Terrorisme des images et de l’information

DSK.  Les français sont en état de choc. Ils errent hagards d’une chaîne à l’autre en quête d’une information qui se répète, balbutie, avance tout autant qu’elle recule. Nul support médiatique pour leur offrir un instant de répit, leur donner à souffler. D’ailleurs, en ont-ils envie ? Il semble qu’ils ont perdu quelque chose. Ils ne savent pas. A moins qu’ils ne soient affamés ; mais de quoi ? Ils flottent entre affaire privée et affaire politique. L’une l’autre se court-circuitant, occultant l’analyse. On suppute. On incline. On hébète.

La France, à cet instant, jouit.

Les images. D’un côté, le trop plein des images, de l’autre leur absence. Toutes choses qui se renforcent et pèsent férocement.

A cet instant, on réalise avec stupeur ce qu’est le système judiciaire américain. Bons et mauvais côtés. Dans le triumvirat police-justice-média, le justiciable, puissant ou pas, est logé à la même enseigne. Ce qui ne serait pas tout à fait le cas en France. Il serait crié au complot politique, haro sur la justice aux ordres du pouvoir. Il n’en est pas ainsi aux States. On s’insurge contre la manière américaine, elle a ceci de particulier que nul n’échappe au traitement égal.  De là à souhaiter pour ici ce déballage médiatique et cette mise en scène ! Mais c’est oublier les affaires Dutroux, Outreau, Gregory, d’autres. Rien ne fut épargné à ceux qui y ont été mêlés. Sans vergogne, chaque jour offrait l’épisode du feuilleton. Faire l’impasse aussi sur les émissions télévisées qui ressortent des affaires jugées, sans se soucier que la justice ayant été rendue il serait « bon » de laisser les protagonistes tranquilles tandis qu’on les montre à nouveau du doigt et du jugement ajouté.

La France, à cet instant, retient son souffle. La France hésite, attend de quel côté se ranger. Toute vie est suspendue.

Vivement ce soir que je regarde le nouveau développement du feuilleton.