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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 12:59

C’est clair, le monde ne sera plus comme avant ou en marche vers le contrôle total.

Et Estrosi de dire : « On fait la guerre de maintenant avec les armes de maintenant ». Crétin ! Triple crétin ! A quand la bombe atomique ?

Vous allez voir un documentaire éloquent. Et ne vous dites pas : « Ouais ! C’est bon, c’est en Chine ». Je pense, sincèrement, que nous sommes au seuil de la porte.

La sécurité ou la liberté, à nous de choisir. Moi, j’ai choisi.

Je vous conseille de lire ou de relire, dans le Petit Prince, le passage qui concerne la rose. Vous pouvez vous mettre sous cloche.

Documentaire pouvant être vu jusqu’à fin juin.

Exergue

 

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 10:06

La distanciation sociale qui nous attrape, nous rattrape. Ironie : politiques barrières que nous infligeons aux autres avant d’éprouver cette petite cruauté que sont les gestes barrières. La pandémie pour nombril. Alors, cette lettre : "À ceux qui rêvent d’une chambre à eux, de quatre murs, d’une porte qu’on puisse fermer..."  de Leïla Slimani.

 

Éprouver la souffrance c’est oublier celle des autres, souvent bien plus réelle - qui n’en a pas fait l’expérience -, agaçante, jaillie du tube cathodique,  entre la poire et le fromage, juste avant les jeux du cirque anesthésiants. Alors, cette lettre, en guise de piqûre de rappel : "À ceux qui rêvent d’une chambre à eux, de quatre murs, d’une porte qu’on puisse fermer..."  de Leïla Slimani.

Exergue

*

 

D’une chambre à soi, le 8 avril 2020

J’écris aux incarcérés du monde entier. Aux détenus de droit commun, aux emprisonnés politique, aux bagnards, à ceux qui croupissent dans un cachot et qui ignorent pourquoi. J’écris aux femmes cloitrées, sous des voiles ou entre des murs, aux femmes empêchées de sortir, de se mêler aux autres, de toucher et d’être touchée. J’écris aux fous qui se tapent la tête contre des murs, qui ruminent des pensées vagues, qui pleurent d’une peine dont ils ne connaissent pas le nom. J’écris à vous, qui vivez sous blocus, dans les rues de villes en guerre, dans la terreur des bombes, des attaques, de l’ensevelissement de votre monde. J’écris aux médecins qui soignent dans les souterrains de Syrie des enfants rendus fous par la solitude et le confinement. J’écris aux trois millions d’enfants qui meurent, chaque année, de faim et de notre indifférence. J’écris aux réfugiés de toutes les guerres, à ceux qui sont nés dans des camps et pour qui le monde n’est qu’un rêve, un lieu lointain et qui ne veut pas d’eux. Ces camps où des enfants de huit ans se coupent les veines car l’avenir n’est qu’un mot, vide de lumière et de sens. J’écris à ceux qui vivent enfermés entre des barbelés et des check point, aux enfants de Gaza, du Yémen et du Venezuela. A ceux qui ne trouvent plus de stylos, ni de médicaments, à ceux qui ne peuvent apaiser les cris de faim de leurs enfants. J’écris à ceux qui grandissent sous des pouvoirs qui les broient, qui les empêchent de parler et de rire et pour qui la terreur est le nom du quotidien. J’écris à nos vieux, nos ancêtres, nos sages qu’on voit traîner parfois dans les rues de Paris, poussant un caddie à moitié vide. Ils ont les cheveux jaunes, la mine grise, ils n’ont parlé à personne depuis deux jours et à la caisse, ils entament la conversation, surpris d’entendre le son de leur propre voix. J’écris aux enfants bulles, aux malades, aux impotents qui connaissent la solitude ultime du corps, qui savent qu’il y a des douleurs qu’on ne peut partager. Des douleurs qui se logent dans les os, dans le sang, qui ronge nos chairs et que l’amour des autres ne suffit pas à apaiser. J’écris aux cadavres, ceux qui pourrissent dans la mer de mon enfance, ceux qu’on enterrent sous des pierres tombales qui ne portent pas de nom,  sur les plages de Cadix, de Lesbos ou de Lampedusa. J’écris aux enfants qu’on met dans des cages, aux frontières de la plus grande démocratie du monde et qui la nuit, cherchent les bras de leur mère. J’écris aux femmes battues qui entrent chaque soir chez elles comme on entre en cellule, terrifiées par le geôlier qui les attend, le poing fermé, la matraque à la ceinture. J’écris aux vagabonds, aux clochards, aux femmes et aux hommes qui vivent sous la pluie et le vent. A ceux qui rêvent d’une chambre à eux, de quatre murs, d’une porte qu’on puisse fermer. D’un lieu d’où ils pourraient ne pas sortir et où personne ne pourrait entrer. 

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 17:15

Entretien complet à écouter en vidéo. Voir source. 1 heure, mais vous n’allez pas perdre votre temps.

Exergue

*

Source : https://www.nexus.fr/actualite/entretien/perronne-hydroxychloroquine/

 

15 avril 2020

Fervent défenseur du traitement à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine, pour le Pr Christian Perronne la question de son efficacité ne se pose plus. Chef du service infectiologie de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, il le constate tous les jours depuis le début de l’épidémie : le traitement du Pr Raoult soigne et réduit considérablement les passages en réanimation. Il nous raconte dans cette interview comment ses collègues et lui ont décidé d’appliquer ce protocole pour respecter leur serment d’Hippocrate, et il dresse un tableau stupéfiant de la situation politique et sanitaire que vit la France depuis plusieurs semaines. Entretien exclusif avec le Pr Christian Perronne.

 

NEXUS : Alors que la polémique enfle depuis plusieurs semaines dans le pays, divisant les Français sur le Pr Raoult, pourquoi avez-vous décidé d’appliquer le protocole hydroxychloroquine/azithromycine dans votre service ?

Pr Christian Perronne : On s’est intéressé à cette piste depuis le début de l’épidémie en Chine. Au départ de l’épidémie, les Chinois ont essayé en urgence différentes molécules qu’ils avaient sous la main. Ils ont essayé des tas de trucs : la colchicine, le Tamiflu, la chloroquine et le remdésivir. Mais ils ont vu qu’il y avait deux produits qui avaient l’air de fonctionner, la chloroquine et le remdésivir qui est uniquement intraveineux et avec des effets secondaires possiblement très importants et encore peu connus. Ensuite, il y a une étude qui est sortie du lot sur 66 malades avec pneumonie, avec tirage au sort, avec ou sans traitement par hydroxychloroquine, en excluant les cas les plus sévères. Les Chinois ont montré qu’ils obtenaient quand même un bénéfice important avec ce traitement, en raccourcissant la durée des symptômes et de la fièvre, et tous les cas qui s’étaient aggravés étaient dans le groupe des personnes non traitées.

Puis, l’étude de Raoult est sortie, sur 24 malades. Nous avons tout de suite commencer à donner de l’hydroxychloroquine à l’hôpital de Garches sur les formes moyennement sévères. Mais certains virologues nous avaient dit qu’il fallait plutôt utiliser du Kaletra, mon équipe s’est laissée influencer et nous en avons prescrit pendant quelques temps, mais on n’avait pas vraiment l’impression que ça faisait quelque chose. Du coup, on a pris la décision collégiale à l’hôpital de mettre tous les patients atteints de formes moyennement sévères, surtout en cas de pneumonie, sous azithromycine et hydroxychloroquine, sous surveillance cardiaque en respectant les contre-indications. On a veillé à mesurer le potassium dans le sang (kaliémie), vérifié les contre-indications médicamenteuses et surveillé l’électrocardiogramme. C’est ce que nous faisons systématiquement. Il faut être d’autant plus prudent que l’on s’aperçoit que le Covid-19 peut entraîner des atteintes cardiaques, même en l’absence de traitement. Il faut éviter à tout prix l’automédication qui est risquée.

 

NEXUS : Vous avez refusé de participer à l’étude Discovery, pourquoi ?

Pr Christian Perronne : Car celle-ci est uniquement destinée aux malades ayant des formes sévères, et que le traitement fonctionne en début de symptomes moyens. De plus, nous avons refusé car ce n’est pas éthique de proposer de faire un tirage au sort sur des gens qui risquent de mourir. Enfin, dans cet essai ils ne testent pas exactement il manque l’association primordiale avec l’azithromycine. D’un point de vue éthique, pour moi c’est contraire au serment d’Hippocrate de rentrer dans ce type d’études. Je ne suis pas contre les études randomisées quand on peut évaluer tranquillement les choses. Là, on est dans une médecine de guerre avec des centaines de morts par jour.

 

NEXUS : Avez-vous eu des résultats cliniques positifs dans votre service depuis que vous avez généralisé le traitement à l’hydroxychloroquine et à l’azithromicyne ?

Pr Christian Perronne : Cela a changé la donne. Même les médecins de service et les infirmières le confirment, on passe beaucoup moins de malades en réanimation. On n’attend pas de donner l’hydroxychloroquine qu’aux cas les plus graves comme l’impose le décret du ministère de la Santé et l’étude Discovery. Par contre, on n’en donne pas non plus aux formes bénignes. On le donne dès qu’il y a un début de pneumonie ou des signes de gravité moyenne, sauf contre-indications. Nous allons bientôt compiler l’ensemble de nos données.

 

NEXUS : Qu’est-ce que vous avez à répondre à tous ceux qui préfèrent attendre les résultats des études et tout miser sur la méthodologie académique ?

Pr Christian Perronne : C’est incompréhensible car, quand ils auront les certitudes, les résultats définitifs, l’épidémie sera terminée et tout le monde sera mort. On ne peut pas faire comme si on était en période de paix. Je connais certains qui composent le haut conseil scientifique, ce sont des experts du sida, ils raisonnent comme si on avait affaire à une épidémie chronique du sida. Ils se disent « on a le temps, on fait bien les choses, on évalue avec les canons de la méthodologie, etc. ». Mais il faut se bouger maintenant ! Qu’est-ce qu’on en a à faire d’avoir un placebo, un groupe témoin, si on guérit beaucoup de gens ? Là, on est dans une situation de guerre. Il y a des centaines de morts tous les jours et attendre encore les résultats de l’étude Discovery, c’est bien joli, mais personne ne sera traité à temps en faisant cela. En temps normal, on a le temps d’attendre 6 mois pour qu’un article soit publié. Mais vous imaginez durant cette épidémie, à chaque fois que vous avez des données super importantes, il faut attendre qu’un journal l’accepte, qu’on perde 3 mois, mais c’est scandaleux !

 

NEXUS : Un grand nombre de médecins nous a dernièrement témoigné en off qu’ils s’étaient soignés avec la bithérapie hydroxychloroquine/azithromycine mais malheureusement, ils n’osent pas pour la plupart témoigner publiquement.

Pr Christian Perronne : Les gens ont peur des représailles. D’ailleurs ce qui me frappe, c’est que des confrères que je connais qui sont des grands défenseurs de l’étude Discovery et de l’attente des résultats de l’étude, quand eux sont tombés malades, ils ont cherché à se procurer à tout prix de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine pour se soigner !

 

NEXUS : On entend souvent que l’hydroxychloroquine a un bon profil de tolérance. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Pr Christian Perronne : C’est le recul que l’on a sur les effets secondaires d’un médicament. L’Agence du médicament a des signalements sur les effets secondaires enregistrés depuis le début de la commercialisation de tous les médicaments. L’hydroxychloroquine était en vente libre jusqu’au mois de janvier 2020 et il est sur le marché depuis des décennies. Après, je reconnais qu’il y a eu des accidents cardiaques, mais ils sont quand même très rares. Il faut dans tous les cas encadrer la prise par un médecin pour éviter les surdosages et les contre-indications. Donc, je suis entièrement d’accord qu’il faut être très prudent et le faire sous surveillance médicale. En posant bien l’indication et les interactions médicamenteuses. Sinon, on va avoir quelques accidents, c’est évident.

 

NEXUS : A combien de personnes avez-vous prescrit ce médicament dans toute votre carrière ?

Pr Christian Perronne : J’en ai prescrit à des milliers de patients depuis 20 ans. J’ai eu zéro mort. Parfois j’ai demandé l’avis du cardiologue.

 

NEXUS : Vos confrères aboutissent-ils à la même conclusion ?

Pr Christian Perronne : Oui, il y a des patients qui en prennent pendant des années de en cas de lupus par exemple.

 

NEXUS : Avez-vous eu beaucoup de soutiens pour votre pétition récemment lancée avec Philippe Douste-Blazy ?

Pr Christian Perronne : Oui, énormément, on est à 500 000 signatures. Ce qui est énorme, c’est un record. J’ai reçu plein de témoignages de professeurs d’université, académiciens, qui me remercient. Au niveau politique, les gens doivent être en train de se poser des questions. En Italie, un décret du directeur général de la santé paru au Journal officiel italien il y a trois semaines, autorise tous les médecins italiens, y compris les médecins généralistes, à prescrire de l’hydroxychloroquine. D’ailleurs, il y a eu une baisse significative de la mortalité en Italie, je ne sais pas si c’est lié à cela mais peut-être. Et les Américains ? Contrairement à la France, ça fait plus d’un mois qu’ils ont fait des stocks de guerre de ce médicament, des millions de doses. Ils ont raflé une bonne part de ce qui était sur le marché.

 

NEXUS : Que préconiseriez-vous pour gérer au mieux cette épidémie ?

Pr Christian Perronne : Je pense qu’il faudrait plutôt que de confiner toute la population, confiner les personnes fragiles, les malades ainsi que les porteurs du virus non malades. Pour ce faire, il faut avoir des capacités de dépistage du virus par PCR considérables. Il faudrait aussi dépister largement par la recherche d’anticorps (sérologie) toutes les personnes déjà immunisées, car des personnes ont été infectées sans le savoir. Les personnes non immunisées devraient porter un masque. Ça demande une énorme logistique. Des données préliminaires suggèrent que l’hydroxychloroquine pourrait aussi avoir un effet protecteur. On pourrait en donner à petite dose à des personnes à risque. Je crois plus à une telle stratégie que de garder le pays sous cloche. Ça va être catastrophique sur le plan économique. Il faut réfléchir à ça, prudemment, sans courir de risques de toxicité médicamenteuse, bien entendu.

 

NEXUS : Vous pensez quoi de l’initiative d’Estrosi d’être passé outre les recommandations de l’Etat et d’avoir contacté directement Sanofi pour avoir de l’hydroxychloroquine ?

Pr Christian Perronne : Quand il y a un blocage étatique comme celui-là, je comprends que des gens prennent des initiatives. Il y a aussi le tribunal de Guadeloupe qui a ordonné qu’on approvisionne le CHU de Pointe-à-Pitre avec ces médicaments. Je sais par un médecin de Pointe-à-Pitre que ça marche très bien.

 

NEXUS : Est-ce que vous attendez quelque chose du Conseil de l’ordre national des médecins qui semble réticent alors que celui de Paca a soutenu le protocole de Raoult ?

Pr Christian Perronne : Ce qui m’a déçu, c’est le communiqué du Conseil de l’ordre national qui a dit qu’il fallait attendre le résultat des études. Ils sont sous influence. L’Académie de médecine, l’Académie de pharmacie, le Conseil de l’ordre, le CNGE (Conseil national des généralistes enseignants) ont tous dit qu’il fallait respecter les canons de la méthodologie et attendre, attendre… La médecine devient folle, c’est une pandémie qui survient une fois par siècle. Il faut agir. Il faut arrêter de mettre des blocages partout, administratifs, théoriques.

 

NEXUS : Comment toutes ces institutions, qui sont censées être garantes d’une certaine neutralité, arrivent à un consensus pour dire non à l’hydroxychloroquine ?

Pr Christian Perronne : On voit bien qu’il y a beaucoup de leaders d’opinion qui sont bourrés de conflits d’intérêts notamment avec Gilead et Abbvie. Ce sont les producteurs des molécules concurrentes de l’hydroxychloroquine. Donnons un exemple que tout le monde peut comprendre : quand la pénicilline a été utilisée on avait 100% de guérison sur la pneumonie à pneumocoque au bout de 10, 12 malades, et c’est devenu le traitement de référence. Il n’y avait pas, à l’époque, de types assez fêlés pour demander un tirage au sort entre 500 malades traités et 500 recevant un placebo. C’est choquant cette médecine et parfois criminel. Donc ça n’a aucun sens de demander un placebo et des groupes témoins dans ces circonstances. Quand vous voyez la mortalité sur la dernière étude de l’IHU de Marseille sur plus de 1000 malades, il y a quand même 98% de guérison !

 

NEXUS : Est-ce qu’on pourrait presque dire qu’il y a un déni de réalité ?

Pr Christian Perronne : Tout à fait. Les gens n’ont plus les pieds sur terre. Tout ce qui n’est pas évalué selon leur méthode n’existe pas. Et toute cette méthodologie n’améliore pas la vie des malades. Avant tout ça, la médecine marchait très bien, cela fonctionnait par comparaison d’écoles, ça fonctionnait ainsi jusque dans les années 70, 80. Ce mode de comparaison contre placebo a été imposé par l’industrie pharmaceutique pour faire enregistrer leurs médicaments dans les agences internationales et pour vendre leurs produits. Ce qui est désolant là-dedans, c’est que tout ce qui n’a pas été évalué selon cette méthode, pour beaucoup de mes collègues, n’existe pas. La médecine est tombée sous la coupe de l’industrie. Regardez en Allemagne, les médecins sont libres, mais en France on est en train de dérailler. J’ai l’impression de vivre dans une dictature administrative.

 

NEXUS : Justement, qu’est-ce que vous pensez du dernier décret sur le Rivotril ?

Pr Christian Perronne : Autant je suis pour les soins palliatifs quand quelqu’un est mourant, c’est normal de l’accompagner. Mais là, beaucoup de médecins ont trouvé ça choquant et cela en a fait hurler certains.

 

NEXUS : Pourquoi ?

Pr Christian Perronne : Déjà on publie un décret où on interdit aux médecins de soigner les malades avec l’hydroxychloroquine qui marche probablement, puis un autre texte qui les autorise à injecter par voie intraveineuse aux patients du Rivotril pour accompagner leur fin de vie. La juxtaposition des deux textes a été reçue de façon très violente.

 

NEXUS : Pour bien comprendre, le Rivotril n’est utile que pour raccourcir la durée de vie ?

Pr Christian Perronne : C’est un cousin un peu lointain du Valium, un calmant à la base, qu’on utilise en médecine, à petites doses, souvent dans les centres antidouleur, pour soulager. Ça peut agir sur les irritations nerveuses. On l’utilise à plus fortes doses en réanimation et dans les soins palliatifs pour soulager la souffrance des malades en fin de vie. On interdit aux médecins de traiter les malades par l’hydroxychloroquine qui, soi-disant, est une substance vénéneuse, mais on leur donne le droit d’injecter le Rivotril pour la fin de vie. Même si tous les médecins sont favorables aux soins palliatifs quand il n’y a plus d’autre solution, les médecins de ville vivent mal ce contraste. Regardez la lettre du docteur Nathalie Caradot à ce sujet.

 

NEXUS : L’utilisation de cette bithérapie hydroxychloroquine/azithromycine peut-elle permettre la sortie du confinement ?

Pr Christian Perronne : Finalement, ça peut accompagner le déconfinement. Regardez les Allemands, ils n’ont pratiquement pas confinés la population et ils ont un taux de mortalité ridicule, ils ont dépisté massivement les gens à risque et ont isolés les malades et les personnes fragiles. En Corée où ils n’ont pas fait le confinement total, tout le monde portait un masque, et l’épidémie est très faible. Mais nous, on nous annonce qu’on aura les masques au mois de juin, c’est sympa.

 

NEXUS : On a l’impression que le confinement est la solution de facilité et qu’il y a beaucoup d’autres méthodes plus efficaces.

Pr Christian Perronne : Oui, ça demande beaucoup de finesse et d’organisation, cela demande d’avoir des épidémiologistes qui ne soient pas dogmatiques. Il faut anticiper. Quand on voit que le directeur général de la santé, le 30 janvier, a commandé un million de masques, un million pour toute la France, pour 67 millions de Français… Il aurait fallu dès le début en commander des dizaines de millions. La présidente de Bourgogne Franche-Comté est une femme sérieuse, prudente, elle avait commandé en février 2 millions de masques en Chine pour ses Ehpad. L’avion est arrivé début avril, l’Etat a saisi les stocks. On se croirait au Far West…

 

NEXUS : Il y aura des conséquences sanitaires du confinement, selon vous ?

Pr Christian Perronne : On voit déjà des cas d’alcoolisme, de violences conjugales, de gens qui font des infarctus la nuit car le 15 ne répond plus, qui meurent chez eux, tous les gens qui ont des cancers et des chimiothérapies reportées, des interventions reportées, même si ce n’était pas hyper urgent, mais qui sont dans une angoisse totale. Pour tous les malades d’autres maladies, il va y avoir des effets collatéraux, c’est évident.

 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 17:44

A cet instant où il est question de nationaliser des entreprises pour les ‘sauver, en s’empressant d’ajouter ‘provisoirement’ - ce qui signifie que la nationalisation n’est pas la tasse de thé de ce gouvernement -,  il n’est pas inutile de rafraîchir ses connaissances, afin de ne pas socialiser des pertes pour plus tard privatiser des profits. Afin aussi de nationaliser tout court et de retrouver le sens du service public.

Dans le premier texte, Jean-Pierre Dacheux (docteur en philo et membre de la LDH), citant Pierre Sémard, fait état de la démocratie sociale : « La natio­na­li­sa­tion n’est pas, comme cer­tains le pensent ou le disent, l’étatisation, c’est-à-dire la ges­tion par l’État, mais une ges­tion réa­li­sée par les repré­sen­tants des grandes col­lec­ti­vi­tés, des usa­gers, du per­son­nel, et de l’État. » Et de pré­ciser : « une grande entre­prise est natio­na­li­sée lorsqu’elle n’est plus exploi­tée qu’en vue des besoins de la com­mu­nauté et qu’elle n’a d’autre but que de pro­cu­rer aux consom­ma­teurs le maxi­mum d’utilité et d’économie. Et enfin : « Nous décla­rons encore que l’État ne doit pas être à la fois propriétaire et gestionnaire ».  

Dans le second texte, d’Olivier Beaud (professeur de droit public), il est davantage question de d’indépendance et de souveraineté nationale. « … La seconde partie du programme du CNR, fixant les « mesures à appliquer dès la Libération du territoire », est intéressante en ce qu’elle propose diverses justifications de la nationalisation. La première justification est tirée de l’idée de souveraineté nationale conçue comme une indépendance politique qui suppose l’indépendance économique. La seconde justification de la nationalisation est ce qu’on pourrait nommer une sorte de justice politique qui aboutira à la « nationalisation-confiscation » opérée au détriment des « traîtres » ou des biens ennemis étrangers1. Mais la dernière justification la plus importante est cette idée très prégnante à l’époque de la démocratie économique et sociale. « Afin de promouvoir les réformes indispensables : a) sur le plan économique », le CNR propose « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ; (…) le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques. » Il y a là dans cette justification un élément moral très marqué qui consiste à opposer l’intérêt général aux intérêts particuliers qui, s’ils sont très puissants, aboutissent à créer des privilèges au profit de nouvelles féodalités. L’État est ici convoqué pour être l’instrument permettant de vaincre ces bastilles économico-sociales et promouvoir les droits économiques et sociaux des individus. La démocratie politique est, dans cette conception, indissociable de la démocratie économique. L’État de droit, déconnecté des droits sociaux, est un leurre pour les citoyens : telle est la conception qui résume assez bien la pensée des rédacteurs de ce programme de la Résistance. Une telle conception aura un aboutissement dans le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, dans son neuvième alinéa : « Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. »

Exergue

*

‘La nationalisation n'est plus une étatisation’, par Jean-Pierre Dacheux

 

*

Nationalisations et souveraineté de l’État, par Olivier Beaud

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 16:12

J’attire particulièrement l’attention sur la fin de l’émission (par ailleurs intéressante) qui concerne la manière dont nous considérons les personnes âgées, la manière dont elles ont été évacuées de la comptabilité journalière qui recense les morts liés au Covid 19, les conditions dans lesquelles elles meurent et sont enterrées en ce moment. Je n’en dis pas plus. C’est un excellent sujet de réflexion.

Exergue

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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 07:18

« La renonciation à l’action n’équivaut pas à une action »

Qui est Günther Anders ?

 

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 04:55

Méditons, puisque le temps nous est accordé.

 

 

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 04:26

Le vieil homme est encore là. Une sorte de phare. Un lutteur aussi. Un esprit libre. Cela fait du bien de l’entendre. Même lorsque ce qu’il dit n’est pas des plus réjouissant.

Exergue

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 16:27

C’est ça :  

« Dans le Nevada, stade final du capitalisme, les autorités ont peint des box avec distance de sécurité pour que les sdf y dorment. Réquisitionner des chambres d’hôtel était au dessus de leurs forces ». Alexis Poulin

 

Faut le voir pour le croire.

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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 12:16

Annie Ernaux est écrivain. Elle vit à Cergy, en région parisienne. Son œuvre oscille entre l'autobiographie et la sociologie, l'intime et le collectif. Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, elle interroge la rhétorique martiale du Président.

Cergy, le 30 mars 2020

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Source: https://www.franceinter.fr/emissions/lettres-d-interieur/lettres-d-interieur-30-mars-2020

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Monsieur le Président,

« Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ». À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et  ce qu’on pouvait lire sur la  banderole  d’une manif  en novembre dernier -L’état compte ses sous, on comptera les morts - résonne tragiquement aujourd’hui. Mais vous avez préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l’État, préconisant l’optimisation des ressources, la régulation des flux,  tout ce jargon technocratique dépourvu de  chair qui noie le poisson de la réalité. Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays : les hôpitaux, l’Éducation nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, EDF, la Poste, le métro et la SNCF. Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout, eux qui continuent de vider les poubelles, de taper les produits aux caisses, de  livrer des pizzas, de garantir  cette vie aussi indispensable que l’intellectuelle,  la vie matérielle.  

Choix étrange que le mot « résilience », signifiant reconstruction après un traumatisme. Nous n’en sommes pas  là. Prenez garde, Monsieur le Président, aux effets de ce temps de confinement, de bouleversement du cours des choses. C’est un temps propice aux remises en cause. Un temps   pour désirer un nouveau monde. Pas le vôtre ! Pas celui où les décideurs et financiers reprennent  déjà  sans pudeur l’antienne du « travailler plus », jusqu’à 60 heures par semaine. Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d’un monde  dont l’épidémie révèle les inégalités criantes, Nombreux à vouloir au contraire un monde  où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité. Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie,  nous n’avons qu’elle, et  « rien ne vaut la vie » -  chanson, encore, d’Alain  Souchon. Ni bâillonner durablement nos libertés démocratiques, aujourd’hui restreintes, liberté qui  permet à ma lettre – contrairement à celle de Boris Vian, interdite de radio – d’être lue ce matin sur les ondes d’une radio nationale.

Annie Ernaux

 

Mais, 

          « le monde d’après ne tombera pas du ciel »

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