Assigné à résidence

De ma vie, jamais je n’ai été assigné à résidence. C’est une bien étrange expérience que je fais là.

Je suis un être social. Du moins, je le crois. Comme par le passé, j’use du téléphone, je m’emploie au courrier électronique. Je poursuis mes activités à l’intérieur, à l’extérieur, sans rien retrancher à l’habitude. Autant dire que rien n’a changé dans le cours de ma vie, sinon ceci : je ne suis plus dans le choix d’être dans ma manière, cette dernière m’est imposée. Sacrée différence. Mais je m’y suis fait pour le salut commun. Et puis, tout ceci n’a qu’un temps. Il sera bientôt procédé à l’élargissement de tous.

J’écoute Menteur Philippe. Le confinement se poursuit. Hormis pour ceux - adultes que l’on débarrasse de leurs enfants - qui sont nécessaires à l’économie. Pour les autres, la chaîne a été allongée d’une centaine de km, avec cette promesse menaçante qu’on ne sait pas pour combien de temps, qu’il se pourrait même qu’elle raccourcisse. D’un coup, je comprends vraiment que je, que nous sommes assignés à résidence.

Nous sommes dans une bulle. Notre temps s’est arrêté, il appartient au bon vouloir du maître de l’horloge. Nous n’avons même plus le droit de souscrire à l’injonction qui nous est faite, nous devons nous y soumettre. Au début, prisonniers consentants par raison, nous ne sommes plus que prisonniers. Il n’y a même plus personne pour nous délivrer ; l’état d’urgence ayant congédié les députés, les Pieds Nickelés ont toute latitude.

Et si l’épidémie ne finissait jamais ? Si de bonds en rebonds, de sacs en ressacs, nous étions contraints au confinement perpétuel. Hormis, bien entendu ceux qui sont nécessaires à l’activité économique ; mais je l’ai déjà dit. C’est l’idée qui me vient. Nous sommes à la merci du gouvernement. Pieds et poings liés, nous sommes privés de liberté. Je sais bien que Sartre indiquait que le prisonnier sur son bat-flanc continuait à être libre, à l’argument qu’on n’emprisonne pas la pensée. Mais que vaut une pensée libre qui ne s’exprime pas physiquement ? De quelle puissance et de quel effet est-elle ? Quelle est désormais la possibilité de mettre le corps dans la rue ? Et quand reviendra-t-elle ? Quand aurons-nous loisir d’ouvrir au Temple de la Justice les procès que nous instruisons entre les murs de notre lieu de confinement ?

Nous sommes en guerre, a dit l’Infatué. Alors ! Rendons-nous à son appréciation. Prenons le maquis, rentrons en résistance, faisons de la clandestinité notre façon nocturne de vivre. Laissons à la maison le téléphone-portable qui nous suit mieux qu’un clébard policier et nous dénonce. Mais d’abord préparons-nous. Organisons les réseaux. Qu’on imprime des affiches. Qu’aux lampadaires, aux murs, on colle. Plus que cela s’entende, se  lise, sur Internet, que cela se voit par ceux, nervis du pouvoir, qui ont autorisation de circuler. De trouille, que leur cul, à tous, soit si serré qu’il ne puisse y entrer un grain de blé. Qu’ils sachent que nous sommes là, déterminés, pour l’après-guerre, que nous avons notre PNR, que si Bastille fut vidée c’est pour y faire de la place.

Faire une casserolade à 12h

Pour participer à la casserolade (taper dans des casseroles) : photographier ou filmer dans une courte vidéo votre action avant de la partager sur vos réseaux sociaux avec #PlusJamaisCa. Vous pouvez l’envoyer à 1ermai@lafranceinsoumise.fr pour qu’elle soit partagée par la France insoumise.

Pour envoyer vos vidéos et photos 3 options :

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Envoyez vos casserolades à : 1ermai@lafranceinsoumise.fr

Participer à la manif en ligne avec #PlusJamaisCa

Participer avec le hashtag #PlusJamaisCa sur les réseaux sociaux à partir de midi. Des tweets sur le thème du 1er mai seront proposés ainsi que des vidéos, des visuels personnalisables et de nombreux autres contenus à partager.

Rendez-vous sur cette page le 1er mai à 11h pour préparer la manif en ligne durant laquelle nous mettrons en avant les propositions de L’Avenir en commun pour de nouveaux droits pour les travailleurs et travailleuses