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10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 08:29

Si ce n’était qu’une affaire de dette on peut penser que l’affaire grecque qui occupe l’Europe aujourd’hui aurait trouvé une solution. Cela en était une à l’époque de Papandréou et de ses successeurs, tous d’accord avec le libéralisme. Il s’agissait de faire cracher la Grèce au bassinet et de la dépecer.

Avec l’arrivée de Syriza au pouvoir, une autre partie s’est engagée. Il n’est plus là, en Europe, des gens du même monde, de la même philosophie économico-politique. Les symboles ont leur importance. D’un côté les cravatés de l’autre les non cravatés. Fini la connivence. Il y a désormais 2 camps opposés.

L’observation qu’on peut faire est que c’est cette bande de crétins de libéraux qui se sont foutus dans le merdier. Même si cela attriste de le dire -on voudrait tant que la victoire politique procède du travail et de l’intelligence des siens - Syrisa ne serait vraisemblablement pas arrivé au pouvoir si la cupidité de la mafia libérale, conduisant à la destruction d’une société et de son économie, n’avait pas été aussi pressante et monstrueuse. Il en sera certainement pareillement en Espagne.

De ce dernier point de vue, les insectes sont plus avisés que les libéraux, ainsi les coccinelles qui pressurent les pucerons mais non jusqu’à les faire crever car c’est d’eux qu’elles savent tenir le miellat.

L’autre observation c’est que la situation française n’est pas encore suffisamment dégradée pour : d’une part que les forces de gauche décident de se regrouper, d’autre part que le peuple décide de manifester sur une Puerta del Sol à la française.

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Les gouvernements libéraux européens se foutent de la dette grecque qu’un simple jeu d’écriture suffirait à effacer ou à restructurer sans autre conséquence que cela. Ce ne serait ni la 1ier fois que cela se produit, ni la dernière à se produire.

L’enjeu est ailleurs. Il s’agit de la mise à mort de la Grèce, de la punir pour avoir osé s’opposer au libéralisme et à la finance, il s’agit de faire un exemple pour que tout le monde se dise, ce n’est pas la peine, si on bouge, on est cuit. Il faut éviter la contagion.

Il est vrai que depuis le TCE, les gouvernements libéraux européens ont pris l’habitude, au gré des circonstances, de doigter leurs peuples sans que ceux-ci regimbent. Ils pensent donc, les libéraux, que cela doit continuer. Ils pensent même qu’ils sont là ad vitam aeternam, certainement pour le millénaire à venir (souvenez vous du gravé dans le marbre) et que ces putains de grecs et d’espagnols à venir sont là pour contester leur place ; ce qui n’est pas faux. Comme il y a eu la monarchie de droit divin, serait venue, selon eux, l’ère de l’oligarchie libérale et financière de droit du marché.

Pas aussi simple que ça. Il y a toujours quelque part un petit grain de sable dans les rouages, un caillou dans la chaussure, une épine dans le pied.

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Goliath se rend bien compte que David peut tout faire exploser, qu’il va bien falloir que quelqu’un cède.

David, pour avoir déjà fait suffisamment de concessions, pour avoir son peuple souffrant derrière lui, est bien capable de dire : ‘ Je ne bouge plus, advienne que pourra’.

Goliath n’a pas envie de cet advienne que pourra, mais il est tellement dans son désir de puissance, d’écraser, qu’il pète les plombs et se demande s’il ne préfère pas crever plutôt que s’incliner.

Dans un entretien entre Yanis Varoufakis et le philosophe de l’économie Jon Elster, il est dit :

  • Jon Elster : Il y a deux obstacles à la théorie des jeux. L’indétermination et l’irrationalité. Or il semble que les acteurs sont moins rationnels qu’ils veulent bien l’admettre.
  • Yanis Varoufakis : J’ajouterais qu’il peut y avoir même un intérêt à feindre l’irrationalité. Si un acteur fait semblant assez longtemps de façon convaincante, il y aura une probabilité positive que l’autre le voit comme irrationnel. On peut donc considérer qu’il n’est pas irrationnel de faire semblant de l’être.

Au poker, il en est un qui finit toujours par dire : ‘Je me retire’. C’est la sagesse. La partie continue. La vie aussi. Mais pourquoi se retirer lorsqu’on n’a plus rien à perdre ?

Goliath a compris que l’affaire est plus idéologique, politique, qu’il y parait. Quitte à crever, il doit terrasser David.

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