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28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 17:46

Selon certains sondages, le candidat du mouvement la France insoumise, J-L Mélenchon, se promènerait entre 10 et 11% des intentions de vote, les jours exceptionnels à 13% . Selon un autre sondage, dont il n’est guère fait état, on l’aurait aperçu bien plus haut, à cheminer en compagnie de 18%, toujours d’intentions de vote.

On peut dire qu’il y a soit des sondages erronés, soit des sondages faits pour nous manipuler. Lesquels, je n’en sais rien.

Il se trouve que FILTERIS/ Euromédiations donne, en date du 8 février, J-L Mélenchon à 18,3%, ce même institut avait donné Trump gagnant, pronostiqué la victoire du Brexit et Fillon vainqueur des primaires. Faut-il pour autant le croire ? Je n’en sais rien. Mais faut avouer que c’est troublant.

Mon opinion est que le score du candidat de la France insoumise est au dessus du résultat obtenu aux dernières élections présidentielles. Pourquoi ?

  • A comparer avec les meetings de 2012, le nombre de personnes qui se pressent pour venir écouter le candidat en 2016/2017 va du simple au double (certaines restent dehors). Ils ne viennent pas pour les beaux yeux de J-L Mélenchon, c’est sûr, et ils ne restent pas à se geler pour le plaisir d’attraper mal.
  • Il n’y a aucune raison pour que les électeurs de la France insoumise soient moins nombreux que ceux du Front de Gauche d’alors, bien au contraire.
  • Le nombre de programmes vendus (l’Avenir en commun), de livres de Mélenchon est considérable, au point de figurer au top des ventes.
  • Il y a quelques années, lorsqu’on faisait campagne, il n’était pas évident d’accrocher le chaland : il détournait le regard, faisait un pas de côté, accélérait son allure ; aujourd’hui, ce même chaland vient à la rencontre et n’a plus honte de se trouver à discutailler de Mélenchon.
  • Un truc qui ne trompe pas : la manière dont Mélenchon est sans arrêt descendu dans les médias (pour mémoire : ‘L’émission politique’), parfois même par les autres candidats. Expliquez-moi : pourquoi s’acharner contre un candidat dont on dit qu’il ne pèse pas. Réponse : parce qu’on sait qu’il pèse et que, de ce fait, il fout les jetons.
  • Etc, etc, …

Où est Mélenchon dans les sondages ? Je vous l’ai dit, je n’en sais rien. Mais certainement pas où les instituts traditionnels disent l’apercevoir. Aussi certains jours, je me prends à penser qu’il risque d’être la surprise, l’heureuse surprise. Enfin ! pour moi et pour beaucoup d’autres.

Je ne vais pas vous embêter davantage, mais je vais vous laisser méditer le contenu des liens ci-dessous en vous invitant à réfléchir sur la manipulation dont vous êtes peut-être l’objet afin de vous pousser à voter celui-ci plutôt que … pour le candidat de la France insoumise : J-L Mélenchon.

 

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28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 07:08

Traduction explicite : le vote B. Hamon est inutile. C’est clair : soutien à Hamon pour la galerie mais pas jusqu’à aller voter pour lui.

Ils sont nombreux au P(s) à penser la même chose, au point que Rebsamen et Cambadelis, 1er secrétaire du P(s), se sont fendus d’une lettre aux élus socialistes qui tardent à se manifester pour leur signifier qu’ils ont à parrainer le candidat maison.

Ceci augure mal de l’avenir aux présidentielles du candidat B. Hamon. Comme on dit : il ne va pas scorer.

Si, à l’intérieur même de P(s), le choix est fait de ne pas voter Hamon l’électeur avisé, éclairé, devrait lui aussi se poser la question de l’utilité et de l’efficacité de son vote.

Naturellement, il est conseillé à ce dernier, s’il est socialiste, de voter pour le candidat de la France insoumise et de laisser Rebsamen rejoindre Macron candidat de ce que le sociologue J-P Garnier appelle la deuxième droite (2).

Exergue

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(1) Source : http://www.lejdd.fr/Politique/Derriere-son-candidat-le-PS-n-est-pas-en-marche-850295

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Derrière Hamon, le PS n'est pas en marche

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Incompréhensions sur la ligne, sentiment d’abandon des élus, campagne qui peine à démarrer : rarement la famille socialiste aura si peu soutenu son champion.

 

 

 

Benoît Hamon peut-il vraiment compter, dans sa campagne, sur le soutien du PS? Un mois après sa désignation, difficile de répondre par l'affirmative. Et ce malgré les assurances de l'équipe Hamon. "Depuis le premier jour, le parti est à disposition du candidat", assure Régis Juanico, trésorier et proche de Hamon. Mais beaucoup redoutent un remake de la campagne de 2007, quand Ségolène Royal n'avait pas été soutenue par l'appareil. "On aura une campagne aussi enthousiaste et solidaire que pour Royal, ironise un vieux routier du PS. La différence, c'est qu'elle, on savait qu'elle serait au second tour…"

Lire aussi : Le chef de l’aile droite du PS annonce son soutien à Macron

Certes, la rue de Solferino joue le jeu. Le premier secrétaire du PS, J.C Cambadelis, qui fait partie du conseil politique du candidat, se montre "très pro actif pour que les choses se passent bien", selon l'équipe Hamon. Il a dû adresser mardi à de nombreux parlementaires cette missive de rappel : "Nos principes veulent que nos parlementaires soutiennent automatiquement le candidat investi par le PS. Or à notre connaissance, tu n'as pas encore retourné le formulaire […] Nous t'invitons à nous l'adresser aussi vite que possible."

Ironie de l'histoire, le courrier a aussi été signé par François Rebsamen, maire de Dijon et patron de la Fédération des élus socialistes (FNESR). Notoirement peu emballé par Hamon, Rebsamen lui a donné son parrainage. "Je soutiens Hamon, je ne serai jamais pris en défaut. Mais je voterai utile", a-t-il glissé, en privé, cette semaine. Sous-entendu : peut-être pour Macron…

Même ambiguïté pour le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui a tergiversé, cette semaine sur RMC : "La question qui sera posée [est] 'Qui peut être au deuxième tour pour empêcher un duel Fillon-Le Pen?'" Le soutien du PS à son candidat ne va donc pas de soi. Un cadre résume : "Il y en a plein qui feront loyalement la campagne du candidat pour lequel ils ne voteront pas…"

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"Il est grand temps d'entrer véritablement en campagne"

Les motifs de démotivation ne manquent pas. D'abord, la ligne du candidat, très à gauche, qui a d'emblée rebuté nombre de socialistes. Sa critique du bilan du quinquennat, trop sévère, pour beaucoup : "Il faut qu'on soit plus souple sur le bilan", concède Juanico. La conduite de la campagne par Hamon, accaparé par la recherche d'accords d'appareils : "Il a pris plus de temps à discuter avec les écolos et l'extrême gauche qu'avec les socialistes", enrage un proche de Valls.

Dans ce contexte, la campagne Hamon commence à ressembler à une course d'obstacles. Sur le terrain, d'abord : plusieurs fédérations seraient à la limite de l'obstruction, comme la Côte-d'Or, le Cantal, le très macroniste Rhône, et même la Haute-Vienne ou les Bouches-du-Rhône, deux bastions socialistes. Au niveau national, la dernière réunion du groupe PS à l'Assemblée, mardi, a souligné le "désarroi" des troupes, selon un participant. "On ne peut pas dire qu'on n'a rien fait pour les banlieues", s'y est indigné François Pupponi, député-maire de Sarcelles, après l'interview de Hamon au JDDdans laquelle il évoquait le "rendez-vous manqué de Hollande avec les banlieues". L’interview n'a pas plu non plus à Patrick Kanner qui l'a un peu pris pour lui. Le ministre de la Ville va donc envoyer un "long courrier" au candidat socialiste pour "lui expliquer que la politique de la ville a été utile" et "les engagements tenus". Il lui conseille aussi de "rassembler les siens"… D'autres élus ont également demandé quel était "le mode d'emploi" sur le bilan du quinquennat…

Les inquiétudes débordent même le cadre du seul PS, des alliés comme les radicaux de gauche et les écologistes réformistes se sentant écartés. La Belle Alliance populaire (BAP), née avant la primaire de gauche, a ainsi été réactivée et se réunira le 1er mars. Façon de "traiter" les associés qui estiment de pas l'avoir été suffisamment. Les écologistes proches du gouvernement, comme Jean-Luc Bennahmias ou Emmanuelle Cosse, viennent aussi d'écrire en ce sens à la direction du PS et au candidat : "Il est grand temps maintenant d'achever l'édifice commun pour entrer véritablement en campagne […] Le travail de rassemblement n'a toujours pas abouti."

 *

"Il fallait vite emballer les choses"

Diagnostic d'un ministre membre de l'équipe de campagne : "Le travail de reconnexion avec des tas d'élus et de parlementaires n'a pas encore été fait." Régis Juanico admet "quelques erreurs de forme car il fallait vite emballer les choses", et promet de "traiter les élus, leur parler, les associer, faire de la calinothérapie". L'équipe Hamon réunira donc mardi un conseil des parlementaires… une semaine après la fin de la session, ce qui ne garantit pas une affluence record. Puis, le 4 mars, les mandataires locaux seront reçus "pour leur donner la feuille de route de mobilisation". D'ici au grand meeting de Paris, le 19 mars à Bercy, il participera à plusieurs "agora live", ces meetings participatifs, à Poitiers ou à Brest.

Les hamonistes misent aussi sur une campagne de porte à porte ciblée, plus efficace, selon eux, que des distributions classiques de tracts sur les marchés. Et ambitionnent de "donner, partout où c'est possible, la possibilité aux gens de créer des comités Hamon 2017, explique ­Juanico. On a envie que ça déborde. Il ne faut pas être entravé par le fait qu'un certain nombre d'élus vont traîner les pieds". Mais pour ce député hostile, c'est mission impossible : "Ça ne prend pas. Tout le monde s'est mis au point mort : on arrête la bagnole, et on regarde." Au risque du surplace, voire de l'accident.

dimanche 26 février 2017

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(2) Selon le sociologue la deuxième droite « avançant sous le pavillon ‘de gauche’ est en fait missionnée pour faire tout le sale boulot que la droite ne peut pas faire sous peine de provoquer le chaos. La bourgeoisie PS est là pour sauver le capitalisme ». Illustration : la loi El Khomri.

 

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27 février 2017 1 27 /02 /février /2017 06:48

Une illusion est une perception reconnue différente de la réalité renseigne Wikipédia.

Tant que l’illusion n’est pas reconnue différente de la réalité elle est perçue comme réalité.  Aussi le travail auquel s’est livré Eric Peschot est-il salutaire qui distingue pour aider à ouvrir les yeux à propos de B. Hamon:

  • l’illusion du changement maintenant,

  • l’illusion de la socialdémocratie,

  • l’illusion que l’UE peut devenir sociale sans livrer bataille,

  • l’illusion d’une cohérence politique,

  • l’illusion sociale libérale du revenu universel,

  • l’illusion de l’union possible.

Concernant cette dernière illusion, celle de l’union possible, nous savons désormais qu’elle est dissipée depuis la rencontre de vendredi entre J-L Mélenchon et B. Hamon. Rencontre utile car il fallait satisfaire ceux des citoyens qui caressaient l’espoir de voir se réaliser cette union improbable et qui n’auraient pas compris que rien n’ait été tenté pour cela, rencontre utile aussi car désormais la campagne peut se dérouler dégagée de ce qui aurait pesé sourdement sur elle et dont les médias n’auraient pas manqué d’user pour pourrir la France insoumise et son candidat.

Bonne lecture.

Exergue

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Source : https://blogs.mediapart.fr/eric-peschot/blog/240217/de-quelles-illusions-benoit-hamon-est-il-le-nom

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Citoyen sans aucune responsabilité, sans aucun poids politique, n'ayant aucune autre légitimité que celle que chaque citoyen peut détenir j'avais envie de dire deux ou trois choses dans le concert des belles âmes qui aujourd'hui veulent croire ou nous faire croire que depuis le résultat de la primaire de la belle alliance populaire tout a changé.

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Le succès de Benoit Hamon aux primaires du Parti Socialiste, rebaptisées primaires de la Belle Alliance Populaire (qui n’a eu de populaire que le mot et d’alliance que la poudre aux yeux) au-delà des raisons analysées ici et là, est aussi le résultat d’une conjonction d’illusions.

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Illusion du changement maintenant

Illusion que l’on peut tout changer sans que rien ne change hormis un homme [1]. Illusion donc, qui consiste à imaginer que le fait de désigner un candidat estampillé gauche du PS va, par la seule grâce de cette désignation, faire du Parti Socialiste autre chose que ce qu’il est devenu : un conglomérat d’élus locaux, de députés, de sénateurs, d’apparatchiks qui, contre les pires mesures prises pendant ces 5 années, ont, au mieux, parfois protesté mollement, sans jamais oser sortir de leur impuissance organisée et, au pire, soutenu, accompagné, initié, précédé celles-ci.

C’est ignorer, ou vouloir ignorer, ou plus machiavéliquement masquer le fait qu’une organisation comme le PS, faite de milliers de personnes, d’intérêts, d’alliances objectives, conjoncturelles, n’est pas tributaire d’un homme même s’il est désigné par une fraction du corps électoral. D’ailleurs Benoit Hamon n’a eu rien de plus pressé que de rassurer sa droite comme sa propre obédience en nommant des représentants de chaque courant dans son équipe de campagne. Il est le candidat mais au sein du système PS il est obligé de donner des gages, et ce n’est surtout pas à celles et ceux qui ont voté pour lui afin de faire barrage à Valls, qu’il s’empresse de les donner. Le PS et ses jeux d'appareils il les connait particulièrement bien, lui qui derrière ce physique de jeune homme timide et embarassé cache un fin connaisseur des accords de congrès, des alliances et mésalliances pour négocier un poste, une situation, sa part de pouvoir au sein de ce parti dant il est membre dirigeant depuis si longtemps.

Une organisation à partir d’une certaine taille s’autonomise, poursuit des objectifs qui lui sont propres, tend à sa propre préservation et à la préservation des intérêts de ceux qui lui sont attachés et surtout c’est ignorer que ces 5 années sont d’abord la démonstration de l’échec de la stratégie social-démocrate.

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Illusion de la social-démocratie

Les 5 années passées ne sont certainement pas un accident dans la trajectoire du PS, elles ne sont pas le résultat d’un coup d’état au sein du PS d’une fraction minoritaire, elles ne sont pas une parenthèse désenchantée dans le voyage merveilleux de la social-démocratie. Elles en sont très exactement le contraire, elles sont conformes à la nature, à la trajectoire même de la social-démocratie en Europe et dans le monde.

La social-démocratie est d’abord un courant de la gauche européenne qui considère qu’il est toujours possible et même souhaitable de réaliser des compromis avec les classes dominantes. Si ce compromis est favorable aux salariés, favorable à ceux qui produisent les richesses, lorsque les classes dominantes sont, sous la pression de risques révolutionnaires, en position de faiblesse, il n’en est plus rien lorsque les classes dominantes ne sont plus sous cette contrainte. Alors le compromis se fait à chaque fois au détriment des salariés, de ceux qui par leur travail produisent les richesses.

C’est ce à quoi nous assistons depuis des années dans un jeu de dupe permanent. Simplement le mécanisme s’est accéléré, simplifié. Avec le temps il est de moins en moins nécessaire de recouvrir (comme l’on recouvre les chaines des esclaves de fleurs pour en faire oublier la présence) les concessions en faveur des classes dominantes d’apparentes concessions en faveur des salariés. Nous sommes passés d’une situation où, en contrepartie d’une réduction du temps de travail, les salariés ont du accepter gel salarial, annualisation du temps de travail, flexibilisation de celui-ci à une situation où ils doivent accepter la Loi El Khomri, le CICE et où les contreparties sont selon les cas purement hypothétiques (le million d’emplois de Gattaz) à inexistantes.

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Illusion que l’UE peut devenir sociale sans livrer bataille

Hamon est aussi le nouvel avatar de cette foi qui consiste à croire que l’on peut améliorer l’Union Européenne sans difficulté, de cette illusion qui consiste à penser que l’on peut changer la nature de l’Union Européenne qui, par on ne sait quel miracle, deviendrait soudainement un vert paradis social pour tous les européens.

Les libéraux eux ne s’y trompent pas, la construction de l’UE qu’ils ont engagée est le résultat de combats, d’épreuves de force répétées, de chantages, d’agressions économiques. Ils savent que les fondements même de l’UE sont porteurs d’une transformation profonde de la situation sociale mais que cette transformation est aussi un combat.

Certes, la concurrence libre et non faussée est le cheval de Troie de l’ordo libéralisme, d’un libéralisme qui dévoile d’ailleurs chaque jour un peu plus sa nature autoritaire et punitive. Mais les libéraux le savent bien, la bataille n’est pas terminée, ils la mènent sur deux fronts, celui de la consolidation de leurs conquêtes et celui de l’approfondissement des transformations qu’ils opèrent. La bataille pour eux n’est pas terminée car ils considèrent qu’elle n’a pas de point d’aboutissement, qu’il y a toujours un nouveau champ à conquérir, à convertir à la marchandise.

Pour ce faire l’UE exige beaucoup mais ne tient rien. Elle ne cache même plus sa réalité, en mettant à sa tête l’ancien premier ministre d’un paradis fiscal qui a lui-même grandement contribué aux développements des stratégies des grands groupes pour « optimiser » (c'est-à-dire échapper à) leurs impôts.

L’UE a démontré à travers la Grèce et la Grande-Bretagne sa capacité à être totalement intransigeante avec ceux qui souhaitent une politique européenne plus accommodante socialement et, conciliatrice avec ceux qui souhaitent refuser l’accès aux droits sociaux à certaines catégories de population, approfondir les politiques libérales. La négociation avec la Grèce a été celle de l’écrasement sans concession de toute velléité d’échapper aux règles de l’UE, la négociation avec la Grande-Bretagne a été celle de la compréhension, des concessions pour pousser toujours plus loin les libéralités et le régime d’exception en faveur de toujours plus de libéralisme.

L’Europe que nous souhaitons, une Europe respectueuse des peuples, socialement protectrice, tournée vers le progrès social et humain, respectueuse des valeurs humaines, des droits de l’homme, réinventant un modèle social qui permette que les peuples d’Europe vivent mieux, que les inégalités reculent et avec elles la pauvreté, ne naitra pas naturellement de l’UE.

Entre l’Europe que nous souhaitons et celle des libéraux ce qui s’annonce c’est une bataille rude, un combat où les néo libéraux ne retiendront pas leurs coups, où ils seront capables de pousser très loin, jusqu’à provoquer des crises graves pour ne pas perdre leurs avantages. Hamon c’est l’illusion que cela ne se passera qu’entre personnes de bonne foi et accessibles à la raison. Pourtant l’expérience grecque aurait dû nous instruire. Illusion par ailleurs dangereuse car partir négocier un changement de paradigme de l’UE sans être prêt à la bataille, aux coups portés, ne peut que conduire à une défaite cinglante, brutale, destructrice.

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Illusion d’une cohérence politique

Illusion encore et toujours que l’on puisse croire qu’un de ceux qui fit Valls roi (ou pour le moins 1er ministre) soit dans un temps suivant son meilleur antidote. Illusion que l’on puisse mener une politique différente avec les mêmes, que l’on puisse abroger la loi El Khomri en conservant dans sa majorité la député El Khomri et tous ceux qui ont soutenu cette loi. Il ne s’agit pas de couper des têtes, il ne s’agit pas d’être du côté de la revanche mais seulement de celui de la cohérence, de la conviction politique. Il fut un temps ou Benoit Hamon trouvait utile de soutenir Emmanuel Macron face à Manuel Valls, où il jugeait l’ancien ministre de l’économie plus à gauche que l’ancien premier ministre. Soutien de Valls un jour avant d’en devenir un de ces opposants, préférant Macron face à Valls un autre jour, opposant à la loi El Khomri mais prêt à accueillir la future député El Khomri et à ne pas remettre en cause les investitures mitonnées par un PS dont la direction a été à la solde de la droite du PS et de ce gouvernement pendant des mois, des années, et aujourd’hui pourtant barde d’une autre gauche face à Macron.

Benoit Hamon est un tour de passepasse classique auquel nous a habitué depuis longtemps le marketing. Comme coca-cola qui, afin de tuer toute concurrence, créée sa propre concurrence, le parti socialiste fait de même avec ses candidats qui, tous issus d’une même formation tentent de couvrir l’ensemble du spectre du marché politique qu’ils veulent capter : Valls le républicanisme autoritaire pour ceux qui souhaitent un pouvoir fort et sécuritaire, Montebourg le socialisme souverainiste aux accents gaulliens, Hamon le socialisme de « l’utopie sociale ». Ces différentes marques sortent de la même boutique, du même flacon et demain vont gouverner ensemble ou a minima participer d’une même majorité. Comment croire qu’elles puissent soudainement faire autre chose que ce qu’elles ont fait depuis si longtemps ? Comme les différentes marques de lessive : aucune ne lavent plus blanc que l’autre mais chacune se différencie par le packaging et l’ajout d'un peu de poudre de perlimpinpin.

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Illusion sociale libérale du revenu universel

Illusion encore avec un projet qui s’affiche social avec le revenu universel mais qui, à y regarder de plus près, est d’abord un projet d’acceptation et de capitulation devant le néo-libéralisme, devant le projet sociétal et économique du capitalisme dans ses nouveaux développements.

En effet, à l’origine du projet de revenu universel de Benoit Hamon se trouve le constat, que l’on peut partager, que le capitalisme dans ses actuels développements est incapable de produire autre choses que cette bouillie de travail, que ce travail dégradé, aliéné qu’il appelle emploi et qui violente, brutalise chaque jour des millions de salariés. La conclusion qu’en tire Benoit Hamon est qu’il faut s’y résoudre et s’y adapter en mettant en place le revenu universel.

Ce projet de revenu universel nous dit tout simplement qu’il n’y a pas d’autre avenir pour le travail, pour cette activité essentielle à l’homme, cette activité qui nous humanise et nous définit, que cette bouillie de travail que nous concède le capitalisme. Il faudrait en prendre acte et s’y adapter en acceptant un revenu qui viendrait soit s’y substituer (pour ceux qui seraient exclus ou qui ne supporteraient plus les conditions du travail) soit compléter les revenus insuffisants que nous tirerions des lambeaux de travail que le capitalisme nous octroie.

Le revenu universel n’a pas pour vocation de changer le travail tel qu’il est, pour lui rendre sa dimension émancipatrice et humanisante, mais seulement d’en amortir certains aspects, de permettre de fait la perpétuation et le développement du travail tel que le remodèle le capitalisme, en délivrant un revenu, une obole.

Le revenu universel n’a pas pour objet de rendre le travail à ceux qui le réalisent mais de permettre à ceux qui l’exploitent d’en poursuivre la destruction, la dégradation, et au final d’en perpétuer l’exploitation. L’existence du revenu universel sera un argument supplémentaire pour payer encore plus mal celles et ceux qui « trimeront ».

Le revenu universel est aussi une capitulation face au marché tout puissant, face à la marchandisation de tous les aspects de la vie humaine. Ce que nous dit le revenu universel c’est qu’en effet dans le capitalisme tout est marchandise et que, face à cela, il est nécessaire de s’adapter en donnant un revenu universel (que l’on pourrait qualifier de minimal) afin de permettre à chacun de pouvoir consommer sa part de marchandise liée à ses besoins vitaux. Face à la question de la marchandisation on nous dit que ce mouvement de fond du capitalisme doit être accompagné en donnant à chacun les moyens de consommer sa part vitale de marchandises.

Les néo-libéraux les plus avancés l’ont bien compris, ils sont favorables au revenu universel car celui-ci est une avancée supplémentaire vers une transformation plus profonde encore du système social français. A terme plus besoin de sécurité sociale, de retraite par répartition, de CMU, d’allocation familiales et/ou sociale, il suffit simplement de mettre en place un revenu universel financé par ce que furent les cotisations sociales et de donner au marché la tâche de réaliser les prestations. Exit le système social existant et bienvenue aux assurances qui demain en prendraient la place, transformant tout définitivement en marchandise, ne laissant plus aucun secteur libre de la marchandise.

C’est un choix qui une fois de plus accompagne le mouvement actuel du capitalisme. Celui-ci ne peut pas aujourd’hui accepter de laisser une seule fraction de notre planète hors de son orbe et ne peut accepter de laisser une seule fraction de l’activité humaine hors de son périmètre. Le service public, les communs, la gratuité, sont autant de territoire vierge de sa présence qu’il ne peut en aucun cas accepter. Le revenu universel est sa réponse. Le capitalisme et la marchandisation universelle qu’il porte en lui ne peuvent pas se déployer quantitativement et qualitativement sur l’ensemble des territoires connus et sur l’ensemble des aspects de la vie humaine sans que chaque humain ait un minilum pour pouvoir consommer la part minimale vitale (eau, nourriture, logement, énergie, santé, …)

Il existe donc bien une vraie différence entre le revenu universel, qui accompagne le mouvement de la marchandisation, et un projet de transformation qui lutte contre ce mouvement, qui propose de protéger notre part d’humanité face à la marchandise en sortant de l’orbite de celle-ci, ce qui est essentiel, vital pour l’être humain. Gratuité de la part nécessaire, vitale d’eau, d’énergie, gratuité de la santé, de l’éducation, maintien hors du champ de la marchandise et du profit des retraites, retour sous contrôle démocratique de la monnaie.

Le revenu universel sous les oripeaux d’une avancée sociale est un piège, le piège de la marchandise pour tous comme unique horizon, de l’emploi dégradé, aliéné, rare comme unique avenir.

 *

Illusion de l’union possible

Parce que nous sommes très nombreux à avoir vécu l’exaltation de l’union de la gauche, du programme commun, l’espoir qu’ils firent se lever, que ce moment est devenu presque mythique pour beaucoup d’électeurs de gauche, presque autant que le front populaire, beaucoup d’entre nous en avons encore le désir. Le désir d’autant plus fort que nous avons une sorte d’intuition que l'on nous sussure depuis des semaines: jamais la gauche ne triomphe sans être unie dans ses différentes composantes. Mais ce désir d’union, de rassemblement finit par devenir un trompe l’œil, une chimère. Nous finissons pour certains d’entre nous par confondre le moyen qu’est l’union avec le but.

Benoit Hamon est un ersatz de cette union que nous désirons. Parce que sous les mots et les appels à l’union, au rassemblement il n’y a que calcul afin de rendre impuissant, inaudible, tout ce qui n’est pas le PS. L’objectif n’est pas l’union mais la désagrégation de ce qui n’est pas dans l’orbite du PS. Au bout de ce processus il n’y aura pas l’union mais la vassalisation ou la marginalisation totale pour ce qui reste de lambeaux de gauche. L’union n’est pas un processus qui se décrète, qui s’ordonne, mais un processus qui nécessite un accord sur les objectifs, le projet et confiance.

Or actuellement il n'y a pas d’accord sur le projet et la confiance est totalement laminée. Sans changement profond de la part du PS il n’y a aucune confiance possible après ces 5 années. Ces années de politique libérale, que jamais aucun député n’a freiné, de politique répressive, de répression du mouvement social et syndical. La gauche autre que celle qui s’est portée sur le PS a apporté plus de 4 millions de voix et n’a jamais été entendu d’aucune façon. Quant aux écologistes, qui avaient « dealé » avec le PS, ils n’ont pas eu plus de chance. Pire même dès qu’ils ont osé protester et trouver qu’il ne leur était plus possible de continuer à participer à cette mascarade la réponse a été leur atomisation.

Dans ces conditions quelle confiance possible ? Quelle union possible ? D’autant que les acteurs de cette mascarade, les principaux protagonistes de ces 5 années sont reconduits, réinvestis. Les chiffres parlent et certainement pas en faveur de l’unité et de l’union : sur les 394 candidat·e·s investi·e·s par le PS, 64% ont une position sociale libérale, 21% indéterminée et seulement 10% sont en accord avec Hamon. L’unité ne se décrète pas elle se construit et pour cela encore faut-il en réunir les conditions. Celui qui appelle à l’union sans œuvrer à en créer les conditions est au mieux un naïf au pire un manipulateur.

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Conclusion provisoire

Pourtant au moment où j’écris ces lignes le candidat de EELV a annoncé son désistement. Il l’a annoncé alors que celles et ceux qui l’ont porté là où il est n’ont pas encore eu la possibilité de s’exprimer. Ce ralliement dont on nous dit qu’il est basé sur un accord semble malheureusement un accord d’appareil qui souhaite d’abord sauver quelques circonscriptions. Cette union qui ne coûte pas bien cher au PS, à peine 40 circonscriptions, lui permet de se poser en rassembleur, lui donne quelques cartouches pour faire apparaître ceux qui resteraient dehors, comme les diviseurs.

Députés et candidat de EELV ont choisi de participer à la stratégie de Benoît Hamon. C’est leur choix, c’est leur responsabilité. Auraient-ils vraiment voulu œuvrer pour l’unité, le rassemblement, qu’ils auraient pu demander comme préalable à la discussion qu'elles se fassent non pas à 2 mais à 3. Car comment s’expliquer que pour une union à 3, un projet commun, les discussions se fassent séparément ? Comment peut-on croire que Benoît Hamon souhaite un accord avec la France Insoumise alors qu’il ne rencontre que EELV, qu’il signe un accord avec eux seuls et que les discussions avec la France Insoumise n’ont pas encore débuté ?.

Imaginons un instant que, non content que les discussions avec la France Insoumise se tiennent un accord, nécessairement différent entre Benoît Hamon et la France Insoumise, soit signé. Que fait Benoit Hamon de celui signé avec EELV ? Cette union entre Jadot et Hamon a le goût amer des accords d’épicerie des boutiquiers de la politique, de ces accords qui sauvent quelques sièges au prix de tout le reste, et surtout au prix de l’écœurement des citoyens, des militants et sympathisants.

En 2017 nous allons avoir droit à bien des illusionnistes et bien des illusions. La question est de savoir si nous saurons les dissiper avant le premier tour ou seulement après le deuxième tour des présidentielles. Il y a 5 ans, de ne pas nous être dessillés les yeux à temps nous a conduits à vivre un quinquennat que beaucoup jugent cauchemardesque. Il ne tient qu’à nous de ne pas reproduire le même aveuglement. Car il n’est pas vrai que nous n’avons que le choix entre le ralliement à Benoît Hamon et au PS en l’état ou la victoire de Marine Le Pen, François Fillon ou Emmanuel Macron.

Que tous ceux qui souhaitent et appellent à l’union mettent alors tout en œuvre pour que Benoît Hamon, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon fassent un véritable accord de gouvernement avec de vrais garanties pour tous les partenaires et répondant aux attentes des citoyens. Pas un accord au rabais, pas un ces accords dont, dans un an ou deux les signataires, au moins pour certains d’entre eux, seraient bourrelés de remords et qui inévitablement conduirait aux prochaines élections à la catastrophe Le Pen.

Mais ceux qui appellent à l'union croient ils vraiment que, si un tel accord garantissant chacun venait à être signé, la droite du PS resterait inerte et ne partirait pas avec armes et bagages chez Macron ? En fait il est à craindre que le choix de l'union soit celui de la défaite soit immédiate, du fait de la défection de barons socialistes et avec eux d'une partie de l'électorat le plus centriste soit, encore plus cruelle, définitive et violente, en 2022 après l'échec d'un accord bancal et inopérant.

Sinon les électeurs peuvent décider de voter à gauche toute, et de changer une fois encore la donne, comme il l’on fait lors des primaires de la droite, de EELV et du PS. Après tout, souvenons-nous qu’il y a encore quelques mois d’aucun à « gauche » appelait à voter Jupé pour faire barrage à Sarkozy, chacun voyait Cécile Duflot candidate et Valls, à défaut de Hollande, vainqueur de la primaire.

 


[1] Cette croyance montre aussi combien le PS et une partie de ce que l’on appelle la gauche est contaminée par la 5ème république et le présidentialisme, contaminée par la croyance en l’homme providentiel qui, par sa seule activité, sa seule présence, va tout changer, transformer.

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Complément : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article153470

 

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26 février 2017 7 26 /02 /février /2017 12:28

Je regrette de ne pas avoir compilé et conservé les témoignages critiques de l’ « Emission politique » diffusée dernièrement sur France 2 et dont j’ai fait écho sur le blog (1) car ils continuent à m’être signalés, tous allant dans le même sens, confirmant que nous avons une presse qui a perdu le sens du travail qui est le sien. Je vous propose ce dernier témoignage, reproduit ci-dessous, produit dans Médiapart, qui réchauffe le cœur car il montre qu’à être abject on en devient contre-productif.

L’émotion est si grande, après une telle émission, qu’une pétition circule sur le net pour en dénoncer la manière.

Un mot encore. Ecoutez les 2 premières minutes du document « Les nouveaux chiens de garde » proposé en (3) et qui donne la parole à Pierre Desgraupes. Y-a matière à réfléchir.

Exergue

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Source : https://blogs.mediapart.fr/yannpell/blog/250217/melenchon-face-au-traquenard-de-france-2?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67

 *

Merci Monsieur Olivier Tonneau pour ce bel article (2) écrit après " L'émission politique" de France 2 ce jeudi 23 février 2017,

 

J'étais, moi aussi tellement triste après cette émission. Jusqu'à la toute dernière rubrique, c'était, comme beaucoup de commentaires le disent, affligeant, écœurant et surtout tellement ridicule. J'avais honte pour eux. Heureusement, un peu de baume au cœur en constatant que Jean-Luc Mélenchon n'est pas tombé dans le piège (les pièges), il a fait preuve d'une grande maîtrise de ses nerfs, de ses sujets, de sa remarquable intelligence qui serait bien utile à la France face à des personnalités comme Merkel, Poutine, Trump et d'autres. Car il faut aussi penser à ces moments où notre futur président sera face aux dirigeants du monde et je n'aimerais pas que ce soit une baudruche prête à se dégonfler au premier coup dur, ni une admiratrice du "canard étatsunien ". Il faut être brillant et avoir "le cuir épais" dans ces moments-là.

 

Moi non plus je ne connaissais pas particulièrement Jean-Luc Mélenchon, je ne suis donc pas un de ses soutiens de la première heure (je le regrette un peu, maintenant), mais je me suis intéressée à tous les candidats avec attention et, sans l'avoir anticipé, j'ai fini par écouter toutes ses interventions, ses analyses, ses meetings, ses chiffrages, du début à la fin avec un énorme intérêt (merci Internet !), je me suis reconnue dans son programme et je me suis prise d'affection pour lui et son équipe, pour sa sensibilité, sa simplicité et son humour. Au moins, on comprend ce qu'il dit et il est, de loin, le meilleur pédagogue (qualité qui fait tellement défaut à nos politiques qui ne savent pas comment s'adresser à nous et qui semblent souvent nous prendre pour des demeurés, or je déteste être prise pour une demeurée!).

 

Dans ce flot de bêtise déversé par TOUS les journalistes, la prime revient à M. Lenglet avec sa publicité gratuite pour Nike (je me demande si c'est légal, dans la mesure où l'on floute les marques sur les T-shirts en certaines occasions), le blouson Adidas de Charline n'était pas des plus fins non plus. En tout cas," merci pour ce moment", pourra vous dire la représentante du FN qui, bien qu'empêtrée dans de nombreuses fraudes, aura probablement réussi à récupérer les voix de quelques personnes qui auraient peut-être voté Mélenchon si vous ne leur aviez pas prouvé (écran géant à l'appui," faut c'qu'il faut!") que voter France insoumise ou FN, c'était pareil. Et je vous en veux pour ça.

 

Quant aux invités censés nous représenter nous, le "simple peuple" (heureusement que nos idées et notre niveau de compréhension sont largement au-dessus de ceux qu'on nous a attribués...), qui les a choisis et qui leur a appris les phrases qu'ils devaient dire sans même écouter les réponses? Par chance, il y a eu ce moment de jubilation brève mais intense, avec Philippe Torreton (un acteur, un vrai, qui n'avait pas appris son texte par cœur, le vilain), honnête et inflexible sur le contenu de son intervention. J'espère que ces deux minutes resteront dans les mémoires et feront le tour des réseaux sociaux car ce fut un moment rare et délicieux (il me semble bien, d'ailleurs qu'avant son arrivée, M. Torreton a été annoncé comme venant pour une petite conversation d'une dizaine de minutes avec Jean-Luc Mélenchon et non pas pour lui poser" la question qui tue" mais je cite de mémoire, je n'ai pas eu le temps de vérifier, peut-être d'autres l'ont-ils fait).

 

Un autre joli moment de l'émission, lorsque M. Mélenchon a évoqué sa rencontre avec les chauffeurs Uber. Il les a vraiment écoutés, regardés, fait exister (même ceux qui avaient été coupés au montage). Il se souvenait de chacun d'eux et de ce qu'ils lui avaient dit. C'était de l'humanité et non pas de l'indifférence ou du mépris derrière un sourire factice. Cela m'a énormément émue et de cela, je lui suis reconnaissante.

 

Je trouve par ailleurs très courageux les participants à ce fil qui disent qu'ils ne voteront pas pour Mélenchon mais qu'ils ont été choqués du traitement qu'on lui a fait subir hier au soir.

 

Me voici probablement rangée par certains au rang des "mélenchonâtres" (fraîche-émoulue), d'autant plus je que ne vois pas le rapport avec le fait que Monsieur Mélenchon ait de l'admiration pour François Mitterrand "qui, en 1943 serrait la louche de Pétain", alors que ce même M. Mélenchon n'était même pas encore "une lueur dans les yeux de son père…".

 

Pour finir, comme d'autres l'ont écrit avant moi, je confirme que, pour la première fois depuis très longtemps, j'ai retrouvé un intérêt pour la politique et je voterai POUR un candidat et non CONTRE … Pour tout cela, d'ores et déjà, et parce que vous nous rendez intelligents M. Mélenchon, je vous remercie.

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  1. http://exergue.over-blog.com/2017/02/retour-sur-l-emission-politique-avec-comme-invite-j-l-melenchon.html

  2. Article cité dans le blog exergue, pouvant être lu en (1)

  3. https://vimeo.com/141362885

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25 février 2017 6 25 /02 /février /2017 23:53

La primaire avait pour finalité de faire émerger un candidat auquel – juré, craché, c’est promis – les battus devaient se rallier et apporter leur concours.

Tel était l’objectif, telle était la règle. Les électeurs à la primaire payant pour cela.

De fait, on a assisté à une belle arnaque.

Le candidat choisi, les recalés de se carapater, les uns chez Macron, les autres sur l’Aventin. Et les électeurs benêts d’être détroussés car parole n’a pas été honorée de soutenir le désigné.

Cela mériterait une plainte en justice pour escroquerie contre le P(s) qui a vendu le produit de la primaire, en a récolté argent et ne tient pas son engagement.

On se souvient qu’un des arguments de J-L Mélenchon pour refuser de participer à la primaire était qu’il n’en respecterait pas le résultat s’il n’était pas désigné. C’était honnêteté. C’était également lucidité : imaginons un instant J-L Mélenchon vainqueur de cette primaire à la noix et observons le sort qui est fait à Hamon et comprenons que la Belle Alliance n’en avait que le nom.

Si démonstration devait être faite que le personnel politique du P(s) ne vaut même pas la corde pour le pendre, voilà qui est fait.

Ainsi, sitôt désigné, Hamon s’avance nu, abandonné de tous, à ne représenter que lui-même.

Que peut-il faire ? Donner le change. Abuser les électeurs. Se servir de la campagne des présidentielles pour se constituer une stature dans la perspective de conquérir le poste de 1er secrétaire de ce qu’il restera du P(s) réduit à n’être habité que de fantômes.

Pour cela, il amuse la galerie, fait des promesses qu’il sait ne pas tenir – comment le pourrait-il alors qu’il va être battu à plate couture ?, garantit des sièges de députés comme s’il avait les moyens de les concéder.

Fait-il campagne ? Pas vraiment. Son programme ? C’est le miroir aux alouettes. Comme Macron il le découvre en marchant. Picore ici, picore là.

Il aimerait bien attraper dans ses filets Mélenchon et la France insoumise. Ça ferait bien au mur de son bureau où figure depuis peu la tête empaillée de Jadot.

Quel score fera-t-il aux présidentielles ? Nul ne le sait encore. Mais l’évaporation de l’électorat ‘socialiste’ s’effectue déjà, au printemps il ne restera pas grand-chose.

Des présidentielles, il s’en fout. Du sort des français, il s’en fout. De ses électeurs, il s’en fout ;  dupes ils sont, dupés ils seront.

Hamon roule tout le monde, roule pour lui, roule en direction du poste de 1er secrétaire du P(s).

 

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25 février 2017 6 25 /02 /février /2017 06:28

EELV en état de décomposition avancée.

Après les départs de EELV de B. Pompilli, E. Causse, F de Rugy, J.V. Placé venus s’assurer portefeuilles au chevet du dernier gouvernement Hollande-Valls, voici venu le temps de dissensions nouvelles après que Y. Jadot, d’autorité, ait jugé bon d’acter un accord avec B. Hamon sans consulter sa base, accord dans lequel EELV est sacrifié. On ne s’étonnera pas de l’ire de militants dans un parti qui n’a jamais apprécié le comportement féodal.

Tandis que les ex-EELV : de Rugy désormais soutien de Macron, Placé se prononçant en faveur de Hamon, après le dernier choc porté par Jadot, il est des militants à opter pour la France insoumise car ils ont souvenir cuisant de ce qu’on appelle le coup du Bourget dans lequel la parole ‘socialiste’ ne vaut qu’à l’instant d’être énoncée.

Exergue

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Source : http://www.francetvinfo.fr/politique/melenchon/yannick-jadot-nous-a-trahis-la-colere-de-certains-militants-eelv-apres-l-accord-avec-benoit-hamon_2071157.html

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L'annonce du retrait de la candidature de Yannick Jadot à la présidentielle au profit de Benoît Hamon a déboussolé de nombreux militants d'Europe Ecologie-Les Verts. Certains d'entre eux affichent leur volonté de soutenir Jean-Luc Mélenchon.

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"Yannick Jadot nous a trahis" : la colère de certains militants EELV après l'accord avec Benoît Hamon

 

Entre colère et "gueule de bois", l’ambiance est électrique chez EELV depuis l’annonce par Yannick Jadot du retrait de sa candidature à l'élection présidentielle, jeudi 23 février sur France 2. Cette déclaration faite sans la validation des militants suscite la colère dans les rangs du parti écologiste, au sein duquel certains ont décidé de rejoindre J-L Mélenchon.

"Les cris de trahison sont nombreux, raconte Mathieu Béchu Diaz, conseiller fédéral EELV d'Alsace, à franceinfo. J'ai reçu une quarantaine de mails de militants qui abandonnent le parti. Il y a beaucoup d'orphelins de l'écologie aujourd'hui." Même son de cloche du côté de Chekra Kaabi, membre du bureau du conseil fédéral d'EELV : "Les militants nous disent : 'Yannick Jadot nous a trahis', explique-t-elle. Certains ont déjà annoncé leur démission."

On a le sentiment d'avoir été vendus. Ce qui est sûr, c'est que nous ne ferons pas campagne derrière le PS. Chekra Kaabi, membre du bureau du conseil fédéral d'EELV à franceinfo

Au cœur de la polémique, l'accord signé entre l'équipe de négociation d'EELV et le Parti socialiste. Ce document définit un certain nombre de garanties électorales, comme l'absence de candidat PS dans les circonscriptions des députés EELV sortants, et des mesures à mettre en place si B. Hamon est élu : notamment, la fin du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), une sortie du nucléaire en vingt-cinq ans, ou encore l'instauration de la proportionnelle aux élections législatives. Tout cela, en échange du retrait de la candidature de Yannick Jadot.

"Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles"

Un accord "schizophrénique", tranche Chekra Kaabi. "D'un côté, il y a un volet programmatique très beau, mais qui ne pourra pas aboutir, et de l'autre un volet électoral très faible", estime-t-elle. Un accord avait été aussi signé entre EELV et le PS avant l'élection présidentielle de 2012. Il contenait déjà la fermeture de 24 réacteurs d’ici 2025 et une stratégie de transition énergétique. "C'était aussi formidable, et on a vu ce que cela a donné, se souvient Bénédicte Monville, conseillère régionale EELV en Ile-de-France. Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles."

Le Parti socialiste nous fait encore des plans sur la comète, alors qu'ils n'ont même pas été capable de mettre en place l'écotaxe. Bénédicte Monville, conseillère régionale EELV à franceinfo

Un accord d'autant plus critiqué qu'il n'a pas été validé par les militants avant d'être annoncé. Car pour être définitif, il est censé être approuvé par une majorité des quelque 17 000 électeurs de la primaire écologiste. "Le plus grave pour moi reste le déni démocratique, estime Maël Rannou, candidat EELV aux prochaines législatives dans la 1re circonscription de la Mayenne. C'est triste, car ma confiance en Yannick Jadot était totale, son discours clair, et j'ai l'impression que tout ça est balayé d'un revers de la main."

Apprendre par les médias que le candidat pour lequel on se bat depuis 7 mois a décidé de se rallier, sans nous consulter, c'est dur. Maël Rennou, candidat EELV aux législatives à franceinfo

"Je vais parrainer Jean-Luc Mélenchon"

Résultat, les militants ont l'impression que le parti perd de son crédit. "Ce qui me chagrine le plus, c'est que l'on va encore raconter qu'Europe Ecologie-Les Verts est un parti supplétif du Parti socialiste", explique Bénédicte Monville. Cette élue, aussi professeure de faculté, voit monter "le discrédit total des politiques" dans les rangs de ses élèves.

Déboussolé, Mathieu Béchu Diaz ne sait pas pour qui il va voter au premier tour de l’élection présidentielle, "Je me sens spolié de mon propre choix", explique-t-il. "L'absence de candidat écolo est historique et complètement déstabilisant", abonde Chekra Kaabi. Alors, face au "délitement" du parti, eux et d'autres représentants de la gauche du parti, vont créer une "plateforme programmatique" pour interpeller les candidats sur les questions écologiques.

D'autres ont pris une décision plus radicale : faire campagne pour Jean-Luc Mélenchon. C'est le choix de l'élue Bénédicte Monville. "En l'absence de candidat EELV, je vais donner mon parrainage pour l'élection présidentielle à Jean-Luc Mélenchon", explique-t-elle. Selon elle, d'autres élus du parti écologiste seraient sur le point d'annoncer leur soutien au candidat de la France insoumise.

 

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24 février 2017 5 24 /02 /février /2017 19:13

On n’imagine pas que Pujadas, Salamé, Langlet, Rissouli sont des crétins. Non, on ne l’imagine pas. On ne le pense pas. Ce ne sont pas des crétins. Que sont-ils alors ? Des journalistes ? Certainement. N’ont-ils pas leur carte de presse ! Cependant des journalistes d’un genre bien particulier.

Cherchent-ils à comprendre ? Non. Ont-ils l’esprit critique, au sens vrai du terme ? Non. Ont-ils le goût d’éclairer l’auditeur-spectateur ? Pas plus. … On peut s’interroger longtemps, sans le trouver, ce qu’il y a de noble à la prestation de l’un, de l’autre, parce qu’il n’y a rien de noble qui les anime.

Mais pourtant ils sont animés d’une intention. Laquelle ? Une intention empreinte de malveillance. Il leur faut détruire.  Pourquoi ? Parce que ce sont des partisans du libéralisme et que celui qui, ce soir est en face d’eux, ne rentre pas dans le moule. Et pour cela tous les moyens sont bons. Les plus éculés, les plus ringards, les plus nauséabonds, les plus bêtes, les plus primaires.

Crétins ? Non. Mais serviteurs zélés. Engeance plus communément connue sous l’appellation de chiens de garde. Il n’y a rien de bon à tirer d’eux. Ici, ils servent leurs maîtres libéraux politiques et économiques, en URSS ils auraient servi pareillement le pouvoir différent. Qu’auraient-ils servi en d’autres temps ?

Dire ce qu’ils sont, comme il est fait ici, pourquoi  pas : ça peut toujours aider le quidam. Penser les faire réfléchir sur leur pratique du journalisme, c’est inutile. Indécrottables ils sont, indécrottables ils resteront. Il n’est pas sûr qu’ils se rendent compte de ce qu’ils sont.

Exergue

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 Source : https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/240217/conjurer-melenchon-par-le-pen-le-jeu-dangereux-de-pujadas-et-sa-clique?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67

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Conjurer Mélenchon par Le Pen: le jeu dangereux de Pujadas et sa clique, par Olivier Tonneau

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Face à Jean-Luc Mélenchon, hier 23 février, Pujadas et sa clique ont exécuté tous les pas de leur danse habituelle : Poutine, Cuba et surtout, à toutes les sauces et jusqu’à l’écœurement, Marine Le Pen. Que l’on soutienne ou non le candidat de la France Insoumise, chacun devrait s’inquiéter que France 2 se risque, pour l’abattre, à faire le jeu du Front National. Retour sur une sale soirée (1).

 *

Hasard ou connivence, l’émission tombait au bon moment puisque Yannick Jadot venait d’annoncer au journal de 20h qu’il se retirait de la campagne présidentielle au profit de Benoît Hamon, concluant par un appel vibrant à Mélenchon : parlons-nous, rejoins la grande aventure ! Sous-entendu : Mélenchon refuse de parler. Jadot se mettait ainsi d’emblée au service de la stratégie du PS qui n’a bien sûr jamais eu l’intention de faire alliance avec Mélenchon – on imagine l’apoplexie des Valls, Cazeneuve et autres Cambadélis. Depuis le début, la mise en scène du rassemblement ne vise qu’à marginaliser Mélenchon en le faisant passer pour un mégalomane irréductible. Pujadas et Salamé se font les relais complaisants de cette stratégie mais Mélenchon s’en tire bien : il lui suffit de souligner que c’est lui qui a fait à Hamon, par écrit, une proposition précise à laquelle celui-ci n’a pas répondu. Une lettre « un peu rude » s’empresse de commenter Pujadas. Le coup ne porte pas mais Pujadas prévient : « On en reparlera tout à l’heure, vous verrez ». Il fait référence à l’intervention de Philippe Torreton, proche de Jadot, dont il s’attend à ce qu’il redouble d’exhortations à Mélenchon.

Torreton avait visiblement souscrit à la thèse médiatique selon laquelle le problème réside dans l’égo surdimensionné de Mélenchon : c’est pourquoi il avait prévu de lui lire une page de Giono sur l’altruisme, trait caractéristique des grands hommes. Mais Torreton n’est pas en service commandé : les explications de Mélenchon l’ont convaincu. Puisque ce n’est pas lui qui empêche le rassemblement, il devient inutile de l’y exhorter. Pujadas et Salamé ne l’entendent pas de cette oreille et poussent Torreton à faire la besogne pour laquelle ils l’ont invité avec une telle impudeur que le public éclate de rire. Un coup dans l’eau pour les torpilleurs. Pas de panique, il reste deux cartouches : le binôme Castro/Poutine et surtout l’atout maître, Marine Le Pen.

La séquence Castro/Poutine est introduite par un tour de bonneteau si grossier qu’on peine à y croire. Mélenchon est invité à choisir entre trois images : Castro, Poutine et Amnesty International. S’il avait choisi la première, Pujadas l’aurait bien sûr tancé sur les violations des droits de l’homme à Cuba. S’il avait choisi la deuxième, sur leurs violations en Russie. Mais s’il choisit la troisième – ce qu’il fait – cela revient au même, puisqu’Amnesty International défend les droits de l’homme. Pujadas commence par accuser Mélenchon de n’avoir pas d’intérêt pour les droits de l’homme, ce qui est quasi diffamatoire. Mélenchon proteste et Pujadas d’enchaîner : pourquoi, dans ce cas, ne condamne-t-il pas Poutine ? Bravo l’artiste ! Pour la millième fois, Mélenchon expose sa conception des relations entre la France et la Russie, condamnées à être des partenaires pour préserver l’équilibre du continent.

C’est à François Lenglet qu’il reviendra d’ouvrir la séquence lepéniste. Il arrive avec une paire de Nike pour développer un argument proprement sidérant contre le programme économique de Mélenchon. Ce dernier veut augmenter les salaires mais, la France ne produisant plus rien, les Français n’achètent plus que des produits étrangers ; si l’on augmente les salaires, on ne fera donc qu’augmenter les importations. Jamais Shaddock n’a aussi bien tiré les conséquences de la mondialisation ! Il faut, nous dit Lenglet, se faire une raison : pour préserver la balance commerciale, les Français ne doivent pas acheter davantage à l’étranger qu’ils ne produisent en France et comme il ne s’y produit plus rien, ils ne doivent rien acheter. Il faut donc les maintenir dans la pauvreté pour les en empêcher.

A cela, Mélenchon aurait pu répondre que 80% de l’économie Française est dans son marché intérieur : on ne va pas au restaurant, ni ne se coupe les cheveux, ni ne prend le train, ni ne va au cinéma en Chine. L’augmentation des salaires permettrait donc principalement de relancer l’économie française, d’autant plus que Mélenchon ne se contenterait pas d’augmenter les salaires, il développerait une politique d’investissement dirigée directement vers les TPE/PME : il prend pour exemple le plan « zéro obstacle » pour les handicapés. Certes, l’augmentation des salaires ferait également augmenter les importations de certains produits, mais cette augmentation serait compensée par la diminution d’autres importations, notamment énergétiques, puisque la politique d’investissement de la France Insoumise vise à augmenter l’indépendance énergétique de la France. Lenglet n’y comprend rien. Navré, il agite sa paire de Nike et lève les yeux au ciel. Enfin, à court d’arguments, il dégaine sa carte maîtresse : un comparatif des programmes économiques de Le Pen et Mélenchon qui sont, dit-il, identiques. Question puissante : « Comment expliquez-vous ces similitudes ? »

Mélenchon tentera tant bien que mal de montrer que Le Pen s’est contredite d’innombrables fois sur les questions économiques, ce qui n’est pas surprenant. Le programme de Le Pen vise à accomplir une improbable quadrature du cercle : emprunter des mesures à la gauche pour séduire les classes populaires tout en conservant les mesures de droite qui correspondent à son électorat naturel de commerçants et petits patrons. Eh oui M. Lenglet, ce n’est pas difficile à comprendre : si les programmes de Mélenchon et Le Pen se ressemblent superficiellement, c’est parce que vous avez choisi dans le second ce qu’elle a copié sur le premier. Ce que vous ne dites pas, c’est que Le Pen, prisonnière de son électorat de droite, ne pourrait jamais annoncer qu’elle financera ses mesures sociales par une révolution fiscale : elle est donc réduite à dire qu’elle les financera par la suppression de l’aide médicale aux étrangers, par leur exclusion des minima sociaux et l’exclusion de leurs enfants des écoles. Or cela représente des sommes dérisoires comparées aux dépenses qu’elle annonce. Dites-moi : quand avez-vous entendu pour la dernière fois un journaliste pointer cette incohérence dans le programme du Front National ? Pour moi – et je suis assez masochiste pour regarder les interviews de Le Pen et Philippot – j’ai beau fouiller dans ma mémoire, je n’en ai aucun souvenir.

Lenglet ne voulant rien comprendre, Mélenchon prend le problème par un autre bout : Quand bien même Le Pen et lui auraient le même programme économique, et alors ? La différence fondamentale entre Le Pen et Mélenchon n’a jamais tenu à l’économie mais à la conception de la République. L’une est l’héritière idéologique d’un pétainiste tortionnaire de l’OAS et défend une vision ethniciste de la France fondée sur un racisme qu’elle voile juste assez pour que ses partisans le devinent mais que les journalistes ne l’en accusent pas. L’autre est l’héritier de la conception politique de la nation née de Révolution française, fondée sur l’universalité des droits humains. C’est ce que finira par rappeler Mélenchon à un Lenglet qui ne semble trouver à cela aucune importance. C’est que pour Lenglet comme pour toute la clique des libéraux hallucinés qui règnent sur les radios et les télés, une seule chose compte : êtes-vous pour le libre-échange ? Aller contre les lois naturelles de la mondialisation, c’est un crime d’une telle gravité qu’aucune différence éthique entre ceux qui les contestent n’a plus d’importance à leurs yeux.

Une grossière inexactitude dans le parallèle établi par Lenglet révéla son idéologie dans toute sa pureté : selon lui, Mélenchon comme Le Pen veulent faire racheter la dette de l’Etat par la Banque de France. Mélenchon le corrige. C’est vrai de Le Pen qui est décidée à sortir de l’euro ; pour sa part, il veut changer le mandat de la Banque Centrale Européenne. Lenglet s’écrie : « C’est la même chose ! » La Banque de France et la BCE, c’est la même chose ? Bien sûr que non puisque changer le statut de la BCE doit permettre de sauver l’Europe, tandis que se rabattre sur la Banque de France n’a de sens que dans le contexte d’une sortie de l’euro. C’est en quoi Mélenchon diffère de Le Pen : il a un plan A et un plan B, elle n’a qu’un plan de sortie. C’était si absurde que j’ai mis du temps à comprendre. En définitive, peu importe à Lenglet de quelle banque on parle : ce qui lui fait pousser les hauts cris, c’est la planche à billets. Le diable de Lenglet, c’est la création monétaire qui permettrait l’investissement public, libérerait les Etats de la tutelle des marchés et provoquerait peut-être même une légère inflation qui aurait pour saine conséquence de réduire la valeur réelle de la dette – mais aussi du capital, au service duquel s’exprime M. Lenglet.

Après Lenglet, entre en scène Karim Rissouli dont la détermination à promouvoir Le Pen fut évidente lorsque Mélenchon fut confronté à madame Valérie Gloriant, restauratrice qui dit avoir fait faillite à cause des migrants. Le choix de cette française lambda ne devait rien au hasard puisqu’elle était déjà apparue à la télévision dans un reportage sur les électeurs frontistes. Malheureusement, madame Gloriant, ayant raconté son histoire, omet l’essentiel ! Cela ne va pas. Karim Rissouli prend donc sur lui de le révéler : de parents communistes, madame Gloriant s’apprête à voter Le Pen.

Il faut mesurer tout ce que la pression exercée par Karim Rissouli a de choquant. Il fut un temps, le Front national était un parti tabou, pour l’excellente raison que c’est un parti fasciste. Ceux qui votaient pour lui n’osaient guère s’en vanter et cette autocensure réduisait la capacité du Front national à s’étendre. Il restait un peu de cette pudeur à Mme Gloriant qui le dit elle-même : son cœur n’est pas avec le Front national. Elle avait envie d’interpeller Mélenchon mais n’était pas venue faire la promotion de Le Pen. Mais Karim Rissouli s’en charge : allons, dites-le que vous votez Le Pen ! N’ayez pas honte ! C’est humain, trop humain, dans les circonstances catastrophiques où nous vivons ! Qui n’en ferait pas autant à votre place ? M. Rissouli, chacun a droit à ses convictions, quelles que soient ses origines. Je ne devrais donc pas vous le dire mais il faut que ça sorte : je trouve désolant de voir un Arabe passer les plats au Front National. Savez-vous que depuis le Brexit, les racistes Anglais se croient tout permis et cassent du Pakistanais au coin des rues? Imaginez-vous ce qui attend les Français d’origine maghrébine si Le Pen l’emportait?

Je veux bien croire que ni Karim Rissouli, ni Léa Salamé, ni David Pujadas ne votent pour le Front national. Je comprends bien que le but de l’émission était de torpiller Mélenchon – Karim Rissouli lui refera pour conclure le petit numéro du rassemblement que Mélenchon qualifiera à juste titre de comédie. Il faut refermer le cercle de la raison : Fillon, Macron et Hamon – car tout le monde sait bien qu’Hamon ne renégociera pas les traités européens et qu’ayant ainsi échoué à se donner les marges de manœuvre nécessaires à une politique écologique et sociale, il finira en piteux avatar de François Hollande. En un sens, qu’une telle énergie soit déployée contre le candidat de la France Insoumise est plutôt bon signe. Mais en utilisant le Front national comme arme contre Mélenchon, Pujadas et sa clique jouent un jeu dangereux : ils contribuent à l’invisibilisation de son fascisme et à la banalisation du racisme et du repli nationaliste qu’ils prétendent combattre.

Et tout ça pour sauver l’Europe du libre-échange ! Mais ils ne se rendent pas compte que l’Europe qu’ils défendent est, sauf transformation profonde, indéfendable. Le Brexit ne leur a pas fait comprendre que plus personne n’accepte de se rendre à la fatalité de la mondialisation malheureuse. Ils ne réalisent pas qu’il n’y a plus aujourd’hui, à plus ou moins long terme, que deux possibilités : voir l’Europe radicalement refondée par la gauche ou la voir dissoute par l’extrême droite. Si la seconde est si prête de l’emporter, leur aveuglement en est une cause majeure.

 *

 (1)

L’émission politique en question : http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/l-emission-politique/l-emission-politique-du-jeudi-23-fevrier-2017_2063241.html

 

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24 février 2017 5 24 /02 /février /2017 07:15

L’émission dernière d’hier au soir sur A2 n’a pas manqué à la règle.

Interrogation qui vaut invitation tant elle est répétée et pressante.

Mais personne pour interroger Hamon et lui demander s’il est prêt à se retirer en faveur du candidat de la France insoumise. On se demande pour quelle raison, qu’est-ce qui fait que cette injonction faite à J-L Mélenchon n’est pas faite à B. Hamon.

De cette manière univoque d’aborder la politique, relayée avec complaisance par les médias auprès de l’électorat, on comprend bien que J-L Mélenchon est préposé à porter la responsabilité du non rassemblement tandis que B. Hamon s’en trouve dédouané. C’est assez curieux !

Il faudrait donc se rassembler. Soit !

En quelque sorte : le rassemblement pour le rassemblement, sans autre projet que le rassemblement. C’est un peu court comme proposition politique.

Le rassemblement se ferait-il ainsi qu’il est demandé sur le nom de B. Hamon, sur des propositions partagées en laissant de côté de profondes divergences, qu’il serait rassemblement d’appareils mais non point d’électeurs qui entendent rompre avec la magouille électorale. Ainsi aurions nous un rassemblement sur le papier et non pas dans les urnes, de fait un non rassemblement.

Un tel rassemblement serait un accompagnement du P(s) en phase terminale après que ce dernier ait conduit la France avec le parti LR dans la situation que l’on sait et le FN où il est.  Il aurait aussi l’inconvénient de tuer le mouvement la France insoumise dont le pays a grand besoin pour rompre avec les politiques libérales, conduire une autre politique européenne,...

Ainsi, s’il est un rassemblement, il se fera autour de la France insoumise et de son candidat ou ne se fera pas, d’autant que B. Hamon ne pèse pas grand-chose au sein même du P(s), lâché par les uns et les autres des siens.

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21 février 2017 2 21 /02 /février /2017 07:06

La préoccupation essentielle de B. Hamon dans ses tractations internes au P(s) (qu’il doit rassembler autant qu’il le pourra) et avec EELV - Libération du 20/2 ‘Hamon et Jadot entament leur tambouille électorale’ - est la distribution et la répartition des sièges aux législatives. Rien de réjouissant pour les électeurs dont l’intérêt est le programme et rien d’autre, un programme que n’a pas encore arrêté le redoutable frondeur à moins de 2 mois de l’élection présidentielles.

Exergue

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Source : http://www.reveilcommuniste.fr/2017/02/melenchon-le-vote-necessaire-hamon-le-vote-inutile.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_twitter&utm_campaign=_ob_sharebar

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Mélenchon, le vote nécessaire, Hamon, le vote inutile – par Réveil communiste

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Hamon et le PS, comme en 2012 avec Hollande, ressortent le chiffon de la peur du FN et l’argument usé du vote utile.

Benoit Hamon en visite au Portugal vient de terminer sa comédie autour du rassemblement de la gauche, qui se résumait, comme l’avouent ses amis journalistes des journaux Libération et le Monde, à faire porter à Jean Luc Mélenchon le mauvais rôle du diviseur de la gauche.
Ce rassemblement, Le PS divisé dont Hamon est l’équilibriste candidat, n’en a jamais voulu. Le porte parole de Hamon, Pascal Cherki l’avait d’ailleurs avoué : il s’agissait de tendre un piège à Mélenchon, lui faire porter le rôle du diviseur à l’égo démesuré, et ainsi de « lui siphonner ses voix » pour l’empêcher d’accéder au second tour. (Source Canard Enchaîné).

Jean Luc Mélenchon, malgré ce traquenard qui lui était tendu, a adressé une lettre publique à Benoit Hamon pour l’inviter à une rencontre avec des points importants à éclaircir pour garantir la réussite d’un rassemblement éventuel. Benoit Hamon se retrouve pris à son propre piège. Il est prisonnier des tendances de son parti dont il souhaite devenir le premier secrétaire, et il doit composer avec tous les élus et dirigeants qui soutiennent la politique de Hollande dont la loi El Kohmri, et qui combattent Jean Luc Mélenchon et les orientations du programme l’avenir en commun.

Dès sa victoire à la primaire socialiste, Benoit Hamon avait dévoilé ses réelles intentions sur BFM auprès de J.J.Bourdin : « je dois d’abord rassembler toute ma famille socialiste… » et … « il y aura un bulletin de vote Hamon quoi qu’il arrive… ».

Bref, toujours les même méthodes au PS : arrogance et combines ! Toute la gauche devrait se mettre au garde à vous derrière le PS et son candidat, et pour contraindre les plus récalcitrants , le PS à court d’argument, réutilise la peur d’une victoire du FN et donc le vote utile autour de son nombril de parti vieillissant.

Benoit Hamon vient de tomber le masque en déclarant lors d’une visite au Portugal : « Je ne courrai pas après Jean-Luc Mélenchon, je ne cours après personne, je n’oblige personne »…« Oui maintenant je le dis, je suis le mieux placé pour faire gagner la gauche ».

Il ne répond à aucune question mise en débat par Jean Luc Mélenchon. Et pour cause : son seul soucis est de sauver son parti en donnant des gages à l’aile libérale sans qui il ne peut être majoritaire demain ,et empêcher que la France insoumise devienne le premier mouvement politique à gauche et que son candidat accède au second tour.

Mais ces arguments de peur de la victoire du FN et du nécessaire vote utile ne marcheront plus. La droite et l’extrême droite sortent renforcés après cinq années de reniements du gouvernement socialiste dont cette loi de destruction sociale El Kohmri, et cette proposition nauséabonde de déchéance de la nationalité ...

On ne peut donc prétendre être un rempart contre la droite et L’extrême droite quand on a fait sauter toutes les digues pendant les cinq années ou le PS a exercé le pouvoir. On ne peut utiliser l’argument « je suis le mieux placé pour faire gagner la gauche » alors que le PS est en en chute libre en raison de ces trahisons et reniements pendant 5 ans. Il faut regarder la réalité en face. En 2012, François Hollande réalisait 28.67% au premier tour de l’élection présidentielle. A ce jour Benoit Hamon est crédité de 14% des intentions de vote, en chute de 4% depuis son élection à la primaire socialiste. Je reprends les sondages puisque c’est Benoit Hamon et ses sponsors médiatiques qui les utilisent pour justifier qu’il serait le mieux placé.

Benoit Hamon est le candidat du PS. Les citoyens ne sont pas prêts d’amnistier ce parti, quel que soit le discours tenu. On ne leur refera pas le discours très à gauche de Hollande au Bourget en 2012 puis cinq années de politique libérale et antisociale qu’illustre la loi El Kohmri.

Le vote pour le PS est donc devenu aujourd’hui un vote inutile.

Toutes les combines, les tractations d’appareils en cours, les médias ni pourront rien !
Le programme et le candidat qui peuvent aujourd’hui créer une dynamique de rassemblement pour accéder au second tour sont le programme l’avenir en commun et le vote Jean Luc Mélenchon.

Les citoyens l’ont déjà compris : Le mouvement la France insoumise est la première force politique avec plus de 250 000 participants ; le programme l’avenir en commun est le premier livre politique vendu avec plus de 200 000 exemplaires ; La chaine Youtube de Jean Luc Mélenchon est la première chaine en Europe avec plus de 215 000 abonnés ; Les meetings de la France insoumise sont ceux, et de très loin, qui accueillent le plus grand nombre de participants…

A toutes celles et tous ceux qui aspirent a ce que l’on tourne la page de ce vieux monde et de ces vieilles pratiques, de saisir cette chance historique de voir nos espoirs se concrétiser d’une société et d’un monde meilleur, plus juste, plus humain plus respectueux de la planète.

Note de GQ Mais si Mélenchon veut accéder au second tour il doit maintenant s'adresser en priorité à la classe ouvrière, aux classes populaires, y compris à ceux qui ont basculés dans le vote FN.

 

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20 février 2017 1 20 /02 /février /2017 10:24

Alors qu’on s’interroge pour savoir quel est le programme de Macron, que Hamon construit et découvre le sien à mesure qu’il avance dans sa campagne, …. à moins de deux mois des élections présidentielles la France insoumise présente le sien, chiffré et détaillé, et le soumet à la critique et à l’expertise des citoyens, des économistes et des journalistes.

C’est une première en politique que de proposer un programme en cohérence construit collectivement. C’en est également une autre que d’exposer les articulations – dire où on prend, où on affecte et pourquoi - du financement de celui-ci.

Mais c’est aussi un exercice périlleux. Plus on est précis plus on s’expose. Un exercice que se gardent bien de courir les autres candidats à la présidentielle qui font le choix d’en rester à l’habituelle énumération de grandes lignes programmatiques sans dire vraiment et explicitement comment ils financent (avec Fillon mais aussi Macron, c’est en prenant aux plus démunis) , ce qui leur permet de faire ce qu’ils veulent étant entendu que tout peut être sujet à interprétation.

5 heures 30 de présentation du financement du programme l’Avenir en commun c’est énorme, cependant bienvenu. Cela permet d’éviter les cachotteries, de comprendre et le programme et comment on s’y prend pour le faire vivre, en toute clarté et transparence, en s’adressant à des individus que l’on veut citoyens.

Comment aborder ces 5 heures 30 ? Progressivement, en revenant sur la lecture du lien proposé ci-dessous autant de fois que nécessaire.

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http://melenchon.fr/2017/02/19/esprit-de-campagne-special-chiffrage-programme/

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