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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 09:37

 

Sous ce titre, dans la rubrique Le débat, Télérama n°3173 propose un article très actuel dont l’actualité ne date pas d’hier.

Il y est question de la disparition des disciplines scolaires qui ne sont pas économiquement rentables et cependant qui étayent la réflexion, éventuellement contribuent à l’indiscipline car il en est comme le signale une des devises du GIGN qui m’a été rapportée dernièrement par une source autorisée: « Evitez de penser, ça vous empêchera de désobéir ».

De mes humanités, je garde le souvenir d’un prof d’histoire déclarant que, sous le règne de Napoléon III, l’enseignement de l’histoire et celui de la géographie étaient interdits. Matières porteuses de la mémoire et de l’espace, matières parmi d’autres nécessaires pour établir une réflexion construite et la contestation s’il le faut, ce que d’évidence ne souhaitait pas l’empereur. 

Un peu plus tard, en 1971, je lisais un texte du PS dans lequel il était écrit que « l’école devait s’adapter au monde du travail ». Cela m’avait désagréablement surpris. Je comprenais qu’un virage était pris par la gauche et que, l’idée ayant été émise, ce n’était plus qu’une question de temps pour qu’elle contamine l’esprit et des uns et des autres.

Alors que le chômage battait son plein, quelques collègues enseignants (pas tous fort heureusement), pressés par l’instant, tenaient l’argument chevillé au corps qu’il s’agissait pour eux de donner les bases utiles, et seulement cela, pour que leurs élèves aient cette chance d’obtenir un emploi, faisant comprendre que tout le reste était fadaise. Faire entendre que de la formation d’un homme on bâtit celle d’un travailleur et que l’inverse n’est pas vrai, je n’y ai pas réussi. De bonne volonté sans nul doute, je jugeais (à tort ?) qu’ils n’avaient pas le sens des priorités efficaces et réalistes

Plus tard, j’analysais la lutte contre l’illettrisme comme le désir patronal d’avoir à disposition une main d’œuvre docile capable de lire des consignes et non comme le souci de voir des êtres humains en capacité de se cultiver. D’ailleurs, les protocoles étaient clairs : savoir lire et comprendre une consigne simple afin de l’exécuter. J’ai fait reproche à cette lutte nécessaire contre l’illettrisme de ne considérer que le travailleur car à ne pas la développer les humanités, à laisser le feu s’éteindre, les cendres refroidir, on se dirigeait, dans le secteur économique, immanquablement vers un appauvrissement de l’inventivité utile au progrès.

Puis vint le gouvernement Raffarin. La philosophie qui ne faisait déjà guère recette auprès du public a été sacrifiée, les profs de philo invités à devenir inspecteurs de l’éducation (je ne sais plus si elle est toujours nationale).

De la sorte était-on revenu à l’époque de Napoléon III.

Mais la boucle n’était pas encore bouclée. Sarkozy décréta qu’il fallait être « imbécile » ou « sadique » pour mettre La Princesse de Clèves au programme d’un concours. De la sorte était définitivement affirmé que n’était chose utile que ce qui servait à l’économie (et au patronat). Ainsi passait-on de la fadaise à la foutaise.

Et c’est vrai qu’il utile (au patronat) d’avoir des individus qui n’ont que leur force de travail, qu’il est utile d’avoir des individus désarmés. Des esclaves. Mais cela est de courte vue, même si on n’a pas l’intérêt des hommes, il est bon d’avoir celui de la permanence de l’entreprise.

 

Ceux qui dirigent, en politique comme en économie, ceux qui ont un brin d’intelligence, savent bien qu’il faut être instruit, cultivé, éduqué. Ils ne se privent pas de l’être. A leurs enfants les meilleures écoles dans lesquelles n’entre pas qui veut faute d’argent. Que les autres soient privés de cela ne les gêne pas. C’est ainsi que le pouvoir dure et perdure.

 

Pour le reste, je vous invite à lire l’article de Catherine Halpern dans Télérama qui se termine ainsi : « On nom de la rentabilité on étouffe les capacités de recherche. Choix malheureux. Car contrairement aux préjugés, les humanités ne sont pas toutes entières tournées vers le passé et ses glorieux vestiges. Elles frayent les voies de l’avenir. Pour transformer le monde, espérer trouver d’autres voies à ce qui se présente comment des impasses aujourd’hui, par exemples les périls environnementaux, ce ne sont pas seulement de nouvelles technologies dont nous avons besoin mais aussi de nouveaux regards sur le monde et sur l’humain ».

 

L’article fait état de 2 livres :

L’avenir des humanités. Economie de la connaissance ou culturelles de l’interprétation ? d’Yves Citton. Editions la Découverte.

 Cogitamus. Six lettres sur les humanités scientifiques  de Bruno Latour. Editions La Découverte.  


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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 09:40

 

L’ardoise. Dans ce livre, publié il y a une paire d’années, Philippe Djian, déclare ce qu’il doit à ses prédécesseurs nommés.

Ce qu’écrivait également Albert Jacquard dans un texte, que je vous refilerais bien si j’arrivais à mettre la main dessus, en mettant l’accent sur la notion de transmission sans laquelle nous ne serions pas là dans l’état où nous sommes. Le texte, si j’ai bonne mémoire, s’intitulait Nous sommes tous des héritiers. Le tous, chacun s’accordera dessus, fortement significatif et ne supportant pas l’exception.

Pourtant, « certains » imaginent, allez savoir pourquoi, ne rien devoir à ceux qui les ont précédés, pensent que le monde dans lequel ils vivent est tel maintenant qu’il était auparavant, ou que il se transforme naturellement sans que l’homme y soit pour quelque chose. Perception largement battue en brèche par Fourastié lorsqu’il dit que la nature naturelle est une mère ingrate, que si notre espèce devait se contenter de ce qu’elle offre nous serions rapidement appelés à disparaître, et d’énumérer à notre bénéfice les créations humaines : la salade, le bœuf, ….qui, non entretenues, n’ont pas d’avenir, concurrencées qu’elles sont par la flore et la faune sauvages.

C’est encore ce que décrivait une bande dessinée, Rahan, où il était montré que la persistance de l’homme sur Terre était due à sa réflexion sur son milieu afin de rendre celui-ci plus habitable, à une quête perpétuelle de l’amélioration des relations humaines, et que de cette double démarche l’humanité progressait.  

 

Oui, nous avons une ardoise. Et, le moins que l’on puisse faire, à défaut de pouvoir la payer à ceux qui ne sont plus là et dont nous sommes les débiteurs, c’est de le reconnaître, de ne nous attacher à ne pas laisser dépérir les acquis dont nous profitons. Davantage même, les ayants reconnus, le devoir que nous avons c’est de les transmettre ainsi qu’ils nous ont été légués, les ayant défendus, enrichis de notre participation constructive, à ceux qui sont appelés à nous succéder dans cette chaîne faite de remplacements humains. Car nous appartenons à une chaîne, simples maillons mais ô combien importants, en rien propriétaires, seulement momentanément détenteurs, utilisateurs et responsables de ce que nous avons à passer.

 

Les avancées humaines pour être matérielles sont tout autant dans l’ordre social. Et le temps usé à se battre pour maintenir ces dernières en l’état, pour ne pas laisser se dilapider l’héritage, est le temps perdu à ne pas en faire d’autres. Mais il faut bien se battre, si la malveillance, l’ignorance ou la cupidité, contraignent à devoir défendre, pour les maintenir, les conquêtes passées, comptables de celles-ci devant les générations à venir.

 

Tout ceci suppose une certaine perception de l’espèce humaine, une perception qui considère qu’un groupe n’est pas constitué de la juxtaposition d’individus, de leur simple addition, mais qu’il n’est de groupe que d’individus en relation et en interdépendance, d’individus en responsabilité les uns avec les autres et en coopération.

Entre les êtres humains, écrit Jacques Généreux dans La grande régression, le seul progrès qui compte vraiment, c’est le progrès social, au sens le plus large du terme, c'est-à-dire l’extension de leur capacité à faire société, à vivre bien avec autrui et tous ensemble. Sans ce dernier, le progrès des connaissances et des techniques ne protège aucune civilisation contre une régression et, pire encore, il peut servir à sa destruction. Quand les humains perdent de vue la priorité qui a présidé au processus même de l’hominisation - la constitution et le renforcement de leur alliance -  et s’adonnent au culte de l’accumulation et de la compétition, alors l’essor de leurs techniques n’étend plus que leur capacité à se combattre et à épuiser leur Terre. Ainsi meurent les civilisations,…..

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 06:29

 

                                                                                   ….. il n’y aura plus de livres dans les maisons, dans les familles.

 

Les maisons d’édition envisagent sérieusement la suppression du manuel scolaire, de remplacer le support papier par le support informatique.

« Manuel » signifie qui est manié par l’entière paluche et non du bout des doigts.

Le livre, le vrai, on le feuillette, pages tournées. Une page à droite, une page à gauche, avec un haut et un bas, un avant et un après, toutes choses matérielles, palpables et sensuelles. 

Le livre, le vrai, on revient dessus, en ayant approximativement à l’esprit l’endroit où on va trouver ce qu’on a lu, là, dans la partie haute de la page de gauche, dans le premier tiers du livre, sans avoir à faire avec le défilement de la page rouleau qui n’est plus une page, justement parce qu’elle est un rouleau sans fin et sans repère.

Le livre, le vrai, fleure bon. Il tient bon la route et le creux de la main.

 

Cette forme de « progrès » me laisse sceptique comme jadis m’a laissé dubitatif la montre numérique avec laquelle il n’était plus que d’effectuer, sans comprendre, la lecture écrite de l’heure, donnant ainsi à perdre, de l’avancée des aiguilles (la grande, la petite, et même la trotteuse) la notion du passage du temps (de l’avant, de l’après) et la construction de ce dernier ; raison pour laquelle, je possède toujours une montre à aiguilles, dite analogique, qui, partageant le cadran en quart, moitié et autres possibilités instruit des fractions l’enfant dans son apprentissage, mais aussi des bases en mathématique sans en faire un plat indigeste et inutile comme cela a été le cas il y a quelques années.

 

Le manuel scolaire disparu, ouvrage papier dont on peut dire qu’il est dans bien des cas le seul à entrer dans certaines familles, ça en sera fini de la civilisation du livre. Alors, peut-être, verra-t-on comme dans « Fahrenheit 451 » quelques irréductibles, hommes-livres, femmes-livres, continuer à désirer en posséder, empêchant ainsi, de cette propriété, qu’un jour, une instance supérieure et mal intentionnée, d’un coup de baguette magique ne les en prive en un autodafé radical et sans retour.

En langues issues du latin le « v » et le « b » sont équivalents et se prononcent « b » ; il vient alors à l’esprit, qu’entre livre et libre il y a une affinité qu’il convient de ne pas négliger.

On méconnaît trop l’influence du support sur le contenu. Un livre papier n’est pas l’égal d’un livre informatisé, ce qui ne signifie pas qu’il lui est inférieur. Pour ce qui est du « livre informatique », sa joliesse apparente et bien d’autres pseudo-agréments renvoient à la réflexion du philosophe Alain, dont bien des enseignants et parents devraient faire lecture, et pour qui on n’apprend pas en s’amusant. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, d’un jouet. Parions tristement que le livre informatique va se pourvoir de cette qualité ludique qui fera perdre la notion d’effort nécessaire à tout apprentissage et que les enseignants, attachés à la construction de l’outil plus qu’à la réflexion sur le contenu à dispenser, vont mâcher le travail jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un lointain souvenir dans la tête de décervelés.

Il faut vivre avec son temps ! Bien sûr ! Mais il ne sert à rien de vivre avec son temps au prétexte qu’il est lorsque celui-ci est régressif.

Les spécialistes de l’enfant diront que ce dernier n’aura plus à porter le sac déformant les dos. On ne mesurera plus le poids du cartable. Il est à craindre qu’on soit également dans l’impossibilité de mesurer le poids du contenu des cerveaux devenus vides de contenu.  

Mais le livre ne disparaîtra pas. Plus exactement il ne disparaîtra pas partout. Il disparaîtra dans les milieux populaires tandis qu’il continuera à exister comme une richesse cachée dans les milieux aisés, offrant et confortant ainsi le pouvoir des uns et l’ôtant aux autres. La disparition du manuel scolaire n’est pas la disparition du livre pour tous mais pour certains.

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 06:46

Il ne faut pas fumer : cela peut procurer de graves maladies, quelquefois mortelles.

Il ne faut pas boire, cela peut être la cause d’accidents graves et, naturellement, parfois mortels.

Il ne faut pas manger gras, on peut choper du cholestérol et en défunter.

Il faut faire gaffe aux produits laitiers, salmonelle oblige.

………………..

Mais il est recommandé d’aller se faire crever en Afghanistan, en Irak ou ailleurs, profiter de l’occase pour faire passer de vie à trépas, par centaines de milliers d’individus, les populations civiles (enfants, femmes, jeunes et vieux,..) qui        

                                                                           auraient préféré mourir bêtement des effets du tabac, de la boisson, du cholestérol ou de la salmonelle (et qui en meurent comme partout ailleurs).

 

Ah ! ces merveilleuses interdictions concernant nos problèmes sociétaux qui nous donnent à penser que le personnel politique s’occupe de notre bien-être, à oublier le grand mal-être du monde : sida en Afrique, centaines de millions d’individus qui crèvent de faim, qui ne sont pas alphabétisés,….. Ces merveilleuses petites interdictions qui, élevées à un rang supérieur, nivellent les maux humains, mettent sur un plan d’égalité le dérisoire et l’important.

Que la finance crève des milliers de petites gens, les ruine, les conduise au suicide, quelle importance ! Que le chômage augmente, avec lui la misère et la précarité, quelle importance ! Que le droit de grève soit réduit et disparaisse progressivement, quelle importance ! Que l’âge d’accès à la retraite soit repoussé, quelle importance ! Que la pression dans les entreprises soit telle qu’elle provoque stress et suicides, quelle importance ! Que l’eau manque, soit gaspillée, ne soit pas équitablement répartie, devienne la propriété de quelques uns au détriment de tous, quelle importance !

Du moment qu’on a moins de morts sur les routes, qu’on réduit l’impact du cancer, celui du cholestérol, de la salmonelle, tout est pour le mieux.

C’est ainsi que de petites bricoles sociétales passent pour une grande politique et que les grands projets politiques passent à la trappe.

 

En fait tout est une histoire d’intérêt.

Jadis, les mineurs descendaient au fond de la mine et ingurgitaient, avec la bénédiction des maîtres de forges, 8 à 12 litres de vin pour étancher leur soif. Quant aux soldats, ils partent se faire trancher avec leur ¼ de gnole dans la ration.

 

Le jour où nous furent révélés les problèmes sociétaux (dont le traitement est justifié et qui sont de toutes les époques) pour les mettre au devant de la scène politique, tout valant tout, la nouvelle manière politique est née. Elle agit comme un trompe-couillons à l’intérieur des pays développés.

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 13:55

 

L’intelligence n’est pas un bien réservé. Et surtout pas à ceux qui nous gouvernent.

On a trop tendance à associer le pouvoir, la puissance, la richesse, le rang social à l’intelligence. Ce faisant, on est conduit à penser que ceux qui n’ont pas pignon sur rue ne sont qu’un ramassis de crétins.   

 

Lequel d’entre nous n’a pas dit, parlant de tel : « Il est intelligent », sans savoir à quoi il faisait référence. Et, puisque la personne était  perçue intelligente, il allait de soi que ce qu’elle disait n’était pas contestable. En conséquence, il ne restait plus qu’à admettre son discours (ou son acte) sans davantage d’analyse et de jugement.

 

Il ne s’agit pas de s’insurger contre l’intelligence mais contre le crédit que l’on accorde sans faillir à celui à qui on la suppose.

Il en est souvent ainsi en politique (et ailleurs).

 

En fait d’intelligence il est retenu le « séduisant » de la personne. Voter alors ne consiste qu’à rallier le plus séducteur qui n’est autre que le plus « abuseur », le plus souvent une sorte de bonimenteur de foire. C’est plus tard, voire trop tard, qu’on s’aperçoit que c’est au contenu du discours qu’on aurait dû s’attacher plutôt qu’à la manière d’être de celui qui l’a produit, à son aisance à le tenir. Et, de vrai, il n’est pas rare qu’une personne soit séduisante des habits qu’elle porte, pour autant elle ne vérifie pas les canons de la beauté.

 

De la même manière, on peut être séduit des connaissances de quelqu’un qui, sans aucun doute, ne témoignent pas de l’intelligence mais de ce qui a été appris et retenu. Ce qui signifie que le passage à l’école ne fait pas d’un individu une personne intelligente (de nombreux énarques nous permettent quotidiennement de vérifier cette assertion).

Ce qui signifie aussi, chacun à pu en faire l’expérience, qu’il est des individus qui ne sont pas, ou guère, allés à l’école et qui sont cependant intelligents.

On dira plutôt, parlant de la première catégorie, que cette personne, de son passage à l’école, a acquis le carburant nécessaire au fonctionnement de ce moteur qu’est l’intelligence (qu’elle a ou qu’elle n’a pas) sans pour autant, à ce stade, avoir dit ce qu’est l’intelligence pas plus qu’avoir dit que ce fonctionnement est le bon. Parce que pour contribuer à faire vivre au mieux (de manière intelligente) une société, il y a un bon fonctionnement de l’intelligence à avoir.

 

L’intelligence à laquelle il est référé le plus souvent est, cela dit sommairement, la capacité à la résolution des problèmes ou situations. Ce n’est pourtant pas aussi simple qu’il y paraît. En société la solution à un problème ou une situation dépend du choix politique que l’on fait, aussi cette solution est bonne ou mauvaise (utile ou non) au regard de ce choix.

 

Mais, il est d’autres intelligences. Des intelligences différentes.

Interrogés sur l’intelligence, appelés à la définir, les psy de tous poils et de toutes obédiences ne sont pas d’accord, quelques uns allant jusqu’à dire qu’ils sont bien incapables de dire ce qu’est l’intelligence, car il y en a plusieurs formes, ainsi : l’intelligence sociale, l’intelligence émotionnelle,…...

 

Revenons cependant à l’intelligence première manière, celle la plus communément reconnue, qu’on dit cognitive, logico-mathématique, etc.….Quelle valeur a-t-elle pour la société ? Car bien entendu s’il s’agit de la mesurer en terme de QI, il s’agit encore plus de la mesurer pas seulement en terme d’adaptabilité mais dans cette dimension qui contribue à l’amélioration sociale. C’est que l’intelligence appliquée est inséparable de sa production. Il importe peu de savoir qu’un cambrioleur est intelligent si son acte est mauvais. L’intelligence à l’état brut n’est pas utile socialement parlant, l’existence de la délinquance en col blanc en fait la démonstration. Mais, puisqu’il était question plus haut du carburant (les connaissances) de l’intelligence, il y a une autre dimension que l’on doit ajouter à l’intelligence, dimension sans laquelle elle ne vaut que couic, dimension à plusieurs paramètres : l’honnêteté, la morale, le sens du bien commun.

 

Aussi conviendra-t-il de se méfier de l’intelligence et de ne l’accorder qu’à ceux qui en usent en ayant le souci de tous et donc, qui font preuve, non seulement, de l’intelligence logico-mathématique mais aussi de l’intelligence sociale, émotionnelle,….

L’intelligence ne se définit donc pas en tenant compte uniquement de la personne mais dans la relation entre la personne et la société, rapport qui se conçoit et s’analyse dans la perspective du développement profitable à tous.

 

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 05:18

 

Essai

 

Il en est qui prétendent être généreux, d’une qualité qui leur serait naturelle, innée en quelque sorte. Ils seraient généreux comme on est blond, ou brun, ou roux ; comme la fonte est cassante, l’eau maritime salée, etc.….

La première observation est de dire que cette générosité ne leur coûte rien, qu’ils n’y sont pour rien. Aussi, pas de quoi s’appesantir.

La seconde est d’indiquer que, présentée de la sorte, la générosité de peut être considérée dans le cadre moral si l’on admet que la morale est une construction, une manière d’être choisie, une règle de conduite dont on s’est pourvu et à laquelle on se plaît d’obéir. S’il en est ainsi de la générosité, il faut bien convenir que l’égoïsme, son pendant, ne peut être blâmé car, lui aussi, à son tour, est naturel, inné, programmé et n’a pas à être examiné du point  de vue moral.

Et pourtant, lorsqu’on dit d’une personne qu’elle est généreuse ou égoïste, c’est bien un jugement moral qui est émis, non le constat d’une qualité inscrite dans l’ADN.   

Poursuivons.

Il en est dont on dit qu’ils sont généreux ou qui se perçoivent comme tels, dont on fait ou qui font valoir le point de vue moral de leur comportement, dans ce cas comme si la morale elle-même leur était naturelle, innée,…. une morale dont l’absence chez les autres établirait l’égoïsme. Une fois encore pas de quoi fouetter un chat de ce qui n’appartient pas à la personne de sa propre volonté. Souscrire à l’idée que la morale serait innée, autant souscrire à cette autre qui serait de considérer Sarkozy comme un être de valeur.

Il en est d’autres qui sont généreux d’une morale reçue du milieu. Dans cette conjoncture, il faut énoncer que leur construction a été telle qu’il leur a été donné de verser dans la générosité comme cela aurait pu se faire dans l’égoïsme si le milieu avait été différent. Ils sont « bons » sans effort, la réflexion à posteriori venant justifier un comportement dont ils sont satisfaits. En parallèle, la personne égoïste peut, à son tour, être satisfaite de son comportement car la satisfaction, de la sorte entendue, renvoie à la notion d’être plein comme un ventre satisfait l’est de la nourriture absorbée dont on a le goût.   

   

Je ne crois guère à la générosité, du moins ainsi présentée. Je prétends que la générosité n’est qu’égoïsme calculé qui procède de l’intelligence.

A la naissance, l’être humain est table rase, vierge de toute prédisposition morale ou pratique, partant vierge de toute générosité ou égoïsme. Tout est une question soit d’éducation soit de réflexion. Entre éducation et réflexion, la préférence allant à la réflexion, l’éducation, au sens apprentissage du terme, faisant penser au dressage (on peut être dressé à n’importe quoi et le « je » n’est pas engagé dans son rôle d’acteur constructeur de la responsabilité), tandis que la réflexion bien conduite (qui ne fait pas l’impasse d’apports extérieurs) est d’une grande prospérité, solidité et salubrité. Observer les dix commandements parce qu’on y a été éduqué paraît offrir des racines bien faiblardes et impersonnelles au regard de celles fortes que l’on se donne en usant de la raison convaincante. 

La pente empruntée, la plus facile à mettre en œuvre, et naturellement appliquée par l’enfant est celle de l’égoïsme. Il agit ainsi lorsqu’il se construit. De sa démarche sommaire, parce qu’il n’est pas fini, c'est-à-dire pourvu des capacités de la réflexion, il chemine en ligne directe ; le « je » et le monde (êtres et choses indistincts) sont préalablement confondus en lui. Sa construction s’effectue dans l’appropriation du monde qui est en même temps distanciation progressive avec ce dernier. Ce n’est que plus tard, ayant établi la séparation entre lui et le hors lui, qu’il pourra effectuer la démarche adéquate lui permettant d’agrandir et de faire valoir son « je » de manière plus complexe et diversifiée, un « je » libéré, autonome et responsable qui fait sa place, autant que faire se peut, au libre-arbitre. Il sera alors devenu adulte. Et c’est l’adulte en formation (préadolescent, adolescent) qui accède à la morale définie comme règle de conduite et qui n’est, somme toute, que pesée de ce qu’il est « bon » de faire dans son intérêt propre, d’autres diront ce qui est « utile » ; « bon » et « utile » n’étant pas également connotés, et, dans ce cas il  faut préférer l’utile.

Naturellement, il est des adultes qui demeurent au comportement enfantin. Ils n’appréhendent pas que l’agrandissement de leur être passe par l’accession à la générosité qui est dépassement de l’égoïsme et distanciation au monde. Ainsi restent-ils des égoïstes à l’état « primaire » (la générosité étant un égoïsme élaboré) parce qu’ils considèrent qu’éviter de donner (et donc garder pour soi) les préserve de perdre, donner étant vécu comme une restriction, une amputation qu’ils se feraient, car on ne possède plus ce que l’on a donné. Ils ne considèrent pas que l’on entre en possession  du don que l’on a fait, possession qui ne serait pas si le don n’avait pas été commis. Cette manière (l’égoïsme « primaire ») est la plus commune. On la trouve dans la compétition sociale qui fait qu’on n’existe pas en soi de son propre regard mais de celui des autres, qu’on n’est pas grand de son être mais de la position que l’on occupe dans la société, qu’on n’est pas grand de sa richesse intérieure mais de celle qui sonne et trébuche. Dès lors ne pas donner c’est préserver son rang, sa fortune, … toutes choses qui, si on souhaite continuer à être dans cette perspective, ne n’existent que par comparaison. Je suis parce que je suis davantage que l’autre, qu’importe alors si je ne suis pas beaucoup du moment que je suis au dessus de l’autre. Piètre calcul, si on a un véritable intérêt pour sa personne.

 

Voyons les choses différemment. Si je suis un égoïste intelligent (ce qui n’est pas malsain comme on va le voir), mon intérêt est de poursuivre mon agrandissement. Comment faire ?

Considérons un instant cette réalité que le niveau personnel dépend de celui de la société dans laquelle on baigne. Plus le niveau de la société progresse plus le individuel augmente. Il en est ainsi d’un bateau à l’écluse, il monte ou descend du niveau de l’eau qui le porte. L’intérêt ne peut donc être enlever à l’autre mais bien de lui donner, de lui apporter. L’intérêt n’est pas d’empêcher l’autre d’accéder à davantage, mais de l’y aider. Si je pense intelligemment à moi, à mon agrandissement personnel, je ne peux concevoir l’autre (les autres) que lié à moi-même dans la progression. Je donne certes à l’autre (ce qu’on appelle la générosité) mais ce don (quelle qu’en soit la nature) je sais qu’il viendra en conséquence m’accroître. A l’inverse si je refuse de donner, de partager, j’amoindris la société, certes je serais - ou j’espère être - davantage que l’autre mais je m’abaisserai de son affaissement.

Aussi, je propose que nous n’agissons pas par générosité mais par une forme d’égoïsme bien formé.

 

Appliquons maintenant ce qui vient d’être dit à la conception que l’on peut avoir du rôle de l’Etat, aux politiques qu’on veut ou pas lui voir mettre en œuvre.

Les uns, les libéraux, souhaitent un Etat restreint aux fonctions régaliennes (sécurité, armée,…), leur credo est moins d’Etat, le ressort de leur manière d’être est l’égoïsme « primaire », ils considèrent que payer des impôts, partager, développer l’éducation pour tous, la santé pour tous, l’emploi pour tous, le service public pour tous, ….. n’est pas une nécessité. Il leur suffit de savoir qu’ils sont au dessus du panier et tiennent l’argument qu’il n’est pas interdit à chacun de vouloir et d’être au dessus du panier, sans se rendre compte d’ailleurs qu’ils se pourrait fort bien, qu’un jour, leur descendance n’appartienne plus au dessus du panier (en cela ils font preuve d’absence d’horizon temporel). Ils ont cette idée que ce qu’ils pourraient donner du trop qu’ils ont est une perte pour eux. Mieux, ils ont, coincé dans un méandre mort de leur cerveau, cette vision qu’ils sont grands de l’écrasement des autres, en conséquence de quoi, on l’a dit, ils sont moins grands que ce qu’ils auraient pu être s’ils avaient consenti à un développement profitable à tous.

Les autres, à l’inverse, conscients qu’ils sont à l’image du bateau qui flotte à la surface de l’eau, ont conscience que c’est bien du niveau général de la société qu’ils existent mieux ou moins bien, en conséquence de quoi, pour assurer le mieux profitable, leur volonté est de promouvoir une politique dans laquelle l’Etat (parce qu’il est hors des intérêts privés) doit investir (et s’investir) dans tous les champs dont l’intérêt privé (l’égoïsme primaire) n’a que faire mais où l’intérêt général est gagnant.

Pour les uns la société est l’addition et la juxtaposition d’individus sans liens entre eux, pour les autres un être collectif dont les composants individuels sont en interdépendance.  

On comprendra aussi que ces 2 manières divergentes de concevoir l’égoïsme ont pour l’une un fondement individualiste (mal compris), pour l’autre un fondement collectif incontournable. Façon de dire qu’on n’est pas de gauche par fantaisie ou supplément d’âme  mais par intelligence.

 

         

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 05:09

A vous de juger! 

 

Un village de l’Aude : le paquet à 1 euro               soit : 6,56 francs

Un autre village de l’Aude, plus important :

  • 1ier lieu : 1, 1 euro                                                   soit : 7,21 francs
  • 2ième lieu : 1,1 euro                                                  soit : 7,21 francs

Une ville de l’Ariège : 1,2 euro                              soit : 9, 44 francs

Un lieu proche de cette ville de l’Ariège: 1,2 euro soit : 9,44 francs

 

De retour de vacances, je demande à A s’il consent à répondre à cette question : « Faites vous un bénéfice sur  les paquets de feuillets que vous vendez 1 euro car j’ai constaté qu’ils coûtaient largement plus cher ailleurs ? ». Réponse : « Oui, pas de problème ».

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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 11:19

 

Calculs en euros

Rapide étude sur 3 lieux proches (A, B, C).

Coût du croissant :

A - beurre : 90 c,      normal : 79 c    qualité : médiocre

B - beurre : 80 c       normal : 80 c  qualité : moyenne

C - beurre : 80 c       normal : 85 c   qualité : moyenne

 

Question à B : « Pourquoi le prix du croissant au beurre est-il le même que le prix du croissant « normal ?»

Réponse de B : « Parce que le coût des matières premières est quasiment le même et ne mérite pas de s’attarder à établir une différence».

 

Croissant au beurre : 10 centimes de différence entre A et B, C, soit 12,5% 

Croissant «normal » : 6 centimes de différence entre B et A, soit 7,5%

 

Un croissant pesant 60 grammes environ (c’est la loi)

Prix au kilo d’1 croissant à 80 c

 0,80 euros x (1000 :60)  = 13,33 euros

 

 

Autre approche : calculs en francs

A - beurre : 5,90 francs, normal : 5,18 francs

B - beurre : 4,44 francs, normal : 4,44 francs

C – beurre : 4,44 francs, normal : 5,57 francs

 

Coût au kilo d’un croissant à  4,44 francs

4,44 francs x (1000 : 60) =  74 francs

 

Autre lieu

Au cours du mois d’août, dans une boulangerie d’un département voisin, le prix du croissant était de 75 centimes d’euro

 

 

Observations :

-         Les centimes d’euros coûtent cher, très cher au consommateur. Il n’est pas sûr que celui-ci admettrait aussi facilement la différence de prix entre les croissants si cette dernière était exprimée en francs (10 c de francs et 10 c d’euros ne « pèsent » pas également).

-         Le passage à l’euro a « autorisé » la hausse des prix des biens de consommation et des comportements commerciaux injustifiés.

-         Comment expliquer une telle différence de prix entre des croissants selon le lieu où ils sont achetés ? Arnaque ?

-         Il faut avouer qu’un croissant à plus de 4 francs ce n’est pas donné, mais pas vraiment.

-         Conclusion : la boulange est un commerce qui a su s’adapter à l’euro.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 17:33

 

 

Essai

 

Il n’y a plus 2 catégories comme naguère, mais bien 3 : le football amateur, le professionnel et, désormais, le financier/commercial.

 

A l’amateur, pratiqué sans rémunération aucune par le plus grand nombre d’individus, sera réservé le terme de sport. Touchant le professionnel pour lequel les joueurs reçoivent un salaire en échange du temps nécessaire consacré à l’entraînement et à l’activité produite, on usera de sport salarié. Quant au financier/commercial il concernera les joueurs qui se monnaient à un niveau qui n’a guère de sens, mais également les clubs qui décident de rentrer en bourse, en fait toutes personnes ou structures dont l’objectif n’est plus authentiquement le sport mais le profit financier des investisseurs, des propriétaires et des joueurs.

Naturellement entre sport salarié et sport bisness, la frontière n’est pas aussi étanche qu’il paraît dans le distinguo qui vient d’être fait car on assiste à un glissement accéléré du sport salarié au sport bisness.

 

Avant d’aller plus loin, un mot sur la prise de fonction de Laurent Blanc. Elle ne correspond nullement à une réflexion sur le football mais à une reprise en main, par le système, d’individus qui ont disjoncté et qui ont cru, dans un accès de mégalomanie et de bêtise,  pouvoir imposer leur volonté.

« L’affaire française » du Mondial était l’occasion rêvée, à saisir, pour repenser le football. Cependant le type de société dans lequel nous vivons s’accommode de ce qu’il faut examiner comme un avatar inhérent au système. On ne manquera pas d’observer que la crise financière et le football ont plus de points communs qu’il y paraît, ce qui permet de comprendre que le traitement des 2 affaires s’opère selon le même modèle : on gronde, on gesticule pour calmer la ire du bon peuple, et on ne change rien ; surtout pas.      

 

Un mot encore concernant la Fifa et ses dirigeants. Lorsque cette dernière s’insurge contre l’intervention politique d’un Etat (en l’occurrence la France) dans les affaires du football, il faut lui rappeler l’évidence :

  • un Etat n’est pas aux ordres d’une organisation hors-sol, en lévitation, sinon à dire que les affaires du monde ne sont plus de son ressort mais de structures indépendantes de tout et de tous qui n’obéissent qu’à elles-mêmes. Il est vrai que les entreprises internationales font chaque jour la démonstration qu’elles se tapent des Etats. Si on laisse faire tout un chacun, à ce rythme, il ne restera aux Etats pas grand-chose à gérer.
  • un Etat se mêle de ce qui le regarde lorsqu’il s’agit de ses ressortissants qui agissent en son nom, car il lui appartient, et à lui seul, de définir ce qu’est le sport, tâche qu’il n’a pas à laisser à d’autres.
  • un Etat se mêle de ce qui le regarde lorsque des personnes évoluent sous son appellation, ses couleurs, son hymne et qu’il bâtit et entretient les structures dans lesquelles le football, puisqu’il s’agit de lui, se pratique. L’argent engagé, faut-il le rappeler, est celui du contribuable.

 

Dans le cadre d’un projet de société, le football (le sport plus largement) devrait être l’objet d’une attention particulière, ne serait-ce qu’au regard de tout ce sur quoi tout le monde semble s’accorder, pour le moins verbalement, à savoir : le sport est une forme d’éducation, le sport est l’école du respect de l’autre, l’apprentissage du vivre ensemble, de la compétition et non de la concurrence, et tout ce qu’il y a du même tonneau. Passée la phraséologie rituelle, il faut bien admettre que le sport bisness ne vérifie guère tout ceci et qu’il s’inscrit davantage dans l’éducation à l’esprit individualiste, la recherche du profit, l’entreprise,….. en conséquence de quoi il faut le prendre comme tel.

 

En l’état actuel de notre société, en attendant d’en changer la philosophie, on considérera qu’il ne peut-être question de ne pas faire avec le sport bisness. Bien entendu, dans le cadre d’un projet de société différent il est évident que ce type de sport est appelé à disparaître.

En attendant, comment pourrait-on considérer le football ? 

 

La clé de voûte de bien des affaires est la volonté politique et l’argent.

En la matière l’argent est celui du contribuable (cela a été dit), c'est-à-dire l’argent public, plus largement l’argent du public qui n’a pas à être pressuré. Cet argent devrait être réservé selon la formule bien connue : au service public argent public, au secteur privé argent privé.

Ainsi l’argent public devrait être destiné exclusivement au sport amateur et professionnel lorsque ce dernier est financé par les municipalités et les collectivités locales.

Ces 2 catégories devraient profiter seuls des bâtis sportifs et, si par mégarde, ce bâti devait être utilisé par des « entreprises sportives », ce devrait être au prix fort afin que l’argent ainsi acquis serve au développement du sport amateur et professionnel.

Le sport professionnel devrait continuer à exister. Ce serait la reconnaissance du talent du travail manuel (ici pratiqué avec les pieds). Naturellement les joueurs seraient payés comme n’importe quel travailleur et sans que l’un d’eux soit distingué pécuniairement de l’autre. Jusqu’à preuve du contraire un même salaire ne conduit pas un travailleur honnête à ne pas faire le travail pour lequel il est rémunéré. Qui plus est les salaires seront effectués selon une répartition plus juste, plus morale, plus décente, permettant à tous les intervenants de vivre.

La distinction entre amateur/professionnel d’un côté et bisness de l’autre, c'est-à-dire entre public et privé, doit contraindre le privé à se doter de structures sportives privées ou, comme cela a été dit précédemment, à payer la location au prix fort.

Il est bien entendu que le foot, entreprise affairiste, assurera les faillites (fortement prévisibles) sans demander l’intervention de l’Etat et devra se conformer en tous points aux règles de l’entreprise.

Il n’est guère à craindre pour le recrutement des joueurs et pour ce qui concerne les catégories amateurs et professionnels salariés. Elles ont leurs écoles de formation dans lesquelles vient puiser aujourd’hui le football affairiste. Il n’est vraiment rien à craindre car les clubs affairistes n’auront jamais les moyens de former de grands joueurs en nombre suffisant pour satisfaire leurs besoins, d’autant que tous les formés n’accèdent pas au plus haut niveau. Il convient seulement de couper le cordon qui permet actuellement aux clubs affairistes de puiser et de se servir dans les écoles de formations financées par les deniers publics. Pour cela une règle très simple sur le modèle de celle qui a prévalu en son temps pour l’éducation nationale : un joueur qui accepte d’être formé s’engage par contrat à mettre son travail au service amateur et professionnel, sans qu’il soit possible de déroger à cette règle. Le tissu de formation étant très dense du côté amateur et professionnel salarié, trop lourd à mettre en œuvre au sein du football bisness, le développement du sport bisness s’en trouvera fortement contrarié. Il n’y a rien à craindre d’autre part parce que ceux qui désireront jouer au foot iront là où ils pourront être accueillis, c'est-à-dire dans le secteur amateur et professionnel.

 

Concernant la Coupe du Monde de football, si le choix est fait de cette séparation entre football amateur et professionnel, l’équipe nationale ne pourra être représentée que par le football amateur ou professionnel, car il est difficile de valider une entreprise privée comme pouvant représenter un pays.

De fait, les français devront s’habituer à voir évoluer l’équipe nationale à un niveau inférieur à celui de l’équipe actuelle, mais ceci n’est pas aussi sûr. La raison c’est que le football professionnel aura un vivier important de qualité, protégé comme cela été dit par contrat ce qui permettra de garder jusqu’à un âge convenable les joueurs de talent.

 

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 09:10

 

Sous les titres : « L’éducation victime de l’économie », « Une crise planétaire de l’éducation », le  Courrier International (n°1025)  publie cette semaine un long extrait d’un article de The Times literary supplement, lui même résumé d’un livre (non traduit en français) de la philosophe américaine Martha Nussbaum.

 

Bien évidemment, je vous invite vivement à lire l’article du Courrier International qui devrait intéresser tout un chacun et particulièrement ceux qui se préoccupent d’éducation, de démocratie et de l’avenir de nos sociétés dans lesquelles vivront nos enfants.

 

Je ne vais pas résumer l’article tant ce qui est y dit est important. Juste vous donner, au travers d’un choix hasardeux, des grandes lignes. 

 

« Je parle d’une crise qui passe inaperçue mais qui risque à terme d’être plus dommageable pour l’avenir de la démocratie, une crise planétaire de l’éducation »

« Avides de réussite économique, les pays et leurs systèmes éducatifs renoncent imprudemment à des compétences indispensables …….Si cette tendance persiste, des pays du monde entier produiront bientôt des générations de machines utiles, dociles et techniquement qualifiées, plutôt que des citoyens accomplis, capables de  réfléchir par eux-mêmes, de remettre en cause…. »

« Considérées par les politiques comme des accessoires inutiles, à un moment où les pays doivent se débarrasser du superflu afin de rester compétitifs, ces disciplines (les humanités) disparaissent à vitesse grand V des programmes, mais aussi de l’esprit et du cœur des parents et des enfants…. ».

« Dans toute démocratie moderne, l’intérêt national exige une économie forte et une culture d’entreprise florissante. Une économie prospère requiert quand à elle les mêmes aptitudes que la citoyenneté, et c’est pourquoi les tenants  de ce que j’appelle « l’éducation à but lucratif » ou « l’éducation pour la croissance économique » ont adopté une conception appauvrie de ce qui est nécessaire pour parvenir à leurs fins….C’est ce qui est mis en œuvre dans plusieurs pays européens, qui valorisent les universités et les formations techniques et imposent des coupes de plus en plus sévères dans les disciplines relevant des humanités…. »

« Un pays peut fort bien se développer alors même que sa population…pauvre reste illettrée…. Cela a toujours été le problème du modèle de développement fondé sur le PIB par habitant. Il ne tient pas compte de la répartition……».

« Aujourd’hui, nous continuons d’affirmer que nous tenons à la démocratie, et nous croyons tenir aussi à la liberté de parole….Mais nous ne donnons pas la peine de réfléchir à ce que nous devons faire pour les transmettre à la génération suivante et assurer leur survie ».   

 

Pour résumer, lorsqu'une société ne s'attache qu'à former "des travailleurs dociles et efficaces" elle prévilégie l'immédiat et court, à long terme, à l'échec, y compris dans le domaine économique. Ce qui conduit à formuler que l'économie sera victime, à son tour, de l'absence d'éducation.

 

 

Voir aussi :

« Non à l’éducation fast-food ! » article du sociologue allemand Ulrich Beck dans le Courrier International n°1010

http://www.courrierinternational.com/article/2010/03/11/non-a-l-education-fast-food

 

 

 

 

 

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