Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 05:48

 

 « En ce qui concerne les collectifs et associations, il me semble aussi que le politique - au sens large - peut en devenir prisonnier s'il n'est pas assez attentif à ce risque, c'est-à-dire s'il entretient avec eux des liens trop étroits, qui l'enfermeraient dans une vision trop étriquée par exemple ». Extrait du commentaire n°2 de Darribehaude concernant l’article : « Faire de la politique autrement ? » D’abord en faire.

 

 

Il faut donc se pencher sur les collectifs, les partis politiques, voir ce qui les différencie, mesurer les liens qu’ils peuvent entretenir.

 

Essai

 

Les collectifs fleurissent.

Leur préoccupation n’a qu’1 objet.

Ils ne revendiquent aucune appartenance politique même si on observe qu’ils sont plutôt animés par des personnes de gauche. Cela permet, sur un sujet donné, de fédérer des individus venus d’horizons différents.

Ils défendent, s’opposent, …. Tous les collectifs ont la volonté d’influencer, d’infléchir, de modifier, à l’instant, le dessein politique pour la société. Ils sont une forme de lobbying qui n’agit pas à des fins pécuniaires, économiques, personnelles mais dans le sens d’un intérêt à caractère général (parfois humanitaire, de civilisation). En cela ils se veulent altruistes, ce qui ne signifie pas que toutes les causes sont méritantes, mais ceux qui agissent dans ce cadre le pensent.

Les collectifs ont généralement une démarche pacifique, cependant certains peuvent se manifestent par la violence (anti-avortement).

Le collectif n’a pas de légitimité populaire au sens politique et organisé du terme. Il est issu d’un mouvement spontané, engagé par quelques uns. Il n’a de légitimité qu’au travers de pétitions,  de signatures, …. surtout de la place et de la résonance que lui fait la population à laquelle il s’adresse.      

Il existe le temps bref de conduire son action.

Le collectif n’entend pas gouverner.

Les personnes qui se groupent en son sein se reconnaissent dans la défense de la cause qui le fonde. Ils y entrent, en sortent à leur gré. A ma connaissance ils ne sont pas questionnés sur leur philosophie politique, pas plus qu’il ne leur est demandé d’adhérer en payant une cotisation.

Il semblerait qu’il y ait chez certains membres de collectifs une appétence pour ce type de manifestation.

Un collectif ne semble pas avoir de chef sinon celui qui prend en charge son organisation, pour le reste, tout le monde est chef. 

La politique quotidienne d’un collectif est décidée au jour le jour. En ce sens un collectif est assez proche de la manière d’être et de se comporter des alternatifs décrits par Noami Klein.  

Un collectif est,  d’une certaine manière, le signe de la faillite des partis politiques. 

 

Un parti politique est bien différent. Plus commun.

L’usage, perdu, voulait qu’on se présente, qu’on déclare la raison pour laquelle on désirait y entrer. On pouvait être accepté ou refusé, l’objectif du parti n’étant pas le désir de faire du nombre à tout prix (pour certains partis cela a bien changé) mais d’admettre des personnes assurées de leur choix plutôt que de se satisfaire d’individus de passage à l’humeur mobile qui versent au premier achoppement, en conséquence pour qui l’intérêt de l’individu prime encore sur l’intérêt du groupe.  

Un parti a une philosophie, une vision globale de la société et de ce qu’il souhaite qu’elle devienne. Celle-ci s’applique à tous les aspects de la vie, et non à un seul, car sa volonté est d’organiser la vie de la société qu’il pense dans son ensemble et à qui il donne une perspective.

Certains partis sont altruistes, la formule signifiant que d’autres ne le sont pas.

On paye pour y entrer, généralement en fonction de ses possibilités.

Un parti est structuré. Il a un « chef » élu démocratiquement.

Les militants, la décision prise en conformité avec la philosophie définie nationalement susceptible d’évoluer (toujours démocratiquement) sont tenus de la faire vivre au mieux de leurs potentialités et de leur disponibilité. Tout se discute, mais la majorité est souveraine et personne, en théorie, ne peut s’y soustraire.

Un parti est fait pour accéder au pouvoir et donc gouverner.

 

Les relations entre collectifs et partis politiques peuvent exister, un individu pouvant appartenir et militer dans un collectif et un parti.

Mais une hiérarchie semble devoir s’imposer qui donne la primeur au parti. L’individu ne pouvant être dans un collectif et conduire une action contraire à la philosophie politique du parti. Aussi parce que le global contient le singulier. Hiérarchie évidemment, à telle enseigne que ceux qui ont commencé à militer dans des collectifs (ou assimilés) ont tous finis par faire de la politique car c’est  à ce niveau que tout se joue vraiment. Ainsi Ralph Nader aux Usa, José Bové en France,…

L’honnêteté intellectuelle veut (sans nécessairement grande publicité) que le collectif soit avisé que tel de ses membres appartient à un parti de telle manière que le parti ne soit pas, au travers de ce militant, accusé de noyauter le collectif. De la même manière le militant doit informer son parti de son appartenance à un collectif afin que ce dernier apprécie la situation et éventuellement juge de la pertinence de la présence du militant dans celui-ci et cherche à savoir ce qu’il y fait.

L’avantage tant pour le parti que pour le collectif est qu’ils peuvent se nourrir l’un de l’autre de la cause du collectif par l’intermédiaire de l’individu.

Un parti peut soutenir un collectif. Cela doit s’arrêter là. Car ce n’est ni dans l’intérêt du parti ni dans celui du collectif d’être dans la confusion des genres. Le rappel suivant peut être fait : la CGT (même si ce n’est pas un collectif) a été, à une époque, accusée d’être la courroie de transmission du PC et de ce fait elle a perdu de sa crédibilité auprès de certains syndiqués.

 

Annexes : 

  • Les collectifs à fort caractère politique sont pour un militant de parti à manier avec des pincettes car on y court le risque de s’y brûler les ailes (décevoir ou se faire phagocyter).
  • Le collectif  « Pour la défense de la Poste » a à sa tête, dans l’Aude, 2 politiques, l’un appartenant au PS, l’autre au PC. On ne peut les soupçonner de ne pas croire à la cause qu’ils défendent. Mais l’un comme l’autre font la démonstration que leur parti ne les suit pas (sinon de loin), ce qui est bien un signe de faillite politique pour ces 2 partis. Pour le reste, tant mieux si ces 2 personnes assurent ainsi leur avenir politique.    

 

Les collectifs font-ils de la politique autrement ? Certainement. Est-ce suffisant ? Certainement pas. Construire suppose qu’on se tienne en permanence au travail et que l’on s’inscrive dans le cadre d’une architecture qui lie toutes les pièces de la maison entre elles.  

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Exergue
  • : réflexions sur l'actualité politique, sociale...et autres considérations
  • Contact

Recherche