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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 06:03

Ainsi êtes-vous catalogué musulman si vous êtes arabe, l’habit faisant le moine. Mais arabe, tout aussi bien vous auriez pu être athée ou catho ou autre chose encore. Cela n’est pas sans exister.

 

Moi-même, de tournure européenne, dois-je être d’apparence chrétienne tandis que je ne le suis pas.

 

C’est le jugement au facies dont il faut rappeler à qui l’aurait oublié que c’est un délit nommée également délit de sale gueule.

 

D’ici que sur la carte d’identité soit mentionnée la religion, juste à côté de français, il n’y a qu’un pas. Ainsi, serez-vous, selon le cas, au pays où les hommes naissent libres et égaux, un peu plus français ou un peu moins.  

 

Français ! Cela devrait-être suffisant. Pour certains, cela ne semble pas l’être.

 

« Taisez-vous, monsieur le Président ». http://www.rue89.com/2012/03/27/le-pere-dun-

soldat-tue-sarkozy-soyez-digne-taisez-vous-230605

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 07:19

Une jeune fille s’interroge sur les « vieux » et la place qui leur est accordée dans notre société. Ecoutons là ! Cela nous aidera, peut-être, à grandir.

Exergue

http://www.dailymotion.com/video/xo3yv5_il-fait-si-bon-vieillir_webcam

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 06:36

Je suis d’une époque, malheureusement désormais disparue, de la pratique épistolaire. Mes amis ne sont plus. Aussi le goût que nous avions pour cette manière d’échanger et de nous rencontrer.

Sur sujets graves ou légers, nous passions les uns et les autres, beaucoup de temps à confectionner ce que nous nous proposions de nous offrir. Et si nous avions des différents, quelquefois de taille, ils étaient exprimés avec la retenue qui s’avère utile si on entend perpétuer le dialogue.

Cela était si important que j’ai conservé la plupart des lettres reçues comme copie de celles envoyées.

C’était l’époque du temps long. Certes parce que nous étions attentifs à notre propos, peut-être également parce que les moyens techniques dont nous disposions nous préservaient de cette réactivité qui gâte les rapports humains.

A l’écriture du blog, j’ai gardé de cela. S’il m’arrive de diffuser rapidement une production, j’évite de le faire. A la relecture 1 ou 2 jours plus tard, un autre esprit s’applique tant sur le contenu que la manière, et m’enjoint parfois de mettre la production à la poubelle. Et pourtant le blog ne participe pas véritablement à l’échange épistolaire.

Mais ce n’est point du blog dont il est question là. Mais de ce qu’on appelle le courrier internet.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 07:45

 

Une analyse du système scolaire que j’aurais souhaité lire il y a longtemps.

J’ai, alors que j’étais en activité, développé, jusqu’à lasser, oralement et par écrit, ces mêmes observations (et d’autres) auprès de mes collègues. En vain.

Il en est qui se considéraient comme des spécialistes de la chose pédagogique –et, sûr, ils étaient pointus dans ce domaine- sans entretenir une réflexion sur l’homme et le monde, à la suite : quelle est la finalité première de l’enseignement ? Le désir d’être dans le vent des nouveautés pédagogiques, celui de travailler dans le respect des injonctions qui étaient faites était plus fort que tout. Faire de l’élève un apprenant, le placer au centre de l’activité pédagogique, en faire un acteur de son apprentissage, tels étaient les termes et expressions séducteurs qui masquaient la question essentielle à laquelle il n’était pas répondu : pourquoi j’enseigne ? Faire du futur adulte un être adapté, anesthésié et docile ou un être adapté, critique et libre ? Et, paradoxe, aucun ne pensait mal faire, d’autant que chacun était éduqué, sinon formaté, au rouleau compresseur de la pensée révélée. Il fallait pour penser « l’école » et œuvrer des esprits libres ou libérés de toute appartenance au moment.

D’autres, plus clairvoyants quant aux dérives du système, écœurés, avaient baissé les bras et venaient faire strictement leurs heures de travail sans ce supplément d’âme qui fait le métier d’enseignant.

Et pour la dernière catégorie d’enseignants, ils luttaient contre les courants contraires, sachant qu’ils ne l’emporteraient pas de sitôt, mais qu’il fallait tout de même lutter, remonter sans cesse le rocher qui descend sans cesse.

Là, à cet instant, ma tripe se noue. Replongé dans ce qui a été ma vie 40 ans durant. Cet article indique, peut-être, que le vent tourne. Enfin ! Et qu’on va se mettre à réfléchir. Eduquer, enseigner, oui. Mais pourquoi ? Après on choisira la manière. On adaptera l’outil convenable.

On trouvera une explication de cette dérive du système scolaire au chapitre 3, intitulé : Gouverner au résultat, du livre  Pourquoi désobéir en démocratie ? de Orgien et Sandra Laugier aux  Editions La Découverte.

Exergue

 

 

 

LIBERATION - Le 22 octobre à 0h00

INTERVIEW

A la botte de l’économie, le système scolaire se serait lancé dans une course à la compétitivité. Une mutation que déplore le sociologue Christian Laval, dénonçant le déclin de la pédagogie et un surcroît d’inégalités.

Suppressions de postes, résultats des élèves en baisse, enseignants désorientés… L’éducation sera l’un des sujets de la campagne présidentielle et la Nouvelle Ecolecapitaliste - le livre de Christian Laval (1), Francis Vergne, Pierre Clément et Guy Dreux - tombe à point pour le nourrir. Les auteurs, enseignants et chercheurs, analysent les transformations en profondeur entraînées par le néolibéralisme dans le système éducatif. Christian Laval, professeur de sociologie à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, revient sur les mécanismes ayant conduit à une redéfinition des missions de l’école au service de l’entreprise et plaide pour un renouvellement de la pensée sociologique.

Vous décrivez une «nouvelle école capitaliste» soumise à la concurrence, gérée comme le privé et au service de l’économie : est-elle née sous Sarkozy ?

Non, ce serait une grande erreur de le croire. Le sarkozysme a accéléré et rendu plus visibles les transformations néolibérales ou, pour appeler un chat un chat, la mutation capitaliste de l’école. Mais elles étaient amorcées depuis longtemps en France et à l’étranger. Le programme de transformation de l’université française a ainsi été ébauché à la fin des années 90, puis a commencé à s’appliquer au début des années 2000, avant d’être parachevé avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy et la loi sur l’autonomie des universités [la LRU, votée en août 2007, qui avait suscité un vaste mouvement de protestations, ndlr]. Bien au-delà de la finance et des marchés de biens et services, le néolibéralisme a progressivement touché toutes les institutions, y compris l’école, notamment avec l’apparition du nouveau management public, c’est-à-dire avec l’importation des techniques managériales du privé dans les services publics

Vous dénoncez la concurrence qui a gagné l’école, les compétences qui ont remplacé les connaissances et l’obsession de l’employabilité : ce sont les caractéristiques de l’«école capitaliste» ?

Oui, c’en sont des aspects majeurs. D’abord, les missions de l’école et de l’université ont été progressivement redéfinies. Les systèmes éducatifs ont été sommés de justifier les dépenses qu’on leur consacre par un «retour sur investissement» de nature économique. Cela devient la préoccupation exclusive de cette nouvelle école : elle est au service de l’économie et doit s’intégrer à la course à la compétitivité et à la productivité. Logiquement, elle doit donc s’organiser selon le principe de la concurrence et faire sien l’impératif de «performance». Ces nouvelles dimensions sont progressivement devenues une norme évidente, une sorte de rationalité incontestable qui a conquis les esprits. Experts, administrateurs, responsables politiques, certains syndicats minoritaires ont même vu dans cette adaptation au monde moderne la solution à tous les maux de l’école. Ces transformations ont touché au cœur du métier enseignant. Elles ont entamé profondément un système de valeurs partagées, l’idée ancrée chez les enseignants que leurs missions dépassent le cadre d’un métier ordinaire, leur sens de l’intérêt général… Ils ont eu l’impression d’être dépossédés de leur métier par un flot torrentiel des réformes.

Le concept d’employabilité est au cœur de vos critiques : pourquoi ?

Dans le discours des institutions internationales et de plus en plus dans celui des responsables nationaux, l’école a pour fonction de produire des ressources humaines ou du «capital humain». L’employabilité est devenue la norme qui organise les mutations de l’école. L’idéologie de la professionnalisation a pénétré l’université et l’ensemble du système, jusqu’aux premiers niveaux de l’enseignement. Prenons le «socle commun de compétences» [introduit au collège puis en primaire, il liste les aptitudes que l’élève doit acquérir, à côté des connaissances]. Ces compétences ont été fixées par l’OCDE et par la Commission européenne à partir de critères d’employabilité, en fonction de considérations économiques et non pas pédagogiques. On va jusqu’à redéfinir les programmes, l’évaluation, la pédagogie.

Mais est-ce critiquable que les jeunes veuillent des débouchés à la fin de leurs études ?

Certes non, et ce n’est pas nouveau. L’école républicaine avait idéalement trois missions - former l’homme, le citoyen et le travailleur. Il est normal que dans une économie où près de 95% de la population ne dispose pas de ses propres outils de travail, le souci de l’insertion professionnelle soit constant, surtout en période de chômage important des jeunes. Mais nous tombons dans un écueil : celui de réduire la mission de l’école et de l’université aux débouchés professionnels, à partir d’une définition utilitariste des contenus d’enseignement. Or, une solide formation intellectuelle ne nuit pas à l’emploi, bien au contraire. Mais avec la logique des compétences, on définit ce qu’il faut acquérir aux différents âges en vue de l’employabilité à 16 ans. Comme si les usages de la force de travail par les employeurs devaient imposer à l’école ce qu’elle devait transmettre. Ce sont les économistes, notamment ceux des institutions internationales, qui définissent les fonctions et les missions de l’école. Il s’agit là d’une rupture majeure.

Comment ces changements conduisent-ils au creusement des inégalités constaté aujourd’hui ?

Avec le consensus ambiant, il paraît normal à beaucoup que les établissements doivent être en concurrence, attirer les meilleurs élèves et étudiants, faire de la publicité pour leurs formations, trouver le plus d’argent possible. Or, tout cela a des effets inégalitaires et conduit à une polarisation sociale des établissements, de plus en plus assumée dans le supérieur et de plus en plus évidente dans le primaire et le secondaire.

Ces changements - la concurrence généralisée et la transformation entrepreneuriale du système - ont accentué et renouvelé les mécanismes de la reproduction sociale en donnant à l’argent et aux réseaux familiaux un poids grandissant. Les classes favorisées assurent leur reproduction plus efficacement qu’avant. Ce ne sont plus les voies nobles de l’élitisme républicain - comme l’Ecole normale supérieure - qu’elles privilégient. Ce sont désormais HEC et les écoles commerciales qui attirent les meilleurs élèves, y compris dans les filières littéraires. Nous vivons la grande revanche de l’argent sur la culture.

Depuis vingt ans, les politiques éducatives d’inspiration néolibérale ont ainsi aggravé les inégalités comme le montre le recul de la part des enfants des classes populaires à l’université. La concurrence entre établissements et la libéralisation de la carte scolaire ont encouragé l’apartheid scolaire. Rappelons que les deux finalistes, de droite et de gauche, à la présidentielle de 2007 [Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal] étaient favorables à la suppression ou, au moins, à un très grand assouplissement de la carte scolaire.

La gauche ne se distinguerait pas de la droite ?

Ces vingt ou trente dernières années, le néolibéralisme s’est imposé comme une norme aux gouvernements de droite comme de gauche. La droite a été la plus agressive dans la réforme néolibérale, jusqu’à affaiblir aujourd’hui gravement le système éducatif. La gauche au pouvoir n’a jamais remis en question le nouveau modèle managérial et concurrentiel, bien au contraire. Elle n’a pas voulu comprendre que la transformation des systèmes publics par les principes du management était l’une des formes de déploiement du capitalisme contemporain. Celui-ci ne se contente pas de déréguler les marchés de biens, du travail et des capitaux. Il transforme aussi l’action publique. Il la «met en marché», c’est-à-dire y impose la logique de la concurrence et le modèle de l’entreprise. Cette «marketization», comme disent les anglo-saxons, est aujourd’hui le cœur de la transformation de l’école et de l’université.

Il n’y a donc pas de vision alternative de l’école à gauche…

La pensée de la gauche dite de gouvernement s’est effondrée en matière d’éducation. Il suffit de regarder ce que propose le PS pour s’en apercevoir. La question d’un projet alternatif se pose avec urgence aux partis, aux syndicats et aux associations. Depuis les années 80, on assiste à un morcellement des réflexions et à une profonde dépolitisation de la question scolaire. Les considérations se sont technicisées. Elles portent sur l’organisation scolaire et la pédagogie sans plus aucune référence à un projet d’émancipation. Dans ses plus grands moments - il suffit de penser à Jaurès -, la pensée progressiste sur l’éducation avait construit un projet de transformation en articulant une vision de la société, une mission pour l’école, une définition du métier enseignant et une orientation de la pédagogie.

Comment voyez-vous «l’école post-capitaliste» que vous appelez de vos vœux ?

Vaste chantier. Qu’est-ce qu’une école démocratique ? Premièrement, c’est une école qui réduit les inégalités entre les enfants des différentes classes sociales. Mais elle ne peut le faire qu’en étant partie prenante d’un grand mouvement de réduction des inégalités dans toute la société.  Jaurès disait en substance : «Nous ne ferons pas l’école socialiste au milieu de l’océan du capitalisme.» C’est encore vrai. Une école démocratique ne pourra vraiment se développer que dans une société où l’égalité sera promue comme valeur essentielle.

Mais comment faire plus d’égalité?

Tout est revoir sous cet angle : les méthodes d’enseignement, les contenus, l’articulation des niveaux d’enseignement, la mixité scolaire des établissements. Deuxièmement : dans la perspective d’une telle société démocratique, l’école doit former des individus ayant des outils communs de compréhension du monde, en particulier sur le plan social et économique. Elle doit leur fournir des instruments de jugement moral et politique qui leur permettent d’être les citoyens de «la démocratie réelle», selon l’expression des Indignés. La lutte contre les inégalités sociales et économiques est inséparable de la lutte pour la démocratie politique effective. Cela suppose une société où le capitalisme ne régnerait pas en maître absolu comme aujourd’hui.

Vous ne seriez pas un peu nostalgique de l’ancienne école ?

En aucune façon. On taxe toujours un peu vite de passéistes les gens qui critiquent les réformes, ou plutôt les contre-réformes actuelles pour mieux justifier son propre aveuglement ou sa soumission à l’ordre néolibéral. Il s’agit pour nous d’échapper au débat stéréotypé entre les «pédagogues» supposés modernes et les «républicains» que l’on dit nostalgiques d’un âge d’or de l’école. La réinvention de l’école démocratique mérite mieux qu’un retour à de vieux conflits.

(1) Il a aussi signé la préface de «l’Ecole en Europe, politiques néolibérales et résistances collectives», sous la direction de Ken Jones, La Dispute, 2011.

VÉRONIQUE SOULÉ

 

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 05:55


L’espoir demeure. L’interdiction ne concerne peut être que la cigarette. Imaginez qu’il en soit également de la pipe ! Je vois d’ici le panneau approprié apposé sur le mat de la Crs qui surveille la plage. J’entends le maître nageur intervenir au haut-parleur : « Hep ! Là-bas. Pas de pipe ! ». « Mais, mais…. », dit-il dit-elle, rougissant rougissante, pris prise en train de mâchouiller la partie adéquate de l’objet incriminé. « Pas de pipe ! ».

 

Ainsi en a décidé à la Ciotat, pour une plage, le maire UMP. Interdiction de fumer ! Voilà où nous entraine le déclin du PC. Interdiction de s’en rouler une entre les doigts habiles. Interdiction de chiquer et de recracher. Interdiction de se payer un bon cigare ! Barreau de chaise ou cigarillo, selon ce qu’il y au présentoir estival. Merde, alors !

 

Il n’y a pas mieux qu’un libéral pour déréguler l’économie, réguler la vie des citoyens. Un de ces gars que l’on appelle, aux States, un néocon, label usité sans vergogne et à juste titre par le philosophe espagnol Fernando Savater, et dont il faut prendre garde de ne pas en détourner le sens car néocon ne signifie rien d’autre, vous vous en seriez douté, que néoconservateur et surtout pas autre chose.

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 09:03


 

Après « Le Monde selon Monsanto » la journaliste Marie- Monique Robin présente le film  « Notre poison quotidien »  sur les produits chimiques présents dans nos aliments.


http://www.cratzy.fr/mediaplayer/000054.html

 

Ce film passera également sur Arte le 15 mars prochain. Il vous appartient d’en informer votre entourage.

 

Ci-dessous, le texte  qui accompagne   le film.

 

« Elle (Marie-Monique Robin) n’hésite pas à utiliser le mot « poison » pour désigner les multiples conservateurs, colorants, antioxydants, résidus de pesticides et autres produits chimiques qui traînent dans nos assiettes. Pour Notre poison quotidien, elle a enquêté sur les substances chimiques présentes dans l’alimentation.

Sont-elles responsables des maladies qui frappent les pays développés (cancers, diabète, obésité, maladies neuro-dégénératives,….) ?

La règlementation protège-t-elle efficacement les consommateurs ?

 

Des effets collatéraux au nom du progrès.

De la MSA (Mutualité sociale agricole) à l’OMS (Organisation mondiale de la santé), Marie-Monique Robin a recueilli les témoignages de tous les experts impliqués dans le système de règlementation, la recherche ou l’utilisation de produits chimiques. Et les a mis face à leurs contradictions : les décisions de l’OMS basées sur des études confidentielles fournies par les industriels, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) qui emploie des experts également des salariés des entreprises utilisant des produits chimiques, les listes de produits cancérigènes du Circ (Centre international de recherche sur le cancer) qui ne correspondent pas aux conclusions de certains de leurs rapports……

« La littérature scientifique est polluée par des études faites sur mesure pour l’industrie », dénonce Marie-Monique Robin. Et lorsque les autorités, Efsa ou OMS, tentent de fixer des limites de consommation des produits chimiques, « doses journalières admissibles » ou « limites maximales de résidus », la complexité de la tâche les transforme en « acrobates des limites » : « Nous sommes dans une société du risque où nous acceptons des effets collatéraux au nom du progrès », analyse Marie-Monique Robin.

 

Un effet cocktail encore mal connu.

Si « la dose fait le poison », il semble qu’aujourd’hui nous ne sachions même plus quelle dose nous ingérons réellement. Les réglementeurs « font de leur mieux », comme l’avoue une experte de la FAO (organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations Unies) mais les controverses autour du Bisphénol A ou de l’aspartame prouvent que leurs effets sur la santé humaine sont encore mal connus ou minimisés. L’ « effet cocktail » des centaines de substances mélangées dans l’alimentation est encore flou. Alors que l’OMS a qualifié d’ « épidémies » l’augmentation du nombre de cancers dans les pays développés depuis une trentaine d’années, Marie-Monique Robin veut démontrer qu’il n’est plus possible aujourd’hui que les produits chimiques présents dans l’alimentation n’y sont pas liés. En prenant notamment pour preuve les agriculteurs, victimes « à la source » des produits phytosanitaires, qui sont de plus en plus nombreux à affirmer que les cancers ou les maladies neuro-végétatives dont-ils sont victimes sont causées par les pesticides.  

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 06:08


Un an, ce 14 février, que le blog Exergue existe.

 

Le nombre de lecteurs comme celui des articles lus me confortent quant à la nécessité de cette entreprise*.

 

Ce blog a navigué au gré des évènements avec cette difficulté que pour le conduire il fallait dominer techniquement l’outil, ce dont je suis parfaitement incapable. Un blog collectif, aux objectifs parfaitement définis, aurait été plus adéquat et performant.

 

Il correspondait à diverses idées.

-          La 1ière étant de montrer que si 1 seul pouvait quotidiennement produire du contenu un an durant, cela devait être encore plus facile à plusieurs.

-          La 2ième c’est qu’il appartient à chacun de nous de reprendre en charge la parole et le discours, que ceux-ci ne sont pas la propriété de quelques uns, élites ou leaders. Se redonner la parole étant se libérer des réflexions importées, se nourrir de nous mêmes sans attendre la becquée.

-          La 3ième c’est que chacun de nous peut-être un passeur. Passeur de ce qu’il sait, a réfléchi, a lu,….et que c’est de cet échange et des idées creusées par l’un proposées à l’autre que se fait l’éducation populaire et se développe la démocratie. Ainsi une éducation populaire interactive faite de partage.

-          Enfin, un blog, qui plus est se voulant départemental, est la voix qui résonne et donne à exister sur un territoire reconnu portant une identité. Un blog que chacun attend chaque jour comme on boit le café le matin. Que quelques jours passent sans qu’il soit alimenté, le public s’en détourne car il ne remplit plus sa fonction.

 

Je m’étais fixé pour objectif de tenir un an. Voilà qui est fait. Je me rends à cette évidence que personne n’est guère intéressé par ce type d’engagement de participer à un blog qui se veut un outil dont on a pensé préalablement le contenu et non quelque chose que l’on fait parce que ça se fait.

 

Le blog continuera à exister (cependant de manière moins exigeante), mais désormais pour ma seule satisfaction, car il m’oblige à la réflexion écrite permanente, ce qui a une utilité certaine. J’ai, sans nul doute, émis parfois (ou souvent) des âneries. Je fais mienne cette idée de Baudelaire qui revendiquait le droit à la connerie car c’est en courant le risque de celle-ci que l’on progresse.  

 

*En 10 mois (après avoir ôté les vacances d’été, les vendanges et Noël) : 11128 pages vues pour 5753 visites. Journée record : 316 pages vues. Mois record : 1932 pages vues. Qui plus est au fil du temps l’audience augmente.

 

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 06:47

Je ne parle pas des bouffons, de ceux qui agitent fébrilement leur corps inachevé dans des chemises blanches à jabot (poignets mousquetaires), de ceux qui saturent de leur présence mégalomane les plateaux Tv, qui écrivent aujourd’hui dans Le Monde pour demain faire la une de Gala, qui font de la gonflette narcissique, du tourisme politico-humanitaire en sahariennes,….. Non ! Je parle des intellectuels, des vrais, du type Sartre et Camus. De ces gars qui faisaient autorité, qui prenaient la parole et que l’on écoutait, qui dénonçaient et s’opposaient aux ignominies plutôt que de les comprendre, puis les excuser, pour finir par les cautionner, qui avaient des hommes politiques l’idée qu’il faut les tenir de près. Je parle de ces mecs qui prenaient le risque de se tromper mais qui mouillaient leur chemise. Je parle de ces gugusses qui avaient le goût des petites gens plutôt que le mépriser, qui n’avait pas la haine du peuple. Je parle de ceux qui étaient des combattants. Je parle de ceux là.

 

Je sais qu’ils existent. Mais alors ! Qu’attendent-ils pour se dresser en tribunes journalistiques, en pétitions, en dénonciations. Qu’attendent-ils pour s’engager. Pour prendre parti. Entrer dans un parti. Pour quelles raisons n’envahissent-ils pas de leur discours, le petit écran, la une des journaux ? Et si certains médias leurs sont interdits pourquoi ne prennent-ils la plume dans ceux qui sont susceptibles de les accueillir ; il y en a.

 

La France à besoin d’eux. Le pays a besoin de phares. Le peuple a besoin de consciences qui se lèvent, entrent en résistance. Plus que jamais il a besoin de références vraies.  

 

Par chance et par hasard, je suis né à la dernière époque bénie où les idées se battaient par personnes interposées. Ainsi puis-je juger par comparaison hier et aujourd’hui. Qu’avons-nous désormais ? Rien ! Que dalle ! Les saltimbanques sportifs, ceux de la chanson, les animateurs télé ou radiophoniques,.., tiennent le haut du pavé. Le plus souvent à la clé : la réussite mesurée en argent et paillettes. Avant, faisait remarquer Daniel Cohen, on posait la question : que faites-vous ? Dorénavant c’est : combien gagnez-vous ? Le monde, la société a changé d’étalon. Le philosophe a cédé la place au professeur, le professeur à l’amuseur.

 

Nous sommes orphelins, condamnés à errer à petits pas, de petites vérités qui s’entrechoquent et se contredisent en manipulations nombreuses et efficaces, sans jamais distinguer l’essentiel qui ordonne l’accessoire, fixe un but, donne une perspective.

 

Pourtant nous avons besoin d’éclaireurs. Stéphane Hessel, chez nous, en est l’actuel témoignage. Comment expliquer autrement le succès de son dernier livre ? Tout comme Chomsky dont la parole solitaire est reconnue dans le monde entier.  Alors ! Que vous vous nommiez Badiou, Rancière, Edgar Morin,…Castoriadis (aujourd’hui défunt) pour ceux que je connais pour les avoir fréquentés en lecture, levez-vous ! Dressez-vous ! Soyez nos Yvan Illich, nos Helder Camara. Ne restez pas au bord du chemin à commenter savamment la vie qui passe. Prenez votre part pour alléger la nôtre. Soyez notre voix. Ne laissez pas la place que vous devez occuper aux charlots. Sachez que vous serez jugés à la distance qui sépare votre discours tenu en livres clos à votre engagement visible de tous.

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 06:23

 

Le 15 décembre 2008, Henri Pena-Ruiz*, déclarant son soutien à Mélenchon lors de  la création du Parti de Gauche, indiquait : « Osons rompre avec le vocabulaire de l’idéologie dominante, qui tente de culpabiliser les victimes du système et persiste à appeler « État-Providence » ce qu’il est bien plus juste d’appeler l’État social de droit. Les mots sont importants : ils peuvent consacrer la victoire idéologique des dominants, ou au contraire la remettre en question ».*

 

*philosophe, maître de conférences à Sciences Po Paris, professeur de Khâgne, ancien membre de la commission Stasi pour l’application deprincipe de laïcité dans la République. Les titres de noblesse à l’attention de BHL pour qui le socialisme du Parti de Gauche est un socialisme pour imbéciles et ignares.

*voir article sur le site du PG, recherche : « Pena-Ruiz ».

 

Et toc ! A la lecture de ces lignes j’étais ravi. Enfin ! Quelqu’un remettait en cause le label : « Etat-Providence ». Il était temps. La providence, la divine providence, cela sent l’eau bénite. Bon ! L’« Etat social de droit » ce n’est pas terrible, mais au moins ça signifie le droit et non la charité, la dignité reconnue et non l’humiliation subie, l’égalité et non la condescendance,…. L’ « Etat-Providence », c’est l’obole accordée au mendiant à la sortie des églises, ce sont les œuvres philanthropiques du capitalisme du 19ième siècle venues en droite ligne des hôpitaux à la Saint-Vincent de Paul. L’ «Etat-Providence », l’expression m’a toujours choqué. J’en avais parlé ici et là, à l’occasion, mais cela ne m’avait jamais valu que l’écho d’un sourire silencieux. Alors pensez ! Oui ! « Les mots sont importants : ils peuvent consacrer la victoire idéologique des dominants, ou au contraire la remettre en question ». Qu’on se le dise !

De l’Etat-Providence, pardon ! De l’Etat social de droit il n’en reste plus grand-chose. Les ultralibéraux du jour ne sont pas les libéraux d’hier. Ce qui est dénoncé ci-dessous, dans l’article de l’hebdo Marianne, je le prends entièrement à mon compte et remercie son auteur de l’avoir écrit. La différence entre lui et moi c’est qu’il est plus crédible, tout tient souvent dans qui dit, plutôt que dans ce qui est dit. C’est comme ça ! Faut s’y faire.

Bonne lecture !

 

 

Voici donc, ci-dessous, l’article paru dans Marianne sous le titre : Téléthon: les dons d'aujourd'hui font les profits de demain

Auteur : Christian Jacquiau - économiste | Lundi 6 Décembre 2010 à 05:01 |

 

 

 

Cette année encore et ce malgré la crise, le Téléthon s'est révélé une manne providentielle pour la recherche. Au total, 1,6 milliards d'euros ont été collectés depuis sa création en 1987. Si l'économiste Christian Jacquiau reconnait certains bienfaits à l'opération, il montre que l'on a réussi, dans la recherche, à appliquer le principe de la privatisation de l'argent public.

 

C'est reparti. Animateurs-vedettes de garde, mannequins anorexiques peroxydés, stars plus ou moins académiques et autres enfoirés de service (ce sont parfois les mêmes...) se relayent sans relâche pour solliciter la générosité télé-thonique.


Le Téléthon ? Une idée importée en 1986 des Etats-Unis, un pays dit « moderne » où l'État est tellement plus soucieux de la santé de ses établissements financiers que de celle de ses concitoyens que la recherche médicale est contrainte de tendre la sébile à la télévision.

En France aussi, démonstrations sportives, radio-crochets champêtres, mitonnage de cassoulets géants, paris rivalisant de stupidité, paillettes, flonflons et majorettes... Tout est bon pour faire rentrer des millions !


Et c'est tant mieux. Car derrière cette grand-messe médiatique, il y a des familles qui souffrent. Et des enfants aux yeux embués d'espoir qui savent qu'ils ne peuvent compter sur rien d'autre que la sensibilité, l'émotion et la compassion des téléspectateurs pour espérer que la Science répare cette injustice dont la nature les a frappés.


Magnifique exhibition de générosité qui force l'admiration chaque année, tant les sommes récoltées sont astronomiques, alors que des pans entiers de la recherche sont par ailleurs complètement sinistrés. C'est que depuis sa création (1987), le Téléthon français a rapporté plus de 1,6 milliards d'euros !


Une manne exceptionnelle sur laquelle plus de 119 millions d'euros ont été consacrés à ses frais de gestion et près de 175 millions... aux seuls frais de collecte des dons. Respectivement 7,3 % et 10,7% des dons recueillis, selon les chiffres communiqués par l'Association française contre les myopathies (AFM). Des chiffres qui donnent le vertige...


Mais qui ne doivent pas faire oublier l'envers du décor de cette joyeuse et gigantesque kermesse surmédiatisée. Car derrière cette très belle démonstration de la puissance télévisuelle se cache une bien curieuse réalité. Beaucoup moins glorieuse celle là...
Le désengagement de l'État de ses fonctions essentielles : la santé, la recherche et l'éducation, notamment. Avec en toile de fond une formidable illustration du fameux théorème libéral : mutualisation des dépenses/privatisation des profits.


Étrange modèle que celui qui consiste à faire appel à la générosité publique pour financer les travaux de chercheurs privés - au seul bénéfice d'une cause, certes noble mais strictement ciblée. Chercheurs qui s'empresseront, dès que leurs travaux auront abouti, de déposer des brevets qui assureront non seulement leurs fortunes personnelles mais qui permettront aussi à des laboratoires - privés eux aussi - de s'enrichir sur la commercialisation de nouveaux médicaments qu'ils vendront alors au prix fort à ce qu'il restera d'une Sécurité Sociale exsangue, n'assumant déjà plus son rôle de protection mutualisée des plus faibles.


Car enfin... Si l'État - et ceux qui se déchirent pour alterner à le représenter - prenaient et assumaient véritablement leurs responsabilités, ne veilleraient-ils pas à assurer un financement approprié de la recherche publique ? Cela aurait pour effet immédiat de réduire les coûts de santé, la sécurité sociale n'ayant plus à assurer le service de substantiels bénéfices aux laboratoires privés, comme elle est contrainte de le faire aujourd'hui.


Mieux encore, le véritable retour sur investissements réalisé grâce à la mise en marché de médicaments nouveaux, performants et efficaces, permettrait à l’État de conforter et de développer les moyens de recherche qu'il pourrait alors mettre au service de l'éradication d'autres maladies. Mais de cela il n'est point question. C'est même tout le contraire qui est mis en œuvre. Ce modèle d'appropriation de l'argent public par le privé - prélevé autoritairement où grâce aux moyens sophistiqués de la séduction médiatique - n'est pas nouveau.  Et pas davantage limité à la santé.


Il y a longtemps déjà qu'en application du fameux AGCS, il a été appliqué pour la première fois aux concessions d'autoroutes, de parkings publics et de bien d'autres...
Ici comme ailleurs, les usagers ont été, dans un premier temps, soumis à de substantiels droits de péage destinés à financer les travaux initiaux de réalisation. Avant que ces ouvrages n'entrent discrètement dans le patrimoine de sociétés concessionnaires privées qui n'avaient plus alors qu'à engranger les substantiels bénéfices tirés d'un patrimoine... appartenant en réalité aux usagers et à la collectivité des citoyens, mais détourné par les politiques au profit de structures privées, habilement constituées à cet effet.


Comble d'ironie, et l'altruisme médiatisé ayant ses limites, les généreux donateurs du Téléthon bénéficient d'une réduction d'impôts de 66 % du montant des dons qu'ils promettent à l'AFM.
« Après réduction d'impôts, votre don de 100 € ne vous revient qu'à 34 € », explique l'AFM sur son site. Mais ce qu'économise le donateur, c'est l'État qui le paiera.
Ainsi pour la seule année 2009, c'est un peu plus de 62 millions d'euros qui sont passés - ni vus, ni connus - du budget de l'État (via les déductions fiscales accordées aux donateurs) à la recherche privée... via le Téléthon. Sans engagement et sans contrepartie.
Emblématique, non seulement d'une certaine idée de la recherche publique mais bien au-delà, du rôle de l'État dans la société, le Téléthon serait-il devenu un moyen efficace de nous faire admettre - en chansons, avec flonflons et serpentins - le détricotage méticuleux et systématique des acquis sociaux issus du Conseil national de la Résistance que les politiques ont de plus en plus de mal à nous faire accepter ?

 

http://www.marianne2.fr/Telethon-les-dons-d-aujourd-hui-font-les-profits-de-demain_a200512.html 

 

 

 

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 05:56

 

 

        Noël frappe à la porte. Chacun, de droite comme de gauche, s’empresse pour trouver le cadeau à offrir, se faisant souscrit à la société de consommation, à la société d’injonction.

Ne pas faire un cadeau serait de mauvaise politesse, déroger à l’usage, se marginaliser. Alors, il faut céder à la « panurgie », au besoin de ressemblance. Il faut satisfaire au besoin de grégarité, ce qui ne nous empêche pas de nous affirmer libres, libérés des contraintes sociales, d’afficher notre libre-arbitre.   

 

J’ai au regard des cadeaux une approche personnelle, celle d’en faire à l’instant où j’en ai le désir (et quand j’y pense, sans penser d’ailleurs faire un cadeau, et y penser souvent), et pour offrir quelque chose de moi et non ce que l’autre désire (est-ce présomptueux ?), avec cette idée que l’autre y sera attentif (s’il le veut ou le peut).

Faire un cadeau à un sens.

 

Oui, j’ai une approche personnelle des cadeaux. Certainement celle-ci remonte-t-elle à l’enfance. J’ai le souvenir de ma mère racontant, émue, qu’elle recevait à Noël le présent d’une orange. De mon père, je ne sais rien. Moi-même, j’ai eu une fois un bel avion, une occase en seconde main ; il avait été offert à un cousin l’année précédente et généreusement refilé. Puis, 2 ou 3 fois, un livre, présent d’une cousine plus âgée que moi. Longtemps plus rien. Je ne m’en suis pas porté plus mal, cela n’a pas fait de moi un être traumatisé.

 

Mes enfants venus, je ne suis guère occupé de l’achat des cadeaux, certainement parce qu’on s’en occupait pour moi (une façon de me tirer de ce mauvais pas).

Ma mère, pour ses petits-enfants, donnaient aux parents de l’argent, avec cette consigne : « Vous leur achèterez …. ». C’était chose utile : un habit… Enfin quelque chose du genre. Certainement avait-elle à la mémoire que le cadeau qu’elle s’autorisait pour ses enfants était en octobre, la récolte rentrée, celui d’une bonne paire de chaussures.

 

Mon tour est arrivé d’avoir des petits-enfants. Et s’est posée pour moi la question du cadeau de Noël.

Dans grand-père, il y a père. Si je ne suis pas le père de mes petits-enfants, je suis leur père grand. L’ancêtre,  soucieux de leur avenir, ce disant de leur construction.

Que pouvais-je faire ? Participer à l’entretien de la société de consommation que j’exècre, qui fait acheter ce que nul n’a besoin, qui n’a d’autre fonction que de remplir le compte en banque des fabricants de l’inutile alors qu’il y a tant d’autres choses dont on doit se munir et qui passent à la trappe parce que l’argent dépensé là ne peut l’être ailleurs ?

Au regard de leur âge, j’ai donc choisi l’achat de Cd musicaux (classique et jazz), de leur créer une cédéthèque (rien d’original), estimant que pour le reste télé et radio satisferaient pour les goinfrer. J’ai laissé aux autres le soin de se consacrer à ces choses merveilleuses à l’instant où elles sont déballées, qui s’empilent rapidement pour la plupart dans un coin sans que l’enfant y prête davantage d’attention. Et, ma foi, si on ne me rassure pas de balivernes, il n’est guère un petiot qui ne s’endort sans réclamer la musique offerte et n’en reconnait pas l’air.

Ainsi je participe, de ma place, à leur donner cette part de moi, à les ouvrir à autre chose que ce à quoi l’habitude et le commerce contraignent sans qu’on y résiste.

Cette année ce sera, ajoutés, des livres, non qu’il n’y en ait pas eu jusqu’ici des livres, mais des livres à lire et non à regarder.

 

Il est un cadeau que « les grands » recevront, un par famille (à côté autre chose, je les rassure). L’opuscule de Stéphane Hessel : Indignez-vous ! Dont j’ai raflé des exemplaires restants dans un commerce. 

Indignez-vous ! « Le motif de base de la Résistance, c’était l’indignation », dit le résistant qu’a été Stéphane Hessel.

Mais on comprend rapidement que la Résistance pour être un moment repéré de l’histoire de France est davantage que cela. Elle est de tous les jours. Et à propos de tout. Mais pour résister encore faut-il avoir la capacité à s’indigner éveillée et active.

Stéphane Hessel : C’est un peu un appel. Le sentiment le plus grave, aujourd’hui, c’est de penser qu’ »il n’y a rien à faire » parce que les choses ne changent pas comme on voudrait et que les acteurs politiques et financiers ont toutes les cartes en main. Baisser les bras me parait tout à fait mauvais. Je dirais donc, un peu comme Sartre, qu’ « un homme qui se désintéresse n’est pas vraiment un homme ». C’est quand il commence à s’indigner qu’il devient beau, c'est-à-dire un militant courageux, un citoyen responsable. Se dire « on n’y peut rien », se retirer, c’est perdre une bonne partie de ce qui fait la joie d’être un homme.

Ce dont j’ai eu envie d’offrir c’est donc la capacité à s’indigner et, de cette indignation le point de départ à résister.

 

Et si réfléchir aux cadeaux afin de les choisir « autrement » que l’on fait était un acte de résistance ? Un acte politique ?

 

Tu veux un monde meilleur, plus fraternel, plus juste ?

Et bien, commence à le faire !

Qui t'en empêche ?

Fais-le en petit et il grandira !

Fais-le en toi et autour de toi !

Fais-le avec ceux qui le veulent !

(C.G. Jung)

 

 

Je conçois toutefois que l’on peut-être attentif à l’autre et faire le cadeau qu’il désire et que, pour diverses raisons, il ne peut acquérir. Aussi, suis-je prêt à incliner différemment l’approche que je viens d’exposer du cadeau.

Cependant, je ne chercherai pas à faire un cadeau afin de me mesurer aux autres pourvoyeurs de cadeaux, à être le premier dans la compétition avec ce désir de les effacer de la reconnaissance enfantine. Pas plus, je ne compte être aimé d’un amour mesuré à l’argent dépensé, ce qui signifierait par ailleurs que les riches aiment davantage leurs enfants que les pauvres.

 

Faut-il ajouter que les cadeaux faits le sont parfois au détriment du quotidien qui, dès le lendemain, réapparait, les brumes de la fête dissipées. Des enquêtes ont montré qu’en Grande-Bretagne pour souscrire à la pratique de Noël les ménages s’endettent de la valeur d’un mois de salaire. Des cadeaux qui coûtent plus qu’il y paraît car à l’abondance, au superfaitatoire du jour, correspond la disette des mois qui suivent afin d’assurer les remboursements de l’emprunt, un surplus de misère.

 

Terminons ce sujet inépuisable, à propos duquel chacun à son opinion, en évoquant cette attitude abjecte qui se développe et qui consiste à aller échanger le cadeau que l’on a reçu, ou à aller le revendre afin d’en obtenir l’argent qu’il à coûté en tenant ainsi au mépris celle ou celui qui l’a offert. Formule concoctée par le commerce, ce qui montre à qui veut bien le voir que les cadeaux sont aussi un acte commercial.

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