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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 05:57

L’évènement est de taille, couvert en continu par les médias, façon CNN. Rares sont les journalistes, femmes et hommes politiques à ne pas dire aujourd’hui le contraire de ce qu’ils exprimaient hier, pour demain formuler le contraire de ce qu’ils auront dit aujourd’hui.

A une de mes petites-filles qui m’écrivait dernièrement : « La guerre est horrible », je répondais que sur le monument aux morts de Gentioux on pouvait lire : « Maudite soit la guerre », lui indiquais que les morts n’étaient pas morts pour rien ainsi que le précise celui de Fourtic : « A nos camarades morts pour le capitalisme mondial », ceci avant que les morts ne soient oubliés ainsi qu’il en est dans mon village où, sur décision du conseil municipal, les noms ont étés effacés du monument, remplacés par une plaque dédiée impersonnellement à tous ; les voici désormais anonymes, abandonnés comme le seront bientôt les 17 à la mémoire desquels nous marchions il y a peu.

Non ! Les morts ne sont pas morts pour rien.

Revenons au titre, emprunté à la chanson : Qui a tué Davy Moore ? Qui est responsable et pourquoi est-il mort ? Il permet de regarder, débarrassé du regard myope et chargé d’émotion qui oublie le fondement politique.

Qui a tué ? Les Bush et consorts, le fils raffinant la politique du père, qui par leurs interventions en Irak, ont contribué à la formation dans les années 90 des premiers groupes terroristes armant le bras de ces pauvres types qui ont fait le coup de feu.

Qui est responsable ? Les Bush parce que ce sont eux les premiers, et toute leur clique de néocons (néoconservateurs ; vous avez le droit de faire des interprétations), tant étasunienne qu’européenne, qui aux motifs bidons : de la guerre des civilisations, de se débarrasser de dictatures, d’installer la démocratie, d’apporter la liberté, l’ordre, ….. en Irak, en Afghanistan, en Lybie,…, ont permis d’instruire l’esprit qui a conduit à la tuerie.

Pourquoi ? Pour faire main-basse, ici sur le pétrole, là le gaz, ailleurs sur tel minerai,…., comme le commande le système capitaliste et libéral, l’esprit de cupidité, pour qui les morts ne comptent pas dès lors qu’il y a du blé à faire.

Gageons qu’aucun de ces fouteurs de merde et leurs successeurs, leurs émules dans d’autres pays, complices objectifs, ne seront jamais traduits devant un tribunal comme le sont d’autres chefs d’Etat. Trop puissants.

Et, si tout ceci se présente aujourd’hui comme une attaque bien réelle contre la laïcité c’est parce dans les prémices il y a une attaque du capitalisme sur la base de la guerre des civilisations, de l’intégrisme impérialiste dont les USA ont toujours fait preuve (maccarthisme, in god we trust pour ne pas dire in dollar we trust,….).

Je ne sais plus trop quoi penser, hébété que je suis. Ou plutôt, je le sais trop. Je pleure comme une madeleine, celle de Proust qui fait tout remonter à ma mémoire. Je pleure comme lorsque j’ai vu à la télé cette petite fille d’Amérique du sud aspirée, pompée par un torrent de boue. L’âge aidant, les sphincters lacrymaux relâchés, c’est la catastrophe. J’ai pleuré lorsque le mur de Berlin est tombé, de joie mais de peine aussi; j’avais compris que derrière le mur qui tombait, derrière cette liberté qui pointait se profilait autre chose, un nouvel ordre du monde, celui des Bush dont je ne savais pas encore le nom. Les gens étaient heureux du mur qui s’écroulait pareillement à ceux accueillant dans la liesse Daladier à sa descente d’avion et revenant de Munich où il avait rencontré Hitler, Daladier qui se serait exclamé selon Saint-John Perse « Ah ! Les cons s’ils savaient ».

Et tandis que je marchais pour la liberté d’expression, pour honorer la mémoire de tous ces morts tués pour avoir usé de cette liberté si chère, pour la laîcité, je sentais le doigt du capitalisme et du libéralisme s’enfoncer lentement dans mon cul.

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commentaires

I
.&quot;O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres, <br /> Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas. <br /> Mais de grâce, morbleu ! laissez vivre les autres ! <br /> La vie est à peu près leur seul luxe ici bas&quot; chantait Brassens dans Mourir pour des idées...<br /> ...Mais c'est bien plus le corps d'un peuple tout entier, au delà des frontières qui a montré qu'il était debout face aux barbares et à la barbarie. Un avertissement d'une ampleur estimable, à ceux qui voudraient mettre les doigts là où il ne faut pas.
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