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6 juin 2020 6 06 /06 /juin /2020 20:33

Il faut dénoncer le comportement de la police. C’est ce que font Jean Luc Mélenchon (1) et Jean Louis Arajol (2) qui appellent à une police républicaine. La haine antiflics n’est pas sans fondement, et on doit la comprendre - j’avoue qu’en ce moment, et pas qu’en ce moment, la police me débecte particulièrement -, mais ce serait une erreur de s’en tenir à la haine et de ne pas considérer qu’il y a des policiers républicains et qu’il faut les soutenir pour reconstruire un corps dont l’ État ne pourra jamais se passer. Si on se contente de haïr, non seulement ça ne mènera pas loin, mais en plus, nous risquons de le payer cher lorsque la gauche arrivera au pouvoir (parce qu’elle y arrivera).

J’invite à être attentif à l’entretien accordé par Arajol au Média.

Exergue

*

(1) Mélenchon juge les syndicats de police « indignes », Abad s’inquiète d’une « haine antiflics »

 

 

Le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé, ce samedi 6 juin, le comportement « indigne » des syndicats de police. De son côté, le patron des Républicains à l’Assemblée nationale, Damien Abad, s’inquiète d’une « haine antiflics », alors que des manifestations contre les violences policières se sont tenues dans plusieurs villes.

Les syndicats de police se comportent d’une manière indigne, a déclaré Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise lors d’une conférence de presse à Marseille, ce samedi 6 juin.

On a besoin de policiers républicains, et en effet il y a des policiers républicains et heureusement pour nous tous. Il y en a plein à la police, mais ceux-là ils souffrent, a ajouté le député des Bouches-du-Rhône.

Ce n’était pas comme ça il y a encore une période récente, a-t-il poursuivi, estimant que la racine de tout ça, c’est un pouvoir politique qui est dans la main des syndicats de police qui font ce qu’ils veulent.

« M. Castaner leur dit oui à tout »

Et pourquoi le font-ils ? : parce que dans la période Gilets jaunes, ce sont eux qui ont tenu à bout de bras la survie du régime. Et depuis cette date, M. Castaner leur dit oui à tout ce qu’ils disent et à tout ce qu’ils font et est incapable d’avoir de l’autorité, a-t-il estimé.

Jean-Luc Mélenchon a également critiqué la Garde des Sceaux qui ne fait rien ou qui appelle à des consignes d’injustice et de sévérité pour les peines qui ont été prononcées contre les Gilets jaunes.

Damien Abad a lui jugé sur Europe 1 qu’il n’y avait pas de racisme systémique, au sens de l’organisation par la police ou par la gendarmerie d’un racisme institutionnalisé et organisé. Par contre, la police, comme d’ailleurs dans tous les autres corps de métiers, n’échappe pas à certains individus qui effectivement présentent une expression raciste.

 « Cette haine antiflics va poser beaucoup de problèmes »

Ce qui m’inquiète, c’est cette fracture qu’il y a dans la société française, avec ce double risque, ce double écueil : d’un côté, cette haine antiflics qui va poser beaucoup de problèmes en termes de sécurité et de maintien de l’ordre public, et de l’autre, effectivement des excès dans ce qui peut parfois être des dérives individuelles sur des formes de racisme qui sont tout à fait inacceptables, a-t-il poursuivi.

Interrogé sur l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris sur des messages racistes attribués à des forces de l’ordre sur Facebook, il a estimé qu’il fallait d’abord de la pédagogie et ensuite de la sanction.

Si les faits sont avérés, les policiers mis en cause devront s’expliquer devant le conseil disciplinaire sur un certain nombre de propos, a-t-il ajouté.

L’onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux États-Unis continuait de se propager samedi dans le monde. En France, des manifestations contre les violences policières se sont tenues dans plusieurs villes malgré les restrictions sanitaires et des interdictions.

*

(2) "Nous devons être des policiers républicains et non des mercenaires" (Le Media)

 

 

La police a mauvaise presse. Elle casse du noir à Minéapolis, elle éborgne et tue aussi à Paris, Nantes ou Marseille. Le préfet Lallement vit son moment de gloire. Le ministre Castaner semble beaucoup écouter les syndicats qui passent beaucoup à la télé dans des émissions complaisantes. Bien qu’éparpillés, ces syndicats très catégoriels tiennent leurs troupes et obtiennent le paiement de primes anciennes. Mais tout est peut-être en train de craquer…

De plus en plus de tribunes sont publiées ça et là appelant à un sursaut républicain. L’invité de ce soir, un jeune retraité de 62 ans, Jean Louis Arajol, a été le premier à taper du poing dans une lettre ouverte qui a fortement déplu place Beauvau.

Cet ancien secrétaire du SGP, syndicat général de la police qui était le syndicat majoritaire avant l’éclatement entre plusieurs branches et sous branches nous raconte pendant près de 90 minutes sa vision d’une police où beaucoup en prennent pour leur grade à commencer par Christophe Castaner : « Vous imaginez Charles Pasqua aller en boîte après une journée comme celle des Gilets Jaunes aux Champs Élysées ? » ou le Préfet Lallement : « Il est plus proche de Papon que de Confucius ». L’ancien major, médaillé d’honneur de la police par Jacques Chirac, appelle à une révolte de ses pairs et à ne plus servir de mercenaires à un État « en désaccord avec son peuple ».

« On va vers une recomposition du paysage syndical avec tout ce qui va se passer demain… La fin du confinement, les nouvelles manifestations vont encore demander beaucoup d’efforts aux policiers. C’est là que nous aurons besoin de retrouver ceux que nous avons perdus. Il nous faudra des policiers républicains et ça existe » explique-t-il à Denis Robert. « Les flics sont les bouc émissaires d’un manque de concertation de l’État qui veut faire passer ses réformes au forceps… Le peuple n’est pas d’accord, mais l’État s’en fout car il envoie les flics. Et ça c’est inadmissible ! La police n’a pas aujourd’hui à servir de garde prétorienne à un État qui prend des décisions illégitimes. C’est aussi simple que cela ».

À l’écouter, on se dit que la maison Poulaga est en feu et que tout est à revoir : formation, statistiques bidonnées, encadrement borné, atteinte aux libertés, LBD à interdire, tabassage du petit peuple : Jean Louis Arajol sort la sulfateuse. Son raisonnement et ses exemples apparaissent implacables : « La police est issue du peuple et elle n’a pas à s’en dissocier. Rien qu’une phrase comme celle-là vaut de l’or, assène-t-il. Moi à la place des syndicalistes en poste, j’irais voir le Préfet Lallement et Christophe Castaner et je leur dirais « Je vous préviens, les choses ne se passeront pas comme ça. Cette fois, on veut un changement de doctrine, on ne veut pas la guerre mais le maintien de l’ordre. Et si on ne nous écoute pas, on rentrera nous aussi dans l’arène sociale aux cotés des infirmières et des pompiers. »

 

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