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24 avril 2021 6 24 /04 /avril /2021 18:01

Dans son livre : Parlez-vous franglais, Etiemble rapporte ce propos tenu en 1951 par un colonel qui avait mission de faire travailler ensemble des militaires de différentes nationalités et qui, bien entendu, devaient se comprendre : « Ne dites pas : pensez d’abord de même, vous trouverez ensuite une expression commune. Non, trouvez une expression commune et bientôt vous penserez de même ». Ainsi fait-il remarquer que l’usage des mots participe à l’éducation  et à la formation, façonne l’esprit et la mentalité.

Exergue

*

Source : http://www.gaucherepublicaine.org/debats/la-langue-de-la-republique-est-le-francais/7422371

 

Le parlement vient de voter la loi dite Paul Molac concernant l’enseignement des langues régionales. Pour le député du Morbihan qui lui a donné son nom, c’est « une première dans l’histoire de la Ve République ». La chose mérite inventaire. La loi Deixonne (Loi n° 51-48 du 11 janvier 1951 relative à l’enseignement des langues et dialectes locaux) fut la première loi spécifique relative à l’enseignement des langues régionales. Elle constitua une reconnaissance officielle de leur existence. Le décret n° 70-650 du 10 juillet 1970 inclut les langues régionales dans les épreuves du baccalauréat.

La nouveauté de la loi Paul Molac vient de l’instauration de l’enseignement immersif, effectué pour une grande partie du temps scolaire dans une langue autre que la langue française et la création d’un forfait scolaire pour les écoles privées dispensant une scolarisation en langues régionales. S’agit-il de remettre en cause le français comme langue de la République ? A priori non puisque celle-ci reste inscrite en l’article 2 de la Constitution.

Le bilinguisme incluant les langues régionales a une histoire. Jean Jaurès parlait un occitan et faisait souvent allusion aux petites patries qui s’inscrivaient dans la grande, c’est-à-dire dans la nation française. Il déclarait « avec une force de conviction qui ne fait que s’accroître que ce mouvement du génie méridional pouvait être utilisé pour la culture du peuple du Midi. Pourquoi ne pas profiter de ce que la plupart des enfants de nos écoles connaissent et parlent encore ce que l’on appelle d’un nom grossier « le patois » ? ». Mais il ajoutait que « ce ne serait pas négliger le français : ce serait le mieux apprendre, au contraire, que de le comparer familièrement dans son vocabulaire, sa syntaxe, dans ses moyens d’expression, avec le languedocien et le provençal. Ce serait, pour le peuple de la France du Midi, le sujet de l’étude linguistique la plus vivante, la plus familière, la plus féconde pour l’esprit1 ».

En bref, pour Jaurès, la question n’est pas d’ignorer les langues régionales en tant que patrimoine national, mais au contraire de voir comment elles peuvent vivifier la langue nationale. Encore faut-il que celle-ci soit au cœur de notre vision de l’avenir. Encore faut-il que les langues régionales ne soient pas le cheval de Troie pour la domination de l’anglais. La France semble aujourd’hui indifférente à l’évolution linguistique de l’Union Européenne, où l’anglais, malgré le Brexit, s’impose tous les jours davantage comme la lingua franca du continent, ce que le français devrait lui contester. Des fonctionnaires européens de nationalité française imposent – snobisme de bas étage – de parler anglais dans des réunions qu’ils animent alors même que le Français est une langue officielle de l’UE. Certains responsables appréhendent que l’utilisation de la langue française soit perçue comme une hostilité par les entreprises plus ou moins mondialisées sous la bannière anglosaxonne.

Pour l’essentiel, les dirigeants français ont décidé de se soumettre à la mondialisation et, par voie de conséquence, à la langue qui l’incarne. Dès lors, la question qui se pose aussi bien aux défenseurs des langues régionales qu’à ceux qui combattent pour l’intérêt national est de savoir s’ils participent à cette vassalisation.

Cette soumission était demandée par les instances européennes au travers de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. En l’occurrence, il ne s’agissait pas seulement d’accepter la place des langues régionales, mais de se soumettre à une instance européenne qui aurait la possibilité de vérifier la conformité des pratiques en France avec un droit dit européen, au nom de principes considérés comme supérieurs. Ainsi, M. Alvaro Gil-Robles, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, avait appelé, dans un rapport rendu public le 15 février 2006, au « respect effectif des droits de l’homme en France ». Dit ainsi, la chose semblerait aller de soi. Encore faut-il savoir que, pour lui, cela signifiait l’obligation de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. L’idée même d’une langue commune aux ressortissants d’un pays serait donc interprétée comme oppressive et liberticide, en somme une violation des Droits de l’homme selon les critères du Conseil de l’Europe et donc sanctionnable par des instances européennes. Si donc l’immersion peut sembler une méthode pour mieux connaitre et maitriser une langue régionale, elle trouve vite ses limites lorsqu’elle concurrence la capacité qu’offre la langue nationale dans la construction d’une société démocratique.

Nous passerions alors insidieusement de la démocratie républicaine et de son corolaire, la loi comme expression de la volonté générale, à une « idée juridique de la démocratie2 », comme le dit Marcel Gauchet.

Nous y passerions d’autant plus que la loi Paul Molac transfère l’enseignement immersif à des établissements privés, ce qui constitue une atteinte de plus au service public de l’éducation nationale. Mais les députés savent-ils encore ce qu’est l’intérêt général ?

L’homme s’opposerait-il au citoyen ?

1 « L’éducation populaire et les patois », La dépêche, 15 août 1911.

2 Intervention de Marcel Gauchet, philosophe et historien, rédacteur en chef de la revue Débat, au colloque « Le droit contre la loi » du 22 octobre 2018.

 

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16 avril 2021 5 16 /04 /avril /2021 06:49

Source : https://www.les-crises.fr/derriere-la-pandemie-l-ombre-du-dereglement-climatique-par-chris-hedges/

 

Il s’agit du plus grand crime contre l’humanité jamais commis. Il est commis sous nos yeux. Et, à quelques exceptions près, nous sommes volontairement conduits comme des moutons à l’abattoir.

Les deux millions de morts qui ont résulté de la mauvaise gestion de la pandémie mondiale par les élites dirigeantes seront éclipsés par ce qui va suivre. La catastrophe mondiale qui nous attend, déjà intégrée à l’écosystème par l’incapacité à réduire l’utilisation des combustibles fossiles et de l’agriculture animale, laisse présager de nouvelles pandémies plus mortelles, des migrations massives de milliards de personnes désespérées, l’effondrement des rendements agricoles, des famines massives et l’effondrement des systèmes.

La science qui explique cette mort sociale est connue des élites dirigeantes. La science qui nous a prévenus de cette pandémie, et des autres qui suivront, est connue des élites dirigeantes. La science qui montre que l’incapacité à stopper les émissions de carbone entraînera une crise climatique et, à terme, l’extinction de l’espèce humaine et de la plupart des autres espèces, est connue des élites dirigeantes. Elles ne peuvent pas prétendre à l’ignorance. Seulement l’indifférence.

Les faits sont incontestables. Chacune des quatre dernières décennies a été plus chaude que la précédente. En 2018, le Groupe international d’experts sur le changement climatique des Nations unies a publié un rapport spécial sur les effets systémiques d’une hausse des températures de 1,5 degré Celsius. La lecture de ce rapport est très sombre. La hausse vertigineuse des températures – nous sommes déjà à 1,2 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels – est déjà intégrée au système, ce qui signifie que même si nous arrêtions toute émission de carbone aujourd’hui, nous risquerions quand même une catastrophe.

Toute augmentation de température supérieure à 1,5 degré Celsius rendra la terre inhabitable. On s’attend maintenant à ce que la glace arctique et la calotte glaciaire du Groenland fondent, quelle que soit l’ampleur de la réduction des émissions de carbone. Une élévation du niveau de la mer de 7 mètres est ce qui se produira lorsque la glace aura disparu, ce qui signifie que toutes les villes situées sur une côte au niveau de la mer devront être évacuées.

À mesure que la crise climatique s’aggravera, les restrcitions politiques se resserreront, rendant la résistance publique difficile. Nous ne vivons pas encore dans l’État orwellien qui se profile à l’horizon, un État où tous les dissidents subiront le sort de Julian Assange. Mais cet État orwellien n’est pas loin. Il est donc impératif que nous agissions maintenant.

Les élites dirigeantes, malgré l’effondrement écologique accéléré et tangible, nous apaisent, soit par des gestes sans importance, soit par le déni. Elles sont les instigatrices du meurtre social.

Engels et la condition ouvrière

Le meurtre social, comme l’a noté Friedrich Engels dans son livre de 1845 intitulé « La condition de la classe ouvrière en Angleterre », l’un des ouvrages les plus importants de l’histoire sociale, est intégré au système capitaliste. Les élites dirigeantes, écrit Engels, celles qui détiennent « le contrôle social et politique », étaient conscientes que les dures conditions de travail et de vie de la révolution industrielle condamnaient les travailleurs à « une mort précoce et non naturelle : »

« Lorsqu’un individu inflige à un autre une blessure corporelle telle qu’il en résulte la mort, nous appelons cet acte homicide involontaire ; lorsque l’agresseur savait d’avance que la blessure serait fatale, nous appelons son acte meurtre. Mais lorsque la société place des centaines de prolétaires dans une situation telle qu’ils connaissent inévitablement une mort trop précoce et non naturelle, une mort tout aussi violente que celle par l’épée ou la balle ; lorsqu’elle prive des milliers de personnes des nécessités de la vie, les place dans des conditions où elles ne peuvent vivre – les oblige, par la force de la loi, à rester dans ces conditions jusqu’à ce que survienne la mort qui en est la conséquence inévitable – sait que ces milliers de victimes doivent périr, et pourtant permet que ces conditions subsistent, son acte est un meurtre aussi sûrement que l’acte de l’individu isolé ; un meurtre déguisé, malveillant, un meurtre contre lequel personne ne peut se défendre, qui n’a pas l’air d’être ce qu’il est, parce que personne ne voit le meurtrier, parce que la mort de la victime semble naturelle, parce que l’infraction est plus une omission qu’une action. Mais le meurtre reste un meurtre. »

La classe dirigeante consacre d’énormes ressources pour masquer ce meurtre social. Elle contrôle le récit dans la presse. Elle falsifie la science et les données, comme le fait l’industrie des combustibles fossiles depuis des décennies. Elle crée des comités, des commissions et des organismes internationaux, tels que les sommets des Nations unies sur le climat, pour faire semblant de s’attaquer au problème. Ou bien ils nient l’existence même du problème, malgré les changements spectaculaires des conditions météorologiques.

Les scientifiques avertissent depuis longtemps qu’avec la hausse des températures mondiales, l’augmentation des précipitations et des vagues de chaleur dans de nombreuses régions du monde, les maladies infectieuses propagées par les animaux vont affecter les populations tout au long de l’année et s’étendre aux régions nordiques.

Des pandémies plus virulentes

Les pandémies telles que le VIH/SIDA, qui a tué environ 36 millions de personnes, la grippe asiatique, qui a tué entre 1 et 4 millions de personnes, et la Covid-19, qui a déjà tué plus de 2,5 millions de personnes, se propageront à travers le monde sous la forme de souches toujours plus virulentes, dont les mutations échappent souvent à notre contrôle.

L’utilisation abusive d’antibiotiques dans l’industrie de la viande, qui représente 80 % de l’utilisation totale d’antibiotiques, a produit des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques et mortelles. Une version moderne de la peste noire, qui, au XIVe siècle, a tué entre 75 et 200 millions de personnes, anéantissant peut-être la moitié de la population européenne, est probablement inévitable tant que les industries pharmaceutiques et médicales seront configurées pour faire de l’argent plutôt que pour protéger et sauver des vies.

Même avec les vaccins, nous ne disposons pas de l’infrastructure nationale nécessaire pour les distribuer efficacement, car le profit prime sur la santé. Et le pays du Sud sont, comme d’habitude, abandonnés, comme si les maladies qui les tuent ne nous atteindront jamais. La décision d’Israël de distribuer les vaccins Covid-19 à pas moins de 19 pays, tout en refusant de vacciner les 5 millions de Palestiniens vivant sous son occupation, est emblématique de l’étonnante myopie de l’élite dirigeante, sans parler de son immoralité.

Ce qui se passe n’est pas de la négligence. Ce n’est pas de l’ineptie. Ce n’est pas un échec politique. C’est un meurtre. C’est un meurtre parce qu’il est prémédité. C’est un meurtre parce qu’un choix conscient a été fait par les classes dirigeantes mondiales d’éteindre la vie plutôt que de la protéger. C’est un meurtre parce que le profit, malgré les statistiques, les perturbations climatiques croissantes et la modélisation scientifique, est jugé plus important que la vie et la survie humaines.

Les élites prospèrent dans ce système, tant qu’elles servent les dictats de ce que Lewis Mumford appelait la « mégamachine », la convergence de la science, de l’économie, de la technique et du pouvoir politique unifiés en une structure intégrée et bureaucratique dont le seul but est de se perpétuer.

Cette structure, note Mumford, est contraire aux « valeurs qui favorisent la vie ». Mais défier la mégamachine, nommer et condamner son désir de mort, c’est être expulsé de son sanctuaire. Il y a, sans aucun doute, certains au sein de la mégamachine qui craignent l’avenir, qui sont peut-être même consternés par le meurtre social, mais ils ne veulent pas perdre leur emploi et leur statut social pour devenir des parias.

Folie suicidaire

Les ressources massives allouées à l’armée, qui, si l’on ajoute les coûts de l’administration des anciens combattants au budget du ministère de la défense, s’élèvent à 826 milliards de dollars par an, sont l’exemple le plus flagrant de notre folie suicidaire, symptomatique de toutes les civilisations en déclin qui gaspillent des ressources croissantes dans des institutions et des projets qui accélèrent leur déclin.

L’armée américaine – qui représente 38 % des dépenses militaires mondiales – est incapable de lutter contre la véritable crise existentielle. Les avions de chasse, les satellites, les porte-avions, les flottes de navires de guerre, les sous-marins nucléaires, les missiles, les chars et les vastes arsenaux d’armement sont inutiles contre les pandémies et la crise climatique. La machine de guerre ne fait rien pour atténuer les souffrances humaines causées par des environnements dégradés qui rendent les populations malades et empoisonnées ou qui rendent la vie insoutenable. La pollution atmosphérique tue déjà environ 200 000 Américains par an, tandis que les enfants des villes délabrées comme Flint, dans le Michigan, sont handicapés à vie par la contamination au plomb de l’eau potable.

La poursuite de guerres sans fin et futiles, qui coûtent entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars, le maintien de quelque 800 bases militaires dans plus de 70 pays, ainsi que la fraude, le gaspillage et la mauvaise gestion endémiques du Pentagone à un moment où la survie de l’espèce est en jeu sont autodestructeurs.

Le Pentagone a dépensé plus de 67 milliards de dollars rien que pour un système de défense contre les missiles balistiques dont peu de gens pensent qu’il fonctionnera réellement, et des milliards de plus pour une série de systèmes d’armes ratés, dont le destroyer Zumwalt de 22 milliards de dollars. Et, pour couronner le tout, l’armée américaine a émis 1,2 milliard de tonnes de carbone entre 2001 et 2017, soit deux fois la production annuelle des véhicules de tourisme du pays.

Dans dix ans, nous considérerons la classe dirigeante mondiale actuelle comme la plus criminelle de l’histoire de l’humanité, condamnant délibérément des millions et des millions de personnes à mourir, notamment de cette pandémie, ce qui éclipse les excès meurtriers des tueurs du passé, notamment les Européens qui ont perpétré le génocide des peuples indigènes des Amériques, les nazis qui ont exterminé quelque 12 millions de personnes, les staliniens ou la révolution culturelle de Mao. C’est le plus grand crime contre l’humanité jamais commis. Il se commet sous nos yeux. Et, à quelques exceptions près, nous sommes volontairement conduits comme des moutons à l’abattoir.

Ce n’est pas que la plupart des gens ont confiance dans les élites au pouvoir. Ils savent qu’ils sont trahis. Ils se sentent vulnérables et ont peur. Ils comprennent que leur misère est ignorée et sans importance pour les élites mondiales, qui ont concentré des quantités stupéfiantes de richesses et de pouvoir entre les mains d’une petite cabale d’oligarques rapaces.

La rage que beaucoup ressentent d’être abandonnés s’exprime souvent par une solidarité empoisonnée. Cette solidarité empoisonnée unit les personnes privées de leurs droits autour des crimes de haine, du racisme, des actes de vengeance inavoués contre des boucs émissaires, du chauvinisme religieux et ethnique et de la violence nihiliste. Elle favorise les cultes de crise, tels que ceux construits par les fascistes chrétiens, et favorise des démagogues tels que Donald Trump.

Les divisions sociales profitent à la classe dirigeante, qui a construit des silos médiatiques qui alimentent en haine conditionnée les groupes démographiques concurrents. Plus les antagonismes sociaux sont importants, moins les élites ont à craindre. Si ceux qui sont saisis par une solidarité empoisonnée deviennent numériquement supérieurs – près de la moitié de l’électorat américain rejette la classe dirigeante traditionnelle et embrasse des théories du complot et un démagogue – les élites s’accommoderont de la nouvelle configuration du pouvoir, ce qui accélérera le meurtre social.

L’administration Biden ne mènera pas les réformes économiques, politiques, sociales ou environnementales qui nous sauveront. L’industrie des combustibles fossiles continuera à extraire du pétrole. Les guerres ne prendront pas fin. L’inégalité sociale va s’accroître. Le contrôle du gouvernement, avec ses forces de police militarisées d’occupation interne, sa surveillance générale et la perte des libertés civiles, s’étendra. De nouvelles pandémies, ainsi que des sécheresses, des incendies, des ouragans monstrueux, des vagues de chaleur dévastatrices et des inondations, feront des ravages dans le pays, ainsi qu’une population accablée par un système de soins de santé à but lucratif qui n’est ni conçu ni équipé pour faire face à une crise sanitaire nationale.

Un mal collectif

Janvier 2013 : Graffiti attirant l’attention sur l’expulsion lente et brutale de la Favela do Metrô de Rio de Janeiro en vue des Jeux olympiques de 2016 au Brésil. (Catalytic Communities, Flickr, CC BY-NC-SA 2.0)

Le mal qui rend ce meurtre social possible est collectif. Il est perpétré par les bureaucrates et technocrates incolores qui sortent des écoles de commerce, des facultés de droit, des programmes de gestion et des universités d’élite. Ces gestionnaires de systèmes exécutent les tâches incrémentielles qui font fonctionner des systèmes vastes et compliqués d’exploitation et de mort.

Ils collectent, stockent et manipulent nos données personnelles pour quelques entreprises numériques et pour l’État de sécurité et de surveillance. Ils graissent les rouages pour ExxonMobil, BP et Goldman Sachs. Ils écrivent les lois adoptées par la classe politique achetée. Ils pilotent les drones aériens qui terrorisent les pauvres en Afghanistan, en Irak, en Syrie et au Pakistan.

Ils profitent des guerres sans fin. Ils sont les publicitaires des entreprises, les spécialistes des relations publiques et les experts de la télévision qui inondent les ondes de mensonges. Ils dirigent les banques. Ils supervisent les prisons. Ils émettent les formulaires. Ils traitent les papiers. Ils refusent les bons d’alimentation et la couverture médicale à certains et les allocations de chômage à d’autres.

Ils procèdent aux expulsions. Ils appliquent les lois et les règlements. Ils ne posent pas de questions. Ils vivent dans un vide intellectuel, un monde de minuties abrutissantes. Ils sont « les hommes creux », « les hommes empaillés » de T.S. Eliot. « Forme sans forme, ombre sans couleur », écrit le poète. « Force paralysée, geste sans mouvement. »

Ces gestionnaires de systèmes ont rendu possibles les génocides du passé, de l’extermination des Amérindiens au massacre des Arméniens par les Turcs, en passant par l’holocauste nazi et les liquidations de Staline. Ils ont fait rouler les trains. Ils ont rempli la paperasse. Ils ont saisi les biens et confisqué les comptes bancaires. Ils ont fait le traitement. Ils rationnaient la nourriture. Ils administraient les camps de concentration et les chambres à gaz. Ils appliquaient la loi. Ils ont fait leur travail.

Ces gestionnaires de systèmes, qui n’ont reçu aucune formation autre que leur minuscule spécialité technique, n’ont ni le langage ni l’autonomie morale nécessaires pour remettre en question les hypothèses ou les structures dominantes.

Hannah Arendt, dans Eichmann à Jérusalem, écrit qu’Adolf Eichmann était motivé par « une diligence extraordinaire dans la recherche de son avancement personnel. » Il a rejoint le parti nazi parce que c’était un bon choix de carrière. Arendt poursuit :

« Le problème avec Eichmann était précisément que tant de personnes étaient comme lui, et que ces personnes n’étaient ni perverses ni sadiques, qu’elles étaient, et sont toujours, terriblement et effroyablement normales.

Plus on l’écoutait, plus il était évident que son incapacité à parler était étroitement liée à une incapacité à penser, c’est-à-dire à penser du point de vue de quelqu’un d’autre. Aucune communication n’était possible avec lui, non pas parce qu’il mentait, mais parce qu’il était entouré du plus fiable de tous les remparts contre les mots et la présence d’autrui, et donc contre la réalité en tant que telle. »

Le romancier russe Vassili Grossman, dans son livre Forever Flowing, a observé que « le nouvel État n’avait pas besoin de saints apôtres, de bâtisseurs fanatiques et inspirés, de disciples fidèles et dévoués. Le nouvel État n’avait même pas besoin de serviteurs – seulement de commis. » Cette ignorance métaphysique alimente le meurtre social.

Nous ne pouvons pas assimiler émotionnellement l’ampleur de la catastrophe imminente et n’agissons donc pas.

Dans Shoah, le documentaire de Claude Lanzmann sur l’Holocauste, ce dernier interroge Filip Müller, un Juif tchèque qui a survécu aux liquidations à Auschwitz en tant que membre du « détachement spécial ».

« Un jour de 1943, alors que j’étais déjà au crématorium 5, un train en provenance de Bialystok est arrivé. Un prisonnier du détachement spécial a vu dans la salle de déshabillage une femme qui était l’épouse d’un de ses amis. Il est sorti et lui a dit : « Tu vas être exterminée. Dans trois heures, vous serez en cendres. » La femme l’a cru parce qu’elle le connaissait. Elle a couru partout et a prévenu les autres femmes. « On va nous tuer. On va nous gazer. » Les mères portant leurs enfants sur leurs épaules ne voulaient pas entendre ça.

Ils ont décidé que la femme était folle. Ils l’ont chassée. Alors, elle est allée voir les hommes. En vain. Non pas qu’ils ne l’aient pas crue. Ils avaient entendu des rumeurs dans le ghetto de Bialystok, ou de Grodno, et ailleurs. Mais qui voulait entendre ça ? Quand elle a vu que personne ne voulait l’écouter, elle s’est griffée tout le visage. Par désespoir. Sous le choc. Et elle a commencé à crier.

Comment résistons-nous ? Pourquoi, si ce meurtre social est inévitable, comme je le crois, nous battons-nous même contre lui ? Pourquoi ne pas céder au cynisme et au désespoir ? Pourquoi ne pas nous retirer et passer nos vies à tenter de satisfaire nos besoins et nos désirs personnels ? Nous sommes tous complices, paralysés par la force écrasante de la mégamachine et liés à son énergie destructrice par les créneaux qui nous sont attribués dans sa machinerie massive.

Pourtant, ne pas agir, et cela signifie mener des actions massives et soutenues de désobéissance civile non violente pour tenter de briser la mégamachine, c’est la mort spirituelle. C’est succomber au cynisme, à l’hédonisme et à l’engourdissement qui ont transformé les gestionnaires de systèmes et les technocrates qui orchestrent ce meurtre social en rouages humains. C’est renoncer à notre humanité. C’est devenir un complice.

Albert Camus écrit que « l’une des seules positions philosophiques cohérentes est la révolte. C’est une confrontation constante entre l’homme et son obscurité. Elle n’est pas une aspiration, car elle est dépourvue d’espoir. Cette révolte est la certitude d’un destin écrasant, sans la résignation qui devrait l’accompagner. »

« Un homme vivant peut être asservi et réduit à la condition historique d’objet, prévient Camus. Mais s’il meurt en refusant d’être asservi, il réaffirme l’existence d’un autre type de nature humaine qui refuse d’être classé comme objet. »

La capacité d’exercer une autonomie morale, de refuser de coopérer, de détruire la méga-machine, nous offre la seule possibilité qu’il nous reste d’accéder à la liberté personnelle et à une vie qui ait un sens. La rébellion est sa propre justification. Elle érode, même imperceptiblement, les structures de l’oppression. Elle entretient les braises de l’empathie et de la compassion, ainsi que de la justice. Ces braises ne sont pas insignifiantes.

Elles maintiennent en vie la capacité d’être humain. Elles maintiennent en vie la possibilité, aussi faible soit-elle, que les forces qui orchestrent notre meurtre social puissent être arrêtées. La rébellion doit être embrassée, enfin, non seulement pour ce qu’elle accomplira, mais pour ce qu’elle nous permettra de devenir. C’est dans ce devenir que nous trouvons l’espoir.

Chris Hedges est un journaliste lauréat du prix Pulitzer qui a été correspondant à l’étranger pendant 15 ans pour le New York Times, où il a occupé les postes de correspondant en chef du Moyen-Orient et des Balkans. Il a auparavant travaillé à l’étranger pour le Dallas Morning News, le Christian Science Monitor et NPR. Il est l’hôte de l’émission « On Contact » de RT America, nominée aux Emmy Awards.

 

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11 avril 2021 7 11 /04 /avril /2021 07:20

Le Covid ou une histoire de gros sous. Gros sous parce qu’il s’agit d’exploiter un max la nature. Gros sous parce qu’il s’agit de faire payer des vaccins même si la recherche est financée avec l’argent public.

Exergue

 

Derrière le Covid-19, d’autres virus d’origine animale nous menacent
Et il y en a un paquet !

Commandes de vaccins contre le Covid : dans les coulisses des négociations entre l’Europe et les laboratoires

Opacité quand tu nous tiens !

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 16:50
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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 16:42
Où il est question de l’État toujours présent mais dont le projet a changé de nature (qui n’est plus stratège), du libéralisme qui n’est plus tenu (contenu) par la démocratie, des élites (haute fonction publique) formées pour servir le libéralisme, de la dérive vers l’autoritarisme des gouvernants, du discours : c’est comme ça, il faut s’adapter (au lieu de se reprendre en main). Ceci débutant en 1983, sous un gouvernement socialiste.  

Un entretien clair et lumineux. A la portée de l’entendement de ceux qui pensent (à tort) que tout ceci les dépasse.

Exergue

 

En un an de crise sanitaire, nous avons assisté au triste spectacle du délabrement de l’Etat et de notre service public. Si le COVID-19 a révélé au grand jour ces carences, et dernièrement l’immense retard de la France dans la campagne vaccinale, le phénomène n’est pourtant pas nouveau : depuis plus de 40 ans, l’Etat s’est appliqué à organiser sa propre impuissance, en se soumettant aux logiques de marché et non plus des citoyens.

Ces derniers n’ont plus aucune voix au chapitre dans ces politiques néolibérales, que l’État fait appliquer en redoublant de violence, comme l’a montré la répression des gilets jaunes. C’est le sujet de l’ouvrage de Frédéric Farah, auteur de Fake State, l’impuissance organisée de l’État en France, avec qui nous revenons sur les événements avant-coureurs d’une catastrophe.

 

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7 avril 2021 3 07 /04 /avril /2021 18:22

Alors évidemment c’est complexe et nécessite de l’attention mais c’est cependant éclairant. Car ne l’oublions pas le gouvernement fait dire aux chiffres ce qui l’arrange tandis que les éléments de l’Insee et ceux d’autres pays de l’Union européenne ne mettent pas en avant les mêmes causes. Cette vidéo ne conteste pas la réalité du virus mais le discours pseudo scientifique délivré pour conforter les décisions politiques de Macron et les conséquences qu’elles engendrent pour chacun, pour la nation et pour les libertés publiques.’

 

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7 avril 2021 3 07 /04 /avril /2021 18:14

‘Le 6 avril 2021, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de TV5 Monde. Il a d'abord parlé de la crise sanitaire et dénoncé une scène vaccinale dominée par le Big Pharma et ses méthodes honteuses. Il a appelé à lever les brevets sur les vaccins afin de les rendre largement accessibles et a également appelé à sortir de la paperasse européenne bureaucratique pour employer le vaccin russe. Le député insoumis a pointé du doigt la défaillance de Sanofi. Il dénoncé la gestion obscurantiste de la crise sanitaire par le gouvernement, qui ne sait faire que des confinement et n'agit pas sur la prévention, le soin, ou l'installation de purificateurs d'air. Jean-Luc Mélenchon a aussi abordé la question des conséquences économiques de la crise sanitaire. Il a expliqué que la 4e vague serait sociale : celle des licenciements économiques. Il a dit qu'il fallait cesser d'arroser d'argent public des entreprises qui licencient. Il a appelé à annuler la dette publique détenue par la BCE et à créer une caisse de défaisance de la dette privée insolvable. Il a également dénoncé l'insuffisance du plan de relance européen au moment où les États-Unis sont engagés dans une politique keynésienne d'ampleur. Le candidat a l'élection présidentielle a aussi expliqué le centre de sa stratégie : remobiliser le peuple, celles et ceux qui ont désormais choisi l'abstention. Il a expliqué qu'avant de faire l'union de la gauche, il fallait d'abord porter des combats communs pour défendre les libertés publiques et résister à l'extrême droite et aux macronistes. Il a appelé à débattre du fond, à parler de programme et a pointé du doigt deux sujets de débat : la 6e République et l'Union européenne. Les questions internationales occupaient la dernière partie de l'émission. Jean-Luc Mélenchon a expliqué qu'il se rendrait en Équateur pour soutenir le candidat à l'élection présidentielle Andrés Arauz. Il a aussi dit qu'il se rendrait en Bolivie à l'invitation du président Luis Arce à l'occasion de la journée mondiale de la Terre. Il a rappelé la centralité de la question de l'eau dans ce pays et a expliqué qu'une votation citoyenne avait lieu en France sur ce sujet sur le site https://eau.vote​. Enfin, il a affirmé que la France devait discuter avec les Maliens des conditions du départ de son armée présente au Mali.’

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2 avril 2021 5 02 /04 /avril /2021 04:37

Jeudi 1 avril 2021

Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale le 1er avril 2021 en réponse à l’intervention d’Emmanuel Macron la veille annonçant un confinement de l’ensemble du pays. Le président du groupe parlementaire « La France insoumise » a dénoncé le piétinement du Parlement par la macronie avec une convocation du jour pour le lendemain et un vote sans conséquence puisque la responsabilité du gouvernement n’y est pas engagée. Il a donc expliqué que les insoumis ne participeraient pas à ce vote pour marquer un boycott d’exaspération.

*

Voici la retranscription de cette intervention :

« C’est vraiment le premier avril qu’aujourd’hui et la blague du jour est cette mauvaise mascarade.

Vous nous avez convoqué du jour pour le lendemain. Que vous ne respectiez pas l’Assemblée est une chose mais permettez-nous au moins de respecter nos propres groupes. Impossible de se réunir, impossible de faire revenir tout le monde, impossible de se dédire des engagements déjà pris.  Cette réunion est une honte pour le parlement français. Elle ne sert à rien. Elle n’aura aucune conséquence. Tout est décidé et nous ne sommes invités qu’à venir vous acclamer. Vous vous en passerez.

Le monarque présidentiel, meilleur virologue de France parait-il et meilleur ami de la modestie est apparu hier soir à la télévision et il a décidé au nom d’un « nous » qui pose problème. Est-ce un « nous » de majesté, pour lui qui regrette le roi ? Est-ce un « nous » pour désigner le conseil de défense dans lequel il ourdit en secret ses plans et où tout se décide ? Peu importe le résultat sera le même. Le président a tout décidé tout seul, tout annoncé hier soir à la télé et vous venez nous le répéter. Nous ne pouvons rien amender. Nous ne pouvons que voter oui ou non. Rien amender, rien proposer une nouvelle fois des onze propositions de lois que nous avons fait depuis le début de la crise, des 4 plans d’action, de la commission d’enquête, les innombrables amendements que nous avons déposés et votés ensemble avec nos camarades communistes. Le vote n’aura aucune conséquence. Car même si nous venions à voter non, tous unis pour cette fois, cela ne changerait rien. La responsabilité du gouvernement n’est pas engagée par ce vote. 

Oui, c’est un mauvais poisson d’avril. Et le poisson d’avril, comme tous les poissons, pourrit par la tête. Les Français, par contre, n’ont pas une mémoire de poisson rouge, eux. Ils se souviennent que vous avez passé votre temps à les tromper. Dès le premier jour, le 23 janvier de l’année 2020, quand madame Buzyn déclarait : « le risque d’introduction du virus en France est faible ». Sur les masques, quand le Premier ministre déclarait : « le port du masque en population générale, ça ne sert à rien ». Le 19 mars 2020 : « il ne servirait à rien de tester massivement », alors même que l’Organisation mondiale de la Santé disait qu’il fallait y procéder de toute urgence. Et vous ne faisiez rien ! Et puis alors le pompon : le ministre de l’Éducation nationale. Puisque sur l’école plus que tout, vous avez bafouillé, trébuché, hasardé, vous montrant plus habiles à faire la chasse politique à l’islamogauchisme qu’au Covid-19 parmi les personnels et les enseignés. Vous avez commencé par dire que le danger n’existait pas pour les enfants. Puis que ce danger existait au point qu’un seul malade par classe justifiait qu’on ferme séance tenante la classe. Puis que ça pouvait être trois ! Il n’y a pas besoin d’être très malin pour comprendre que si trois étaient malades, tous les autres le seraient bien vite, ainsi que leurs familles. Donc, à trois on pouvait. Puis à un à nouveau ! Et enfin, aujourd’hui, tout est tellement parti dans le décor que vous fermez toutes les classes. Voilà où nous en sommes avec cet homme qui, pour finir, aura représenté le principal danger à l’école et qui est toujours là, quoi qu’il ait déclaré qu’on s’y contaminait moins qu’ailleurs. Le 22 janvier : « la contamination reste limitée » puis : « on se contamine moins à l’école qu’ailleurs ». Des malades par milliers, des centaines de classes fermées, des centaines de professeurs et d’agents de tous métiers non remplacés. Et des menaces, par-dessus le marché, contre le personnel récalcitrant. Mensonges à répétition, roueries inacceptables comme ce 25 mars 2021 où, de nouveau,  Emmanuel Macron-Caligula dit : « il n’y a pas eu d’explosion prévue par tous les modèles » alors que, précisément, ces modèles prévoyaient l’explosion qui a eu lieu en mars. Alors ce jour de chienlit est de trop ! Nous boycottons déjà votre comité de suivi confidentiel. Nous allons pratiquer un boycott du vote, un boycott d’exaspération. Nous refusons de voter. Nous ne sommes pas votre public voué à vous acclamer. Nous en avons assez de voir l’Assemblée exclue de la discussion sur la stratégie à mettre en œuvre contre la pandémie. Nous en avons assez du mauvais suspens de ces déclarations de jour et de nuit du Président qui parle souvent pour ne rien dire et seulement pour se montrer. Vous avez annulé la discussion prévue au Parlement en janvier dernier sur l’organisation des stratégies sanitaires face à la pandémie. Pendant des mois l’Assemblée est exclue de tout ce qui se décidait : pas consultée pour la mise en place du couvre-feu à 20h, pas consultée pour l’avance du couvre-feu à 18h, pas consultée sur la décision de ne rien faire de plus en janvier dernier, pas consultée sur les nouvelles mesures pour les 16 départements. Vous nous demandez de voter uniquement pour amnistier vos fautes. Nous avons fait notre devoir de parlementaires en vous alertant à chaque étape sur la deuxième vague et la nécessité de planifier le déconfinement en mars 2020. Vous avez ricané. Nous vous avons alertés sur la nécessité de lever les brevets sur les vaccins, nous l’avons fait il y a un an et vous êtes toujours rendus au même point de voter contre dans les réunions internationales tout en signant de manière inepte et irresponsable des tribunes dont vous ne pensez pas un seul mot. Nous vous avons alerté sur l’urgence d’organiser des alternatives sérieuses au confinement, vous avez ricané. Nous vous avons alertés sur le fait que le virus allait muter, je me suis fait étriller pour la cause. Sur la 4eme vague psychologique en janvier dernier pareil, ricanements et roulements de tambour du garde champêtre à intervalle régulier, point final. Chaque fois ce furent moqueries, lazzis, mépris et vous continuez alors que vous êtes responsables devant l’Histoire d’un désastre sanitaire comme la patrie n’en a jamais connu. 

Vous avez laissé la vague monter en aggravant tout. La dernière loi de financement de la Sécurité Sociale retire encore 800 millions du budget d’économies pour l’hôpital public. À cet instant, des lits continuent à être fermés. Vous annoncez hier, par la voix du Président, 10 000 lits et il faudrait qu’on se batte les flancs de joie ? Ça fait 4 000 de moins que la dernière annonce ! Alors les lits apparaissent, disparaissent, reviennent, partent. En fait, vous n’en pensez pas un mot. Vous dites une chose et vous faites le contraire. Et vous vous moquez du monde.

Maintenant, aucun recrutement de professeurs ou d’assistants d’éducation contrairement à l’Italie qui en a embauché 84 000. Aucun purificateur d’air mis dans la moindre salle de classe ni même dans cet hémicycle alors que cette machine existe, qu’elle est efficace et qu’elle est produite en France. Pas de mise à disposition des masques FFP2. Rien pour accélérer la campagne de vaccination. Et vous continuez à refuser au nom de « Johnson et Johnson et Johnson » le vaccin russe qui lui n’a pas de nom. Il s’appelle Spoutnik comme le premier satellite et j’ai vu que monsieur Ciotti disait comme moi dorénavant. L’idéologie dans la crise sanitaire c’est de l’obscurantisme et rien d’autre. Rien fait pour organiser la société du roulement. Savez-vous dorénavant et depuis hier soir dans quel désarroi vous avez plongé des milliers de familles qui avaient organisé leurs vacances, qui doivent dorénavant organiser leur présence à la maison, non seulement pour maintenant, mais dans le moment où vous enverrez les plus petits à l’école primaire tandis que les plus grands du collège resteront à la maison. Les gens ne savent plus de quel côté se tourner. Ils savent par contre que leurs droits au chômage vont être abattus. Ils savent par contre que même avec le chômage partiel ça ne fera pas le total de la pauvre paye avec laquelle déjà ils n’arrivaient pas à faire face aux dépenses qui leur sont imposées. Savez-vous que vous prétendez avoir gagné du temps de liberté, il n’y a que vous pour croire que c’était un monde de liberté que celui où tous les magasins sont fermés et où à 18h il faut rentrer à la maison « coucouche panier » parce que sinon vous mettez un dixième d’un SMIC comme amende. On continue de fermer des lits d’hôpitaux. La liberté n’a été gagnée que par la production et l’accumulation. Nous n’avons pas gagné du temps de liberté, nous avons perdu du temps de nettoyage de l’air, de vaccination. La France aujourd’hui comme toute l’Europe a confié son sort à une bureaucratie misérable incapable d’organiser la vaccination au point que l’Organisation Mondiale de la Santé vous reproche une lenteur inacceptable.

J’achève. Gens de santé, d’enseignement et de culture, chômeurs livrés à la violence de votre réforme vous dit par ma voix et celle de mon groupe sa colère et son dégoût. Nous ne voterons pas. »

 

 

 

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1 avril 2021 4 01 /04 /avril /2021 07:05

Dans le cochon, tout est bon, il n’y a rien à jeter. On ne peut pas en dire autant de l’éternel satisfait en résidence à l’Élysée. Bien au contraire !

Hier soir, à en lire la presse, il faisait la promotion de sa politique dans la lutte contre le covid. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Il n’y avait pas mieux que lui.  Suis certain qu’il y a toujours et encore des fadas pour le croire sur sa bonne mine. Combien y avait-il de Mowgly hier au soir devant la télé pour écouter Kaa ?

Il a annoncé le bout du tunnel. Faut savoir qu’il y a un bout à chaque tunnel, mais qu’en montagne les tunnels se succèdent. Ainsi Macron avance, et nous avec, d’un bout de tunnel à l’autre (même deux), sans savoir vraiment où est le dernier tunnel et le dernier bout. Au bout du bout quel sera l’état du pays, surtout que l’infatué continue son œuvre destructrice. Où est passée la démocratie ? Où sont les lits en plus dans les hôpitaux ? Où sont les vaccins si souvent annoncés ? ….  Un avis de recherche doit être lancé d’urgence.

Attendons-nous maintenant à voir le premier ministre avec son air de basset hound, Véran avec sa langue bifide tout droit sorti de son ile de Komodo, assurer le service après-vente du bla-bla présidentiel-résidentiel. Parole parole, chantait Dalida.

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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 19:52

On n’en a pas fini avec le covid, cette saloperie que l’on doit au libéralisme mondialisé, au capitalisme (ce qu’on a tendance à oublier). Le covid, pas la covid, n’en déplaise aux académiciens (qui on tendance à féminiser les saloperies).

Le satisfait de l’Élysée va parler ce soir pour la nième fois. Pour nous raconter quoi ? Qu’il est le meilleur, qu’il fait tout juste.

Ça fait plus d’un an que nous sommes dans la merde du fait des libéraux. Plus d’un an ! C’est la politique du jour le jour. Un jour un pas verbal en avant, le lendemain deux pas bien réels en arrière. Pas de réflexion sur le long terme. Pas d’anticipation. Pas de préparation. Des chefs de guerre ? Tu parles !

Dans 10 minutes l’oracle va parler. Dans 10 minutes, je vais écouter Bill Evans (le pianiste).

Exergue

 

 

‘Le 30 mars 2021, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de Gilles Bornstein pour l’émission « Votre instant politique ». Il a dénoncé la pagaille des décisions gouvernementales sur la pandémie, des ordres et contre-ordres sur le sujet qui font qu’aujourd’hui, plus personne n’a confiance dans la parole officielle et que les actes de désobéissance aux règles sanitaires commencent à se multiplier. Le président du groupe parlementaire « La France insoumise » à l’Assemblée nationale a rappelé les nombreuses propositions faites par les insoumis depuis le début de la pandémie : société par roulement, installation de purificateurs d’air partout où c’est possible, dédoublement des classes à l’école par le recrutement d’assistants d’éducation, plan pour les jeunes étudiants en galère. Il a expliqué que les macronistes n’avaient jamais donné suite à ces propositions, pourtant utiles à l’intérêt général. Il a aussi dénoncé le rôle néfaste de l’Union européenne dont la bureaucratie ralentit l’accès aux vaccins. Jean-Luc Mélenchon était ensuite interrogé sur l’état de la gauche après la proposition de Yannick Jadot d’une rencontre entre les différentes forces de cet espace politique. Le député insoumis a expliqué que l’urgence était de faire front commun face aux attaques de l’extrême droite et des macronistes contre l’UNEF et contre les libertés publiques ; il a appelé à se retrouver lors d’une réunion sur ce sujet le 7 avril. Il a martelé que le problème de la gauche en 2022 ne serait pas tant l’union et la désunion que l’abstention. Enfin, le député insoumis a répondu à plusieurs questions sur les groupes de parole, expliquant qu’ils constituent des outils pour lutter contre les discriminations en permettant de faire émerger les problèmes. Il a aussi répondu aux questions sur la polémique autour de la mosquée de Strasbourg, expliquant que le sujet ne se serait pas posé si on avait aboli le Concordat comme il le propose, et rappelant son opposition au financement des religions par l’argent public.’

 

 

 

 

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