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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 11:31

 

Ainsi Dieu serait manchot au fait qu’il inviterait les élus à s’asseoir à sa droite, c’est du moins ce qu’affirme un protagoniste du roman de Saramago : le Dieu manchot.

 

Manchot ! Vite dit. Car si les élus sont assis à sa droite, ceux qui ne le sont pas sont assis à sa gauche pour satisfaire à la beauté de la  symétrie, à moins que tout bonnement ils ne soient pas invités à comparaître auprès de sa digne personne. La première hypothèse paraissant la plus probable, sinon il aurait demandé aux élus de se positionner face à lui ce qui lui aurait évité de se tordre le cou ou de courir le risque d’un lumbago, c’est donc pure commodité et pur calcul pour lui que de faire pareille distribution ;  s’adressant aux uns, il les a sous le regard, tandis qu’aux autres il tourne le dos, ce qui est fort impoli et signe de mépris selon le code des bonnes manières.

 

Les uns à droite, les autres à gauche, et traités de façon si différente, les uns considérés, les autres non, tout ceci n’est pas sans inquiéter. Dieu ferait-il de la politique ? Serait-il partisan d’un camp contre l’autre ? On n’ose le croire. Et pourtant ! Il n’est qu’à lire l’histoire pour s’en convaincre, écouter l’actualité aussi. Je vous laisse ce soin. De là à conclure que les gens de gauche ne sont pas élus de Dieu, la tentation est grande. En est-il également des autres dieux ? Allah, par exemple ; fait-il de la politique ? est-il de droite ? est-il de gauche ? Difficile de le dire. Mais s’il n’en fait pas, nul doute, cela viendra un jour. Vous observez : balivernes que tout ça, la gauche s’appelle la gauche parce qu’elle est située sur les bancs de gauche face au président de l’Assemblée. Taratata, il y a de quoi se poser des questions et apporter des réponses. Dieu, malin, a soufflé, naturellement de son souffle divin, au gens de droite de se mettre à droite, aussi ne restait-il plus au gens de gauche que de se mettre à gauche, là où étaient places vacantes, ce qu’ils ont fait car ils tenaient à s’asseoir fatigués qu’ils étaient de lutter pour assurer leur vie. C’est aussi simple que ça.

 

Le mot gauche qui sonne fort bien à mes oreilles, histoire d’éducation certainement, est, il faut l’avouer, depuis lors connoté. Ne dit-on pas d’un maladroit : « Mon Dieu ! qu’il est gauche ». Ce qui prouve bien que Dieu, là encore, est dans le coup. Maladroit ! dont le contraire n’est pas malagauche ; cela aurait été trop beau. Remarque-t-on aussi qu’il convient de ne pas rouler à gauche, ce que font les saxons, on se demande bien pourquoi, sinon par esprit de contradiction, à moins qu’ils ne roulent à gauche que parce jadis les chevaliers lorsqu’ils ferraillaient n’avaient pas à le faire pas dessus le col de leur monture, ce qui était judicieux et de moindre inconvénient, mais s’ils pratiquaient la route ainsi c’est parce qu’ils tenaient l’estoc de la main droite, ce qui rétablit le propos. On ne s’en sort pas. Pas plus, on ne serre la main de quelqu’un en usant de la main gauche, auquel cas on fait preuve d’impolitesse, ce que fit Dieu en premier en tournant le dos aux personnes situées à sa gauche. Ecrit-on, mange-t-on, avec la main gauche ? Que nenni ! Tout ceci est à redresser, mérite rééducation. Finalement, gauche, ça a quelque chose de pas très catholique. En remontant le temps, pour aller questionner celui où droite et gauche n’étaient pas encore usités ainsi que nous le faisons, il était dit dextre pour droite, senestre pour gauche, que l’on retrouve dans dextérité pour l’un, dans sinistre pour l’autre. Sinistre, oui oui, que l’on entend bien en langue espagnole car si gauche se dit izquierda, siniestra se dit également. Sinistre ! qui vient du latin « sinister » qui signifie, je vous le donne en mille : qui est à gauche.

 

Ainsi, Dieu serait manchot. Ce qui n’est pas son seul handicap. Il est aussi aveugle aux misères, sourd aux souffrances. Et toujours du côté du manche. Pas n’importe lequel, parce que le manche, celui de la pelle, de la pioche, de la bêche, ce sont les gens de gauche qui l’ont dans les mains, le manche de Dieu c’est celui dont se sert le pilote. Alors, il faut dire, confier le soin et la direction de sa vie à un manchot, à ses élus qui, comme on l’a vu sont de droite, ce ne serait pas grande sagesse.

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