Source : France culture, Jean-Claude Michéa, Guillaume Erner, 09-01-2019
Jean-Claude Michéa est désormais un auteur qui compte. Et pourtant, chacun de ses livres représente pour Michéa une douleur. Le philosophe nous explique comment il a publié son premier livre par hasard.
La transformation de Jean-Claude Michéa en auteur s’est faite tardivement. Son ami Alain Martin, qui a également quitté le PC après avoir lu Guy Debord, possède une maison d’édition et crée les éditions Climats.
Il retrouve un article sur Georges Orwell que Michéa avait écrit des années auparavant sans parvenir à le publier. Michéa le met à jour et publie son premier livre, Orwell, anarchiste Tory, en 1995, à la demande de son ami. Contrairement à toute attente, le livre a de bonnes critiques et se vend.
A partir de là, on lui demande régulièrement de publier, et les ouvrages s’enchaînent : L’enseignement de l’ignorance, Impasse Adam Smith, Orwell éducateur, La double pensée, etc.
Pourtant, pour Michéa, écrire est une souffrance. Il ne publie que sous la pression du chantage affectif de son ami Alain Martin. En outre, publier c’est aussi gagner en notoriété, affronter le feu de la critique et faillir à sa devise : “Pour vivre heureux, vivons cachés”…