Admettre qu’on ne peut être contraint au travail le dimanche et laisser ce dernier seulement effectué par des volontaires n’est rien d’autre qu’une apparente victoire.
La porte est ouverte par laquelle vont s’engouffrer ceux dont les salaires ne sont pas à la hauteur pour satisfaire une vie décente, mais aussi ceux qui, individualistes, passant par pertes les luttes n’en en rien à faire des autres.
Il y aura donc des salariés et employés « volontaires », tous vrais, en nombre suffisants, pour satisfaire les exigences de la distribution. Et il est fort possible qu’à l’embauche soit désormais posée subrepticement cette question à la réponse éliminatoire : « Eventuellement, accepteriez-vous de travailler le dimanche ? ».
C’est donc se voiler la face, faire l’autruche que de penser que le travail seulement réservé aux volontaires est une « victoire ».
On peut comprendre la difficulté des salariés à obtenir totalement gain de cause. Ce qu’il est plus difficile d’admettre c’est le comportement des clients qui font leurs achats le dimanche. Car la victoire des salariés du commerce est, pour l’essentiel, dans le comportement des clients, à défaut d’être dans celle des politiques qui ne prennent pas leurs responsabilités. Les commerces ouverts le dimanche ne peuvent fonctionner que s’ils sont rentables ce jour là. Qu’il n’y ait pas de clients : ils fermeront.
On parle souvent de solidarité, de générosité, …. Mais il faut bien reconnaître que nous brandissons ces belles choses tant qu’elles ne nous gênent pas.
En fait, l’attention à l’autre n’est qu’une affaire accessoire, lorsqu’elle ne coûte rien.
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