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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 19:22

http://m.slate.fr/story/92849/je-ne-suis-pas-juif-de-france

Je ne suis pas un juif de France

par François Rachline

le 2 octobre 2014

Tout récemment, Le Monde titrait: «L’inquiétude des juifs de France». La lecture de cette accroche m’a immédiatement conduit à penser qu’il existait des juifs d’Allemagne, des juifs d’Italie, des juifs d’Amérique et ainsi de suite. Et que donc, juif moi-même, je n’étais plus un Français né dans la religion juive, ce que je croyais être depuis ma naissance à Paris, il y a de cela 66 ans, mais un juif de France. Etant blond, je me demande maintenant si j’appartiens aussi aux blonds de France. La réponse viendra peut-être prochainement, dans Le Monde ou ailleurs.

Certains de mes compatriotes, baptisés –si j’ose dire– musulmans de France, doivent ressentir le même trouble que moi. Certes, mon père naquit en Russie et ne fut naturalisé qu’en 1938. Me dira-t-on bientôt que je suis un Français de la deuxième génération, en tout cas pas de souche? Et qu’importe j’imagine si ce père, cofondateur en 1927 de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, ce Lazare Rachline (Lucien Rachet), ce résistant, porta sur ses épaules, avec d’autres, l’honneur de la France pendant la Seconde Guerre mondiale «au moment où c’était le plus difficile», comme l’écrivit le général de Gaulle à ma mère, dans sa lettre de condoléances.

Ma première réaction fut d’en vouloir au Monde de ce renoncement au génie de la France. Atteint dans mon intégrité de Français, ma raison l’emporta néanmoins sur mon émotion: l’expression «juif de France» témoigne du glissement auquel nous assistons dans notre pays. Ce journal ne fait que le traduire, même sans s’en rendre compte. D’ailleurs, dans son édition datée du 2 octobre 2014, il persiste en publiant cette fois une enquête sur les «juifs français» qui émigrent vers Israël.

Non seulement je ne suis pas un juif de France, mais je ne suis pas non plus un juif français. Et beaucoup de mes amis ne sont pas des catholiques de France, des protestants de France, des athées de France, mais des Français. Je me définis d’abord et avant tout, moi aussi, comme Français. Je suis un de ces hommes qui aiment son pays pour sa diversité culturelle, historique, géographique, culinaire, folklorique, climatique et que sais-je encore. Un de ces hommes qui ne comprennent pas très bien pourquoi l’un des pays les plus riches du monde par sa diversité –il n’est que de le parcourir– ne s’appuie pas sur cet atout déterminant dans le concert international. Un de ces hommes aussi qui avait appris à l’école que ses ancêtres étaient des Gaulois, qui l’a cru, qui s’en est imprégné, et à qui on susurre (avant de le crier?) que ce pourraient être plutôt des Hébreux.

Le modèle français de l’assimilation a pour principe d’accueillir tous ceux qui sont prêts à épouser la culture française, à s’y fondre en lui apportant aussi l’originalité de leur origine. Le comte Stanislas de Clermont-Tonnerre en résuma le fondement d’une formule, en 1789:

«Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus.»

Ceux qui récusent cette logique, quels que soient leurs motifs ou leurs finalités, militent pour la juxtaposition des communautés. Leur monde est une mosaïque de moins en moins soudée, propice à la disparition de toute unité nationale.

Je sais bien que ces deux forces conceptuelles aujourd’hui se télescopent sur notre territoire et dans nos esprits, mais la France éternelle du mélange doit réagir. Que les ennemis de l’assimilation la combattent, plus ou moins consciemment, est désolant; que ses amis se laissent endormir est grave. Je t’en supplie mon beau pays, réveille-toi. Vite.

****

****

Une fois n’est pas coutume, Exergue se place à la fin. Il n’introduit pas, il interroge, il s’interroge. Lui qui est athée pur sucre n’avait jamais percuté qu’il pouvait être un athée de France. Ça lui était jamais venu à l’idée. Ça la lui coupe….

Continuant à s’interroger, il lui vient à l’esprit cette idée saugrenue qu’il y a peut-être plus d’universalité dans l’athéisme …. qu’ailleurs, qu’on peut être citoyen français et citoyen du monde sans que ça porte à conséquence.

Juifs français ! Avec ses variantes, le berrichon, provençal, breton, sans compter le jenpasse.

Ensuite, si on est juif français, la terre c’est la terre française, ou ça devrait l’être. Alors, pourquoi il y en a-t-il qui vont se faire enterrer en Israël ? Pourquoi il y en a qui vont faire le service militaire en Israël ? (D’ailleurs le font-ils en France ? Un abonnement à Exergue pour qui fournit la réponse, inscription à la newsletter). Pourquoi il y en a qui ont la double nationalité ?

Hypothèse. Un conflit éclate entre tel et tel pays et on a la nationalité de l’un et de l’autre de ces pays, qu’est-ce qu’on fait ? Qui on trahit ? Qui on baise ? Faut-être schizophrène pour s’accorder à des trucs pareils.

Puisque nous sommes à nous interroger. Qu’est-ce que ça veut dire : « Les juifs de France sont la richesse de la France ? ». Pas les musulmans ? Pas les athées ? Pas les …. ? Mais qu’on arrête ! Qu’on arrête ! Tous les français sont la richesse de la France, même les français pauvres, et surtout les pauvres ; surtout qu’il y a des riches qui placent la richesse dans les paradis…..fiscaux (Y a même des paradis pour ça, pas qu’un, plusieurs ; la non plus je n’y avais pas pensé).

Exergue

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commentaires

C
complément d'objet direct:<br /> &quot;Moi je ne suis pas motivé pour « devenir juif » pour de vrai. Je m’en bats les steaks. C’est comme pour le foot, je n’arrive pas à m’y intéresser, parce que fondamentalement, ça ne me fait ni chaud ni froid. C’est sans enjeu.&quot;<br /> http://babordages.fr/ceci-nest-pas-un-juif/
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