Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 18:16

 

article de Denis Chapelle


Aujourd’hui impossible de regarder les actualités, de lire les journaux, d’écouter un débat politique sans échapper au discours sur l’avenir des retraites.

Systématiquement on nous sert le blabla habituel : allongement de la durée de la vie, de moins en moins d’actifs (cotisants) pour de plus en plus d’inactifs (retraités) pour justifier l’allongement de la durée des cotisations, l’augmentation des prélèvements.
Pour ma part j’ai quelques remarques sur ce mono-discours ambiant en prenant mon exemple personnel, semblable à beaucoup d’autres.

Agé de 49 ans, demandeur d’emploi depuis décembre 2007, j’essuie refus sur refus lorsque je candidate pour un poste correspondant a mon savoir-faire. En marge des théories, des analyses fumantes du gouvernement, je constate dans les faits que passé 46 ans nous ne valons plus grand-chose dans le monde du travail, mais on continue à dire qu’il faudrait travailler plus longtemps ! Il va falloir qu’on m’explique cette logique aussi stupide qu’injuste.

Que doit penser le maçon plein de rhumatismes, d’arthrose, qui, sa vie durant à charrié des sacs et des sacs de ciment, à travaillé en extérieur de longs hivers quand on lui dit qu’a 60, 61, 62, 63 ans il lui faudra partir dans le froid encore et encore pour sauver le régime de retraites par répartition.

Nous sommes en droit de poser aux politiques un certain nombre de questions. En commençant par la mise à plat de la retraite des parlementaires (députés et sénateurs) qui voteront les lois qui nous enverront trimer plus longtemps. En posant la question sur le calcul de la retraite des fonctionnaires qui s’effectue sur les 6 derniers mois d’activité alors que celle du maçon la sienne est calculée sur les 20 dernières années.

La France n’a jamais été aussi riche que maintenant contrairement à ce qu’on prétend pour nous faire avaler des réformes injustes. Il suffirait de faire cotiser au régime de retraites le fruit du capital, les revenus de la spéculation pour revenir dans les clous.

 

J’ai reçu dernièrement un article dénonçant un «oubli», mais surtout exprimant la volonté de mettre main basse sur nos salaires différés puisqu’en fin de compte la retraite est un salaire provisionné payé à la fin de son activité.

Voici cet article, ci-dessous.

Retraites : un oubli qui en dit long…


Dans son article « Financement des retraites : l’enjeu des cotisations patronales », Bernard FRIOT, professeur d’économie et sociologie à l’
université Paris X, écrivait : « On oublie toujours, quand on raisonne sur l’avenir des retraites, que le PIB progresse d’environ 1,6 % par an, en volume, et donc qu’il double, à monnaie constante, en 40 ans. C’est pourquoi nous avons pu multiplier par 4,5 les dépenses de pension depuis 1960 ».


Pourquoi une information aussi déterminante est-elle censurée ? Parce que tout simplement un petit calcul facile, montrerait que ceux qui nous gouvernent, nous prennent pour des demeurés.

En effet : si aujourd’hui 10 actifs produisent un gâteau de 100 et qu’ils ont à charge 4 retraités. C’est 14 personnes qui se partagent un gâteau de 100. Ainsi la part de chaque personne est de (100 : 14) soit 7,14.
- Si dans quarante ans, 10 actifs produisent un gâteau de 200 et qu’ils ont à charge 8 retraités. Ce seront 18 personnes qui se partageront un gâteau de 200. Ainsi la part de chaque personne sera de (200 : 18) soit 11,1.
C’est limpide ! Il sera donc possible de financer des retraites au même niveau qu’avant leurs réformes à remonter le temps. De plus, la part de gâteau restante pour l’investissement et l’élévation du niveau de vie sera bien plus importante en 2040 (en monnaie constante).

 

Alors, où est donc le problème ?

Pourquoi cet acharnement à détruire un système qui fonctionne bien ? Parce que le système social français, mis en place par le Conseil national de la résistance (CNR) en 1945, met en rage les hommes d’affaires et les financiers pour des raisons évidentes.
Par exemple, il leur est impossible de réaliser des plus values « boursières » sur 40% de notre part salariale (les fameuses cotisations sociales patronales) qui payent notre retraite et notre santé, en toute dignité et responsabilité. N’oublions pas que ces cotisations sociales représentent notre salaire différé qui est le fruit de notre travail. Il ne s’agit ni d’assistanat ni de charité patronale comme le laisse entendre une mauvaise propagande.


Et c’est bien là que se situe tout l’enjeu de leurs réformes : les classes dirigeantes rêvent de faire main basse sur notre salaire différé. Pour s’emparer de cette « galette », leur stratégie consiste à réduire nos droits pour nous contraindre, de plus en plus, à financer notre santé et notre retraite par des assurances privées.

Ils ont d’ailleurs déjà commencé : les réductions de cotisations patronales se multiplient depuis 2002 et atteignent déjà près de 30 milliards chaque année. Combien de ces 30 milliards sont allés aux investissements productifs ? Combien d’emplois créés ? Quelle efficacité au regard des sommes englouties ? Quelle évaluation ? De plus, le fait que notre système fonctionne bien sans aller faire un tour sur les tapis verts des casinos boursiers met en évidence l’inutilité et le rôle prédateur des acteurs de la sphère financière.

 

Ceci est confirmé de façon magistrale dans le Monde Diplomatique de Février sous le titre : « Faut-il fermer la bourse? »
 

 

Partager cet article
Repost0
18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 19:03

Attac France a écrit :


Analyse du « Document d’orientation sur la réforme des retraites »
Le gouvernement vient d’adresser aux syndicats et au patronat son « Document d’orientation sur la réforme des retraites ».
Il persiste et signe dans son intention d’aggraver encore les conditions de travail des salariés et celles dans lesquelles ils pourront prendre leur retraite. Trois dimensions caractérisent ce projet : le gouvernement ment, il manipule l’opinion et il fait preuve d’une mauvaise foi sans pareille.
Mensonges

Le gouvernement affirme que « la véritable cause du déséquilibre de nos régimes de retraites est la démographie ». C’est doublement faux. Le Conseil d’orientation des retraites a indiqué dans son rapport d’avril 2010 que la principale raison de l’aggravation des déficits sociaux était la crise financière : en 2006, donc avant la crise, le déficit de l’ensemble du système de retraite était de 2,2 milliards d’euros ; en 2008, il atteignait 10,9 milliards et il devrait être de 32,2 milliards en 2010.
D’autre part, l’allongement de l’espérance de vie ne devient une catastrophe que si on refuse de mettre en débat la richesse produite, sa nature, son évolution et la manière dont elle est répartie.

Manipulations

Le gouvernement affirme s’engager à « écarter toute solution qui baisserait le niveau de vie des Français ou augmenterait le chômage ». Or, prétendre inciter les salariés à travailler plus longtemps, que ce soit en reculant l’âge légal de la retraite ou en augmentant la durée de cotisation, entraîne inéluctablement une baisse du niveau des pensions, malgré tous les serments qui prétendent le contraire. C’est déjà le résultat des contre-réformes de 1993 et de 2003, ce sera le cas avec celle de 2010 si elle est effective.
Alors que le chômage continue d’augmenter, le travail forcé des seniors se substituera à l’emploi des jeunes. Le « travailler plus » des uns se traduira par l’exclusion et la précarité des autres, jeunes, femmes, non diplômés. La reconnaissance de la pénibilité du travail semble se limiter pour le gouvernement aux salariés déjà « cassés » par leur travail, qu’on ne contraindra (peut-être) pas à travailler plus longtemps…
Toute alternative au « travailler plus » est a priori exclue sans possibilité de discussion : toute augmentation des cotisations est interdite. On nous dit que les déficits des régimes de retraite se chiffreront par dizaines de milliards d’euros, voire plus de 100 milliards en 2050 : mais on refuse d’accompagner l’évolution démographique par une augmentation des cotisations au fur et à mesure que la richesse s’accroît. Pourtant la seule application du taux de cotisation patronale aux dividendes distribués comblerait immédiatement tout le déficit actuel de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, le régime général de la Sécurité sociale.
Quant à la « contribution supplémentaire de solidarité sur les hauts revenus et les revenus du capital sans restitution au titre du bouclier fiscal », elle restera largement symbolique au regard des sommes nécessaires. Le flou règne sur ces nouveaux financements, mais le choix de reculer l’âge légal de la retraite et/ou de rallonger la durée de cotisation est présenté comme ferme et définitif.

Mauvaise foi

Le gouvernement réaffirme l’impératif de solidarité et sa confiance dans le système par répartition. Mais il organise en même temps la baisse inéluctable du niveau des pensions parce que de moins en moins de salariés pourront satisfaire aux nouvelles obligations de travailler plus longtemps. Il ouvre ainsi la voie à tous ceux qui, comme le Medef ou les compagnies d’assurance, veulent élargir le champ des retraites complémentaires par capitalisation auxquelles pourront souscrire les titulaires de hauts revenus ou de hauts salaires. Les inégalités sociales en seront encore aggravées, dans la société et au sein même du salariat.
Loin de consolider la solidarité du système par répartition, le document gouvernemental met au programme des prochaines années une « réforme systémique » pour transformer notre système en un système « par points » ou « par comptes notionnels ». Le Conseil d’orientation des retraites, dans son rapport de janvier, a montré comment une logique individualiste viderait alors de tout son sens le système par répartition. Les pensions seraient calquées sur les contributions personnelles de chaque salarié cotisant : adieu au principe de solidarité qui inspire les fondements de la Sécurité sociale. Alors même que – comme le reconnaît le Conseil d’orientation des retraites - cette réforme systémique n’aurait aucune efficacité face à un choc économique ou démographique.
La logique profonde de la réforme annoncée des retraites n’est donc pas de préserver la solidarité mais au contraire de rassurer les marchés financiers : à l’image de ce qui se passe en Grèce, en Espagne et maintenant partout en Europe, le gouvernement veut montrer sa détermination à faire payer la réduction des déficits publics aux salariés et à la population, en laissant intacts les revenus et le pouvoir de la finance.
L’association Attac, initiatrice, avec la Fondation Copernic, d’un appel pour « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites » qui se traduit aujourd’hui par de multiples actions de sensibilisation de la population sur l’enjeu des retraites, participera à toutes les initiatives qui seront prises dans les jours et les semaines à venir pour faire échouer le projet du gouvernement.
Attac France
Le 17 mai 2010

Pour en savoir plus :
http://www.france.attac.org/spip.php?rubrique24
http://www.exigences-citoyennes-retraites.net/

Partager cet article
Repost0
23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 06:09

 

Le texte ci-dessous est de Jean-Luc Mélenchon et visible sur le blog de l’auteur, blog qu’il n’est pas inconvenant de visiter afin de fonder son jugement au mieux et non de se soumettre au formatage des médias et Cie.

Il figure dans le dossier « retraite » pour la facilité mais il devrait tout autant être dans la catégorie documents.

Il m’a été signalé par une camarade et je la remercie.

Jean-Luc Mélenchon et les retraites

Mon sujet, ces jours ci a été évidemment l’affaire des retraites. J’ai eu la chance de pouvoir m’exprimer sur plusieurs médias. « France culture », « parlons net » avec l'Express France info et marianne 2, "le Talk" du Figaro-Orange et sur France cinq, « Revu et Corrigé », avec Paul Amar. Je place tous les liens correspondants. J’ai préparé cette note en reprenant quelques un des arguments que j’ai développés à l’oral. En fait il s’agit du cadre d’ensemble dans lequel penser le problème posé. Une opération de décontamination en quelque sorte. Elle consiste à commencer par mettre en cause les prétendues évidences par quoi est balisé « le débat ». Je n’en mets pas trop pour ne pas gaver le lecteur. Et pour garder une partie de mes munitions pour les échanges publics. A mesure, je produirai des argumentaires, bien sur. Pour la détente j’ai alimenté aussi la rubrique « les pipoles de la popol ». C’est le dessert. Mais avant il faut faire honneur au plat principal !

La population active devait diminuer ! Elle augmentera !
On nous dit que le ratio actifs/retraités est passé de 3 à la fin des années 1970, autour de 2 aujourd’hui. Horrible ! Et il va descendre à moins de 1,5 en 2050. Catastrophe ! De toutes les façons il faut bien se garder de croire sur parole ceux qui brandissent des arguments démographiques. Dans les années 2000, les très savants nous jetaient à la figure l’inéluctable baisse de la population comme argument massue. Le taux de fécondité permettait d’annoncer un effondrement de la population active future. Pschitt ! C’est le contraire qui se produit. Pourtant aucun de ces importants n’a cru bon de réviser ses chiffres et de présenter des excuses. Le démographe Hervé Le bras fut mis au pilori pour avoir rappelé que tous ces chiffres ne valaient rien parce que la fécondité finale des femmes n’était pas prise en compte. Autrement dit ces grands modernes et réalistes continuaient à mesurer le nombre d’enfant par femme au même âge que celui de la génération précédente de femmes, avant la pilule la pilule et le travail de masse des femmes ! Bravo les intellos de connivence ! Les femmes font tout simplement leurs enfants plus tard ! Les gros malins n’étaient pas au courant !

Le nombre de retraités baissera !
Et le nombre des retraités ? Autre tableau d’apocalypse ! Selon l’INSEE il devrait augmenter de près de 63 % entre 2006 et 2050. On passerait de 13 millions de retraités en 2007 à 21 millions en 2050. Bigre ! Ils finiraient par nous faire regretter de voir les gens ne pas mourir utilement à l’âge où leur présence ne pèse pas sur les comptes. Restons zen ! L’augmentation du nombre des retraités vient de deux sources d’égale importance. D’abord l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération du baby-boom, c'est-à-dire les personnes nées entre 1945 et 1975. Le papy boum ! Peut-on faire remarquer que cet effet est hélas nécessairement limité dans le temps ? Il faut bien mourir et personne n’y échappe. Pour l’instant. Donc suivez la bosse démographique dans le temps et vous verrez que pour finir bientôt la mort la dégonfle. Par contre, entre 2036 et 2040 commenceront à arriver à la retraite les classes « creuses », enfants des baby boomers, conçus après l’arrivée de la pilule en France en 1974 ! Le nombre de nouveaux retraités diminuera alors fortement et d’un coup.

L’allongement de la durée de la vie ralentira.
Le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) de 2007 a quand même commencé à relativiser certaines déclarations péremptoires. Pour lui, « la mortalité baisserait moins, conduisant en 2050 à une espérance de vie à la naissance inférieur à celle des anciennes projections, de 2 ans pour les femmes et de 0,5 ans pour les hommes ». L’espérance de vie progresserait de 1,1 ans tous les 10 ans, soit 0,44 trimestres tous les ans. En 2050, il y aurait alors 650000 retraités de moins que dans les prévisions du début des années 2000. Total, entre 2006 et 2050, la population en âge de travailler ne diminuerait pas de 4,1 millions comme annoncé par les affoleurs publics ! Elle resterait stable.

Espérance de vie, et âge de la retraite : repère bidon !
On nous dit : « l’âge de la retraite doit être relevé parce que l’espérance de vie augmente ». Et ca passe comme si c’était la preuve d’un fait inéluctable. Pourquoi ? Quel rapport entre la durée de vie et l’obligation de travailler ? Ca n’a jamais été le cas jusqu’à présent. Au contraire. C’est le phénomène inverse, qui s’est produit en continu depuis le 19ème siècle. L’âge de la retraite n’a cessé de baisser là où l’espérance de vie augmentait. En 1910, quand le droit à la retraite à 65 ans est affirmé pour la 1ère fois, l’espérance de vie est à peine de plus de 50 ans. En 1983, quand a été instaurée la retraite à 60 ans, l’espérance de vie approchait 75 ans ! Donc, baisse de population, augmentation du nombre de retraités, allongement de la durée de vie, les trois arguments massue du terrorisme intellectuel sont des réalités discutables et bien plus ambigües que ne le disent d’habitude les manieurs de d’évidences non démontrées. Pour moi le problème est bien mal posé. En vérité où est le problème ? Comme d’habitude il contourne la question centrale de la vie en société : le partage des richesses produites.

Moins nombreux mais plus productifs
Les comparaisons des faiseurs de panique ne tiennent pas compte de la hausse de la productivité des actifs. Un actif de 1983 produisait bien moins de richesses qu’un actif de 2010 n’en crée à présent. Depuis 1983 et l’instauration de la retraite à 60 ans, la richesse créée par chaque actif a augmenté de 30 % en euros constants. Cela signifie que 2 actifs d’aujourd’hui produisent quasiment autant de richesses que 3 actifs de 1983. Le bon repère n’est donc pas la baisse du nombre d’actifs par retraité. Mais la valeur de la richesse produite et l’affectation de son produit. Car de 1983 à aujourd’hui la part des retraites dans le PIB n’a augmenté que de deux points, passant de 10,3 % à 12,8 % du PIB. Et elle a donc augmenté moins vite que la productivité des actifs. Ce repère personne ne le cite jamais. Tout se passe comme si la quantité de richesses produite dans le pays allait stagner. Alors il faudrait calculer à montant de richesse constant au cours des 40 prochaines années! C’est absurde ! Dans les 40 années à venir, avec un taux de croissance moyen de 1,7 % par an, la richesse de notre pays passera à 3 400 milliards d’euros. Et il s’agit d’euros réels, constants, hors inflation. C’est une masse fantastique. Pour faire face à l’augmentation du nombre de retraités tout en annulant les réformes de la droite, il faudrait transvaser 6 % supplémentaire de la part du PIB pour le financement des retraites. Inutile de s’évanouir ! C’est un transfert tout à fait jouable. En 2050, une fois financés les 204 milliards liés à ce transfert, il restera chaque année près de 1 200 milliards d’euros de richesse nouvelles créés ! ca laisse largement de quoi financer les augmentations de salaire direct et les investissements !

Le partage des richesses, clef du financement
Le problème du financement des retraites se résume donc à un problème de partage de la richesse créée. Les gains de productivité ont été massivement captés par le capital alors qu’ils devraient contribuer à financer les retraites et à faire progresser les salaires. C’est la contraction de la masse salariale qui compromet le financement des retraites. Depuis 1982, les salaires ont perdu 10 points dans le partage de la richesse créée passant de 70 % environ à 60 %.Si ces 10 points n’avaient pas été perdus par les salariés on n’aurait aucun mal à financer aujourd’hui les retraites, compte tenu de la masse de cotisations supplémentaires que génèrerait une hausse de la masse salariale. On peut se demander si l’obstination a toujours faire des comptes pour le futur en oubliant l’augmentation de la richesse n’est pas une autre façon d’annoncer que cette richesse supplémentaire est destinée a devenir des profits plutôt que des salaires ou des pensions !

Le recul de l’âge de la retraite : inefficace et injuste
Le recul de l’âge de la retraite par le report de l’âge légal du départ ou le relèvement de la durée de cotisations ne résout nullement le problème financier. Le COR a calculé en 2008 que le report de l’âge légal à 61,5 ans ne couvrirait que le tiers des besoins de financements supplémentaires en 2020 et à peine 9 % en 2050 ! Cette inefficacité, payée si cher par ceux qui souffrent en étant maintenu au travail, est confirmée par le bilan de la réforme Balladur de 1993. Quel est ce bilan sur lequel personne ne demande jamais aucun compte ? L’allongement de la durée de cotisations, de 37,5 à 40 annuités, n’a permis que 4 % des économies obtenues à la suite de cette réforme ! 4% ! Tout ça pour ça ! Le passage des 10 aux 25 meilleures années représente 16 % de l’économie. 80 % de l’économie est venu de l’indexation des retraites sur les prix et non plus sur les salaires ! Ces chiffres permettent de mesure la portée réelle de chacun des aspects de la saignée qui a été opérée par Balladur ! On mesure mieux aussi ce que valent les airs d’outrage au bon sens de ceux qui moquaient la revendication du maintien des 37,5 annuités de cotisation ! Le passage à 40 annuités n’a servi à (presque) rien pour l’équilibre des comptes mais il a massacré combien de gens ?

Jean-Luc Mélenchon

 

Partager cet article
Repost0
7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 06:06

 

Il faut, dit-on, allonger le nombre d’années de cotisations, retarder l’âge de départ à la retraite. De qui se moque-t-on ?

Une des conquêtes de la gauche serait ainsi passée à la trappe.

Dernièrement, Martine Aubry, emboîte le pas à la droite, avance dans cette direction puis recule. Au Parti socialiste le ver est dans le fruit.

 

Qu’on en juge du réalisme de l’idée.

  • C’est supposer que les inactifs âgés sont (ou seront) embauchés. Ce qui n’est pas le cas, étant entendu qu’on observe tous les jours qu’ils ont de la difficulté à retrouver du travail.
  • C’est supposer que les actifs âgés ne sont pas débauchés prioritairement. La préférence allant à garder la tranche d’âge « ni jeunes ni vieux ».
  • C’est supposer que les travailleurs âgés ont droit à des formations qualifiantes. Ce qui n’est pas le cas car ils sont jugés difficilement reconvertibles, d’autre parce qu’il est mesuré que l’investissement financier de leur formation n’est pas rentable.
  • C’est supposer, au regard de statistiques globales, que l’espérance de vie est la même pour tous les travailleurs, ce qui est loin d’être vrai.
  • ….

En fait, le gouvernement (les gouvernements) sait très bien que les entreprises ne garderont pas les personnes en fin de carrière (à moins de cadeaux en contrepartie), n’embaucheront pas celles du même âge qui sont au chômage.

Mais, reculer l’âge de la retraite, augmenter le nombre d’années de cotisations, c’est reculer le moment de payer la retraite aux travailleurs, spéculer avec un cynisme effroyable sur leur mort pour faire des économies.

  • C’est laisser sur le carreau (l’offre de travail n’étant pas extensible, surtout en période de chômage et de délocalisation) les autres catégories de population, notamment les jeunes, déjà fortement pénalisés du fait qu’ils n’ont pas d’expérience.
  • C’est, n’embauchant pas les jeunes, mettre d’autant en difficulté le financement des caisses de retraites pour le présent mais encore pour l’avenir.

Les jeunes ont de gros soucis à se faire car pour avoir leurs années de cotisations ils seront contraints de partir très tard à moins de consentir à partir sans rien.

 

Les lois régressives du type : allongement du temps de cotisation, perte de l’indemnité chômage après avoir refusé par 3 fois un travail proposé par le Pôle Emploi,….  préparent les travailleurs à accepter le projet de réforme gouvernemental des retraites repoussé à après les élections régionales. Il est vraisemblable qu’on verra ressortir alors l’opposition retraites par capitalisation- retraites par répartition.

 

Le financement des retraites passe d’une part par un changement d’assiette comme cela a été dit dans un premier article, mais aussi par le plein emploi et le partage du travail dans le cadre d’un système politique différent de celui qui est proposé par les gouvernements libéraux et socio démocrates.

Pour cela il convient que la politique se ré-empare de la gestion du secteur économique au lieu de le laisser aller à la dérégulation qui conduit tout droit à la délocalisation et au chômage.

 

Partager cet article
Repost0
28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 14:00
 

J’ai entendu parler, pour la première fois, du « problème » du financement des retraites au mitan des années 60 (50 ans, déjà !). C’était le début de l’automatisation.

A la même époque, un professeur d’économie d’une université catholique (sauf erreur, de Belgique) écrivait, dans le journal Le Monde, un article fortement argumenté pour montrer que c’était un faux problème.

Je résume de mémoire. Selon lui, il suffisait de changer l’assiette des cotisations retraites, ces dernières ne pouvant plus être liées à l’emploi mais au capital. En effet, les entreprises robotisées étaient de fait exonérées de contribuer au financement tandis que les autres continuaient à assurer cette charge. Situation d’autant plus injuste qu’elle pénalisait les entreprises employeuse de main d’œuvre tandis que les autres échappaient au pacte de solidarité nationale qui avait émergé au lendemain de la 2ième guerre mondiale. Justement, au lendemain de la guerre, le plein emploi est assuré, la robotisation n’existait pas. Il était donc normal de lier les cotisations à l’emploi. La situation changeant, il paraissait conséquent d’en tenir compte, ceci d’autant plus aisément que les entreprises robotisées, déchargées de main d’œuvre, dégageaient, de fait, plus de marges.

Une telle perception est-elle possible aujourd’hui ? Certainement. Au regard de ce qui est dit par ce prof, mais également parce que c’est davantage un problème de volonté politique qu’une véritable contrainte économique, l’économie, toute personne un tant soi peu sérieuse le sait, n’étant pas une science exacte mais une histoire de point de vue. Cela est possible car la France est largement plus riche qu’elle ne l’était il y a quelques décennies. Reste à savoir si ceux qui nous gouvernent souhaitent conduire, dans un souci de justice sociale et de répartition, une politique de partage de la richesse du pays ou seulement favoriser le capital. Question de choix qui peut être tranché par l’électeur.

Naturellement, cela suppose que soit assuré un régime général des retraites et non leur sectorisation.

        

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Exergue
  • : réflexions sur l'actualité politique, sociale...et autres considérations
  • Contact

Recherche