin, pour protéger notre souveraineté économique. Or notre usine Luxfer situé à Gerzat est un actif stratégique : c'est la seule installation du pays capable de fournir 140.000 bouteilles d'oxygène haut de gamme, légères et fiables utilisées dans nos hôpitaux et par nos pompiers, sur une production de 220.000 bouteilles.

Nos plus gros concurrents sont installés aux Etats-Unis, en Chine, en Turquie ou en Grande Bretagne. Nous nationaliser, ce serait renouer avec un passé industriel qui a fait la fierté du pays : avant d'être acheté par Luxfer en 2001, nous appartenions au groupe national Péchiney, et nous sommes toujours Péchiney dans notre tête.

Justement racontez-nous, quels motifs Luxfer a-t-il invoqué pour vous fermer?

On nous a expliqué que nous n'étions plus assez compétitifs. Pourtant en 2018, lorsque notre PDG a pris la décision de baisser notre rideau, notre site réalisait encore 1 million d'euros de bénéfices pour 22 millions de chiffre d'affaires. Mais notre direction nous a asséné que le prix de l'aluminium avait augmenté. Un argument fallacieux puisque cette hausse de prix, nos concurrents la subissent aussi ! Elle nous a martelé que nos marchés allaient changer, alors qu'ils sont hyper stables. A tel point que nos clients qui distribuent nos bouteilles après les avoir remplies, Air Liquide et Linde, souhaitaient le maintien de notre activité. Et bien sûr, dans la crise du coronavirus actuelle, nous pourrions sécuriser en amont l'approvisionnement des hôpitaux en bouteilles d'oxygène.

Non, la réalité selon notre analyse, c'est qu'en nous fermant, Luxfer a conforté sa position dominante sur son marché et vend désormais plus cher à ses clients des bouteilles moins haut de gamme. Nous avons d'ailleurs contesté avec succès, devant l'inspection du travail, le motif économique de nos licenciements. Simplement, le ministère du Travail a validé notre PSE. Nous avons depuis engagé un recours devant le tribunal administratif et occupé notre usine jusqu'au confinement national ordonné le 16 mars.

Pourquoi est-ce si difficile aujourd'hui d'empêcher la fermeture d'une usine, ou d'être soutenu lorsqu'on réclame sa nationalisation ?

Nous avons eu très tôt le soutien du PCF, de la France Insoumise. Mais au niveau national, une forme de résignation semble s'être installée. Il y a tant d'usines qui ferment ou réduisent leurs effectifs ! Dans notre bassin d'emploi, la Seita a fermé en 2016, puis 5 usines ont traversé des difficultés en même temps : Michelin, Dietal (luminaires), MLD (médical), la sucrerie Bourbon et les ACC (rénovation ferroviaire). Pourtant - et c'est le Medef qui le martèle -, un emploi industriel dans un territoire fait vivre trois emplois supplémentaires. Il faut donc se battre, comme nous le faisons pour nos sites de production, en signant notamment la pétition "Nationalisons définitivement de l'usine Luxfer Gerzat". (en ligne sur Change.org).

Des lois obligent pourtant un groupe mondial qui ferme un site à chercher un repreneur, à le revitaliser en favorisant de nouvelles activités économiques ! Pourquoi aucune solution n'a été trouvée pour Luxfer à Gerzat ?

Or procédure de redressement judiciaire, un groupe privé reste maître chez lui ! Ainsi, nous n'avons pu profiter des protections de la loi dite Florange, parce que Luxfer en Europe compte moins de 1.000 salariés... 973 selon notre décompte.

Certes notre directeur a confié à la société ONEIDA le soin de trouver un repreneur pour notre site. Sans résultat pendant 16 mois...Il faut dire que Luxfer tente d'imposer des conditions dissuasives, avec, par exemple, l'interdiction pour le repreneur de produire des bouteilles de gaz pour les revendre sur la plupart des marchés mondiaux. En outre, dès le mois d'octobre, des pelleteuses ont infligé des dégâts à nos zones de chargement.

Non, il faut désormais que l'Etat tape du poing sur la table. A ma connaissance, près de 70 des 165 anciens salariés (27 intérimaires et 2 CDD compris) sont prêts à se former entre eux, et reprendre la production. Approvisionnée, notre usine pourrait fournir sa première bouteille dans 9 semaines !

*****

En pleine crise du coronavirus, Air France multiplie ses tarifs par cinq sur certains vols

Par Thomas Rabino

 

Tout change, mais rien ne change. Solidarité des uns, profit pour les autres.

Exergue

 

Source : https://www.marianne.net/economie/en-pleine-crise-du-coronavirus-air-france-multiplie-ses-tarifs-par-cinq-sur-certains-vols

 

Certains Français sont bloqués à l'étranger en pleine épidémie de coronavirus. Pour rentrer, il leur faut prendre un vol Air France... dont les tarifs ont explosé, selon les bons vieux codes capitalistes.

Selon la Fédération nationale de l’aviation marchande, les compagnies aériennes françaises annuleront 70 à 90 % de leurs vols dans les prochains jours, en raison de la crise du coronavirus. Un cataclysme financier, notamment pour Air France, qui n’a toutefois pas renoncé à engranger de grosses marges sur 10 % des trajets encore assurés. Benoît en a fait l’expérience lorsqu’il a voulu acheter un aller simple de Fortaleza, au Brésil, pour Toulouse, via Lisbonne ou Paris. Flavia, son épouse brésilienne, devait le rejoindre en France : « En temps normal, le billet coûte 300 € », explique-t-il à Marianne. Un tarif très abordable… auquel la compagnie français a mis fin brutalement : « La semaine dernière, le prix oscillait entre 1.000 et 2.000 euros ! » Cinq fois plus cher que d’habitude. Mariée depuis un an et demi à Benoît, Flavia a obtenu un visa, mais le consulat de France, saturé de demandes, ne répond plus aux appels du couple. La seule option : payer. « Mes revenus ne le permettent pas, et tous les vols sont maintenant annulés », regrette Benoît, qui n’est pas un cas isolé.

Car si la page Facebook d’Air France déborde de messages de remerciements pour des rapatriements bien menés, on y trouve aussi d’amères interpellations. Deux exemples : « Quels sont les solutions depuis Bogota à part les vols proposés à 7.000 € par personne ? », demande Manon le 20 mars. Elle a vu le tarif de son vol multiplié par sept. « 3.500 € pour un Paris-Abidjan-Dakar, ne trouvez-vous pas que c’est très excessif ? », lance Laure le même jour. De fait, le prix moyen habituel se situe sous la barre des 600 €, cinq fois moins cher. Pendant que l’activité économique du pays s’arrête, la compagnie française, dont l'Etat est actionnaire à 14%, semble décidée à faire jouer les bonnes vieilles règles du capitalisme. A commencer par la loi de l’offre et de la demande. Puisqu’il y a peu de vols et beaucoup de voyageurs intéressés, ils payeront le prix fort. Il faut bien se refaire en période de crise.

Autre problème, les changements de billets, surfacturés : « J’ai fait une réservation pour le 23 mars, mais celle-ci a été annulée. Vous me proposez de modifier le vol, mais le site me demande de payer 800 € », demande Anne au community manager de la compagnie, le 21 mars. Réponse sur Facebook : « Si le tarif initial n’est plus disponible, la différence tarifaire devra néanmoins être acquittée. » En clair, les algorithmes, qui font grimper les prix au gré de facteurs variables, sont toujours en service. Tout l’inverse de la communication d’Air France, injoignable à l’heure où nous écrivons ces lignes.

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 11:33

C’est du style der des ders.

Il faut avouer qu’on nous fait le coup chaque fois… et on y croit (1). On croit au grand retournement. Parce que c’est logique, raisonnable, moral.

Il n’est pas une conversation (en prenant soin de respecter la distanciation sociale), pas un article d’éminences savantes (dernièrement sur le blog), pour signifier qu’il y aura un après coronavirus, et dans tous les domaines (plus d’État, plus de stocks, moins de…, plus de  ….), chacun y allant de sa partition dans son champ de compétence.

C’est méconnaître ce que signifie croire, qui a différentes acceptions (analysées il y a quelques années par Régis Debray), dont l’une, c’est celle du moment, peut être résumée ainsi : on croit à ce qu’on a envie de croire parce que ça nous fait du bien (la foi du charbonnier).

En 2007, Naomi Klein publiait La stratégie du choc, livre dans lequel elle montrait que les crises (naturelles ou provoquées), les cataclysmes (Katerina,…), n’ont jamais conduit au grand retournement.  Au contraire, le capitalisme, le libéralisme, par l’intercession de ses serviteurs dans l’appareil d’État, s’en est toujours servi pour pousser le bouchon plus loin, détruire le social, le politique.

Présentement, l’État d’exception devient la  règle dans tous les domaines, allant même jusqu’à être constitutionalisé en matière de sécurité. La loi d’urgence sanitaire (ou coronavirus) est du même acabit, elle conduit, à la raison de bons motifs, à filer au gouvernement les pleins pouvoirs, sans limite de date, et à œuvrer par ordonnances.

Aux bons motifs (il y a toujours des bons motifs) le Code du travail, déjà largement écorné, en prend derechef plein les gencives (congés octroyés à la discrétion des patrons, temps de travail hebdomadaire allongé, et pas qu’un peu, ….). Pensez-vous qu’il sera aisément possible de revenir dessus ? Peut-être (faut y croire – expression utilisé pour exprimer le doute), ou peut-être pas. L’avenir le dira. Le plus probable, c’est qu’ ‘on’ tiendra l’argument : « Allez ! On y est presque. Encore un peu. Encore un peu. L’économie n’est pas complètement rétablie. Demain, promis. C’est pour demain. Promis ». Et, nous savons, que demain à toujours son demain.

Comme d’hab, ce sont les petites gens (petites mains, bouseux, fonctionnaires, ouvriers, employés, cheminots, …) qui montent au ‘front’, ceux sont les contribuables qui vont payer la facture car la solidarité se fait au porte-monnaie, non point au portefeuille (ISF n’est pas rétablie, le CICE continue - pas question de toucher au grisbi). Tout change, mais rien ne change.

En fait de grand retournement, le capitalisme s’adaptera, se parera de nouveaux habits, d’un apparent nouveau contenu dans le discours. C’est sa grande force. Tel Phoenix, il survivra. ‘On’ relocalisera. Pas pour réindustrialiser le pays, pas pour redonner de l’emploi, mais parce que démonstration est faite qu’être trop dépendant du lointain et de l’autre, quand un maillon cède, la chaîne ne vaut plus rien, que tout s’effondre comme un château de cartes. Ces gens, superbement intelligents, ces connards invétérés, n’avaient pas compris cela, tant ils étaient à regarder pas plus loin que le bout de leur nez, à satisfaire leur besoin impérieux de profit immédiat. Et il y aura des fadas, parmi nous, pour comprendre qu’on (con ?) ne peut pas faire autrement.

Demain sera comme avant. On va nationaliser les entreprises en difficulté, soit ! Pour tout de suite ajouter quitte à les re-privatiser. Personne ne moufte. Et pourtant ! Combien de fois a-t-on rabâché : « Socialisation des pertes, privatisation des profits ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, pas de boogie woogie avant … Excusez-moi, je reprends : Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs,  en vérité je vous le dis, ‘on’ nous prend pour des gogos…. parce que nous sommes des gogos labélisés avec patente.

Macron a raison. Rien ne sera plus comme avant. Ce sera pire. Dans une société où l’individu sera traqué (‘On’ s’y emploie).

Désormais ‘on’ loue la solidarité. Où était-elle la solidarité lorsque les uns se gavaient tandis que les autres crevaient sur les ronds-points ? Où était-t-elle la solidarité lorsque les manifs étaient gazées, qu’il y avait des estropiés, des éborgnés ? La solidarité ! Elle est toujours à sens unique. Elle consiste à faire les poches des plus démunis et à les envoyer au front la fleur au canon.

Désormais, l’heure est à l’union sacrée. Mon cul ! Ce n’est pas le moment de se disputailler, ironise JF Kahn (dans je ne sais plus quel article) qui n’en finit pas de séniliser. Ce sera quand le moment ? Quand il sera trop tard et qu’ ‘on’ nous aura bien baisés ? La colère, la rage, la révolte (à défaut de révolution), il faut la laisser œuvrer quand elle est là, lorsqu’elle s’empare de nous, quand elle est à son plus fort coefficient de marée ; à l’étiage nous sommes foutus. Ça n’empêche pas de faire le taf, d’être solidaire.

Sacré Macron ! Il est comme Sarko qui changeait chaque fois qu’il en avait trop fait, trop dit, pour récidiver le lendemain. Il donnait le change tous les jours.

On, sans guillemets, on a envie de leur dire : « Cassez-vous, pauvres …. ». Non, pas cons, un con ne sait pas ce qu’il fait ou qu’il a fait.

Vous allez voir ce que vous allez voir. Demain (la crise passée), l’hôpital aura tout ce qui lui fait défaut aujourd’hui. Il faudrait le croire, le surfait, le bellâtre. Pour le croire, qu’il donne des gages, immédiatement, dans d’autres domaines. Qu’il dise qu’il retire (et non qu’il la suspend) sa putain de réforme à points (en ce moment, avec la chute de la Bourse les fonds de pension doivent être en chute libre… et les pensions également. Salut ! les gogos). Qu’il travaille avec le Parlement au lieu de le squeezer. Qu’il s’engage à reconsidérer les métiers.

Dominique Méda, reprenant le concept de guerre cher à notre général d’opérette (qui porte un masque alors que l’ARS raconte que ça ne sert à rien), nous fait savoir que l’économie de guerre, dans laquelle nous sommes plongés, permet de distinguer entre les métiers vitaux et ceux qui ne le sont pas. Autant dire qu’elle nous invite à reconsidérer les premiers de cordée. Elle nous indique que cela devrait nous conduire à réfléchir à une autre hiérarchie des métiers. Pensez-vous que les femmes (majoritairement ‘au front’ et dans les métiers vitaux – infirmières, personnels dans les Ehpad, …), seront reconnues (avec du flouze) ? Si ça vous fait du bien, vous pouvez toujours le croire. 

Et puisque l’heure est au grand retournement, que va faire Macron des accords transnationaux, des tribunaux d’arbitrage, chers au libéralisme et qui plombent les économies nationales et la Planète ? Quelle Europe va-t-il nous proposer ? La même ?

J’en termine là (pour l’instant) avec ce tonneau des Danaïdes.  

Je crois (parce que moi aussi je crois), je crois qu’il y a une chose qui peut changer le cours de l’Histoire, qui peut installer une bifurcation : un procès. Le procès du libéralisme, mais pas que. Trop facile ! Le procès de nos dirigeants car le libéralisme n’existe, dans les faits, et ne tue que de sa mise en œuvre par des individus. Et ces individus, on (sans guillemets) on les connait. Il faut donc un procès des personnes du moment mais également de celles d’avant car ce qui arrive là a été préparé de longue date. Les grecs savaient instruire de tels procès. Chaque famille endeuillée doit pouvoir mettre en accusation nos dirigeants politiques, ainsi que chaque petite entreprise qui va mettre la clé sous le paillasson, ainsi que les travailleurs qui voient leurs salaires amputés.

Pour le grand retournement, il faudra davantage que cela. Le monde d’après la 2ème guerre mondiale a accouché en France du Programme national de la Résistance. Programme mûrement et longuement réfléchi, porté par des individus (pas un César. Ras le bol des césars ! De ces abrutis qui ont allumé l’incendie et qui se la jouent  pompiers) qui avaient chevillé au corps la nécessité du changement et la volonté de sa mise en œuvre. Nous sommes dans une économie de guerre (pas en guerre) pour quelques mois, le temps sera-t-il suffisant pour transformer des individualistes en autre chose que des nombrilistes consommateurs ? J’en doute. Le rapport à l’autre, le collectif, le vivre ensemble - notions qu’il faudrait interroger comme on dit, car chacun y met ce qu’il veut - aura vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin.

Ah ! J’oubliais. On oublie toujours quelque chose. Ces cloportes, dont il ne faut espérer aucune métamorphose, découvrent subitement, et passagèrement, qu’il ne faut point de rigueur budgétaire, qu’on peut y aller grand train avec le déficit, …. Vous avez noté, j’ai écrit passagèrement car la rigueur est inscrite dans leurs gènes, ainsi la rigueur des ordonnances.

Exergue

 

(1)https://www.youtube.com/watch?v=6nGf0qVfrw4 

13ème minute

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 10:31

Source : https://www.lemondemoderne.media/non-nous-ne-sommes-pas-en-guerre/

 

Le Président Macron l’a annoncé, nous sommes en guerre. Contre un ennemi invisible, le virus covid-19 qui décime les populations dans une pandémie à l’ampleur inédite.

L’utilisation du vocable martial n’est pas anodine. Elle permet au Président de faire passer une crise sanitaire de grande ampleur pour une guerre qui engage tous les Français contre l’ennemi. De fait, il en appelle à l’union nationale et utilise le statut du chef de l’État pour s’installer en chef de guerre et – selon certains commentateurs – en père de la nation.

La machine de propagande tourne à plein régime, effectivement, comme en temps de guerre.

Ainsi faisant, toute tentative de critiquer l’exécutif dans son action héroïque est vue comme un travail de sape d’ennemis de l’intérieur, une sédition. La peur que suscite le virus, liée à l’élan national stimulé par le discours martial rejette ainsi tout discours critique et empêche lé débat. Emmanuel Macron est le chef, ne pas être derrière lui serait être contre la nation.

La guerre permet ainsi de réduire au silence les pacifistes, ceux qui demandent des solidarités réelles, l’arrêt des violences d’État. Les soignants ne sont pas des soldats, ils n’ont pas à aller mourir “au front” pour payer les manquements d’une gestion catastrophique d’une crise sanitaire. Pas plus que les populations devraient être sacrifiées pour des raisons d’économie budgétaire.

Cette pirouette rhétorique fonctionne d’autant mieux que l’imaginaire martial permet de déclencher la machine de propagande : les « une » de la presse de cour se succède présentant les conseils de guerre, le gouvernement en confinement mais sur le pont ou encore le chef de l’État en commandant courage au cœur de la tempête. Pour assurer l’adhésion à la propagande de guerre, les sondages doivent aussi assurer l’effort de guerre et montrer le soutien retrouvé en le chef de l’État dont la côte de popularité était au plus bas après la catastrophique réforme des retraites. La machine de propagande tourne à plein régime, effectivement, comme en temps de guerre.

Mais ne nous trompons pas. Nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes au milieu d’une grave crise sanitaire dont la gestion par le gouvernement a été jusqu’à présent calamiteuse. Il a fallu quatre longues semaines pour que l’exécutif fassent le choix, pourtant simple, de suivre les recommandations de l’OMS, et les conseils et appels à la vigilance de nos voisins italiens. Toute l’énergie du gouvernement a été de rassurer, de minimiser, avec l’avis d’experts et d’encourager les Français à vivre comme si de rien n’était, évitant simplement les contacts rapprochés. La priorité était à l’économie et aux mesures minimales.

Pendant ces semaines perdues, aucune commande de masques de protection, de gel ou de mise en fabrication de respirateurs. Un attentisme et une communication rassurante faite d’éléments de langage et de dissimulations a été la seule réponse à la crise. Le 4 mars, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement  disait à l’antenne d’une radio publique qu’au stade 3 « on ne va pas arrêter la vie de la France. Si ça circule partout, on laisse les gens vivre et on protège les plus fragiles». Le choix à l’époque était donc celui de l’immunité de groupe, qui permettrait de gérer les plus fragiles et de laisser 60 à 80 % de la population s’infecter.

Or la France ne dispose pas des moyens de traiter et sauver les malades du coronavirus dans un tel scénario. Ce gouvernement de néo managers et de DRH qui parlait de « bed managers » pour gérer la pénurie de lits à l’hôpital n’avait pas prévu le scénario de la pandémie.

Suite au changement de doctrine en 2011 au Ministère de la santé, dans une continuité logique, le stock de masque FFP2 a été soldé par soucis d’économie par Marisol Touraine en 2013. On retrouvait, à l’époque, au cabinet de la ministre, Benjamin Griveaux, Gabriel Attal et Jérome Salomon.

Toute la logique dominante depuis des années dans la classe politique de l’État minimum et de l’hôpital de flux est tombé à l’eau et a montré au grand jour la stupidité des choix politiques de ces dernières années.

Les soldeurs de l’État qui riaient au nez des soignants se rendirent alors compte qu’ils allaient devenir aux yeux de l’opinion publique, des génocidaires.

Emmanuel Macron, appelait les Français à sortir au théâtre comme lui et Brigitte le 7 mars et les exhortait à aller voter en respectant les gestes barrières, avant de changer totalement de stratégie le lendemain du premier tour des élections. Le mal était fait, la courbe des morts et des infectés suit avec un mimétisme morbide la courbe italienne et les ordres contradictoires n’ont pas pu faire prendre conscience aux Français de l’ampleur du danger. Le conseil scientifique n’a été mis en place que le 10 mars et les avis des médecins conseils ont vite été unanimes : il fallait agir plus vite contre la propagation du virus.

Alors, la seule stratégie possible pour ne passer pour le responsable du plus grave désastre sanitaire depuis un siècle a été de déclarer la guerre. La guerre a toujours été le dernier ressort de l’aristocratie financière pour se maintenir au pouvoir en temps de crise.

Mais une fois encore, c’est la communication politique qui a pris le pas sur les actes. Voilà un Président qui envoient au front ses troupes sans armes : pénurie de masques pour les soignants, absence de tests et un système de santé public mis à mal par des années d’économie forcée pour « ne pas créer de la dette ».

Qu’on ne se trompe pas de guerre. D’union nationale, il n’y a pas. Il y a d’un côté les confinés en résidence secondaire qui télétravaillent ou profitent de leurs rentes et de l’autre les sacrifiés au front : travailleurs précaires du BTP, de la grande distribution, de la santé. Il y  a ceux qui applaudissent aux fenêtres et ceux qui doivent choisir dans un chaos grandissant qui a le droit de vivre ou de mourir, contre leur serment initial.

Restez chez vous, sauf pour aller travailler, le pays ne doit pas s’arrêter. Or la propagation continue et l’Italie a décidé de mettre à l’arrêt tous les secteurs non stratégiques.

Le moment orwellien est total. Avec un Président, destructeur des solidarités héritées du CNR, qui demande à tous de rester solidaire de chez soi et avec des politiques responsables de la casse des services publics qui applaudissent les travailleurs invisibles de la santé et découvrent un peu tard que la police n’est pas la seule colonne vertébrale de la République.

La guerre a ceci de pratique qu’elle permet à la classe dirigeante d’asservir encore un peu plus les populations.

Le gouvernement s’est ainsi empressé avec la loi “urgence coronavirus” de revenir sur les droits aux congés, les 35 heures, et ce, sans date limite. Le gouvernement va pouvoir prendre des ordonnances ayant valeur de loi dans le domaine du droit du travail pour imposer une nouvelle limite au droit aux congés payés. Il s’agit de “modifier les conditions d’acquisition de congés payés et permettre à tout employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de prise d’une partie des congés payés dans la limite de six jours ouvrables, des jours de réduction du temps de travail“.

L’article 7 de la réforme stipule également que le gouvernement pourra, toujours par ordonnance : “permettre aux entreprises de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique et sociale de déroger aux règles d’ordre public et aux stipulations conventionnelles relatives à la durée du travail, au repos hebdomadaire et au repos dominical“.

Alors oui, nous sommes en guerre. Mais il s’agit d’une guerre continuelle contre le droit à la vie : guerre contre les retraites, guerre contre les salaires, guerre contre les services publics, guerre contre les acquis sociaux, guerre contre les solidarités, guerre contre les libertés individuelles.

Les mesures pour la relance de l’économie du pays demanderont encore plus d’efforts et de sacrifices aux travailleurs qu’on envoie au front avec des applaudissements ou des primes au danger de 1000 euros.

Oui il faut sauver nos entreprises, mais alors les efforts devront être consentis par tous, y compris les actionnaires ! Il serait peut être temps de revenir sur le CICE, les largesses fiscales du président Macron aux plus riches et d’aller chercher l’argent là où il dort le mieux : dans les paradis fiscaux. Et pourquoi ne pas relancer enfin au niveau de la gouvernance internationale la taxe sur les transactions financières ? Nationaliser le secteur bancaire et revoir la politique monétaire ? Ce ne sont pas les chantiers qui manquent pour se réapproprier les moyens d’un monde meilleur où la vie sera prioritaire sur le profit.

Mais ne rêvez pas d’un jour d’après heureux, où le monde aurait changé. Non, tout continuera comme avant, en pire, si ceux qui sont responsables du massacre restent aux commandes des institutions nationales et internationales en l’état.

Les discours déjà appellent au sacrifice dans l’unité. Le monde qui se dessine est celui d’un contrôle panoptique des populations et d’une dérégulation accélérée des droits des travailleurs.

Il appartient maintenant aux peuples de faire mentir Orwell.

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 06:07

Jean-Luc Mélenchon était ce matin l’invité des 4 Vérités où il a appelé à une « planification de la mobilisation sanitaire ». Il en avait déjà exprimé le besoin urgent lors d’un discours à l’Assemblée nationale en présence du Premier ministre le samedi 21 mars dernier, arguant de la nécessité de mobiliser immédiatement tous les moyens disponibles pour ralentir l’expansion de la contamination et en traiter les conséquences par la production du matériel médical nécessaire à faire face au coronavirus.

 

Nationalisation de Luxfer, réquisition des entreprises textiles

Dans le cadre de cette « planification de la mobilisation sanitaire », le président du groupe « La France insoumise » appelle notamment à la nationalisation de Luxfer, entreprise de Clermont-Ferrand fabriquant des bouteilles d’oxygène à usage médical, que son actionnaire a décidé de fermer tandis que les salariés de l’usine ont indiqué être prêts à reprendre immédiatement la production. 

Mais pour Jean-Luc Mélenchon, cette « planification de la mobilisation sanitaire » doit aller plus loin. Ainsi, pour produire par millions les masques dont nous avons besoin, il propose la réquisition par l’État des entreprises textiles du territoire. Il précise aussi qu’une fois que les besoins de la France seront satisfaits, il faudra ensuite se porter au secours des autres pays qui combattent la maladie, notamment ceux de l’espace Francophone. Même idée pour ce qui est de la production des respirateurs : le député insoumis propose ainsi de réquisitionner les entreprises mécaniques permettant d’en produire par milliers. Des propositions qui s’appuient notamment sur les 11 mesures d’urgence de la France insoumise pour faire face au coronavirus.

 

Préparer « le monde d’après »

Face à l’échec d’un modèle économique et politique fondé sur le libre-échange, la « libération des énergies », la destruction de l’État et l’égoïsme social, Jean-Luc Mélenchon a appelé à préparer dès à présent « le monde d’après ». Il a ainsi expliqué : « Il faut que la sphère publique elle aussi soit dans le monde d’après. Elle doit planifier, elle doit réquisitionner, elle doit nationaliser et vous verrez que le pays est capable de se mettre en mouvement ». 

Des propositions concrètes et applicables directement alors que montent de plus en plus les critiques contre le gouvernement pour sa gestion chaotique de la crise sanitaire, notamment en raison des consignes contradictoires (« restez chez vous » / « allez travailler »), de l’absence de réquisition des cliniques privées qui en font pourtant la demande, ou encore du refus de mettre à contribution les plus riches dans le moment en rétablissant l’ISF.

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 06:43

« A l’avant, une armée de soignants se battant contre le coronavirus, les mêmes qui depuis des semaines hurlaient à l’appauvrissement de l’hôpital public. A l’arrière, des millions de confinés, forcés d’interroger l’utilité d’un quotidien temporairement empêché. Cette guerre sanitaire sans précédent affiche l’absurdité d’une hiérarchie sociale des métiers à repenser, estime Dominique Méda. Travailler, mais pour construire quelle société ? Celle qui saura faire face aux multiples fronts, pandémique aujourd’hui, climatique demain ? Des mesures de rupture ont été promises une fois la sécurité sanitaire retrouvée. « Chiche », répond la sociologue du travail. »

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 06:01

Et maintenant on culpabilise les citoyens, par Attac Italie

Extrait : « Ce n’est pas le système sanitaire, dé-financé et privatisé qui ne fonctionne pas ; …. ce sont les citoyens irresponsables qui se comportent mal …..désigner un coupable (« les irresponsables »)…., permet de détourner une colère destinée à grandir avec le prolongement des mesures de restriction, en évitant qu’elle ne se transforme en révolte politique contre un modèle qui nous a contraints à la compétition jusqu’à épuisement sans garantir de protection à aucun de nous ».

 

Clip prémonitoire du personnel du CHU de Falaise, lors des dernières manifestations

 

Le président du Croissant-Rouge turc s’inquiète du risque de propagation du virus dans les camps de réfugiés contrôlés par la Turquie, dans le nord de la Syrie, qui abritent un million de personnes.

 

Décharge de responsabilité demandée dans une entreprise aux personnels qui acceptent de travailler

 

 

 

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