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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 14:37

 

Extrait de la chronique d’Evariste

 http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/pour-une-reorientation-strategique-de-la-gauche-de-gauche/4619 

 

 « …………..Revenons à la France. Les institutions de la Ve république vont araser la représentation légitime du Front de gauche qui a fait plus de 11 % à l’élection présidentielle et qui sera très loin de la soixantaine de députés qui représenterait ce pourcentage. Mais l’autre raison de la faible représentation du Front de gauche dans la prochaine assemblée nationale est la faible intégration tant des centaines de candidats du Front de gauche que des partis constitutifs du Front de gauche dans la proximité populaire. Le ratio votes législatifs / votes des présidentielles est de 62 % pour le Front de gauche (malgré les bastions communistes municipaux et départementaux) contre 77 % pour le Front national (sans bastions municipaux). L’ancrage du Front de gauche est donc insuffisant par rapport à celui du Front national, et on voit que les bastions municipaux du PCF n’ont pas eu l’influence attendue. Voilà qui devrait faire réfléchir ceux qui ont pour seul horizon les municipales de 2014 !…

Il y a deux attitudes face à cette situation : soit arrêter la politique de rupture envers le néolibéralisme et rejoindre EELV, le PRG et le MRC et devenir un nouveau satellite du système PS, soit réorienter la stratégie du Front de gauche. Car c’est bien la stratégie qu’il faut réorienter et non pas la ligne politique sur le fond.


Cette réorientation stratégique appelle à définir l’éducation populaire comme priorité de la période avec comme objectif d’ancrer des centaines de candidats potentiels et des milliers de militants dans les couches populaires (53 % de la population) et les couches moyennes intermédiaires (24 % de la population). La gauche de gauche n’est plus crédible si elle pense qu’elle peut marquer sa différence sur le fond des sujets traités sans également repenser sa stratégie et donc la façon dont elle intervient. La priorité n’est pas de convaincre le gouvernement et ses clubs (Terra Nova ou similaires) d’idées meilleures. Il faut armer politiquement le peuple et donc commencer par s’armer soi-même.*

Pour cela, quelques pistes :

  • Il faut répondre sérieusement aux demandes d’adhésion au Front de gauche qui ont pullulé dans la campagne présidentielle autour du candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon  et qui ne sont pas satisfaites de la réponse « il suffit d’adhérer à l’une des organisations du Front de gauche ». Et aussi donner à ceux qui ne se retrouvent pas dans les partis existants mais sont actifs dans les fronts de mobilisation ou de refus divers des raisons de croire aux possibilités d’action et de représentation de la militance.
  • Il faut ne plus se satisfaire de la distribution de tracts sur les marchés, de la réunion publique électorale sans suite et des « grands-messes » au coin du feu entre adhérents. C’est donc d’une vraie campagne multiforme d’éducation populaire dans la proximité - tant vers les responsables politiques, militants et adhérents que vers les sympathisants et citoyens éclairés - que nous avons besoin : clarification de la bataille pour l’hégémonie culturelle et pas seulement politique, stages de formation opérationnels y compris sur les formes d’intervention, multiplication des réunions de type “Tupperware” animées par un-e militant-e local-e formé-e, interventions culturelles et politiques sur tous les médias à notre disposition, élargissement vigoureux de l’action militante dans le mouvement social qui restera la base de la résistance au néolibéralisme dans les mois qui viennent, etc. »

 

 

*L’extrait en gras du texte ci-dessus est ainsi souligné par Exergue

 

« Il faut armer le peuple »

 

30 ans de propagande libérale ont fait du peuple, en chacun de ses membres, un être asservi qui tient pour argent comptant tout ce qu’ « on » lui raconte.

30 ans au cours desquels « la gauche de gauche », entraînant à sa suite le peuple, s’est fourvoyée en participant à des gouvernements (soit disant de gauche, à coup sûr libéraux), cautionnant ainsi une méthode - la réforme – qui a accrédité le système libéral.

30 ans durant lesquels le discours tenu tant par les politiques que les médias relayeurs et les experts proposent une critique interne au libéralisme avec des arguments qui ne valent qu’en restant dans ce système.

30 ans d’éducation (de formatage) à la soupe de la pensée unique qui ont conduit les citoyens, en leur grande majorité, à ne penser que dans le cadre du système libéral, à ne même pas avoir l’idée qu’il peut en être un autre.

30 ans de propagande libérale au cours de laquelle aucun autre modèle de société, aucun autre modèle économique n’a été proposé aux citoyens.

30 ans de destruction en tous genres, de régressions multiples, qui ont ruiné les peuples, fait des êtres humains pire que des bêtes de somme : du capital humain jetable à l’instar d’un kleenex.

 

Aujourd’hui, nous en payons le prix.

 

Ce ne sont pas les alternatifs, les indignés et autres gentils naïfs du même acabit qui feront sortir de la nasse. Pas plus que les soporifiques tous ensemble psalmodiés lors des processions courroucées où chacun se retrouve pour aussitôt se quitter.

Il faut  cesser de jouer les roquets qui mordent les chevilles pour juste après accepter sans broncher de recevoir un coup de latte dans la gueule.

Il faut se débarrasser des libéraux de gauche qui ne valent pas mieux que ceux de droite. Vouloir le pouvoir. Décider de le prendre.

Il faut prendre parti et s’engager.

 

En conséquence, il faut armer le peuple de l’esprit critique qui libère, ouvre sur d’autres perspectives.

Pour cela il faut aller à sa rencontre. Ce qui n’est pas rester entre convaincus d’un autre possible.  Membres d’une coterie qui se complaisent à s’écouter sur des sujets de leurs choix, pertinents assurément sans pour cela faire recette.

Il faut aller à sa rencontre non pour distribuer la bonne parole sur le bon sujet mais faire émerger la sienne et lui donner réalité.

 

Le travail militant est l’agitation politique. Ce n’est pas se contenter de courir derrière les difficultés qui n’en finissent pas d’émerger.

Il consiste à participer à l’émancipation du peuple. Pour reprendre une expression largement répandue, le plus souvent creuse, il consiste à rendre les populations « actrice du changement », à refuser le « programme clé en main » d’une pseudo-démocratie.

 

De cette démarche, sympathisants et militants se lèveront. Des citoyens-électeurs aussi, prêts à se mobiliser lors de prochaines élections pour un autre avenir. En capacité pour certains de prendre des responsabilités au niveau local.

 

Un parti qui n’a pas d’élus municipaux n’est pas visible. Ses idées peuvent susciter un instant l’intérêt, guère plus.

Un mur se dresse en partant du bas : des fondations. La fondation de toute conquête politique d’envergure est l’existence d’un tissu politique local, d’une représentation municipale.

Le citoyen vit d’abord et principalement dans cette proximité. L’électeur connait son maire, ses conseillers municipaux. Le plus souvent il en suit la position politique à la raison simple qu’il les a élus.

Aussi, si un parti ne se rend pas capable de conquérir les municipalités il est condamné à vivoter et à n’avoir qu’un succès d’estime à l’occasion. Pas de quoi se réjouir.

 

Ceci est le premier jus d’une réflexion à laquelle on pourrait ajouter bien des questions lorsqu’on désire décliner la politique d’un parti sur le terrain. A-t-on une bonne connaissance de l’économie, … de son département ? Que sait-on des différentes catégories de population qui le composent ? …..  Comment s’organise-t-on ? Planifie-t-on le travail de terrain ?.....

 

Ces dernières années, la vie politique a consisté à sauter d’une élection à l’autre. Sans avoir d’autre possibilité que de faire campagne électorale. Sans avoir le temps de conduire un travail de terrain en profondeur.

2 ans sont désormais à disposition avant les prochaines élections. Comment les mettre à profit pour ancrer le Parti de Gauche, le Front de Gauche dans le territoire, en faire une force incontournable, une force représentative du peuple et qui lui permet d’accéder à tous les pouvoirs ?

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commentaires

B
" 2 ans..." mais que fais-t-on avec certains élus et maires locaux qui ayant forts d'une carrière d'élus (PC) se présenteront sous étiquette FDG avec des pratiques trés Vème République du "pouvoir<br /> partagé" avec le PS ? D'après ce que j'ai vu des résultats du FDG (et antérieurement du PC) sans le PS ils ne sont pas élus... il faut assister aux prises de décisions des CDC pour comprendre<br /> qu'une "oligarchie-de-petits vice-Présidents" imposent les objectifs à des assemblées réduites au rang de "chambres d'enregistrement"... cela peut aller jusqu'à faire rédiger des délibérations par<br /> les administratifs de la CDC et les proposer aux CM : la "gauche" vote pour sans discussion, la droite minoritaire vote en général non par principe.... Education populaire oui, mais le système est<br /> verrouillé et la réforme territoriale convient parfaitement à la plupart de ces "potentats"...<br /> Apropos d'éducation Populaire connais-tu les "conférences gesticulées" de Franck Lepage et la Scop Le Pavé : www.scoplepave.org/ ?
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