Serpent de mer ? Réponse à l’humeur du moment ?
Cours de morale notés, est-il annoncé. Mince alors !
Mais alors : il y a un contenu. Lequel ?
Une pratique que les élèves devront donner à voir. Laquelle ?
Celle qui vaut pour l’idéologie libérale convient-elle à la République ?
La compétition et la coopération, l’individualisme et l’esprit collectif relèvent-ils d’une même référence morale ?
Ou tout cela suppose-t-il pas une morale différente que l’on soit partisan de ceci ou de cela ?
Sera-t-il conduit une réflexion sur les rapports nord-sud ? Sur le rôle du FMI ? Celui de l’OMC ? Sur les guerres coloniales des années et jours derniers ? Sur le sens de la mondialisation, également son résultat : l’exploitation humaine ? Sur la finance virtuelle ? Les fonds de pension ? La retraite par répartition ou capitalisation ? La propriété intellectuelle ? Toutes choses qui ont à voir avec la solidarité et la fraternité. Et donc la République.
Bien entendu, choses adaptées à l’écolier.
Quant à l’état hollandais continuera-t-il, ainsi qu’il chemine, à ne pas tenir les promesses faites ?
Les états mettront-ils fin à leurs noires pratiques : Guantanamo, la Grèce,… ?
Mais puisqu’il est question de rétablir des cours de morale à l’Ecole, souvenons-nous.
Dans sa lettre aux instituteurs Jules Ferry invitait ces derniers à être exemplaires. L’exemplarité. Le meilleur cours de morale. Aussi, nous ne saurions trop presser les politiques à entendre cela, car si on fait le constat que les citoyens en leur progéniture ont besoin de morale ce n’est point en leur donnant à vivre une société immorale, des représentants politiques immoraux ou complices de l’immoralité qu’on parviendra véritablement à l’établir.
Ceci aussi, qui ne clôt pas pour autant le sujet : la préoccupation morale ne semblait pas à l’ordre du jour lorsque Raffarin supprimait les profs de philo jugeant ces derniers inutiles dans un monde de compétition et de rentabilité.
L’apprentissage de la morale, s’il entend distinguer entre le bien du mal, le juste de l’injuste, doit être vertébré par l’analyse de situations réelles et concrètes : celle des rapports sociaux, l’étude, la comparaison et la critique des théories et politiques économiques appliquées.
Et nous devrons trancher. L’Humain d’abord ou l’homme comme outil (capital humain) du libéralisme.
Tout le reste n’est que bavardage.