Lorsque j’étais ado, un voisin, aujourd’hui décédé, m’a montré une lettre qu’il avait en sa possession. Dans celle-ci le préfet de l’Aude du Second empire avait écrit au maire du village pour l’informer du passage de Napoléon III. Il lui demandait de dresser un arc-de-triomphe de buis pour honorer l’illustre personnage et ajoutait de garder sous les verrous le dénommé Just Delmas.
Cette histoire est remontée à ma mémoire au regard du sort fait à Frédéric La Marrec, syndicaliste, dont on peut lire l’histoire en utilisant le lien ci-dessous.
Un syndicaliste détenu "préventivement" lors d'une visite de Sarkozy dans l'Allier (Le Monde, 8 décembre)
Seul un esprit naïf comme le mien pouvait croire cette manière révolue. Pas suffisamment naïf cependant pour ne pas faire, au travers de cet acte ajouté à tant d’autres, la lecture d’un Etat qui glisse insensiblement dans des ornières dans lesquelles on pensait qu’il ne s’abîmerait plus jamais.