S’opère, actuellement, une mutation, dans l’ordre de la pensée, sans précédent dans sa dimension, et que l’on peut résumer ainsi : on ne peut pas continuer à raisonner à l’intérieur du capitalisme, il faut changer de système.
F. Lordon et B. Friot, mais pas seulement, portent à l’attention des citoyens cette nécessité de mutation, en observant qu’il ne suffit pas d’énoncer qu’il faut changer de système, ce qui tient de l’incantation, mais qu’il faut dire ce qu’on met en place et comment. A cet égard la vidéo, ci-dessous, est instructive d’un autre monde possible et réalisable. Mais elle est également instructive d’un autre point de vue, et le journaliste pourtant en empathie avec B. Friot, en est l’exemple. Pour changer de système, il faut s’obliger à ne pas faire nôtres les objections du capitalisme, il faut se faire violence intellectuelle et s’habituer à raisonner différemment, il faut se déformater de l’empreinte de la pensée capitaliste (ce n’est pas évident).
Si on transpose ce qui précède au niveau du mouvement social du moment, on peut dire ceci : toute négociation conduit à accepter ce que propose le gouvernement, et donc à perpétuer le système.
Pour en rester à l’objet des retraites, le gouvernement hier, par la voix du premier ministre, indiquait qu’il appartiendrait au patronat et aux syndicats de cogérer dans le cadre du bipartisme la retraite par points. C’est beau en apparence. Mais c’est oublier d’observer que les dés sont pipés, la CFDT, étant l’appoint du patronat (la démonstration n’est plus à faire), aidera ce dernier à rafler la mise. Historiquement, c'est-à-dire au départ, la gestion des retraites faisait la part grande aux organisations représentatives des travailleurs, le patronat ayant part réduite, justement pour ne pas qu’un syndicat (type CFDT) ne nuise pas à l’intérêt des travailleurs.
Maintenant, revenons au changement de système et écoutons les propositions nombreuses de B. Friot.
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