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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 05:24

« Notre désir, d’autant plus profond qu’il était souvent muet, était de libérer les journaux de l’argent et de leur donner un ton et une vérité qui mettent le public à la hauteur de ce qu’il a de meilleur en lui. Nous pensions alors qu’un pays vaut souvent ce que vaut sa presse. Et s’il est vrai que les journaux sont la voix d’une nation, nous étions décidés, à notre place et pour notre faible part, à élever ce pays en élevant son langage », écrit Albert Camus en août 1944/Actuelles.

Célébrer un homme, ce fut le cas de Camus il n’y a pas si longtemps, tient plus du rite que de la réflexion. Le propos de Camus aurait pu inviter les gens de presse à méditer sur leur métier. Ils ne l’ont pas fait.

Il y a, en quelques mots, l’essentiel.

  • Libérer les journaux de l’argent
  • Leur donner un ton et une vérité/qui mettent le public à la hauteur de ce qu’il a de meilleur en lui
  • …les journaux sont la voix d’une nation…

Libérer les journaux de l’argent. S’ils le furent au lendemain de la 2ième guerre mondiale, ils ne le sont plus. Aussi ne peuvent-ils user du ton et de cette vérité qui mettent le public à la hauteur de ce qu’il a de meilleur en lui. Cependant ils sont la voix de la nation, c'est dire aussi à quel niveau ils abaissent le pays.

La presse -papier et télévisuelle-, dans la plupart des cas, n’entend plus élever le niveau du public. Tel n’est pas le goût de ses propriétaires.

Il faudrait pour cela qu’elle accepte de faire place à toutes les opinions où qu’elle soit suffisamment diverse pour que le public puisse procéder, avec l’aide de propositions et d’informations différentes qui lui seraient faites, à la construction de son propre jugement.

Il y a désormais, omniprésente, une presse de révérence au pouvoir politique établi, au système économique dominant, une presse qui n’a rien à envier à La Pravda dont chacun savait jadis, y compris au pays des soviets, que c’était un journal de propagande.

La supposée pluralité de la presse cache mal qu’elle est univoque. On, l’observe lorsque tel directeur politique de journal quitte ce dernier pour occuper la même fonction dans un autre et pour y dévider le même contenu.

Ce qui est grave c’est qu’elle est perçue par le public comme si elle était libre. Cependant qu’elle est le fait de journalistes qui ne craignent pas le goulag mais plutôt de ne plus être attachés avec un long cordon de saucisse.

Toutefois, il lui arrive de faire des erreurs de stratégie. Ainsi, lors de la campagne référendaire sur le TCE. Elle avait tant fait d’émissions en faveur du « oui » que, tel un boomerang, le « non » l’avait emporté. Aussi, forte de cette expérience, elle n’entend pas récidiver et se garde bien de mettre le GMT à la une. Elle aligne en cela sa position sur celle du gouvernement qui évite soigneusement, lui également, d’informer les citoyens sur le GMT et n’envisage pas de référendum.

Qu’à cela ne tienne ! La presse ne faisant pas son travail, le gouvernement se perpétuant dans le déni démocratique, il reste aux citoyens de se prendre en charge. La campagne sur le GMT se fera donc au travers des réseaux et lors de réunions. Et les élections à venir, municipales et européennes, seront autant de référendums sur le GMT.

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commentaires

I
Bel article en son début qui cite Albert Camus et sa vision humaniste et sincère d'une presse délivrée de ses chaines financières et idéologiques. Bel article en sa fin idéaliste et non moins sincère qui évoque le GMT et les prochaines élections. Un monstre du Lockness, contemporain . . . aux élections municipales.
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