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1 janvier 2019 2 01 /01 /janvier /2019 15:29

Ce gars-là n’est vraiment pas abouti. Il n’aura pas fallu longtemps pour que son arrogance, mâtinée de gaminerie, réapparaisse, si elle avait disparu.

C’est dit : il poursuivra sa politique et entend mater ceux qui lui résistent. À bon entendeur, salut !

L’année nouvelle s’annonce à haut risque. À un moment, il faudra bien que ça pète.

Arrivera-t-il au bout de son mandat ? De l’année ? Pas sûr. Sommes-nous à cet instant où on va déclarer la 5ème république morte pour construire et saluer la 6ème ? Peut-être. Au regard de mon âge, vais-je pouvoir quitter cette terre rassuré de vents meilleurs ? Il se peut.

Finalement, Macron n’aura pas été si inutile.

Dans le Midi, il est d’usage de dire, parlant d’un imbécile, ‘es un amaury, référence faite au fils de Simon de Montfort qui ne s’est pas montré très brillant pour succéder à son père, peut-être utilisera-t-on d’ici quelques années cette nouvelle expression : ‘es un macron’.  

Alors ! je le dis : « Merci ! Macron ».

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31 décembre 2018 1 31 /12 /décembre /2018 16:40

Source : https://www.atlantico.fr/decryptage/3561820/emmanuel-todd--l-etat-ne-peut-pas-etre-incarne-par-un-enfant--or-emmanuel-macron-est-desormais-percu-comme-un-gamin-par-les-francais-emmanuel-todd

 

 *

Atlantico: Dans un contexte marqué par l'émergence du mouvement des Gilets jaunes, quel est aujourd'hui le principal défi auquel est confronté Emmanuel Macron ?

Emmanuel Todd: Au-delà de tous les problèmes économiques, sociaux, politiques, européens, qui vont se poser dans l'année 2019, qui s'annonce terrible, Emmanuel Macron va être confronté à un problème de légitimité absolument nouveau. Max Weber avait utilisé le concept de pouvoir charismatique ; un individu, un chef, qui fascine d'une façon subliminale et irrationnelle mais qui n'est pas forcément un dictateur dangereux. Et il me semble qu'Emmanuel Macron va enrichir nos typologies du concept de président anti-charismatique. Je m'explique. Il faut reprendre la séquence.  Il y a eu un élément charismatique lors de l'élection de Macron, qui fascinait les classes moyennes supérieures. J'ai vu cela autour de moi. Il parlait avec un air un peu halluciné, d'une façon que je percevais comme absolument inintéressante, mais qui, dans le milieu plutôt macroniste dans lequel je vis, transportait les gens. Il était perçu comme jeune et supérieurement intelligent. Je crois que la question de son intelligence supérieure est réglée pour tout le monde, il a quand même produit une crise sociale d'une ampleur sans précédent en France. Mais il reste jeune. Et, de fait, lorsqu'on entend les gens parler de lui, les manifestants ou même les journalistes, il est clair qu’il a maintenant pour nous tous Français une image d'enfant. "C'est un gamin" "C'est un gamin mal élevé, vicieux". L'exemple le plus étonnant que j'ai vu a été Vanessa Schneider, dans une émission de télévision, qui disait en gros qu'il faisait semblant d'avoir l'air d'un enfant, c’est-à-dire qu'elle-même le percevait comme un enfant mais voulait toujours adhérer au mythe d'Emmanuel Macron bon comédien et dans la maitrise des choses.

Or la possibilité théorique d’une incarnation stable de l’État par un enfant n'existe pas. Dans la fonction dirigeante, il y a la fonction paternelle, cela est d'une banalité qui n'a pas attendu Freud et la psychanalyse. Le Roi, le président, le chef, doit être un père. Et aujourd’hui, nous sommes dans une situation inversée structurellement où le chef est un enfant et où il n'est pas impossible que, symétriquement, les Gilets Jaunes représentent une forme de père collectif. Parce ce que ce qui est était très frappant, sur ces ronds-points, c'était l'âge des gens. Ils étaient occupés, entre autres, par des gens à cheveux blancs, des retraités, de pères au sens générique du terme. Un pays ne peut pas vivre avec une contestation qui représente une image paternelle et un leader qui représente une image d'enfant. C'est un élément nouveau d'instabilité psycho-politique, métaphysique même, avec lequel il va falloir compter.

Dès lors, comment interprétez-vous le fait d'un mouvement aux effectifs réduits, mais soutenu par une large majorité de la population, dans un climat inhabituellement violent ?

Peut-être que l'une des raisons de l'approbation générale des revendications des Gilets Jaunes par la population correspond à ce modèle d'une autorité inversée. Si les Gilets jaunes sont le père, alors il est normal qu'ils représentent, eux, un pouvoir charismatique collectif et qu'ils soient soutenus par 70-75% de l'opinion. Ils sont la légitimité. Le modèle interprétatif marche ici très bien. Il expliquerait également la tolérance à la violence, qui était plus surprenante. Il s’agirait d’une forme symbolique de fessée politique.  Plus simplement : nous vivons une forme nouvelle de vacance du pouvoir qui a toutes sortes d'applications. Nous étions sur l'autorité implicite des Gilets Jaunes, mais il y a aussi la question du contrôle réel de l'appareil d'État par Emmanuel Macron. On ne sait pas quel est son niveau de contrôle des forces de police, dont les leaders syndicaux viennent de nous annoncer l’acte I de leurs revendications matérielles, au lendemain de l’acte V des Gilets Jaunes. Nous retombons sur l'idée que l'autorité ne peut pas être incarnée par un enfant, qui, depuis ses agressions verbales contre de gens ordinaires sur le terrain, depuis l'affaire Benalla, s'est également forgé l’image d'un enfant violent.

Sa politique européenne est typiquement immature. Emmanuel Macron, par ses réformes radicales, voulait que les Français se comportent comme des enfants sages, et que les Allemands lui donnent un bon point. La politique d'Emmanuel Macron est d'un bout à l'autre complètement enfantine. Le débat actuel auquel nous assistons concernant la résistance de Bercy renforce cette image d'un président enfant. Un président adulte aurait déjà décimé Bercy.

Voyez-vous ce mouvement trouver la voie de la structuration politique ?

Au-delà d'Emmanuel Macron, ce que l'on a pu voir, notamment sur les plateaux télévisés, c'était un inversement généralisé du rapport d'autorité intellectuelle. On a vu des macronistes, énarques ou non, des députés LREM, des gens ayant fait un minimum d'études et propres sur eux, confrontés à des Gilets Jaunes issus de la base. Mais il était tellement évident que ces derniers étaient plus intelligents et dynamiques que les éduqués supérieurs qui étaient en face d'eux ! Nous sommes ici à nouveau dans un problème d'inversion de l'autorité. J'ai été très impressionné par le niveau de cohérence et de détermination de ces personnes, pourtant présentées par le système média comme incohérentes et incapables de s'unir. On pourrait donc imaginer l'émergence d'un parti politique. Daniel Schneidermann, dans ses commentaires à RT France, tendait plutôt vers cette hypothèse. Mais les derniers sondages d'opinion n'évoquent pas cette voie.

Lors de vos premières interventions sur ce mouvement, vous regrettiez que les Gilets Jaunes ne s'en prennent pas à l'Europe. Cependant, on peut voir que les Gilets Jaunes sont surreprésentés dans les partis dit "eurosceptiques". Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

J'ai déploré que les Gilets Jaunes ne mettent pas directement en accusation, non pas simplement l'euro comme carcan monétaire européen, responsable d'une bonne partie des maux de l'économie française, mais aussi l’impossibilité d’une protection commerciale nationale dans l’Union européenne. J'ai effectivement déploré qu'il n'y ait aucune référence à l'Europe. Par contre, ce qui était très frappant, c'était l'abondance des références à la nation révolutionnaire. Il y avait des drapeaux français partout, on chantait la Marseillaise, il y avait une revendication explicite de la nation en tant que processus révolutionnaire. Cela est très important parce que si nous sommes dans un processus de renaissance nationale, le mouvement marche de lui-même au choc frontal avec le concept européen.

Quelque chose est lancé à un niveau idéologique profond. Je pense avoir été un peu naïf, un peu techno, dans ma conception des choses, en disant seulement qu'il fallait sortir de l'euro, ce qui est un discours technique. Ce qui se passe est beaucoup plus profond et nous met sur une trajectoire de rupture avec l'euro. Et bien entendu, il s'agit d'un processus général en Europe. Chacune des nations européennes est en cours de renationalisation : les Allemands ont commencé le processus, puis les Anglais avec le Brexit, et aujourd'hui les Italiens et les Français. Chacun son style, c'est le propre de la multiplication des nations. Je crois que ce que nous devons intégrer en France, c'est cette idée de la renaissance de la nation révolutionnaire.

Je n'ai pas une vision abstraite des nations, je ne les ramène pas à une essence des peuples comme on le faisait autrefois dans les délires nationalistes, mais à des structures familiales traditionnelles sous-jacentes qui ont légué leurs valeurs au monde moderne ou post-moderne. L'Allemagne reste conditionnée parles valeurs autoritaires et inégalitaires de la famille souche, avec sa primogéniture masculine ; le libéralisme anglais renvoie à une famille nucléaire individualiste qui fait un large usage du testament ; la tradition révolutionnaire française renvoie à la famille nucléaire égalitaire du bassin parisien, c’est-à-dire à une autonomie précoce des enfants et un égalitarisme intransigeant des règles d’héritages. Ces dernières années, face à une France inerte, comme arrêtée dans l'histoire, avec ses classes dirigeantes germanophiles, son taux de chômage de 10%, et sa population passive, je n'étais pas loin d'imaginer que la culture française traditionnelle était morte. Mais le mouvement des Gilets Jaunes, cette formidable contestation spontanée qui se dresse contre l'État, c'est bien la résurgence puissante   de la culture libérale égalitaire française, approuvée par une majorité de la population. Ce que l'on vient de redécouvrir, c'est que, au sein de l'Union européenne, la France existe toujours. Et maintenant, les politiques, s'ils ont un minimum d'intelligence, vont devoir arrêter de rêver de transformer les Français en Allemands, et accepter l'idée que c'est toujours la France qu'il s'agit de gouverner.

Comment analyser vous les difficultés de la gauche dans cette entreprise d'incarnation des Gilets Jaunes ?

Si l'on prend les derniers sondages pour les prochaines européennes, on voit le Rassemblement national à 24%, Debout la France est à 8%, tandis que la France Insoumise est à 9%. Ce que nous sommes en train de vivre, sera peut-être pour moi un combat perdu de plus. Je me suis battu pour une renaissance de la nation à gauche, mais ce qui semble se dessiner est une incapacité de la France Insoumise à incarner l'idée nationale. Ils viennent d'ailleurs de se séparer de Djordje Kuzmanovic qui représentait ce courant souverainiste. C’est vraiment triste pour moi, cette incapacité de la gauche -même contestataire- à incarner et à prendre en charge l’idée de nation.

En suivant la logique de l'élection de Donald Trump ou du Brexit, c'est la droite "de gouvernement" qui est parvenue à canaliser et à incarner ce que l'on pourrait appeler les Gilets Jaunes anglo-saxons, alors ce rôle devrait revenir aux LR ?

Il y a une généralité occidentale de la prise en charge de l'aspiration nationale par la droite, avec Trump et le Brexit par exemple. Mais en France, la servitude volontaire des classes supérieures vis-à-vis de l’Allemagne fragmente le modèle. Les LR me semblent de plus en plus proches de LREM, tentés sans doute par une fusion des européistes, c’est-à-dire des antinationaux, dans une force unique.  C’est le sens de la consultation de Sarkozy par Macron avant son oral de rattrapage devant les Français. Je note en passant que Wauquiez aussi souffre de son image de gamin.

Pourquoi seules des forces de droite, sont-elles capables aujourd’hui de prendre en charge aujourd’hui l'aspiration populaire ? Il y a là une contradiction apparente. Mais tout devient surprenant. Le monde idéologique vacille, bascule. On entend des jeunes souverainistes de droite reprendre un discours de lutte des classes, parler comme le Marx des « Luttes de classes en France ». Il y a cependant une logique de symétrie dans la confusion : la réalité socialiste avant Macron, c’était des gens qui se pensaient de gauche alors qu’ils étaient devenus de droite.  Alors pourquoi pas maintenant des gens qui se pensent de droite et qui deviennent de gauche ? L’absurde frappe à la forte : la science politique va avoir besoin d’une large infusion de psychanalyse, de science-fiction et d’humour.

J'ai donc un peu de mal à imaginer une traduction politique des Gilets Jaunes. Ce que j'observe, c'est plutôt une montée du souverainisme de droite s'incarnant dans DLF et le RN et accessoirement Florian Philippot à son petit niveau. Il serait dangereux pour les Européistes de se réjouir de cette reconduction implicite du clivage de la dernière présidentielle. La situation devient tellement sérieuse qu’il n’est plus certain que "l'enfant" serait réélu.

Quelles sont les particularités françaises de cette tendance "Brexit et du vote Trump" ?

La plus importante d'entre elle est la violence en France de l'affrontement entre un monde populaire et de classes moyennes qui aspirent à la renationalisation, et des classes supérieures qui atteignent un niveau d'universalisme post-national exceptionnel. Je perçois ce dernier comme une perversion de l'universalisme français par ses classes supérieures, un rêve d'homme universel pour les puissants seuls. "Éduqués supérieurs de tous les pays, unissez-vous", c'est bien sûr en général le rêve de la globalisation mais il est probable qu'en France, avec notre concept d’homme universel, ce mythe a pris une forme hystérisée, qui se mélange d’ailleurs d’une façon subtile à notre besoin de soumission à l'Allemagne.  « Homme universel bourgeois plus traumatisme de 1940 » : la voie royale pour une dénationalisation des classes dirigeantes française. Oh, et puis autant dire « leur trahison ».

Comment anticipez-vous les conséquences de ce mouvement sur le moyen-long terme ?

Le mouvement actuel peut conduire à autre chose que ce que nous avons vécu à la présidentielle de 2017. L’orthodoxie politologique bien-pensante nous dit : d'un côté existerait une force fascisto-xénophobe, le Rassemblement national, et de l'autre une force démocratique, modérée et universaliste, l’Européisme. Mais ce n'est pas la réalité. C’est ce que révélait David Adler dans le New York Times en mai dernier : les centristes sont les plus hostiles à la démocratie. La réalité du monde est que les forces européistes sont autoritaires et antidémocratiques, les vecteurs d’un fascisme 2.0. Les référendums ne valent plus rien dans l’Union, et le grand tournant, pour la France, dans ce domaine a été 2005. En 2018, la personnalité d'Emmanuel Macron a dévoilé un caractère autoritaire et violent de l’européisme, censé représenter des valeurs démocratiques et libérales. Le macronisme est un extrémisme.

Il me semble que la polarité qui s'installe est une opposition entre la « Nation révolutionnaire », avec c’est vrai une dimension xénophobe, évidente dans la doctrine du Rassemblement national », et un « Empire européen autoritaire ». Démocratie xénophobe contre système impérial. Dans mon dernier livre, « Où en sommes-nous ? » je revenais aux origines de la démocratie, et je constatais que celle-ci était toujours, au départ plus ou moins xénophobe. Un peuple particulier s’organisant librement en interne mais contre un Autre. Ce fut le cas de la démocratie athénienne, de la démocratie américaine, raciste envers les noirs et les indiens, de la proto-démocratie anglaise, anticatholique. En revanche, l'idée d'homme universel nous vient de Rome, dérivée du principe de domination impériale.

La polarité qui est en train de s'installer en Europe est donc un retour à la case départ. L’Empire européen agite le concept universel, avec cette réserve que tous les hommes ne sont pas vraiment égaux dans l'espace européen. Le vote d’un Français vaut moins que celui d’un Allemand, celui d’un Italien moins que celui d’un Français, celui d’un Grec ne vaut rien du tout. En revanche, l’Empire européen semble affirmer un universalisme sans gradation dans son rêve d’ouverture aux réfugiés. Nous sentons, paradoxalement, face à une montée de l’anxiété de peuples qui e veulent plus de contrôle des frontières, une montée en puissance de l’immigrationnisme des classes éduquées. Cette polarisation supplémentaire et totalement déraisonnable est fascinante pour l’historien.

Nous allons vivre une année 2019 étonnante. On ne sait pas comment va tourner le Brexit, mais on imagine mal les Américains acceptant une Europe dominée par les Allemands ; on ne sait pas non plus comment les choses vont tourner en Italie. La France est paralysée, et l'Allemagne montre des signes d'instabilité. Notre seule certitude est que le niveau de vie va continuer de baisser pour les gens ordinaires. Dans un tel contexte, l'idée pourrait effectivement s'imposer que l'affrontement réel n'est plus entre « fascisme xénophobe » et « démocratie libérale » (l’orthodoxie des vingt dernières années), mais entre« démocratie xénophobe » et « empire autoritaire. Et la mutation envisageable ne s’arrête pas là : l’immigrationnisme des élites, avec des démographes officiels du régime qui continuent d’affirmer qu’il n’y a aucun problème d’immigration ou d’intégration, pourrait transformer dans l’esprit des gens modérés la « xénophobie » originelle du Front National en désir légitime d’un minimum de sécurité territoriale pour la population française, enfants et petits enfants d’immigrés maghrébins compris. Aucune démocratie représentative n’est possible sans un minimum de sécurité territoriale. Seul l’Empire peut s’accommoder du chaos migratoire. Et si, de plus, dans un tel contexte, le candidat de l'Empire européen autoritaire a une image d’enfant, alors on ne pourra plus exclure la victoire au deuxième tour des forces combinées du Rassemblement National et de Dupont-Aignan.

Vous excluez donc l'hypothèse que les élites actuelles prennent en compte les aspirations des classes populaires et moyennes ?

J’envisage le pire, mais c’est bien entendu pour éviter le pire. L'idée que je défends dans le postscript de mon dernier livre, c’est celle d’une nouvelle négociation entre classe supérieure et monde populaire, avec une prise en charge du besoin de Nation par les élites traditionnelles. Si j'évoque des situations de polarisation dramatique, c'est, bien entendu, avec l'espoir que les gens prennent conscience des risques et fassent ce qu'il faut pour les éviter. Il apparaît toutefois qu'Emmanuel Macron est maintenant un handicap supplémentaire dans cette démarche. On se demande s’il va être en état intellectuel, psychologique et de légitimité, de gouverner dans les trois ans qui viennent. On peut rêver d’un miracle : l'Esprit Saint tombant sur Emmanuel Macron, qui comprendrait qu’il faut sortir de l’euro. Mais je ne vois nulle part, ni en économie, ni dans sa relation avec Donald Trump, ou avec Vladimir Poutine, ou dans son approche du Brexit, un quelconque élément de souplesse mentale et d'originalité. Je vois un électro-encéphalogramme plat. Mon sentiment est que le choc libérateur viendra pour nous de l'extérieur, soit d’un Brexit mal géré dévastant l’économie européenne, soit d’une Allemagne devenant tellement exigeante et raide qu’elle contraindrait les classes supérieures italiennes et françaises à l’indépendance. 

Dans l’épisode des Gilets jaunes, l'élément le plus inquiétant a été la montée de la violence, des deux côtés, et d’une tolérance de la société française à cette violence qui augmente. L’élément le plus rassurant a été la sympathie de70-75% de la population pour les Gilets Jaunes, sympathie qui, à des degrés certes divers, a englobé quand même toute la société française, toutes les catégories sociales, qui a même entraîné bien des gens qui avaient voté pour Emmanuel Macron. Cette sympathie globale signifie que la possibilité d'une réconciliation existe en France. La vérité de la société française n'est pas la haine universelle. Mais pour qu’une réconciliation entre les élites et le peuple puisse fonctionner, il faut larguer les amarres européennes, se retrouver entre Français, retrousser nos manches pour faire redémarrer l’économie et la société. Ce sera dur, mais une société libre peut affronter un tel défi.

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 07:13

Les forces du maintien de l’ordre viennent d’obtenir du flouze. Il n’aura pas fallu 1 mois mais 1 jour pour que Macron dégaine le carnet de chèque. Il vaut mieux s’assurer du concours de la matraque plutôt qu’elle ne mette crosse à terre.

On dit que les forces de l’ordre comprennent les revendications de ceux qu’elles ont mission de ‘contenir’. Les comprennent d’autant qu’elles sont les leurs, que parfois il est dans les manifestants un parent. Mais ayant obtenu de la fraîche, les voilà ragaillardies pour aller à la baston avec plus de vigueur. Comme quoi l’oseille à ses raisons que ni le cœur ni la raison ne peuvent comprendre.

De l’artiche soutirée, les bénéficiaires auront attribution inégalitaire. Plus on monte dans la hiérarchie plus on obtient. Les petits sont cocus comme toujours. Cocus mais contents. Ainsi se creusent les inégalités.

*

Le pouvoir d’achat a augmenté, entend-on sur les plateaux. 1,4% selon l’INSEE. Mais alors ! De quoi se plaignent les pressurés ? Du ressenti ? J’adore ce mot, primitivement employé en météo, qui donne à penser que le ressenti n’est pas la réalité.

Si le pouvoir d’achat a augmenté ce ne sont que statistiques. Qui dit statistiques dit : moyenne. Les uns engrangent sur le dos des autres. Là aussi, il y a des cocus. Là aussi se creusent les inégalités. Mais du moment que l’INSEE dit que le pouvoir d’achat a augmenté ! 

*

On entend encore que, comme il était légitime de satisfaire les forces de l’ordre, il serait légitime d’augmenter le salaire des enseignants (les plus mal payés d’Europe), le personnel hospitalier, celui de la justice….mais patatras, le raisonnement tourne court.

Pour cela il faudrait augmenter les impôts, et les français ne le veulent pas, donc…. donc il va falloir dégraisser la fonction publique, il n’y a pas le choix. Pourquoi ne vient-il pas à l’esprit des commentateurs cette idée qui consiste à aller chercher la thune où elle se trouve : dans la fouille de ceux qui ne passent jamais à la caisse.

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Une personne est morte aux urgences de l’hôpital Lariboisère à Paris. Deux enquêtes sont ouvertes pour observer s’il n’y a pas eu une défaillance dans la procédure. Olivier Varnet, médecin hospitalier et délégué FO, pointe du doigt les réductions d’effectifs de la fonction. Il y a quelque part un lézard. Vous allez voir, cette histoire va finir en : « Responsable mais pas coupable ».

A Marseille également, Gaudin tente le coup. Pour l’instant il se reconnait responsable. Coupable ? Vous croyez qu’il va démissionner ?

*

Ça fait un paquet d’emplois 2 millions d’heures sup, n’est-ce pas ? Peut-être que si les emplois n’avaient pas été supprimés dans les forces de l’ordre, il n’y aurait pas 2 millions d’heures sup. Peut-être aussi que si les emplois n’avaient pas été supprimés aux urgences et ailleurs, il n’y aurait pas de morts à l’hôpital. Peut-être que si les postes d’enseignants …. etc.

Peut-être même que si les postes n’étaient pas supprimés, il y aurait moins de chômage et davantage de pognon dans les caisses de l’État, de la Sécu, des caisses de retraites,… que la demande de consommation serait plus grande.

*

Le libéralisme, jusqu’ici partisan de la politique de l’offre (je fabrique sans me soucier de ce que je fabrique, je fais de la pub, je vends), découvre la politique de la demande. Qu’on ne s’y trompe pas, c’est faux. Une véritable politique de la demande consiste à fabriquer ce qui est demandé. En l’espèce, suite au mouvement des Gilets Jaunes, un peu de pognon a été balancé aux gueux ce qui fait que la consommation va être plus importante sur des produits correspondant à une politique de l’offre. Rien de plus.

Au passage on notera que plus on augmente le pouvoir d’achat plus la consommation augmente ce dont se félicitent actuellement les libéraux. Mais, ajoutent-ils, augmenter le Smic ce n’est pas possible, c’est trop cher et ça tue l’emploi. Aussi, faut-il leur proposer de baisser davantage et toujours davantage le Smic pour augmenter l’emploi et éradiquer le chômage. Le Smic étant abaissé au niveau permettant le plein emploi, il n’est pas sûr qu’il y ait de la consommation et de quoi satisfaire la demande comme l’offre, parce qu’il n’y aura plus une flèche à dépenser. Merde alors !

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20 décembre 2018 4 20 /12 /décembre /2018 09:54

Source : mlebretton 6e République, à chaud, démocratie, Education, Mobilisations sociales, Non classé, République

 

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Avec l’émergence du Référendum d’initiative citoyenne comme revendication désormais incontournable des Gilets jaunes, on voit ressurgir chez nos dirigeants une peur des masses populaires à peine contenue. Sur BFMTV, Stanislas Guérini, délégué général de LREM, sonne l’alarme : « Je ne veux pas que demain on puisse se réveiller avec la peine de mort dans notre pays parce qu’on aura eu un référendum d’initiative citoyenn ». L’argument instille le doute chez certains. La peine de mort tout de même… Ne serait-on pas allé un peu vite et loin en revendications ?

La peur du peuple comme boussole.

La critique n’est pas nouvelle, et cette peur ne date pas d’hier. N’oublions pas que l’histoire de la République ne s’est pas toujours confondue avec celle de la démocratie : il y a une tradition républicaine non démocratique. Elle trouve sa source chez Aristote, hostile au pouvoir du Demos, et se prolonge au-delà de l’Ancien Régime. John Adams, l’un des pères fondateurs des États Unis d’Amérique, déclarait tout de go : « J’ai toujours été pour une République libre, pas une démocratie, qui est un gouvernement arbitraire, tyrannique, sanglant, cruel et intolérable. »

Alors même que depuis longtemps plus personne n’osait contester que la souveraineté appartienne en droit au peuple, comme source de la loi, on discuta encore longtemps pour savoir qui serait à même d’en devenir l’instance exécutive au sein de la cité. Pour manipuler cet outil tranchant, il fallait des têtes bien faites et responsables. C’est ainsi qu’on justifiait les régimes aristocratiques voire monarchiques.

(Sur ces questions, voir la passionnante Histoire de la République en France par Thomas Branthôme et Jacques de Saint Victor, ed. Economica)

Un barrage contre la populace

On pourrait penser qu’il s’agit là de débats enterrés dont le spectre ne menace plus depuis longtemps nos démocraties installées. Mais à y regarder de plus près, qu’est-ce d’autre que cela qui est en train d’affleurer dans le débat public, porté comme un seul homme par les membres de la majorité ? Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée, revendique contre les appels au RIC une « certaine verticalité du pouvoir », et veut « concilier la démocratie représentative et la démocratie participative ». De son côté, Stanislas Guérini cité plus haut joue la représentation contre l’intervention populaire : « Moi je crois aussi en la démocratie représentative ». C’est dire, à mots à peine couverts : les représentants du peuples vous protègent contre le peuple lui-même. De fait, ce genre de déclarations constituent un terrible aveu en creux. Qu’est devenue la démocratie représentative, aux yeux de ceux qui en bénéficient en l’incarnant ? Un barrage contre la populace – ce peuple vil, cette masse informe que les latins désignaient du nom de plèbe, soumis à ses passions et bas instincts, prêt à se laisser dévoyer par le premier tribun populiste venu.

On serait tenté de leur dire qu’il est un peu tard pour regretter les corps intermédiaires, à commencer par les syndicats, qu’ils se sont employé méthodiquement à discréditer à coups de contre-vérités, et à priver de tout levier d’action à coups de lois travail. Les voici à présent, avec les Gilets Jaunes, confrontés à ce qu’est le peuple dans toute sa vigueur, sa diversité et son caractère insaisissable. Mais surtout, c’est justement parce que la plupart de nos représentants se sont assis sur leur mandat comme dans un fauteuil capitonné que le peuple se trouve contraint de passer à l’acte, les rappelant aux origines du mot : le latin mandatum dérive du verbe qui signifie « ordonner », et que l’on retrouve dans « commander ». Par son mandat, le peuple ne donne pas carte blanche : il ordonne. Et chaque élu devrait voir dans chaque gilet jaune une statue du commandeur, venu le rappeler à ses devoirs de représentant du peuple et de sa volonté, agissant par procuration. Il ne saurait exister d’opposition entre démocratie représentative et participative.

Sagesse populaire ?

De là à permettre au peuple d’intervenir directement dans les décisions politiques majeures, à tout moment, par l’introduction du Référendum d’initiative citoyenne, il y a un pas que certains refusent de franchir. Tels les compagnons d’Ulysse ouvrant innocemment l’outre d’Éole, on craint de déclencher des ouragans qui emportent avec eux jusqu’aux chantres de la démocratie participative. Veut-on s’exposer à la dictature du nombre ? Peut-on raisonnablement faire le pari de la sagesse populaire ? En réalité, la question n’est pas là. Car il n’y a pas de vertu immanente du peuple ; il y a une vertu effective de la démocratie, dès lors qu’on veut bien la prendre dans toute sa radicalité. Donner au peuple le pouvoir et le suffrage universel, ce n’est pas seulement lui donner les clés du château ; c’est s’obliger au même instant à lui en donner les moyens, sous peine de faire sombrer la société. Chaque fois que l’on ruse avec la souveraineté du peuple au nom de la vertu et des compétences supérieures d’un gouvernement des meilleurs (aristoï), ou d’une super-structure technocratique, on n’est plus tenu de donner à ce peuple les moyens de se rendre digne d’exercer ce pouvoir. On s’apprête aussitôt à brader l’éducation républicaine, l’accès à la culture, la formation du citoyen à exercer sa souveraineté. Et par là même on valide la confiscation du pouvoir au profit de ceux qui savent, ceux qui ont bénéficié des meilleures écoles et des plus hautes études. D’où le sabordage auquel on assiste de la part des gouvernants libéraux, qui ne se cachent même plus de rêver à un régime oligarchique. C’est la république des experts et des technocrates, contre la démocratie.

Telle est la puissance du R.I.C. ou de l’assemblée constituante : par leur radicalité démocratique, ils obligent la société et ses gouvernants à inventer les voies d’un élitisme universel, qui place le citoyen à la hauteur de sa souveraineté. Ce que ne veulent pas comprendre les porte-voix de l’oligarchie, dont le pouvoir et les privilèges sont directement menacés par un retour aux fondamentaux de la démocratie. Qu’importe : nos gilets jaunes auront saisi avant eux la puissance de cette idée dont l’heure est venue.

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 05:44

Le 29 novembre dernier, un communiqué comprenant une liste de demandes des Gilets Jaunes a été envoyée aux médias et aux député·e·s.

Puisque les élu·e·s de la nation sont interpellé·e·s (« Députés de France, nous vous faisons part des directives du peuple pour que vous les transposiez en loi (…). Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces directives. »), La France insoumise a décidé de faire le point sur les propositions que ses député·e·s ont d’ores et déjà porté par amendement à l’Assemblée nationale… et le sort qui leur a été fait par les députés macronistes. 

Vous trouverez ci-dessous un tableau qui récapitule les demandes des gilets jaunes pour lesquelles les député·e·s de la France insoumise ont déposé des amendements correspondants ou bien pour lesquelles la France insoumise faisait une proposition relative dans son programme « L’Avenir en commun ».

 

 

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 05:28

Pour satisfaire les forces de l'ordre qui grognent et les récompenser pour service rendu contre les Gilets jaunes, Castaner, ministre de l’intérieur, leur propose une prime à la casse de 300 euros. Il est certain qu’à défaut d’être morale, cette prime peut remonter le moral de quelques uns et leur donner du cœur à l'ouvrage. On ne sait pas encore si cette prime s’inscrit dans une échelle qui ferait que plus les forces de l’ordre cognent plus la prime est élevée, et inversement.

Il se raconte que les forces de l’ordre sont au quotidien dans les mêmes difficultés que les Gilets jaunes et, de ce fait, comprennent les revendications de ces derniers. On peut leur suggérer, au lieu de se positionner frontalement face aux manifestants et d’aller à la baston, de leur assurer le service d’ordre. Ce faisant, un brassard jaune au bras, ils témoigneraient véritablement qu’ils ont cause commune avec eux et pourraient plus vite et plus efficacement empêcher les pillages.

Il se raconte aussi que les forces de l’ordre, pour faire valoir la situation dans laquelle elles sont, entendent emboiter le pas aux Gilets jaunes. A cet effet, leur mouvement serait baptisé ‘Gilets bleus’ ou ‘Gyros bleus’. Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. On ne sait pas encore si Castaner compte faire appel aux Gilets jaunes pour contenir ces nouveaux manifestants et le montant de la prime qui leur sera octroyée.

 

 

 

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 19:50

Rendre le pouvoir au peuple, c’est le laisser construire son avenir. Ce n’est pas penser à sa place comme s’il était un enfant.

Contrairement aux partis, le programme du mouvement de  la France insoumise a été écrit  par les citoyens. C’est cette même démarche qui est proposée concernant l’écriture de la proposition de loi sur le référendum d’initiative citoyenne (RIC).

A vos plumes et rendez vous sur la plate forme donnée en lien ci-dessous.

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 14:52

RIC portant sur :

  • Le législatif
  • L’abrogatif
  • Le révocatoire
  • Le constitutionnel

https://www.youtube.com/watch?v=W52OEEHeOpI

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 06:52

Il n’y a pas eu, comme on se plait à en faire le décompte, 5 actes avec les Gilets jaunes, mais, à ce jour, 5 scènes. Chacun sait qu’un acte comporte des scènes. Des scènes qui constituent l’acte 1. Un acte 1 mis en scène par les Gilets jaunes. Au début, une sorte d’Impromptu qui aurait pu se tenir à Versailles, mais qui a eu lieu partout en France. Du rond-point le plus obscur à l’avenue la plus éclairée. Ce fut une sorte de référendum spontané d’initiative populaire qui a obtenu la faveur des ¾ des français. Un succès immense.

Voilà le moment arrivé de l’acte 2. Celui du Grand débat national. En attendant l’acte 3 qui pourrait être celui de l’avènement de la 6ème république. Un acte 2 proposé par le gouvernement sous la contrainte. Ce dernier fournit le cadre (modalités, thèmes), la temporalité (jusqu’en mars) et les accessoires (députés, préfets, maires). Le propos : éteindre l’incendie qu’il a lui même allumé, récupérer la situation qui lui échappe.  C’est à un acte 2 verrouillé auquel il invite le peuple. Sauf qu’il arrive parfois que celui-ci que l’on souhaite réassigner au rôle de spectateur n’entend pas lâcher la main, tient à conserver son rôle d’acteur nouvellement acquis. On assiste dès lors à ce qu’on appelle le spectacle immersif. Advient le moment de la catharsis, celui de la purification par la purgation. Se purger de Macron bien sûr, tel était le sens du slogan : ‘ Macron démission’, mais se purger davantage encore. Comme l’acte 1 qui, d’une scène à l’autre, est allé crescendo au fur et à mesure que se déployait la conscience citoyenne, passant de la révolte originelle contre une augmentation du prix du carburant à une révolte plus globale, l’acte 2 peut conduire à nous purger du présidentialisme de la 5ème république, à retrouver la légitimité d’une Constitution réfléchie et écrite par les citoyens. C’est l’enjeu du Grand débat national que de secouer le cocotier pour qu’advienne le temps de la Constituante pour une 6ème république.

Acte 3 : le temps de la Constituante.

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 19:54

Site : https://www.vite-la-6e-republique.fr/

 

Sommaire :

 

  • Référendum d’initiative citoyenne (RIC) : la France insoumise dépose une proposition de loi pour l’inscrire dans la Constitution
  • Le référendum d’initiative populaire : la solution à la crise démocratique ?
  • Démontage d'un enfumage. L'ISF expliqué par Frédéric Lordon.
  • Les Gilets jaunes, c’est le peuple en mouvement
  • Usage excessif de la force lors des manifestations des gilets jaunes
  •  « On arrive à un niveau de répression [contre les Gilets jaunes] qui caractérise habituellement les régimes autoritaires »
  • COP24 : A l’urgence climatique, les États répondent par un désengagement coupable
  • Une discussion intime sur les livres avec ceux qui les ont écrits et ceux qui les ont construits
  • ….

 

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