Que de choses apprises! En cela vaut la campagne électorale de l’impétrant à l’anaphore.
L’anaphore, comme chacun le sait (ou ne le savait pas ; tel était mon cas), est une figure de rhétorique qui consiste à commencer une succession de phrases par un même mot (ou un même segment), de manière à renforcer une affirmation. Ainsi, le « Moi, Président de la République, je… » de François Hollande.
La formule fera date. Elle entrera dans l’histoire au même titre que le tristement célèbre : « La gauche n’a pas le monopole du cœur », ou « Dans les yeux, je vous le dis», ou bien encore « Oui, monsieur le premier ministre ».
Si certaines passes d’armes font sourire, d’autres sont fatales, ainsi le « La gauche n’a pas le monopole du cœur ". On ne s’en relève pas, ou mal. Elles sont le coup du poignard qui ouvre une plaie dans lequel le poison fait son œuvre. Il n’y a pas d’antidote car la formule a ceci de particulier : sa force vaut pour vérité.
Le « Moi, Président de la République, je.. », ne marque pas seulement une opposition au style de Sarkozy, il valide la 5ième république et la monarchie élective. Formulé par un candidat de « gauche », cela la fiche mal.
On notera en outre le « moi » et le « je », l’un renforçant l’autre et donnant encore plus de poids à l’anaphore, mais surtout à la monarchie élective.
Certains ont jubilé, se sont gargarisés, ....
Mais le peuple dans tout ça !