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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 06:02

 

Le mot n’est pas glorieux et je ne l’aime pas.

 

Bien sûr ! Il vaudrait mieux ne pas être populiste.

Mais avant il faut que le peuple retrouve sa conscience politique endormie.  Il faut que le peuple secoué, réveillé, se réapproprie son avenir collectif, ne laisse plus à d’autres le soin de le formuler.

Après tant et tant d’années de marketing politique, de parler faux, après tant et tant d’années d’une société de consommation qui a façonné à l’individualisme, anesthésié l’esprit critique, qui a donné à accepter comme allant de soi l’inacceptable, vraisemblablement est-il difficile de ne pas se couler dans la manière qui fonctionne auprès des populations afin que de cette pratique ces dernières redeviennent le peuple qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être. 

Aussi, en attendant, s’il faut bousculer ici et là, si pour donner au peuple à renaître il s’agit de parler cru, et si cela s’appelle être populiste alors acceptons le mot un moment pour bien vite s’en débarrasser.

 

Le populiste flatte. Il passe la main dans le sens du poil. Il surfe, dirait-on aujourd’hui, sur les humeurs, les griefs des uns et des autres afin de rassembler dans la réprobation commune et se servir de ce rassemblement à son profit. Le populiste n’a pas l’ambition de libérer le peuple parce qu’il n’a aucun goût pour lui. Le populiste fait croire aux populations qu’elles forment un peuple, celui-ci reconnu s’exalte, et le peuple exalté est alors un instrument dont on joue et se joue, rien de plus.

Jean-Luc Mélenchon populiste ? Je ne vais pas contester ce qu’il revendique pour les raisons citées ci-dessus : réveiller, s’inscrire dans la manière qui fonctionne. Mais le Parti de Gauche, comme Mélenchon qui le représente, à un projet, celui de contribuer à l’œuvre émancipatrice et libératrice qu’il formule ainsi : éducation populaire, projet qui consiste à prendre à contrepied le lavage de cerveau auquel nous avons été  tous soumis depuis trop longtemps. Rien de populiste en vrai. Et ceci d’autant que c’est le peuple dans le Programme partagé qui est appelé à décider de son avenir, comme c’est le peuple, et lui seul, qui au lendemain de la victoire de la gauche sera à la tâche dans la Constituante pour donner une Constitution qui lui fera sa place.

Alors pourquoi targuer de populiste ? Pour l’évidente raison qu’il s’agit de briser dès le départ la révolution par les urnes, la révolution citoyenne dont ceux qui sont au pouvoir (et ceux qui les accompagnent et en profitent) voient le danger pour eux.

 

A l’inverse, les médias, pour vendre du papier ou faire de l’audimat, par malveillance aussi, ne se privent pas de réductions pour le coup populistes. Ainsi lorsqu’elles qualifient indifféremment Marine le Pen et Mélenchon de populistes sans distinguer que la première est fasciste tandis que le second ne l’est pas. Se faisant, marquant au fer l’inconscient collectif et faisant passer Mélenchon et le Parti de Gauche pour fascistes.

Pas très propre tout ça !

 

Populiste Mélenchon, parce qu’il s’en prend aux élites ?

Alors, si tel est le motif, nous sommes nombreux à revendiquer cette référence car nous avons contre certaines d’entre elles qui n’ont d’autre objectif que d’être aux feux de la rampe des griefs justifiés. Le mot qu’il faut retenir est certaines, et c’est seulement ces certaines qui sont dénoncées et vilipendées. Si on fait d’autres lectures et d’autres écoutes, il est d’autres élites qui critiquent et dénoncent ainsi que le fait Mélenchon ces élites autoproclamées dont on nous rabat les oreilles, et de ces dernières on ne parle pas, on faire taire le propos en ne lui offrant pas tribune.

 

Et puis quoi ! Au prétexte qu’il s’agit d’élites, conviendrait-il de ne rien dire, d’acquiescer à leur boniment, de nous plier à leur désir, de nous ajuster à leur pensée, de ne point avoir de libre-arbitre, de penser autonome ?  N’aurions nous d’autre choix que de subir le joug de leur discours alors totalitaire, de nous tenir au rang subalterne. Alors, il faut rappeler à ceux qui pensent aux élites comme à des êtres suprêmes que l’histoire rappelle qu’elles n’ont pas toujours été glorieuses, et surtout parmi celles qui avaient fait le choix de paraître, de copiner (de collaborer) avec le (les) pouvoir(s). Bien au contraire.

 

Bien sûr, il convient de ne pas être populiste. Pour autant appeler un con un con n’est que faire état de la réalité. Si le con n’est guère important on dira : un petit con, réservant grand con à celui qui revendique davantage de place. Oui ! Il me plait d’entendre Mélenchon le faire. Sa voix porte plus que la mienne et porte la mienne.

Un con diplômé, un con riche, un con patenté, est un con. Le langage châtié qui voudrait qu’on ne s’égare pas en de tels qualificatifs (cependant pertinents) n’abuse que d’autres cons. Il  convient de se faire à l’idée qu’on ne gagne rien à user d’une langue policée quand les « élites » ne veulent pas entendre ce qu’on leur dit.

 

Mais, le peuple réveillé, le peuple ayant retrouvé l’usage de ses moyens, il faudra alors quitter le populisme.

 

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