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7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 17:33

‘Les manifestations des « Gilets Jaunes » de novembre et décembre, avec leurs violences, ont aussi rappelé à tous que si la violence répressive est l’ultime raison des rois, le pavé reste l’ultime raison des peuples. Plus précisément, que la violence sociale, pour regrettable qu’elle puisse être, est inévitable et qu’elle constitue même l’un des facteurs de la construction d’institutions sociales’, écrit J. Sapir dans : L’hiver de notre mécontentement (1)

 

S’il faut condamner la violence, il faut condamner toutes les violences. La violence des riches faite aux pauvres, la violence d’un gouvernement faite à son peuple, la violence des États faite à d’autres États, la violence des politiques managériales des entreprises qui conduit au burn-out et au suicide, ….. , et ne pas se contenter de dénoncer la violence réelle faite aux femmes, aux enfants, ….. C’est trop facile.

Va-t-on réfuter la Révolution de 1789 au prétexte de sa violence ? Laissons ça à ceux qui ne veulent que rien ne bouge, considérant le maintien de leurs privilèges, et seulement eux. Va-t-on refuser la violence des résistants ? Ce n’est pas sérieux !

Il arrive parfois que la violence est un mal nécessaire. Et on dira que faute de mieux, à défaut de pouvoir atteindre l’objectif par l’argument que tient la raison, lorsque l’empathie a disparue, dès lors qu’il s’agit de se libérer de ses chaînes, de faire valoir son droit à une existence digne par des moyens pacifiques, il n’est d’autre voie que celle de la violence.

‘On’ nous appris ces 50 dernières années que la violence ce n’est pas bien. On devrait interroger ce ‘on’. Qui est-il ? Qui représente-t-il ? Qui et que protège-t-il ? On s’apercevrait rapidement qu’il s’attache à désamorcer toute velléité de contestation, qu’il fait la part belle aux dominants contre les dominés, bref qu’il n’a d’autre objectif que de maintenir le statu quo, l’ordre existant, quand il ne le renforce pas.

Il est vrai qu’user de la violence n’est pas sans risque, et que les individus comme les peuples qui ont accepté de pratiquer la violence pour tenter de se libérer ont souvent payé le prix fort. Parce qu’en face, on ne lésine pas. On tire. Sans état d’âme. Dieu reconnaîtra les siens ! disait-on, jadis. Mais doit-on, parce que le risque est grand, accepter d’être un esclave, considéré comme une bête ?

Si la violence doit advenir, qu’elle advienne. Elle ne sera pas sans motif.

Je sais gré à J. Sapir d’avoir rappelé, avec une certaine douceur, que ‘le pavé est l’ultime raison des peuples’.

Réhabiliter le conflit, c’est un peu court, surtout lorsqu’on s’est ingénié durant des décennies à le faire disparaître, qu’on a balancé aux orties toutes les procédures de résolution pour en faire des coquilles vides et mieux baiser les ‘riens’. C’est d’autant plus court lorsque le libéralisme a atteint un point de non retour, qu’on sait qu’il ne fera pas marche arrière, et n’acceptera jamais être remis en cause. Alors ! Dites-moi ? Que reste-t-il, comme solution ?

Une chose est certaine, la violence est là, présente. Depuis un an déjà. Elle est le fait du gouvernement.

 

*

La chronique du Yéti

Il est écrit : « Lorsque la répression policière ne suffit plus à maintenir le vieil ordre établi contesté, lorsque les émeutiers commencent à répliquer à la violence répressive de l’oligarchie bousculée, on entre dans les préliminaires hautement périlleux d’une guerre civile.

Qu’on évite ici de nous servir le discours pontifiant sur la non-violence, ce rempart frelaté que dressent les ordres établis faillis pour éviter d’être renversés. Ce paravent moraliste apparaît aujourd’hui comme parfaitement obsolète. On sait tous pertinemment que le vieux pouvoir ne se laissera pas déposséder de ses prérogatives sans de très agressives réactions. Les Gilets jaunes le mesurent dans leur chair depuis novembre 2018. Chacun va désormais devoir faire face à ses responsabilités ».

 

 

 

 

 

 

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commentaires

C
facebook bloque vos articles...PARTAGE IMPOSSIBLE !
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E
Désolé. Je n'ai pas de solution. <br /> Reste à savoir qui sert Facebook.

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