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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 05:22

 

Christine Lagarde commentant la composition du dernier gouvernement déclarait que c’était désormais un gouvernement d’experts, un retour à la professionnalisation et qu’ainsi il était mis fin à l’amateurisme. D’autres signalaient que les zozos avaient été évincés. Bien entendu les uns et les autres des déclarants étant conservés.

L’émission C’dans l’air est présentée avec  la participation d’experts.

Il en est pareillement de nombreuses séries télé ; évoquons notamment : Les experts.

 

L’époque est aux experts.

Circulez, il n’y a rien à voir. Il n’y a rien à voir et surtout il n’y a rien dont vous puissiez vous emparer, concevoir, penser, réfléchir et administrer. Il en va ainsi de votre vie même, ne vous occupez pas de la direction à lui donner, nous en faisons notre affaire. 

 

Le terme d’expert est de plus en plus fréquent.

L’usage des mots, l’usage de celui-ci : expert, n’est pas anodin.

En politique il a pour fonction d’évacuer de l’expertise : le citoyen, de la représentation et de la gouvernance tous ceux qui n’ont pas le niveau requis : les ouvriers, les salariés,…

Mais qui détermine ce qu’est le niveau requis ?

Certainement pas ceux qui sont évacués, écartés. Alors ! Qui ?

 

Le terme d’expert paraît si pertinent qu’il abuse la plupart d’entre nous, nous donne à admettre que nous ne pouvons prétendre à la politique.

Le terme d’expert est un attrape-couillons.

 

Faire un gouvernement d’experts c’est aussi penser chaque discipline, chaque ministère de manière séparé, ne pas concevoir la politique comme une globalité dans laquelle tout doit trouver sa place dans l’équilibre, cependant être hiérarchisé.

 

Les ministres ont besoin d’experts dans l’administration de leur ministère, ils n’ont pas être experts.

Il n’est pas inutile de rappeler cette anecdote rapportée par Jacques Fleury dans le livre Georges Guille, Le socialisme au cœur, le député de l’Aude étant devenu ministre.

« Il racontait en riant sa première rencontre avec les grands savants de l’atome dont il était devenu ainsi le ministre, les Guillaumat, Perrin, Leprince-Ringuet,…qui tous s’étaient présentés en lui déclinant leur curriculum vitae, agrégé de ceci, agrégé de cela,…Et moi, avait-il répondu, je ne suis qu’un petit instituteur. L’atome je n’y connais rien. Mais je suis votre ministre ».

Ce n’est pas en tant qu’expert que G. Guille a été ministre mais en tant que politique en charge de mettre en œuvre un projet. Et, ma foi, l’instituteur a été un bon ministre.

 

Maintenant, entamons l’inventaire des ministres-experts. 

Mattei, médecin, ministre de la santé, ne paraît pas avoir été d’une très grande efficacité lors de l’été caniculaire.

Raymond Barre, professeur d’économie, 1ier ministre, n’a guère été pertinent pour faire régresser le chômage.

Et, si nous élargissons le champ, peut-on dire que ce n’est pas aux experts financiers, aux experts en économie, que l’on doit la crise ?

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