Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mai 2017 7 21 /05 /mai /2017 08:16

Le gouvernement Macron-Philippe est un gouvernement de combat. Il ne s’apprête pas à faire dans la dentelle. E. Macron candidat, puis Président, a maintes fois averti : j’appliquerai ma feuille de route.

A tous les postes sont nommées des personnes déterminées pour faire triompher la politique libérale, rompues aux négociations - si elles se tiennent - pour ne céder en rien. Pour prendre la mesure de cette affirmation, lisez les 2 articles ci-dessous :

  • Muriel Pénicaud : le patronat s'invite au ministère du Travail

  • Un ancien cadre du Medef nommé directeur de cabinet du ministère du Travail

Que reste-il, à cet instant, aux citoyens pour faire barrage au tsunami - vague qui détruit tout sur son passage – qui va faire exploser le code du travail dans l’intérêt du patronat au détriment des ouvriers, employés,… : le rempart que constitue le bulletin de vote en faveur des candidats de la France insoumise qui, seuls, ne cèderont pas sur le sujet.

Exergue

 **

 **

Muriel Pénicaud : le patronat s'invite au ministère du Travail

*

Source : https://www.politis.fr/articles/2017/05/muriel-penicaud-le-patronat-sinvite-au-ministere-du-travail-36976/

*

*

L’ancienne DRH du groupe Danone et de Dassault Systèmes est nommée à un poste qui sera particulièrement exposé, avec les discussions autour de la loi travail 2 attendues dès cet été.

Muriel Pénicaud, 62 ans, a navigué toute sa carrière entre les plus hautes fonctions de l’État et les entreprises du CAC 40. D’abord conseillère de Martine Aubry au ministère du Travail, de 1991 à 1993, elle figure depuis 2008 parmi les membres représentant le ministère du Travail au Haut Conseil du dialogue social.

Après avoir exercé des fonctions dirigeantes à Danone dans les années 1990, elle rejoint Dassault systèmes en 2002, comme directrice générale adjointe en charge des ressources humaines. Elle ne quitte pas pour autant l’action publique, puisque Gérard Larcher, ministre délégué au Travail du gouvernement De Villepin, la nomme en 2006 présidente de l'école des inspecteurs et contrôleurs du travail. Pour la première fois, une représentante du patronat dirige l’institution, ce qui émousse à l'époque les syndicats d’inspecteurs, qui y voient une nouvelle tentative de « recadrer » le métier d’inspecteur.

Mise en place du « lean management » chez Danone

En 2008, elle retourne au groupe Danone, comme DRH. « C’était quelqu’un de pragmatique, plutôt à l’écoute. Nous avions un dialogue facile avec elle », raconte Michel Coudougnes, coordonnateur pour Danone de la SNIAA CFE-CGC, le syndicat des cadres. Le discours est moins élogieux du côté des salariés de production : « C’est avec elle qu’a vraiment commencé le déploiement du “lean management” [la chasse aux temps morts] qui vise à accroître les marges au détriment de l’emploi et des conditions de travail », juge Diane Grandchamp, qui suit le dossier Danone pour la CGT.

En 2013, malgré un bénéfice net de 1,8 milliard d'euros l’année précédente, Danone supprime 900 postes à l’échelle européenne, dont 236 en France dans le cadre d’un plan de départ volontaire. Le plan vise en particulier les cadres, à l’image de ce qui se pratique dans d’autres groupes cotés en bourse, il faut « aplatir » la chaîne de management. A contrario, le contrôle s'accroît sur les chaînes de production. « Cela a eu des conséquences désastreuses sur les conditions de travail », estime Diane Grandchamp.

Danone met en avant des pratiques managériales « novatrices » et Muriel Pénicaud s’engage sur le credo de la « responsabilité sociale des entreprises ». « En pratique, ils font en sorte que les salariés intègrent les stratégies patronales », réfute Diane Grandchamp.

Et là encore, Muriel Penicaud conjugue ses activités dans le privé avec des piges dans l’administration. Elle participe à la rédaction d’un rapport sur la prévention des risques psychosociaux pour le gouvernement Fillon.

Négociatrice issue du monde patronal

Sa carrière de DRH l'a donc aguerri dans l’art de la négociation. Elle en aura besoin pour conduire la réforme du Code du travail promise, par ordonnances, dès cet été. Toutes les centrales syndicales ont adressé ses derniers jours au nouveau président Emmanuel Macron un avertissement sur la méthode, appelant au respect du « dialogue social ». La nouvelle ministre est donc attendue de pied ferme sur ce point.

Mais sa nomination a surtout rassuré le patronat, dont elle est issue. En parallèle de ses fonctions au directoire de Danone et Thales, elle a en effet siégé au conseil d’administration d’Orange, de la SNCF ou encore d'Aéroport de Paris. Elle a pris en 2015 la direction de Business France, une agence publique de promotion des entreprises françaises à l’étranger. Un poste qui l’expose auprès du monde politique et, en particulier, du ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron, qu'elle avait rencontré à son départ de Danone alors qu'il était secrétaire général adjoint à l'Elysée.

« Son ouverture d’esprit est reconnue et [s]a compétence fait autorité », a applaudi mercredi le Club des entrepreneurs, qui défend les indépendants. Cette nomination « est une excellente nouvelle pour le dialogue social ! Bravo et tous mes vœux de réussite ! », a également salué Laurence Parisot, ex-patronne du Medef, sur Twitter.

La CGT Travail et emploi, qui fédère les personnels du ministère du Travail, s’indigne en revanche de cette nomination : « Sous couvert de faire appel à des personnalités de la “société civile”, Macron offre sur un plateau le ministère du Travail aux milieux patronaux, qui vont pouvoir directement rédiger la loi travail 2 et les ordonnances de casse du Code du travail », écrit le syndicat dans un communiqué.

Le décor est planté.

 *

 *

 *

Un ancien cadre du Medef nommé directeur de cabinet du ministère du Travail

*

Source : https://www.politis.fr/articles/2017/05/un-ancien-cadre-du-medef-nomme-chef-de-cabinet-du-ministere-du-travail-36983/

 *

Antoine Foucher a mené des négociations majeures pour l'organisation patronale, qu'il a quittée l'an dernier en raison d'une divergence de vues.

C’est un symbole fort, qui confirme la nette pénétration du milieu patronal au ministère du Travail. Antoine Foucher, ancien directeur des relations sociales du Medef, vient d’être nommé directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, rue de Grenelle.

Comme la plupart des ministres et des chevilles ouvrières du gouvernement Macron, sa carrière se partage entre la haute fonction publique et la direction des grandes entreprises. Administrateur à la commission des Affaires sociales du Sénat, collaborateur de Xavier Bertrand au ministère du Travail à l’époque Sarkozy, il entre en juin 2012 au Medef.

Le diplômé de Science Po Paris grimpe les échelons pour prendre une place centrale dans le pôle social de l’organisation patronale. Il négocie sur les dossiers brûlants durant le mandat Hollande, comme la prise en compte de la pénibilité, la modernisation du dialogue social ou encore l’assurance chômage. Comme la ministre Muriel Pénicaud, ancienne DRH de Danone, il fait donc figure de spécialiste du « dialogue social », avec les deux pieds dans le monde patronal.

Denis Gravouil, négociateur pour la CGT sur l’assurance chômage, le décrit comme un négociateur ouvert au dialogue, « mais même s’il appartenait au Medef dit “social“, sa nomination à ce poste est un signe de plus de l’ancrage bien à droite du nouveau gouvernement ».

Départ du Medef avec le « regain des antisociaux »

Antoine Foucher quitte le Medef quatre jours après l’échec des négociations sur l’assurance chômage, en juin, en désaccord avec la ligne libérale qui se durcit à la tête du syndicat patronal. Le Medef avait en effet joué le blocage dans les négociations paritaires, en affichant des propositions considérées comme provocatrices par les syndicats de salariés. Antoine Foucher défendait, lui, une ligne plus « réformiste », dans un contexte de « regain des antisociaux », selon l’expression d’un baron du Medef cité par Liaisons sociales magazine. Son départ aurait en réalité été demandé par ce pôle dérégulationniste, animé par les fédérations d’assureurs, de banquiers, des BTP ou encore du commerce, écrivait Le Monde en août.

Au diapason du nouveau gouvernement Macron, qui se caractérise par un effondrement des frontières entre la haute fonction publique, la sphère politique et les intérêts privés, Antoine Foucher rejoint en septembre Schneider Electric France. « C’est assez naturel pour moi aujourd’hui d’aller travailler pour une entreprise après dix ans au sein d’institutions comme le Sénat, un cabinet ministériel et, donc, le Medef », déclarait-il à Liaisons sociales magazine au moment de son départ du syndicat de patrons.

Il a intégré en janvier le Conseil d’orientation pour l’emploi, instance d’expertise rattachée à Matignon. Lors de son audition à l’Assemblée nationale, en janvier 2016, il livrait également une vision du paritarisme (cogestion des organismes sociaux par les syndicats et les organisations patronales) très proche de celle défendue par Emmanuel Macron, qui souhaite accroître le rôle de l'Etat. Il se disait également d'accord avec la méthode des ordonnances pour plafonner les dommages et intérêts aux prud'hommes et saluait le principe des transactions pénales en droit du travail.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Exergue
  • : réflexions sur l'actualité politique, sociale...et autres considérations
  • Contact

Recherche