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23 décembre 2019 1 23 /12 /décembre /2019 08:24

 

Cette ‘réforme’ a de multiples tiroirs, chaque tiroir contient une arnaque. C’est une de ces arnaques qui, aujourd’hui, vous est contée. Elle consiste à affaiblir le système de retraite actuel (on dira ensuite qu’il n’est pas viable), d’exonérer les grosses entreprises de cotisation (pas les petites, ceci dit pour éviter que les petites se prennent pour des grosses), etc.,…

Exergue

 

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20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 06:38

Lisez  les posts proposés dans ces articles.

Exergue

*

1-

12 Décembre 2019

Le pays n’a rien à gagner d’un conflit social majeur en cette période.

 

Une des principales raisons de l’extension et de l’enlisement de cette crise est l’acharnement du Gouvernement à tout mélanger : il met en avant un possible déséquilibre du système pour justifier, de façon à peine déguisée, une incitation voire une obligation pour chacun de reculer l’âge de son départ en retraite.

 

J’ai depuis septembre (voir mon post complet ici), demandé à ce que TOUS les paramètres soient intégrés à la réflexion. Outre les réserves de certaines caisses (que le Gouvernement s’est engagé à laisser de côté), il existe un fonds de réserve des retraites doté de plus de 30 Milliards. C’est déjà une belle somme… Mais là n’est pas l’essentiel.

 

La dette de la Sécu a été logée dans une structure appelée Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES). Tous les ans, la CADES est alimentée par des recettes (la CRDS, des fractions importantes de CSG, …). En 2024, grâce à ces recettes, la dette de la CADES aura été entièrement remboursée ! Les recettes de la CADES sont estimées à 24 Milliards en 2024. Elles seront donc disponibles TOUS LES ANS, sans aucun prélèvement supplémentaire ! Le Gouvernement aura donc le choix :

 

  • Diminuer les impôts de 24 Milliards (!)
  • Affecter ces sommes à d’autres actions (On pourrait par exemple utiliser 4 ou 5 Milliards pour financer la dépendance).
  • Consacrer tout ou partie de cette somme à gommer les inégalités des retraites.

 

Que l’on compte en trimestres ou en points, on est confronté au financement des mesures de justice : retraite minimale, cas des femmes, prise en compte de la pénibilité…

 

Mais compte tenu de la marge de manœuvre énorme suite à la fin de la dette logée dans la CADES, la mise en place d’un âge pivot ou d’équilibre ne s’impose absolument pas.

 

J’observe qu’aucun membre du Gouvernement ne contredit les faits que je rapporte. Le mutisme des Ministres sur ce point est un aveu. L’objectif est ailleurs.

 

Pour celles et ceux qui auraient des doutes, je rapporte (une fois de plus) les propos du Président de la CADES :

 

« Au total, c’est une somme de 24 milliards d’euros en valeur 2024 qui sera disponible dont 9 milliards au seul titre de la CRDS. Aucun gouvernement ne s’était trouvé historiquement à devoir arbitrer l’affectation d’une telle manne. » (Jean Louis Rey, Président de la CADES, décembre 2018).

 

Pourquoi cacher aux français que 24 Milliards de leurs impôts seront disponibles tous les ans à partir de 2024 ?

 

*

2-

Retraites : on ne nous dit pas tout !

8 Septembre 2019

Le Gouvernement semble dans l’expectative sur le dossier des retraites. Quoi de plus normal : c’est un sujet d’une extrême complexité … Un jour un Ministre affirme vouloir faire vite avant qu’un autre n’annonce le report du projet de loi. Un jour le haut-commissaire parle d’âge pivot avant que le Président n’évoque la durée de cotisations. Un grand débat est annoncé, mais sa forme et sa durée semblent diviser nos dirigeants… La clause du Grand-Père est jetée par la porte un jour et revient par la fenêtre le lendemain...

Encore une fois, et sans mauvaise ironie, c’est assez logique compte tenu de la lourdeur de la question…

 

Ce qui me sépare du Gouvernement se situe en fait bien en amont du contenu de la réforme. A rebours des discours récurrents relayés par une presse économique le plus souvent porte-voix des réseaux libéraux, j’ose ici douter de la nécessité d’une réforme globale, certainement brutale et dont le caractère définitif et simplificateur sera bien improbable.

 

Ayons donc l’audace de prendre le contre-pied des sempiternels propos qui annoncent depuis un demi-siècle pour le lendemain l’effondrement de notre régime de retraites par répartition, assis sur la solidarité des générations, la mutualisation des risques et la volonté d’assurer à tous un socle minimal de revenus.

 

Aux oiseaux de mauvais augure qui ne savent que mettre en avant l’allongement de la durée de la vie et la baisse du rapport actif/retraité, il convient de souligner d’autres éléments dont personne ne parle et qui compensent pour le moins la non viabilité d’un dispositif que le monde entier regarde avec jalousie….

 

L’argument premier pourrait être politique, historique et presque philosophique : Notre système de retraites par répartition est issu du Conseil National de la Résistance. Il a été conçu alors même que le pays était en ruines, ce qui, malgré quelques difficultés, n’est tout de même pas le cas aujourd’hui ! Il a la vertu de mutualiser les ressources et de répartir avec un esprit solidaire les revenus. Il assure, malgré quelques insuffisances, la possibilité à chacun de remplacer plutôt plus généreusement qu’ailleurs dans le monde, ses revenus d’activité par des retraites assez bien calibrées. Mais ces arguments humanistes, sociaux et subjectifs, ne sont pas reconnus comme déterminants par les analystes dominant notre époque, à vrai dire plus des comptables ou revendiqués comme tels.

 

Mais même les comptables devraient souligner l’existence de plusieurs éléments favorables :

 

  1. Quand bien même les prévisions à 50 ans doivent être faites avec humilité (et cela vaut pour les optimistes comme pour les pessimistes), il est singulier d’observer ce que prévoient les experts de la Commission Européenne (pas les plus chauds partisans du maintien de notre régime de retraites) : « En 2070, la France consacrera 3,3 points de PIB de moins aux retraites qu'en 2016. »L’excellent propos de Guillaume Duval dans Alternatives Economiques rappelle que les différentes réformes en cours de déploiement auront comme conséquence de réduire la part des dépenses de retraites dans la dépense publique. Cet article complet rappelle utilement les mesures prises par les uns et par les autres, et trace les perspectives des questions restant à régler. Toujours est-il que la prévision prévoit que toute chose égale par ailleurs, les retraites pèseront de moins en moins dans la dépense publique. Le niveau des revenus est en fait le vrai sujet.

 

  1. Il existe par ailleurs un autre élément qui doit être rappelé avec force : les Gouvernements successifs, en premier lieu celui de Lionel Jospin en 1999, ont créé et alimenté un Fonds de Réserve des Retraites (FRR). Celui-ci, fin 2018, disposait d’ACTIFS DE PLUS DE 32 MILLIARDS d’Euros. Même si quelques engagements pourraient diminuer un peu ce montant imposant, il représente une ressource bien réelle. En plus de ce premier pactole, la plupart des autres régimes de retraites, dont les complémentaires (Agirc-Arrco, CNAPVL …), possèdent également des réserves que le Conseil d’Orientation des Retraites évalue lui-même à PLUS DE 116 MILLIARDS d’Euros. On peut donc estimer à 150 Milliards au bas mot les réserves disponibles pour passer le cap des difficultés esquissées pour 2025. Mais là n’est pas encore le plus important :

 

  1. On nous a pendant des années répété un discours formaté qui consistait à assimiler sécurité sociale et déficit. Qui n’a pas en tête le fameux "Trou de la Sécu" ? Tout le monde a en tête que la Sécurité Sociale (qui inclut les retraites) est grevée d’une « dette abyssale ». C’est aujourd’hui largement faux et ce sera terminé fin 2023 ou au plus tard en 2024 ! A quelques bémols près, (voir mon post du 27 juin dernier), la Sécurité Sociale est aujourd’hui en équilibre ! Mieux, les Gouvernements successifs ont logé sa dette dans un organisme spécifique, la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale). Créée en 1996, la CADES aura reçu et remboursé toute la dette de la Sécurité Sociale au plus tard début 2024. Elle est essentiellement alimentée par la CRDS et une part de CSG, le tout pour 18 Milliards d’Euros annuels actuellement ! En 2024, la CADES n’aura plus de raison d’exister et 24 Milliards deviendront disponibles TOUS LES ANS. « Au total, c’est une somme de 24 milliards d’euros en valeur 2024 qui sera disponible dont 9 milliards au seul titre de la CRDS. Aucun gouvernement ne s’était trouvé historiquement à devoir arbitrer l’affectation d’une telle manne. » (Jean Louis Rey, Président de la CADES, décembre 2018). Même si certains ont, à juste titre, suggéré d’utiliser une partie de cette marge pour financer la dépendance des personnes âgées, la somme est énorme et mérite d’être intégrée à la réflexion.

 

Il ne faut pas pour autant croire que rien ne doit bouger et que toute réforme est superflue. Des inégalités perdurent, trop de cas socialement difficiles subsistent, la pénibilité de certains métiers est insuffisamment prise en compte et les inégalités hommes-femmes sont encore inacceptables.

 

Pour autant, le discours exigeant le Grand Soir du régime actuel au motif qu’il ne serait pas viable est une tromperie ! La mise en place brutale d’un système par points fondé sur l’individualisme ambiant est évidemment un pas vers l’assurance privée dont rêvent les libéraux au pouvoir. Par le dialogue, la négociation, des modifications doivent intervenir. Mais la répartition, la solidarité des générations et la couverture minimale universelle pour chacun sont les principes qui doivent perdurer. Même d’un point de vue purement comptable, c’est largement possible.

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19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 20:45

Texte rédigé par Anaïs Henneguelle, maîtresse de conférences en économie à l’Université de Rennes 2, membre du collectif d’animation des Économistes Atterrés1.

Ce guide dauto-défense a pour vocation de fournir des arguments à tous ceux et toutes celles qui s’opposent à la réforme des retraites mais sont parfois démunis face aux éléments de langage (parfois faux, la plupart du temps incomplets ou simplistes) qu’on leur oppose.

Comment répondre aux éléments de langage du gouvernement ? Que rétorquer à son oncle, salarié du privé, qui prétend que « ça fait les pieds aux fonctionnaires » lors du repas de Noël ? Quels chiffres simples mais efficaces mettre en avant pour exprimer sa colère ou son inquiétude ?

En bref, comment (se) mobiliser contre la réforme des retraites ?

 

 

Liste des 12 idées reçues à combattre

1 – « Il n’y a pas de perdants à la réforme »

2 – « Le système n’est pas viable financièrement : il faut réformer »

3 - « L’espérance de vie augmente et il faut en profiter »

4 – « Il faut un âge d’équilibre à 64 ans ».

5 – « Il faut sanctuariser la part des retraites dans le PIB à 14 % ».

6 – « On conserve un système par répartition ».

7 – « Il faut en finir avec les régimes spéciaux ».

8 – « La réforme permet de protéger les droits des plus faibles »

9 – « Le nouveau système bénéficiera aux femmes et aux familles ».

10 – « Les hauts salaires contribuent plus dans le nouveau système ».

11 – « Le nouveau système sera plus lisible ».

12 – « Le Président a annoncé cette réforme durant sa campagne présidentielle ».

 

1 J’ai bénéficié de nombreux conseils de collègues et d’amis (notamment Alexandre Berthe, Léo Charles, Arthur Jatteau, Fanny Jedlicki, Philippe Légé et Henri Sterdyniak) mais je reste bien sûr seule responsable des erreurs présentes dans ce texte.

2 La liste des arguments décodés ici s’inspire de l’allocation d’Édouard Philippe du 11 décembre dernier.

*

Bonne lecture

Exergue

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 09:55
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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 10:14

 

 

Utilisez les liens proposés en dessous des paragraphes.

Exergue

 

Basta ! décrypte pour vous ce qui se joue autour des retraites et du débat de société qu’elle provoque. Avec cette réforme, telle que la conçoit le gouvernement, « les pensions retraites existeront toujours mais ces retraites ne seront pas suffisantes pour maintenir son niveau de vie », nous prévient l’un des meilleurs spécialistes de l’État social, l’économiste Michaël Zemmour. « Celles et ceux qui n’auront que cela seront vraiment appauvris. D’autres, qui seront plus aisés, iront compléter par de la capitalisation. »
« Avec la réforme, les retraites de demain ne seront pas suffisantes pour maintenir son niveau de vie »

 

 

Qui sera « vraiment appauvri » ? Ce seront notamment les femmes. Les quelques aménagement proposés par la réforme Delevoye, tel le bonus de points dès le premier enfant, sont insuffisants pour corriger les inégalités que subissent déjà la moitié de la population. Les femmes sont plus précaires et moins payées que les hommes. Elles en paient les conséquences à la retraite. Le système à points n’y changera pas grand chose : « La somme des salaires perçus par une femme née entre 1950 et 1960 ne représente que 58 % de celle d’un homme. Sa pension, avec un régime à points prenant en compte l’intégralité de sa carrière, égalerait donc 58 % de celles des hommes. Pour l’équité promise, il faudra repasser », écrivait notre journaliste Nolwenn Weiler.
Pourquoi la nouvelle réforme des retraites pourrait encore aggraver les inégalités femmes-hommes
Les femmes seront encore les grandes perdantes de la réforme des retraites

 

Le gouvernement nous l’assure : les retraités pauvres bénéficieront d’une retraite moins indigne (1000 euros minimum garantis). C’est ce qui est ainsi promis aux agriculteurs, dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté une fois à la retraite, depuis déjà… quinze ans, par le même Jean-Paul Delevoye ! Nul besoin d'un système de retraite à points pour garantir une retraite minimum à chacun et chacune.

Les promesses jamais tenues de Delevoye et du gouvernement en faveur de la retraite des agriculteurs
 

 

 

 

 

Face au risque d’appauvrissement, ceux qui en auront les moyens, en particulier les très gros salaires, se tourneront vers la retraite par capitalisation, et enrichiront les fonds de pension et les gros acteurs des marchés financiers, tels le plus gros fonds d’investissement au monde, BlackRock. Ces fonds de pension ont une belle marge de progression en France : ils n’y pèsent qu’un petit 0,7% du PIB, contre 76 % aux Etats-Unis ou 104 % au Royaume-Uni, comme nous le rappelle Rachel Knaebel.
Fonds de pension : l’avenir de nos retraites se jouera-t-il bientôt sur les marchés boursiers ?

 

 

 

Quant à fixer de fait l’âge de départ sans perte de pension à 64 ans (« âge pivot »), c’est oublier qu’espérance de vie et espérance de vie en bonne santé sont deux choses bien différentes. En France, en 2017, cette espérance de vie en bonne santé est, en moyenne, de 62 ans pour les hommes, 64 ans pour les femmes. Sans oublier les conséquences des conditions de travail sur l’espérance de vie : un cadre pourra espérer profiter de sa retraite six ans de plus qu’un ouvrier.
Baisse des pensions, creusement des inégalités : ce qu’annonce le projet de réforme des retraites

 

 

 

Enfin, le futur déficit des caisses de retraites serait alarmant, répète le gouvernement. C’est faux, il restera provisoire et, surtout, peut être facilement comblé par les réserves financières accumulées dans un fond de réserve créé pour cela il y a vingt ans ! Ce déficit est surtout dû à la réduction de la masse salariale dans les services publics alors que le secteur privé recourt de plus en plus aux intérimaires, précaires et souvent mal payés. Ce sont autant de cotisations retraite en moins.
Non, le déficit du régime des retraites par répartition n’est pas alarmant

 

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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 16:20

« Il faut faire de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie » expliquait Ambroise Croizat.

 

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6 décembre 2019 5 06 /12 /décembre /2019 23:14

L’Europe libérale encore et toujours.

Il s’agit de faire en sorte que la retraite soit assimilée à un produit financier (capitalisation - marchandisation) et relève ainsi de la compétence communautaire, ce que n’autorise pas la retraite par répartition dite à la française. Telle est la feuille de route suivie par Macron sur les injonctions de l’Europe libérale, injonctions auxquelles il fait aimablement allégeance.

Comme on le voit avec le 1ier article (très fouillé et vivement recommandé), l’affaire n’est pas nouvelle. C’est l’illustration de l’opiniâtreté du libéralisme qui ne désarme jamais, contrairement à nous. C’est encore l’illustration de la déclinaison en France, par Macron et ses prédécesseurs, de la politique libérale européenne. A ce dernier égard, on doit s’étonner que la contestation du projet de retraite à points de Macron ne s’accompagne pas d’une contestation de la politique européenne. A ne pas établir de liaison entre les deux, on laisse vivre et  perdurer l’Europe libérale qui, le ‘problème’ des retraites avalé, évacué, nous fera chier sur un autre problème. Ce qui revient à reformuler un propos et une perspective qu’on n’entend plus guère, et c’est bien dommage, l’Europe : soit on la change, soit on la quitte (être un travailleur n’est pas contradictoire avec être un citoyen). Quand on ne veut pas, quand on n’a pas le courage de s’attaquer à la racine du mal, le mal nous bouffe par petits bouts.

Exergue

 

*

Poids de l'UE dans la réforme des retraites : Capitalisation + Fonds de pension… mitonnés en catimini par l'Europe (article de 2013)

Retraites : la réforme du système français encouragée par l'Union européenne (article de 2019)

 

 

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30 novembre 2019 6 30 /11 /novembre /2019 10:13

S’agit-il de vaincre Macron comme l’indique l’intitulé de la vidéo ? Si c’est seulement cela, on n’ira pas loin. D’où la nécessité de bien comprendre l’enjeu de la grève du 5 décembre à propos des retraites. Et pour cela, l’exposé de Bernard Friot, pour qui veut bien prendre (et non pas perdre) du temps pour l’écouter, est décisif.

Exergue.  

 

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 05:18

 

 

Exergue vous recommande particulièrement le site : Retraites – Enjeux – Débats dont est tiré l’article suivant avec cette mention bienvenue : « Toute diffusion ou publication sur vos blogs est autorisée et encouragée » ; ce qu’Exergue s’empresse de faire.

« L’affaire » des retraites ne sera définitivement close que lorsque nous aurons lâché le morceau, raison pour laquelle il faut continuer à en parler. Il faut bien penser que l’on a perdu lorsqu’on a rendu les armes et que le silence s’installe.

 

Accueil du site > La bataille des idées > Comprendre le chômage et la crise > Pourquoi l’idéologie Valls-Sarkozy est à l’origine du chômage et de la (...)

 

mercredi 5 janvier 2011, par André Martin

« Travailler plus pour gagner plus » est le slogan idéologique avec lequel les néo-libéraux résument et habillent la dérégulation d’un paramètre économique et social essentiel : la durée du travail des salariés. Avant 1981, toute entreprise qui voulait faire travailler ses salariés en heures supplémentaires devait solliciter, chaque année, l’accord de l’inspection du travail. Cette procédure de contrôle permettait notamment à l’inspection du travail de refuser des plans de licenciements à des entreprises qui recourraient abusivement aux heures supplémentaires. Cette dérégulation progressive du temps de travail a conduit les entreprises à faire du nombre de postes de travail la seule variable d’ajustement des fluctuations économiques. Alors que le principe de solidarité aurait du conduire à faire fluctuer les durées du travail comme les fluctuations économiques subies par les entreprises : baisser la durée moyenne du temps de travail en période de récession ou de chômage élevé et inversement. A ce refus de solidarité s’est ajouté le refus de prendre en considération des faits peu contestables, tels que l’accélération des gains de productivité et l’augmentation du pourcentage des femmes souhaitant travailler. Enfin, alors que le retour à des taux de croissance de nature à faire baisser significativement le chômage est une illusion depuis 20 ans et que cela a peu de chances de changer dans les décennies à venir, des irresponsables continuent à mentir aux Français en promettant plus de croissance, comme unique remède au chômage .

Michel Rocard écrivait en 4ème de couverture de son livre « Les moyens d’en sortir » publié en 1997 : « L’inexorable montée du chômage démontre l’inefficacité de toutes les techniques utilisées pour le combattre … On ne luttera efficacement contre le chômage massif que par la réduction massive du temps de travail. Toute la question est : comment faire ? ».

Mais l’idéologie de droite – répandue également dans certains partis de gauche - s’est toujours opposée à une répartition plus équitable du temps de travail entre ceux qui se ruinent la santé au travail et ceux qui n’ont pas d’emploi, ou seulement des petits boulots précaires. Ce refus était basé sur l’affirmation aussi dogmatique qu’infondée selon laquelle « le temps de travail ne se partage pas ». Avec le « travailler plus pour gagner plus » on franchit un degré supplémentaire dans le cynisme. Ce n’est plus l’employeur qui s’oppose à une réduction du temps de travail génératrice de plus d’emplois. C’est le salarié qui est invité, s’il veut gagner plus, à plus d’individualisme et à s’asseoir sur la solidarité et l’intérêt général.

Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que l’idéologie Valls-Sarkozy du « Travailler plus pour gagner plus » est responsable de la persistance d’un chômage de masse, mais aussi du développement de l’individualisme et du mépris de l’intérêt général.

Circonstances aggravantes pour ces « responsables » irresponsables : leur idéologie a également conduit à la crise. Car le chômage de masse est, avec la dérégulation financière, la cause première de la crise. Et non la crise qui est la cause du chômage, même si, bien entendu, elle l’augmente. C’est en effet la persistance d’un chômage de masse pendant 30 ans qui a conduit, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, à un transfert de 10 points de PIB des salaires vers les profits. Ce déficit de pouvoir d’achat des salaires a du être compensé par un accroissement continu de l’endettement des ménages et des Etats, afin de maintenir un minimum de croissance et éviter une explosion du chômage. Cette croissance artificielle basée sur un accroissement continu de l’endettement ne pouvait que conduire les économies dans le mur. L’engrenage prévisible et inéluctable s’est enclenché lorsqu’en 2007 la bulle immobilière a commencé à se dégonfler aux USA entraînant la crise des subprimes, puis crise financière, puis crise économique et sociale généralisée.

Pour des informations plus détaillées et chiffrées, voir

· le diaporama « Comprendre le chômage et les causes de la crise » sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article513

· "Les Français n’ont pas besoin de travailler plus longtemps, mais de travailler tous !" , une Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy publiée en août 2010 sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article316

A propos du « coût des 35 heures »

A la fin des années 90, donc avant les lois Aubry sur la réduction du temps de travail, la droite, le Medef et beaucoup de dirigeants socialistes estimaient que de nouveaux allègements des charges sociales sur les bas salaires étaient nécessaires, afin de limiter les délocalisations vers les pays à main d’œuvre bon marché. Le gouvernement Jospin/Aubry/DSK a simplement eu l’habilité, à l’occasion de la loi instaurant la durée légale à 35 heures, de conditionner l’attribution de ces nouveaux allègements de charges à la signature d’accords d’entreprise sur la RTT. Pour les bas salaires, ces allègements ont plus que compensé le surcoût temporaire que représentait, pour les entreprises, une RTT sans baisse de salaire. La droite et le Medef exigeaient ces exonérations, mais s’opposaient à toute RTT. Il est donc abusif et malhonnête de qualifier ces exonérations de charges de « coût des 35 heures ».

Le gouvernement Fillon répète que les 35 heures sont déjà mortes et enterrées, suite aux multiples lois votées depuis 2002 pour les « assouplir ». Si certains parlent encore aujourd’hui du « coût des 35 heures », c’est simplement que les gouvernements de droite ont vidé de son contenu la 2nde loi Aubry incitative à la RTT, tout en maintenant les avantages qui avaient été accordés en contre-parties aux entreprises (allègements de charges, annualisation du temps de travail, contrats de travail en jours …). Les députés de droite sont donc seuls responsables de ce qu’ils osent nommer « le coût des 35 heures ».

andré martin co animateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/

 

 

Et sur le même thème, le blog de J-L Mélenchon/ Militants socialistes demandez l’asile politique au Front de Gauche.

http://www.jean-luc-melenchon.com/2011/01/militants-socialistes-demandez-lasile-politique-au-front-de-gauche-assez-cotoye-de-tireurs-dans-le-dos/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 06:02

 

Conception de l’affiche de la FSU invitant à assister (et à participer) à la conférence :

 

Si vous pensez :

-          Qu’il y a un « problème des retraites,

-          Qu’il y a un problème de financement,

-          Qu’il y a un problème démographique,

-          Que l’espérance de vie augmente, qu’il faudra travailler plus longtemps,

-          Que le problème n’est ni de gauche ni de droite mais arithmétique,

-          Que les régimes spéciaux, ce sont des privilèges,

-          Que le gouvernement essaie de sauver le système par répartition,

-          Que tout pourra changer en 2012,

-          Que le MEDEF a parfois raison,

-          Que la télévision est une source d’informations,

-          Que les médias disent la vérité,

-          Qu’il faut être sérieux et responsables,

 

OSEZ aborder ce sujet sur le fond !

OSEZ la compréhension des enjeux !

OSEZ vous confronter à des propositions alternatives !

OSEZ ébranler vos certitudes !

 

Bernard Friot viendra proposer une réponse différente aux enjeux de la société contemporaine autre que le recul des droits sociaux.

 

 

Sachant que Bernard Friot arrête fin décembre de parcourir la France, pour avoir assisté à la conférence, pour avoir été, parmi une centaine de personnes, « scotché» à écouter Bernard Friot, pour m’être dit : ce soir tu vas t’endormir moins con que ce que tu l’étais ce matin au réveil, j’ai pensé qu’il n’était pas inutile de vous proposer la conférence.

Pour cela, afin de vous faciliter le boulot, j’ai mis ci-dessous les liens d’une conférence qui n’est pas celle à laquelle j’ai assisté. Mais qu’importe !

Allez-y doucement, c’est un peu long, mais ça vaut le coup.

 

Pour vous donner un avant goût : faites-vous la différence entre une qualification et un diplôme ? Faites-vous la différence entre une personne qualifiée et un poste qualifié ? …… Non !  Alors, soyez attentif, cela vous permettra de comprendre  que certaines choses qui nous échappent du quotidien, certaines nouvelles lois ne sont pas sans graves conséquences.

 

Comme le dit Bernard Friot : « c’est complexe, mais pas compliqué ».

 

Bernard Friot travaille au sein de l’Institut européen du salariat (lien dans le blog). Il est économiste, professeur de sociologie à l’Université de Nanterre.

 

Les vidéos :

 

1-      Bernard Friot démonte l’argument démographique

http://www.dailymotion.com/video/xdqz53_retraites-bernard-friot-1ere-partie_news

 

2-      Le but de la réforme n’est pas de sauver le système par répartition mais de créer une population fragilisée

http://www.dailymotion.com/video/xdr8dg_retraites-bernard-friot-2eme-partie_news

 

3-      Création d’une population fragilisée destinée à faire pression pour la baisse des droits salariaux

http://www.dailymotion.com/video/xdrebi_retraites-bernard-friot-3eme-partie_news

 

4-      Qu’est-ce que l’activité ? Le travail ? La valeur ?

http://www.dailymotion.com/video/xdrelu_retraites-bernard-friot-4eme-partie_news

 

5-      Histoire de la création de la cotisation vieillesse. Le patronat n’a de cesse de vouloir la détruire.

http://www.dailymotion.com/video/xdrf9t_intervention-bernard-friot-5eme-par_news

 

6-      Les retraités font l’expérience subversive du bonheur au travail.

http://www.dailymotion.com/video/xdsmnz_intervention-bernard-friot-6-eme-pa_news

 

7-      Qualification. Relation entre salaire et qualification. Qu’est-ce que la valeur travail ?

http://www.dailymotion.com/video/xdssnp_retraites-bernard-friot-7eme-partie_news

 

8-      Lecture dialectique du capitalisme

http://www.dailymotion.com/video/xdstui_retraites-bernard-friot-8eme-partie_news

 

 

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