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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 03:31

Il m’est arrivé d’être agacé par F. Degois, mais là, elle me coupe le souffle. Il est vrai que native de Lourdes, jadis une des capitales du rugby, elle ne peut que connaître l’art du contre-pied.

Exergue.

*

Source : http://noslendemains.fr/covid19-lindispensable-jean-luc-melenchon/

 

Oui, il est de bon ton de le caricaturer. Il est naturel, sur les plateaux, dans les radios, de moquer le Che français, de le disqualifier, qui avec le Venezuela, qui  avec Cuba, qui avec ses prophéties ratées sur la révolte sociale.

Oui, il  est quasiment obligatoire, pour avoir son ticket d’entrée dans le cercle très fermé, et assez ridicule des éditorialistes qui comptent supposément, de pratiquer le Mélenchon-bashing  avec force ricanements et destruction massive de tout ce qu’il peut dire ou penser.

Et pourtant, en sortant un peu du réflexe pavlovien, en dépassant les quelques débordements, le trait de caractère colérique qui caractérise le leader de la France Insoumise, ses excès d’humeur et sa capacité au désagréable, il faut écouter Jean-Luc Mélenchon, qui, a nul autre pareil, ne maîtrise mieux l’histoire politique, ses grands courants et ses petits ruisseaux, les élans encore cachés d’une société, et l’éloquence, qui n’est pas simplement un artifice mais le résultat d’une conviction et d’une pensée articulée, qu’on soit d’accord ou pas.

Dans cette crise, Jean Luc Mélenchon aura été le seul, dans l’opposition, à parler, analyser, proposer. Il ne s’est pas contenté de taper, bêtement,  à la façon obsessionnelle de Marine Le Pen, sur les frontières, ou à la façon du Parti socialiste, ou des verts, inaudibles, presque timides, trop prudents, si peu politiques.

Jean-Luc Mélenchon, lui, a proposé, et a tenté, par sa posture, républicaine et calme, de réparer la fureur et le verre cassé de l’année 2019, destructrice pour son image.

C’était le cas sur LCI ce dimanche, chez Amélie Carrouer.

Et on peut écouter ce que le leader de la France insoumise a à dire car c’est très intéressant.

Sur la dette d’abord. Balayant la mécanique complexe des Corona Bonds, il propose de geler la dette colossale émise pendant cette pandémie, de la transformer en dette perpétuelle, dont les états ne paieraient pas les intérêts. Une dette qui s’effacerait peu à peu, fondrait avec une inflation régulée.

Une proposition soutenue par de nombreux économistes et aurait le mérite de créer de l’oxygène pour les états en éliminant d’office un boulet qui équivaut, par exemple aujourd’hui pour la France à 18% de la dette nationale.

Seconde proposition de poids et de bon sens : le retour au plan. Pas une planification à la soviétique. Non. Une réunion tripartite du patronat, des syndicats et de l’ensemble des forces politiques pour planifier point par point et ensemble, la sortie de crise. Là encore, il n’y a rien de farfelue à cette proposition. Elle paraît même frappée au coin du bon sens. Et le pouvoir actuel serait bien peu stratégique de ne pas s’en saisir.

Ces deux propositions concrètes, qui prennent en compte la vie de tous les citoyens dans leur semble et pas simplement d’une catégorie censée tirer le pays,  illustrent bien la position centrale de Jean-Luc Mélenchon, dans l’opposition et au sein de la gauche dont il est véritablement aujourd’hui la boussole.

Face à des socialistes aussi timides qu’asséchés dans leur vision et leurs idées, face aux écologistes qui peinent à produire une vision globale de réformes, face aux communistes désormais  enfermés dans quelques derniers bastions locaux, Jean-Luc Mélenchon domine, impulse et avance.

Quelle folie saisit  donc la gauche dite traditionnelle d’imaginer qu’elle pourra un jour revenir au pouvoir sans une alliance avec la France insoumise qui certes, s’est construite en rupture avec la social-démocratie, mais connaît stratégiquement la force des alliances même à minima.

Qu’on le veuille ou pas, Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise sont aujourd’hui le seul pôle où l’on réfléchit à la politique, ou l’on échange, ou l’on pense le monde de demain du point de vue de la justice sociale et du progrès pour tous.

Vouloir obstinément le nier est une hérésie. Commencer à s’en inspirer en terme d’élan, d’entraînement, et pourquoi pas, plus tard, de convergences et d’alliances, voilà qui serait stratégiquement intelligent et politiquement salvateur.

Jean-Luc Mélenchon, donné mille fois mort dans sa longue vie politique, prouve en tout cas dans cette épidémie sa capacité à renaître et reste plus que jamais l’homme des présidentielles. C’est la campagne qui lui convient, celle où il excelle, le momentum où tout ce qu’il est et pense, rencontre le pays. Ça ne veut pas dire qu’il accédera un jour à la présidence. Mais cela signifie qu’il est indispensable à un retour futur de la gauche au pouvoir.

 

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