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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 05:32

 

La question ainsi posée indique qu’il y en a un « mauvais ». Et c’est le « mauvais » que le Président Sarkozy et ses supplétifs traquent.

Si vous ne savez pas ce qu’est un « mauvais » français, ils ont la réponse.

Partiale, naturellement. Ils oublient ceux qui pratiquent l’évasion fiscale, ceux qui pour échapper à l’impôt prennent résidence en Suisse ou dans un autre paradis fiscal. Contrairement aux « mauvais » français dont l’équipe Sarkozy a tracé le profil (voir ci-dessous), leur « bon » français selon l’évangile sarkozien ne court pas le risque d’être déchu de la nationalité française, il lui est seulement demandé de bien vouloir se rapatrier.

Pour élargir le propos, les « bons » français sont encore ceux qui profitent du bouclier fiscal.

 

Un « mauvais » français est un naturalisé. Et, puisqu’il en est ainsi, la loi doit fixer une limite au-delà de laquelle il est impossible de remonter et de déchoir. Quelle est cette limite ? 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ? Davantage ? Question angoissante.

Mais pourquoi ne pas étendre le champ de cette loi ? Faire qu’elle prenne en compte plusieurs générations. Dans ce cas, j’aurai à craindre comme des millions de français, car la France, ce finistère de l’Europe, a toujours été un pays d’immigration. Ce qui me rassure toutefois, c’est que Sarkozy sera déchu de la nationalité française car nombreux sont les français qui se demandent s’il est vraiment un « bon » français.

 

Celui qui est perspicace se rend vite compte que le profil du « mauvais » français n’a pas la peau blanche, est pauvre, n’épouse pas la religion chrétienne, est dépourvu de la possession d’un diplôme ou d’une compétence utile pour le pays.

C’est ce qu’on appelle communément du racisme et de la ségrégation.

 

Il y a désormais le « mauvais » français comme il y a eu aux Usa, à l’époque du maccartisme, le « mauvais » américain.

 

Le « mauvais » se pratique de plus en plus. Pas seulement chez nous. Ainsi la déchéance de la nationalité israélienne est-elle actuellement examinée à la demande du ministre de l’Intérieur par la Cour suprême israélienne à l’encontre de Haneen Zoabi, représentante au parlement. La raison ? Elle a participé, en mai, à la flottille de la liberté.

 

Espérons que pour les « mauvais » français on en reste à la déchéance de la nationalité, qu’on ne les balance pas en pleine mer du haut d’un avion, qu’on ne leur demande de porter sur l’habit un signe distinctif. Cela s’est fait, il n’y a pas si longtemps.

 

Cette histoire de « bon » français (et donc de mauvais) doit nous alerter sur le basculement des valeurs qui s’opère en France. Cela n’annonce rien de bon.

Il ne semble pas inutile d’appeler chacun de nous à méditer le texte ci-dessous du pasteur Martin Niemoller, président des Eglises Réformées de Hesse Nassau, interné par Hitler de 1938 à 1945.

 

 

Quand il n’y aura plus personne pour protester

 

Lorsque les nazis vinrent chercher les communistes

je me suis tu : je n’étais pas communiste.

 

Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates,

je me suis tu : je n’étais pas social-démocrate.

 

Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs,

je me suis tu : je n’étais pas juif.

 

Lorsqu’ils ont cherché les catholiques,

je me suis tu, je n’étais pas catholique.

 

Lorsqu’ils sont venus me chercher,

il n’y avait plus personne pour protester.  

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