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17 mars 2017 5 17 /03 /mars /2017 14:45

Source : Démission collective des jeunes Socialistes de Seine-Saint-Denis : se libérer des partis pour être les acteurs de la gauche de demain.

 *

Nous, Jeunes Socialistes de Seine-Saint-Denis et signataires de cet appel, avons pris la décision de démissionner collectivement du MJS 93 et donc du PS. Cet appel est le point de rupture avec notre organisation mais c’est aussi le point de départ d’un travail libre au cœur d’une gauche cohérente et sincère.

 

Le quinquennat de François Hollande a débuté par une première trahison sur le TSCG. La « gauche » représentée au gouvernement, n’a alors pas vu, ou voulu voir, que les réformes économiques et sociales à venir se feraient contre elle. Et pourtant trop peu d’élu-e-s se sont opposé-e-s à ces mesures, pourtant contraires aux valeurs qu’ils portaient, à l’instar de l’ANI, du CICE ou du Pacte de responsabilité. En votant la confiance aux gouvernements successifs, puis en s’enfermant dans un mutisme abstentionniste, la forte opposition attendue s’est transformée en soutien tacite. Ainsi, les derniers budgets, qui présentaient pourtant une réduction nette des dépenses publiques, ont été approuvés. Ceux que l’on appelait « les frondeurs » ont mené une fronde timide, en refusant de créer les conditions pour renverser les gouvernements de Jean-Marc Ayrault, de Manuel Valls et plus récemment de Bernard Cazeneuve.

 

Toutes ces contradictions, ces critiques fortes mais sans rupture, ont mené à une impasse stratégique et politique de l’aile gauche socialiste. Largement minoritaire au dernier congrès du PS et toujours alliée aux libéraux pour les législatives de 2017, c’est presque avec la même majorité parlementaire que seront votées les lois de ce pays en cas de victoire. Quelle peut alors être la crédibilité du projet présidentiel, annoncé comme en rupture avec le quinquennat, si ce sont les mêmes personnes qui sont investies pour voter les lois ?

Notre organisation de jeunesse, le Mouvement des Jeunes Socialistes, porte sa part de responsabilité dans ces événements. Son autonomie aurait du nous amener à une véritable rupture, tant la distance entre nos idées et les actions portées par le gouvernement et le groupe parlementaire issus de nos rangs était grande. Malgré quelques signes d’opposition salutaires, le constat reste le même pour les frondeurs : nous n’avons pas eu un mouvement de combat mais un mouvement complaisant. Des appels internes à la démobilisation subis par nos camarades qui manifestaient contre la Loi Travail est le meilleur exemple de cette logique d’agrément envers le gouvernement. Nous savons pourtant qu’en perdant le combat de la rue, on perd ensuite le combat dans les urnes.

 

Frondeurs et Jeunes Socialistes, ce fut un temps notre cas, nous avons été touchés par la pression des partis qui amène à privilégier les négociations internes, souvent les postes, plutôt qu’au nécessaire sursaut politique, même lorsque les choses vont trop loin. C’est par ce mécanisme que les appareils partisans sont devenus synonymes pour les citoyens d’opacité et d’accords mesquins. Dépassés dans leur forme et incapables de se renouveler, nous faisons le constat d’une fin de cycle des partis actuels de la gauche. 2016 aurait pourtant pu être une belle année de réveil et de clarification politique.

Nous avons attendu une rupture avec le groupe socialiste à l’Assemblée Nationale et donc avec le PS. Une dizaine de frondeurs avaient la possibilité de créer un groupe parlementaire d’union, rouge, rose, vert. Le gouvernement, sans groupe majoritaire, aurait alors dû trouver des compromis pour mener son action ou multiplier le recours à l’article 49-3 de la Constitution, accélérant ainsi sa chute. Cette séparation aurait été la simple traduction politique d’un clivage très ancré au sein des partis de gauche le séparant en deux camps : les tenants du libéralisme économique d’un côté, composant une forte partie du PS et les anti-libéraux progressistes, plus présents dans les autres partis de gauche. Sur cette base anti-libérale de progrès, la gauche unie aurait pu présenter un programme commun pour 2017, loin des sectarismes qui empoisonnent l’ambiance actuelle. Le programme commun aurait réuni communistes, écologistes et socialistes dans un objectif politique amenant notamment à restructurer la gauche autour de ce qui l’a toujours fait gagner : l’unité. Au lieu de cela, nous sommes divisés alors que les convergences programmatiques sont nombreuses. Voilà où nous a mené la stratégie qui privilégie les postes aux idées et à la défense de notre camp social. L'extrême droite est aux portes du pouvoir et nous gaspillons notre énergie dans un combat fratricide.

Nous actons donc d’une responsabilité collective et formulons notre désir de nous recentrer sur un militantisme de transformation sociale. Nous sommes des militants, engagés dans la continuité de notre action de terrain et nous le resterons. Localement, nous soutiendrons des candidats divers mais en rupture avec le quinquennat qui se termine et qui expriment la volonté de rassembler la gauche sans les libéraux. Nous souhaitons construire, à notre niveau, un espace sain qui promeut la convergence des forces de gauche et qui accélère donc sa recomposition. Pour l’heure, nous n’avons pas prévu de rejoindre un parti politique. Nous garderons notre liberté jusqu’au moment où la gauche aura réussi à produire une organisation politique cohérente et dynamique. C’est donc déterminés et enthousiastes, résolument socialistes et sans sectarisme, que nous nous engageons dans cette aventure. A bientôt camarades, le moment venu, les forces de bonne volonté se retrouvent toujours.

 

Signataires :

  • Sophie Autissier, présidente des Jeunes Socialistes de Seine-Saint-Denis, Aubervilliers
  • Nicolas Lescaut, secrétaire général des Jeunes Socialistes de Seine-Saint-Denis, Bagnolet
  • Guillaume Bancourt, trésorier des Jeunes Socialistes de Seine-Saint-Denis, Montfermeil
  • Raphaël Perrin, ancien animateur fédéral des Jeunes Socialistes de Seine-Saint-Denis, Aubervilliers
  • Thierry Aronica, Saint-Denis
  • Médérick Bastart, Neuilly-sur-Marne
  • Thomas Charron, Stains
  • Antoine Chicha, Villetaneuse
  • Souleymane Diallo, La Courneuve
  • Julie Février, Les Lilas
  • Lina-Estelle Lou, Aubervilliers
  • Ken Iwasaki, Epinay-sur-Seine
  • Adrien Jion, Aubervilliers
  • Camille Meza, Rosny-sous-Bois
  • Charlène Mercier, Aulnay-sous-Bois
  • Amazigh Mehdi Adjal, Aubervilliers
  • Bilel Mir, Saint-Denis
  • Anthony Plond, Sevran
  • Johan Richer, Saint-Denis
  • Zahoua Sahia, Neuilly-Plaisance
  • Geneviève Seide, Saint-Denis
  • Franck Sembin Apou, Noisy-le-Sec
  • Karim Senouri, Aubervilliers
  • Kaoutar Tiri, Sevran
  • Abdoulay Thiam, La Courneuve
  • Sarah Woribi, Tremblay-en-France
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17 mars 2017 5 17 /03 /mars /2017 08:20

Tout commence avec Nixon et Kennedy. Le premier passe mieux à la radio que le second. Pour le second, c’est la télé. La télé est en plein boum, c’est le second qui gagne car il est d’un bel effet physique et il fait bon s’identifier à lui.

Lecanuet, dit : Dents blanches, en prendra note ; plus tard : VGE. L’un et l’autre ne dédaigneront pas séduire de leur prestance autant que de leurs idées. C’est l’apparition du candidat savonnette. A cet instant les médias ne sont encore que des moyens dont il convient d’user. Puis vient, aujourd’hui, le temps de la connivence du pouvoir médiatique financiarisé et de l’ambition politique qui ajoute l’homme de paille à la savonnette.

Exergue

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 **

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170217.OBS5437/la-bulle-macron-un-matraquage-publicitaire-massif.html

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"La bulle Macron, un matraquage publicitaire massif"
*

Thomas Guénolé est politologue, enseignant à Sciences Po Paris et à Paris II, auteur de "La Mondialisation malheureuse" (éditions First, 2016) et "Petit guide du mensonge en politique" (Fayard, 2017, réédition).

 *

Vous vous êtes attaché à mesurer l'exposition médiatique dont a bénéficié Emmanuel Macron, et vous en concluez qu'il a bénéficié d'une "bulle" médiatique en 2016. Comment parvenez-vous à cette observation ?

Nous avons pu mesurer la bulle grâce à un indicateur fiable : nous avons comparé des données analysées via Talkwalker par Véronique Reille Soult, directrice générale de Dentsu Consulting. Durant le printemps et l'été 2016, Emmanuel Macron a recueilli 43% de part de voix dans les parutions des médias, contre 17% sur les réseaux sociaux, c'est-à-dire les contenus émis par les gens au sujet du candidat.

L'écart est si considérable qu'on peut raisonnablement qualifier cette situation de gigantesque bulle médiatique. Ceci, pour "vendre" la marque Macron par un effet bien connu des publicitaires : "l'effet de simple exposition". En résumé, cet effet veut qu'en répétant encore, encore et encore le même item à une population, toute une partie de cette population va développer artificiellement un sentiment positif envers cet item. Bref, cette bulle médiatique Macron, c'est du matraquage publicitaire massif. Je n'ai pas le souvenir de cas aussi puissants récemment. Il faut remonter à plus de 10 ans, à l'époque de Nicolas Sarkozy ministre de l'Intérieur, pour retrouver un tsunami comparable. Emmanuel Macron est une bulle de savon gonflée à l'hélium.

*

Comment l'expliquez-vous ?

Il y a bien sûr des marottes dans le journalisme politique. Un nouveau Premier ministre a ainsi presque toujours droit à une série d'articles positifs durant les premiers mois qui suivent sa prise de fonction. Cela arrive aussi parfois pour un simple ministre. Mais c'est sans commune mesure avec la bulle que nous avons mesurée pour l'ex-ministre de l'Economie.

Il y a trois hypothèses envisageables pour expliquer ce phénomène, et je n'ai pas d'éléments suffisants pour trancher entre les trois. La question est : pourquoi un média se met-il à vendre du Macron d'une manière aussi colossalement disproportionnée ?

  • La première hypothèse est celle de la préférence politique : le média '"roule" pour le candidat parce qu'il correspond à sa propre ligne éditoriale et politique. Cela donne donc, pour lui, des angles d'articles systématiquement favorables, des papiers qui retiennent généralement leurs coups, des critiques évidentes qu'on oublie de faire, etc. Ce choix est légitime, car un média n'a pas à être neutre. Et ce n'est pas un problème en soi. Ça devient un problème quand une grande proportion des médias se mettent à soutenir le même candidat par matraquage massif.

  • La deuxième hypothèse, c'est l'effet mimétique. Les médias s'observent beaucoup les uns les autres et il y a un effet moutonnier. En l'occurrence, un magazine fait sa couverture sur Emmanuel Macron, puis les autres journaux suivent à leur tour.

  • La troisième possibilité, c'est la volonté de l'actionnariat. Tel actionnaire veut vendre du Macron, comme autrefois tel autre actionnaire de grand média a voulu vendre du Sarkozy. C'est peut-être en raison de ses multiples positionnements extrêmement favorables aux intérêts des 0,1% les plus riches du pays. Emmanuel Macron est quelqu'un qui dit qu'un jeune devrait avoir envie de devenir milliardaire, qu'il faut supprimer l'ISF pour les grands investisseurs, et ainsi de suite. Ce qui ne manque pas de trouver un certain écho. Et, comme ministre, il a défendu une ligne très favorable aux grands groupes privés, c'est un fait.

*

Son exposition médiatique n'est-elle pas due, plus simplement, au fait qu'Emmanuel Macron fait vendre des journaux, qu'il fait de l'audience à la télé ? Bref, qu'il intéresse les consommateurs de médias ?

Au démarrage, la curiosité initiale des gens n'était pas suffisante. C'est le matraquage médiatique massif qui, par "effet de simple exposition", a suscité artificiellement l'intérêt des gens et abouti à ces niveaux d'audience. Et puisque l'intérêt fabriqué ainsi est artificiel, cela revient à piper les dés de la démocratie. C'est un danger. Il y a pourtant des pistes pour protéger le pluralisme démocratique dans notre pays. Il faudrait engager une réflexion sur les quotas.

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Quelles pistes proposez-vous ?

Les médias de l'audiovisuel sont aujourd'hui encadrés par une règle des quotas de temps de parole directe des partis et des personnalités politiques. Nous pourrions élargir ces quotas à la presse écrite, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Après tout, avoir sa ligne éditoriale est une chose ; refuser d'interviewer tel ou tel candidat ou l'interviewer beaucoup moins, c'en est une autre.

Autre proposition : dans l'audiovisuel, le CSA ne fait pas de contrôle des temps d'expression des médias au sujet des candidats. Il faudrait élargir les quotas d'équité, non seulement au temps de parole des candidats, mais aussi à l'expression des médias eux-mêmes qui leur est consacrée. C'est techniquement possible, et c'est probablement la seule façon d'éviter le problème du matraquage médiatique.

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Une presse en liberté conditionnelle ?

La question n'est pas la liberté de la presse, puisque cette réforme des quotas ne remettrait pas en cause la liberté de ligne éditoriale des médias. L'idée serait seulement de leur imposer une répartition équitable du volume d'articles, d'interviews, de vidéos, d'éditoriaux, qu'ils consacrent aux différentes offres politiques. Car sinon, à cause de "l'effet de simple exposition", un matraquage médiatique autour de tel candidat peut aboutir à des déséquilibres colossaux dans les élections.

Le cas extrême, c’est Donald Trump. Il a été hyper-médiatisé au début de la campagne des primaires du Parti républicain : très au-delà du raisonnable, très au-delà de ce que son caractère nouveau de transgressif pouvait objectivement justifier. In fine, ‘l’effet de simple exposition’ qui en a résulté a abouti à lui donner une énorme dynamique. Plusieurs médias américains ont d’ailleurs engagé une réflexion sur leurs pratiques.

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Les victoires de François Fillon et de Benoît Hamon ne montrent-elles pas qu'un candidat peut gagner sans matraquage médiatique, voire en étant sous-médiatisé ?

Non, car dans les deux cas, le candidat n'a fini par percer que quand la campagne électorale audiovisuelle a arrêté de le sous-médiatiser. Pour François Fillon, le décollage commence quand les trois débats lui donnent enfin une exposition consistante après des mois de surexposition d'un duel Juppé-Sarkozy annoncé comme inéluctable. Pour Benoît Hamon, le décollage commence quand il est enfin l'invité d'un format long, L'Emission politique, et la montée en puissance intervient pour lui aussi avec les trois débats, après un duel Valls-Montebourg annoncé comme inéluctable.

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Votre étude sur le matraquage médiatique au bénéfice d'Emmanuel Macron porte sur 2016. Mais début 2017, la bulle Macron continue-t-elle ?

La primaire de la gauche, puis les affaires de François Fillon, ont créé une parenthèse en janvier-février. Nous observons donc que les parts de voix d'Emmanuel Macron à la fois dans les médias et sur les réseaux sociaux redescendent dans les deux cas, grosso modo, autour de 20%.

J'attends toutefois la fin de février pour calculer si le matraquage médiatique a repris, mais il semble que ce soit le cas si je regarde les couvertures de plusieurs magazines ces toutes dernières semaines… Il faudrait que des médiasse calment dans leur volonté obsessionnelle de nous vendre Emmanuel Macron : autrement nous ne serions même plus dans le matraquage médiatique, mais dans le gavage d'oie !

Qui plus est, c'est le matraquage d'une marque mais jusqu'à présent, il n'y a pas grand-chose derrière. La consultation des fiches thématiques de son site Internet montre que les propositions concrètes restent maigres.

A quelques semaines seulement du premier tour, on ne peut toujours pas identifier le cap vers lequel Emmanuel Macron veut nous emmener. Le candidat n'a exposé clairement ni sa vision, ni ses valeurs, sans même parler de son programme – même si le programme est beaucoup moins important pour les gens que la vision et les valeurs. Je ne vois chez lui qu'un seul exemple de cap clair : son positionnement en faveur d'une Europe fédérale. Mais c'est le cas d'à peu près tout le monde en dehors de l'extrême droite et des altermondialistes : bref, à ce jour le "macronisme" reste à l'état gazeux.

 

Propos recueillis par Baptiste Legrand

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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 10:11

Et vous?

Pour en savoir plus : https://www.youtube.com/watch?v=GKH8iIYtmnk

 

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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 08:03

Excellente prestation de J-L Mélenchon dans une ambiance faisandée.  

On ne peut comprendre la réaction de J-L Mélenchon, au début de l’émission, si on n’a pas entendu l’éditorial politique pourri qui a précédé d’André Antonin. Passons !

Reste que le candidat de la France insoumise ne s’est pas laissé démonter (fort heureusement) et s’est exprimé clairement sur divers sujets : l’Europe, la retraite, l’avortement, le financement privé des édifices religieux, le MEDEF, les salaires, l’écart des rémunérations, la malbouffe,….   ceci malgré le mitraillage de questions de la part de journalistes qui n’ont que faire des réponses.

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https://www.youtube.com/watch?v=khBQRZXMLTQ&feature=youtu.be

 

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15 mars 2017 3 15 /03 /mars /2017 10:05

Si « Jean-Luc Mélenchon entend « réserver l’argent public au financement de l’école publique ». Comment ? En abrogeant la loi Carle (2009), qui oblige les villes et villages à verser un forfait communal pour la scolarisation d’enfants résidents dans une école privée située sur une autre commune. En revenant aussi et surtout sur la loi Debré de 1959, qui définit l’accord d’association avec l’État. », il n’en est pas de même des autres candidats. L’article ci-dessous, puisé dans ResPublica, fait le point.

Il ne fait aucun doute que les propositions de la plupart des candidats poursuivent le démantèlement du service public d’Education nationale.

A toutes fins utiles la France insoumise propose des livrets programmatiques sur :

Exergue.

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Source : http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/laicite-regardons-comment-les-candidats-a-la-presidentielle-se-positionnent-face-a-lecole-privee/7400042

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Laïcité : regardons comment les candidats à la présidentielle se positionnent face à l’école privée, par Eddy Khaldi

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Une enquête du CNRS assure dans une étude menée auprès de 4 269 établissements privés que les établissements catholiques financés par la puissance publique discriminent à l’inscription selon le patronyme des familles1. Les chercheurs révèlent également que 45 % des courriels venant de Franco-Français ont reçu une réponse alors que cela n’arrive que pour 32,5 % des Maghrébins.

La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) publie en novembre 2015 une autre enquête de chercheurs. En 2003 25 % des collégiens du privé étaient issus des milieux défavorisés, contre 20 % en 2015 alors qu’ils représentent 43 % dans l’enseignement public. Du côté de la catégorie très favorisée, ils représentent 30 % en 2003 des effectifs du privé, contre 37 % en 2015 et seulement 19 % pour l’enseignement public2.

On a là une estimation chiffrée de cette « fuite » des familles aisées vers le privé, si souvent soupçonnée.

Troisième étude de l’économiste Thomas Piketty3, qui juge que « la ségrégation dans les collèges [a] atteint des sommets inacceptables » et pointe du doigt, à Paris notamment, « le rôle-clé joué par les collèges privés ».

Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Pascal Balmant répond cyniquement : « Je crois à l’insuffisance d’une approche exclusivement statistique, qui conduit à une vision trop hâtive et abrupte de la réalité… »

Depuis quelques mois, le journal La Croix s’efforce de vendre les mérites présupposés de l’enseignement catholique et s’adonne à une vaste opération de publicité mensongère en dissimulant les résultats de ces enquêtes démontrant la ségrégation produite par l’enseignement sous contrat.

Le journal La Croix complice de l’enseignement catholique pour relancer la guerre scolaire :

Le buzz médiatique initié par La Croix fonctionne :

Tout l’arsenal du vocabulaire humaniste est utilisé quand il s’agit de travestir par le discours la réalité du libéralisme. Les termes suivants sont couramment utilisés dignité de la personne, communauté éducative, respect, dévouement, dialogue… Ainsi sont masqués les problèmes institutionnels et camouflés les conflits selon un mécanisme couramment utilisé dans la sphère politique ou ecclésiale. Il arrive que le vocabulaire humaniste se trahisse directement, par exemple quand est prônée la réussite individuelle et sociale comme valeur privilégiée.

La Croix indique pour qui voter :

  • « Nous ne sommes pas hostiles à une évolution du 80-20 pour répondre au passage massif d’élèves du public vers le privé », nous répondait début février Annie Gennevard, secrétaire générale adjointe chez Les Républicains et membre de l’équipe Fillon. Objectif : « assurer aux familles une liberté de choix qui aujourd’hui n’est pas effective, puisque certaines d’entre elles ne peuvent pas inscrire leur enfant dans le type d’établissement souhaité ».

  • « Jean-Luc Mélenchon entend « réserver l’argent public au financement de l’école publique ». Comment ? En abrogeant la loi Carle (2009), qui oblige les villes et villages à verser un forfait communal pour la scolarisation d’enfants résidents dans une école privée située sur une autre commune. En revenant aussi et surtout sur la loi Debré de 1959, qui définit l’accord d’association avec l’État. »

  • « Au FN, longtemps promoteur d’un « chèque éducation » utilisable par les familles dans l’école de leur souhait… »

  • « Chez Benoît Hamon, on ne répond pas directement à une possible remise en question des accords Lang-Cloupet mais on dit vouloir travailler avec l’Enseignement catholique… »

  • « Enfin, contactée à plusieurs reprises, l’équipe d’Emmanuel Macron n’était pas en mesure, lundi 27 février, de préciser la position du candidat d’En marche ! dans ce dossier. »

Jacques Attali a peut-être quelques précisions importantes : « J’ai rencontré Emmanuel Macron il y a longtemps, puisque quand le Président précédent [Nicolas Sarkozy, NDLR] m’a demandé d’organiser la commission de réforme de l’économie française… » ((http://www.bfmtv.com/politique/attali-emmanuel-macron-a-le-talent-pour-etre-un-presidentiable-830701.html)) Relisons la proposition n° 6 de ce rapport Attali de 2008 dont le rédacteur est Emmanuel Macron : « Des “droits à l’école” seront attribués à chaque enfant et utilisables dans toutes les écoles : ce dispositif permettra d’établir une véritable liberté de choix, pour que chacun puisse bénéficier dans son voisinage d’écoles publiques et privées conventionnées. En pratique, l’État affectera aux parents une somme d’argent par élève. Chaque parent pourra l’utiliser dans un établissement public ou privé de son choix. » La suppression de la carte scolaire est finalement posée par le rapport Attali comme un préalable incontournable à l’instauration du chèque éducation.

Le quotidien Le Monde indique aussi que « L’enseignement catholique veut peser sur la présidentielle » : « Reste à savoir quel accueil lui réserveront les candidats engagés dans la course à l’Elysée. Le suspense est relatif : du côté de François Fillon ou d’Emmanuel Macron, on peut s’attendre à ce que les notions d’« autonomie » et de « flexibilité » sur lesquelles le privé insiste, résonnent favorablement. Benoît Hamon, lui, n’a pour l’heure évoqué ce secteur de l’enseignement que pour l’enjoindre à s’associer au chantier de la « mixité sociale », à peine engagé.

On le voit, de nouveaux champs de bataille, toujours plus sournois, s’ouvrent en permanence. Une guerre froide sur le terrain scolaire, sans cesse réactivée par les partisans de l’enseignement catholique, se déroule encore et toujours, sous nos yeux. Hélas, l’époque est à une omerta politique. Un silence religieux, organisé à droite, s’est installé afin de mieux masquer ce démantèlement de l’Éducation nationale. La gauche, par une atonie qui fait figure de complaisance contribue par son invraisemblable passivité – connivence ? – à ce démantèlement. Son silence conforte la collusion d’intérêts entre libéraux et cléricaux pour séparer l’école de l’État.

L’Eglise demande finalement à l’État de financer sa visibilité sociale, au gré de concessions et privilèges toujours plus nombreux. Heureuse non seulement, de maintenir ses « parts de marché », mais de se développer aujourd’hui sur le compte du contribuable, l’Église revendique ainsi, par le truchement de l’école, un développement continuel en vue d’une reconquête de son emprise sur les citoyens et les institutions. À la clef, un remariage forcé avec l’État.

 

  1. « Le CNRS juge l’enseignement privé discriminant » Le Figaro 14 janvier 2014 []

  2. http://www.education.gouv.fr/cid106930/massification-scolaire-et-mixite-sociale.html []

http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/09/06/thomas-piketty-la-segregation-sociale-dans-les-colleges-atteint-des-sommets-inacceptables_4993003_3232.html

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15 mars 2017 3 15 /03 /mars /2017 06:01

 Invité à l’émission C’à vous (1), J-L Mélenchon a affronté avec habileté et non sans  ironie des représentants médiatiques de la caste et leurs sottes manières, manières qui, finalement, me réjouissent tant elles sont férocement pataudes et commencent à être contreproductives. Soyez attentif à l’attitude physique des journalistes du plateau qui en dit long, bien entendu aux propos de J-L Mélenchon.

Madame Lapix, menant principalement la charge, usant d’un vocabulaire erroné et non maîtrisé, un internaute a jugé nécessaire de lui proposer un petit cours (2) de rattrapage pour lui permettre de faire la différence entre charges sociales et cotisations.

Maintenant, pour mieux appréhender le ‘travail’ de cette journaliste, quelques renseignements :

  • Qui est Madame Lapix ? (3).
  • Quelles sont ses origines sociales ? (4).
  • Qui est son époux ? (5).

C’est le b.a.ba de l’information que de vérifier qui parle, et d’où.

Cependant, n’en tirez pas la conclusion que toutes les personnes ayant ce pedigree appartiennent à la caste, sont, dans le métier de journaliste, chiens ou chiennes de garde.

 **

 **

 (1) https://www.youtube.com/watch?v=pFlHwR-OYLk

 (2) Vous avez dit "Charges Sociales", Mme Anne-Sophie Lapix ?  https://www.youtube.com/watch?v=SC_ykYGCQ0U

(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Sophie_Lapix

(4) http://www.societe.com/societe/lapix-batiment-382743391.html

(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Sadoun

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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 20:33

            1er étape : allez sur

https://presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr/les-parrainages/tous-les-parrainages/

           2ème étape : allez dans « Tous les parrainages validés »

           3ème étape : dans 'rechercher' inscrivez Mélenchon

           4ème étape : cliquez la colonne département ou collectivité

 

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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 15:01

Un débat très riche. Avec la participation de Juan Branco (ex assistant du Président de la Cour pénale internationale, conseiller juridique de Julien Assange,…), Léonie Simaga (comédienne, metteur en scène, sociétaire de la Comédie française,…), Natacha Polony (journaliste,…), etc

 *

Une 6ème République ça sert à quoi ? Quelles en sont les conséquences ?

Analyse de la 5ème République,…, le présidentialisme, la fabrique de l’abstention, le népotisme, la corruption,…., le non représentativité sociologique au parlement,…

Macron, présenté comme tout neuf, a coché en 20 ans toutes les cases du système,….

Refondation des droits fondamentaux,…

Indépendance de la France et stockage des données dans des plateformes à l’étranger,…. autonomie, … révolution numérique,…

Etc.

*

*

https://www.youtube.com/watch?v=KFi2kVCEbww

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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 05:27

Conférence de presse sur l’Europe

Le lundi 6 mars 2017 à 18h30, Jean-Luc Mélenchon a tenu une conférence de presse sur l’Europe au moment où François Hollande s’apprête à rencontrer à Versailles les dirigeants de l’Italie, de l’Allemagne et de l’Espagne. Cette conférence fut l’occasion de rappeler notre position pour l’indépendance de la France, contre l’Europe de la guerre et pour la sortie des traités européens.

 *

A Rome. Intervention à la réunion sur le plan B

 

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13 mars 2017 1 13 /03 /mars /2017 15:27

Et si on taillait un costard à F. Fillon ?

A l’égout. Là va la 5ème république à son crépuscule.

La précaution n’est plus d’écrire : ‘se serait fait offrir pour 48 500 euros de costumes’(1) lorsque l’incriminé réplique : « Un ami m’a offert des costumes en février. Et alors ? »(2) ou rétorque : "Je ne vais pas vous répondre sur ces sujets, c'est ma vie privée, ça ne regarde personne! J'ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami, ce n'est pas interdit"(3).

Vous en avez des amis qui vous entretiennent de costards, juste pour le plaisir de vous faire plaisir?

Ça pue ! Ça pue le service rendu, ou à rendre.

Est-on encore en politique ? On pourrait penser que non. Et pourtant ! On y est en plein. Mais de la plus mauvaise des manières. Que peut-on attendre, à la plus haute fonction de l’Etat, d’un tel individu ?

Cela mérite que le gugusse prenne une veste aux élections. Du sur mesure, du cousu main dans l’urne.

 *

  1. http://www.bfmtv.com/politique/francois-fillon-se-serait-fait-offrir-pour-48-500-euros-de-costumes-1120041.html
  2. http://www.20minutes.fr/politique/2029423-20170312-presidentielle-ami-offert-costumes-fevrier-alors-defend-francois-fillon
  3. http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/13/pourquoi-le-nom-du-genereux-ami-de-francois-fillon-nest-pas-ren/

 

 

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