Les jeux sont faits, rien de va plus.

Hier, ils étaient si fiers. Aujourd’hui, voici EELV et le PC rendus à demander audience à la France insoumise - on devrait dire : rendus à Canossa – en vue d’un accord pour les législatives prochaines.  

Il est vrai que le premier, dans la tourmente, est en passe d’exploser, tiré qu’il est entre deux forces contraires, et après que l’une de ses forces - cadres et militants - vient de faire l’expérience, peut-être durable, que l’Avenir en commun porte un programme de bifurcation écologique plus sérieux et incisif que celui de la maison mère. Que le second, réduit comme peut l’être une tête par les Shuars, prend acte que le PS avec lequel jusqu’ici il s’est acoquiné pour s’assurer de strapontins, est devenu résiduel.

De cette situation nouvelle, dans laquelle le leadership à gauche est reconnu à la France insoumise, et qui fera au fil du temps qu’on parlera d’elle dans les médias plus convenablement qu’on ne l’a fait jusqu’ici en la qualifiant d’extrémiste, il ressort que la recomposition politique du pays va son cours.

Le PS rejoint au musée le parti radical. LR, qui a perdu depuis longtemps le gaullisme qui le caractérisait, est écartelé jusqu’à la déchirure.

On dit, au moment, le pays tripolaire. Le RN et ses satellites, LAREM en mutation annoncée par Macron vers un extrême centre auquel souscrit Sarkozy, une sorte de ventre mou qui irait de la gauche de droite à la droite, et l’Union populaire.

Je ne donne pas cher des deux premiers. L’un, parce que son arrivée au pouvoir, passé l’engouement, donnera à vivre aux français ce qu’il en est de la réalité de la bête. L’autre, parce  son extension, visible du ralliement des barons rabougris de tous bords de l’ancien monde, ne correspond pas à la vérité du terrain. Reste l’Union populaire, charpentée d’un programme, l’Avenir en commun, auquel adhèrent de plus en plus les organisations représentatives des travailleurs, les forces vives et, en masse croissante, les jeunes.

La recomposition politique du pays va son train. Je ne doute pas que, passée l’expérience désastreuse Macron, la France retrouvera une droite conforme, tandis qu’à gauche, la France insoumise prend la place qui lui revient.